Chapitre 27.

Après plus d'une heure de discussion, nous retournâmes en cours. Ethan ne dit rien à Alex, comme promis. J'avais vraiment peur que cette histoire n'entaches leur amitié. Le cours finit, Alex vint me voir.

– Tu étais passée où ? Me demanda-t-il. Ne t'éloignes pas, Ethan, je dois te poser la même question.

– Je me suis rappelé de quelque chose à propos de mon oncle lorsqu'on a discuté, j'avais un truc à réglé.

– Et toi, Ethan ?

– Je dois t'avouer que j'avais un peu peur de ta réaction après ce qu'il s'est passé ce matin.

– Qu'est ce qu'il s'est passé ce matin ? Demanda Valentin. J'ai l'impression d'avoir raté quelque chose d'important.

– C'est le cas. Dis-je en riant. Disons que grâce à Ethan, Alex et moi avons eu une petite discussion et on s'est réconciliés.

– Ah génial ! Je ne sais pas ce que tu as fait Ethan mais tu es génial. J'en avais marre de voir Alex dans un état second. On avait l'impression qu'il venait de perdre un bras.

– Dis pas ça ! Se plaint Alex.

– C'est trop mignon. Dis-je. Haha.

– Tu parles, à cause de cette histoire j'ai passé la semaine sans rien faire, je crois que l'examen d'anglais de demain va être une catastrophe.

– Et c'est de ma faute ? Dis-je.

– Oui ! Tout à fait. Parce que, vois-tu, si tu n'avais pas chamboulé mon cœur, j'aurais eu le temps de réviser.

– Mais tu as eu le temps puisque tu ne faisais rien.

– Non, tu occupais trop mes pensées pour ça.

– Ahhh... Je vais être obligée de t'aider dans ce cas. Proposais-je. Juste pour éviter que tu ne m'accuses de ton échec.

– Et comment vas-tu m'aider ?

– Tu vas venir réviser chez moi ce soir. Tu te souviens où j'habite ?

– Oui.

– Et bien, viens environ une heure après la fin des cours, ça me laissera un peu de temps pour ranger ma chambre.

Il me sourit. Il avait l'air assez content de cette idée. J'étais heureuse que nous nous soyons réconciliés. Je n'aimais pas vraiment l'idée d'être en mauvais termes avec lui. Je savais que ce soir il ne devrait avoir personne à la maison, ma mère ayant réussit à convaincre mon père de l'accompagner lors d'une soirée mondaine. Après une longue journée de cours, je rentrais chez moi. Je rangeais ma chambre, je n'avais pas vraiment envie qu'Alex voit tout les papiers qui traînaient dans ma chambre, que ce soit sur ou sous le bureau, par terre, sur mon lit, il y en avait partout. Je n'avais pas spécialement envie qu'Alex me voit comme quelqu'un de désordonnée. Après avoir rangé, je mis une tenue un peu plus confortable, je n'aimais pas spécialement garder mes habits de la journée à la maison. Un simple short et un t-shirt ferraient l'affaire. Alex finit par sonner à ma porte, je lui ouvris rapidement et le fis entrer. Nous nous assîmes dans la salon pour discuter un peu avant de finalement monter dans ma chambre pour réviser.

– On devrait peut-être tester ton niveau d'Anglais d'abord... Dis-je.

– Euh... Tu crois ? Mon anglais n'est vraiment pas terrible.

– Je m'en doute, mais j'aimerais bien savoir à quel point c'est catastrophique. Heureusement tu devrais pouvoir t'en tirer facilement demain avec un peu d'effort, mais à l'avenir il va vraiment falloir que tu t'y mette, parce que l'anglais est quand même important, et ça ne s'apprend pas en claquant des doigts.

– Tu dis ça comme si tu parlais couramment anglais.

– Mais je parle couramment anglais, jeune homme.

– Sérieusement ?

– Oui. J'ai appris en discutant avec ma mère. Elle parle couramment plusieurs langues. En tant qu'avocate, elle s'occupe parfois de clients non-français. Elle a commencé à me parler Anglais dés que je lui ai dis que j'aimerais bien être aussi douée qu'elle. Haha, elle l'a prit tellement au sérieux, mais bon, elle a bien fait. Maintenant je peux parler à toute personne qui parle anglais, c'est assez pratique.

– Ta mère à l'air d'avoir pas mal de talents dis moi.

– C'est vrai qu'elle est assez douée dans son genre. Bon commençons ce test, présente toi en Anglais pour commencer. Dis tout ce que tu peux me dire sur toi en Anglais.

Il commença à se présenter, son accent anglais n'était vraiment pas terrible et je me doutais bien qu'il allait être difficile de l'aider de ce côté là en juste une soirée. Lorsqu'il eu finit sa présentation, je lui expliquais les erreurs qu'il avait fait et comment ne plus les faire. Je lui appris quelques mots qui pourrait lui être utile, des mots très utilisés. Après près de deux heures, il était à peu près capable de se présenter sans faire de fautes, même si son accent était toujours... Nul, clairement nul. Je ne pouvais m'empêcher de rire lorsqu'il prononçait certains mots avec son accent français.

– Pourquoi tu te moques de moi ? Dit-il.

– C'est ton accent, c'est clairement pas terrible.

– Ah bah, merci, ça fait plaisir de voir que tu m'encourages sans me juger.

Je ris de plus belle.

– Oh, allez, boude pas. Dis-je. C'est pas si terrible que ça, il faut juste que tu arrêtes de prononcer certains mots à la française, ça fait un mélange bizarre.

– Comme ?

– Love.

– Oh, love.

– Mais non, justement. Ton o doit être moins grave et plus articulé.

– Mais tu me stresse aussi.

– Moi ?

– Le problème c'est que tes jolies yeux bleus me regardent.

– Attends ! Cette phrase est pas mal, regarde en anglais ça donne : The problem is that your beautiful blue eyes are looking at me.

– Et donc ?

– En partant de cette phrase, tu peux apprendre quelques mots déjà, comme : bleu, blue ; que, that ; tes, your ; yeux, eyes, par exemple. Et tu apprends le présent avec : are looking. Tu peux aussi apprendre le sens des mots, objet/adjectif, enfin du coup dans le cas de l'anglais c'est plutôt adjectif/objet, avec : beautiful blue eyes.

– Mais c'est que tu es plutôt douée, professeur. Je vais vraiment finir par savoir parler Anglais si tu continue.

Je ris.

– Il faut bien que cette petite session de révisions te soit utile.

– Bon, et tu ne penses pas que l'on a déjà assez révisé ? Je pense pouvoir m'en sortir avec la moyenne demain, donc on peut s'arrêter là.

– Je pense que tu as raison. On peut arrêter là. Tu as bien travaillé.

Il me sourit.

– Aurais-je droit à une petite récompense dans ce cas ?

– Ça dépend, tu me le demandes en quelle langue ?

– En français, je ne sais pas dire récompense en anglais.

Je ris.

– D'accord, d'accord. Mais quel genre de récompenses veux-tu ?

Il me lança un regard, le genre de regard que je reconnais facilement maintenant, mais je dois avouer qu'à ce moment là, c'était l'une des premières fois que je le voyais. Malgré ça, j'ai presque immédiatement compris ce qu'il avait derrière la tête. Je me suis levée de ma chaise de bureau et suis venue m'asseoir sur ses genoux, face à lui, mes jambes entourant son bas ventre. Mes lèvres se posèrent délicatement sur les siennes. Il posa ses mains dans mon dos et je pris sa tête entre mes mains. Je le sentis sourire contre mes lèvres. Je me reculais lentement et lui souris.

– Ce genre de récompenses ? Demandais-je.

– Je ne peux espérer plus ?

Il avait dit cela d'une voix timide. Était-ce le moment ? Y avait-il vraiment un moment pour ça... ? Je devais arrêter de me poser des questions, Alex était maintenant vraiment important pour moi, même si j'avoue avoir eu un peu peur de l'admettre. Je pris le bas de mon t-shirt et le soulevais afin de l'enlever. Je le jetais à terre. Les yeux d'Alex se posèrent sur mon corps, ses mains étaient toujours posées dans mon dos. Je l'embrassais avec douceur, une première fois. J'enlevais ses mains de mon dos et retirais son maillot avant de l'embrasser une seconde fois. Mes doigts se posèrent doucement sur son torse. Je sentis un frisson le parcourir à ce contact. Je le poussais du bout des doigts et il finit allonger sur le lit. Il attrapa mon bras et me tira vers lui. Nos corps entrèrent en contact. Il plaça une nouvelle fois sa main derrière mon dos afin de nous rapprocher un peu plus. Nos lèvres se rencontrèrent, avec moins de délicatesse. Les doigts d'Alex rencontrèrent la fermeture de mon soutien-gorge, qu'il détacha avant que je ne l'enlève. Après cela, tout ne fût plus que plaisir et satisfaction.

Le dimanche de la même semaine, j'allais au cimetière. Devant la tombe, je me mis à parler.

– Salut... Je suis désolée de ne pas être venue plus tôt... J'étais occupée. Enfin, ce n'est pas une excuse.

Une larme roula le long de ma joue.

– Tu me manques. Tu me manques tellement. Je... Je ne me sens pas très bien aujourd'hui... J'ai beaucoup réfléchis... Et je ne sais pas quoi faire. Mon cœur est... Il...

Je me mis à pleurer.

– Je suis tellement désolée... Je suis désolée, de n'avoir rien vu, de ne pas avoir été là pour toi. Je regrette tellement. Je... Je crois que je me suis trompée... Je... Il n'est peut-être pas le vrai coupable. C'est de ma faute.

Les larmes ne s'arrêtaient plus de couler.

– Il est tellement différent de ce que j'imaginais. Je ne peux plus, je crois que je ne peux plus rien faire maintenant. Mais je ne peux pas juste arrêter là... Alors que j'approche du but. Je... Je t'aime. Je suis tellement désolée. Je crois que tout le monde s'en veut à la maison, c'est tellement difficile d'oublier, même après deux ans. Qu'est ce que je dois faire ?

Je me laissais pleurer quelques minutes jusqu'à ce que mes larmes cessent de couler puis je m'éloignais de la tombe. J'utilisais un mouchoir pour essuyer mes yeux. J'entrepris de sortir du cimetière mais à l'entrée, je me cognai à quelqu'un.

– Désolé. Dis-je, sans vraiment regarder la personne.

Je recommençais à marcher mais une main se posa sur mon épaule.

– Yuka-Ciel ?

Je me tournais et me retrouvais face à Alex. On se croisait vraiment partout, ma parole.

– Alex ? Qu'est ce que tu fais là ?

– Je... Suis venue voir quelqu'un. Et toi ? Ton oncle ?

– Oui. Bon, je ne veux pas te déranger. On se voit demain en cours ?

– Tu... Veux m'accompagner ? C'est que, je crois qu'on est assez proches pour que tu m'accompagne.

– Je ne sais pas trop... Ça ne te dérange pas ?

– Non, non.

– Bon...

Il marcha à travers les allées à la recherche d'une tombe, je le suivis quelques pas derrière lui. Nous nous arrêtâmes devant une tombe où était marqué le nom d'Adria. Les garçons en avaient déjà parlé devant moi. Elle était morte.

– Il y a quelqu'un que je dois te présenter. Me dit-il. C'est assez difficile... C'est Adria.

– Les garçons m'ont dit que tu disais son nom dans ton sommeil...

– Elle... Est une partir importante de ma vie. C'est à cause de mon histoire avec elle que mon père m'a renvoyé de la maison.

– Oh... Je ne savais pas. Qu'est ce qu'il s'est passé ?

– C'est une histoire compliqué... Et, je dois t'avouer avoir assez peur de ta réaction si je te dis ce qu'il s'est passé. Elle... Est morte à cause de moi.

Il laissa échapper un soupir, un soupir triste. Je pris sa main et nos doigts se croisèrent, il resserra un peu la prise.

– Je suis content de te l'avoir présentée. C'est quelqu'un qui a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Elle a, et aura toujours une certaine importance dans mon cœur. Mais, Yuka-Ciel, sache que je t'aime vraiment et qu'il n'y a que toi à mes yeux qui compte vraiment.

Je lui souris doucement.

– Elle était pleine de vie, toujours pleine d'énergie et prête à aider les gens. Elle était tellement gentille, beaucoup trop gentille. Elle aimait tellement discuter... Elle pouvait parler pendant des heures de son frère... Elle l'aimait beaucoup je crois. Si tu était comme elle avec un autre garçon que moi je serais sûrement jaloux. Ils devaient être très proches. Elle l'admirait beaucoup, c'était un peu un exemple pour elle. Je ne l'ai jamais rencontré, peut-être simplement parce que nous n'étions pas assez proches pour ça finalement. Ou parce que je n'étais pas assez impliqué dans cette histoire. J'ai tellement de regrets aujourd'hui. Elle était une personne fantastique. Je crois que vous vous seriez bien entendu, même si vous êtes très différentes. Elle étai très naïve, elle pensait qu'au fond tout le monde était gentil, et que ceux qui se la jouait gros dur ne faisait que ce cacher derrière cette façade. C'est bizarre mais j'espère parfois qu'elle ai raison.

– Ce n'est pas bizarre, au fond on espère tous que ce soit le cas. On espère qu'il y a une part de bien en tout le monde parce qu'on ose pas s'avouer que certaines personnes sont juste mauvaises.

– Je dois avouer qu'avant de vraiment faire sa connaissance je ne l'appréciais pas. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais son caractère m'agaçait. Aujourd'hui, je regrette un peu de l'avoir considérée ainsi à l'époque. Elle est bien meilleure que je ne le pensais.

– On ne peut pas changer le passé. Mais tu sais... C'est normal de ce tromper, on ne peut pas tout savoir d'une personne avant d'apprendre à la connaître.

– Je sais bien... Mais je penserais sûrement ainsi toute ma vie. J'ai fais des erreurs quand je la connaissais, et c'est ça qui l'a amenée à être ici... à cause de moi... Elle est là. Alors qu'elle devrait passer son bac cette année, aller au lycée comme toutes les filles, alors qu'elle devrait continuer de se vanter d'avoir un frère extraordinaire, alors qu'elle devrait continuer de rire et d'être une jeune fille naïve qui croit en la bonté des gens. Mais à cause des choix que j'ai fais...

– Hé, stop. Arrête de te sentir coupable. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais ça ne peut pas être entièrement ta faute. Et puis, tu ne vas pas passer ta vie à te sentir coupable, elle risque de se sentir mal de savoir que tu souffre à cause de sa mort.

– Je ne pense pas...

– Mais qu'est ce que tu dis ? Tu as dit toi même qu'elle était quelqu'un d'important pour toi, tu devais aussi être important pour elle. Personne ne veut que quelqu'un d'important pour lui souffre, c'est normal. On espère qu'il sera heureux malgré notre mort, qu'il sera capable d'oublier.

– Tu crois ?

– Bien sûr.

– Même si je l'ai blessée ?

– Mais oui. Ce n'est pas parce que tu as fait quelque chose de mal qu'elle va arrêter de tenir à toi. La plupart du temps on continue d'aimer les gens qui nous ont blessés. Parce qu'on oublie pas si facilement quelqu'un qui a compté pour nous.

– Tu as peut-être raison.

– Viens. On va boire quelque chose.

Nous sortîmes du cimetière et allâmes dans un magasin non loin où nous achetâmes à boire avant de nous asseoir sur un banc. Nous discutâmes un petit moment avant de rentrer chez nous.

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