Chapitre 10.
Je ne su quoi faire. Devais-je, encore une fois, faire en sorte de l'arrêter ? Devais-je clairement dire que ce n'était peut-être pas le bon moment ? Mon coeur battait la chamade avec son visage si près du mien. Que faire ? J'avais envie de l'éloigner mais quelque chose m'en empêchais. Ce que mon coeur voulait et ce que mon esprit voulait semblait totalement différent, et je ne savais pas lequel écouter.
Il arrêta son visage à quelques millimètres du mien, comme pour être sûr que je ne l'arrêterais pas. Je posai mes doigts sur ses lèvres et le fis reculer. Il y avait trop de choses qui me disait de ne pas le faire, et trop de raisons pour que je le laisse faire. Alors que j'avais reculer son visage du bout de mes doigts, son regard sembla chercher une réponse à sa question dans le mien. Qu'est ce qui me retenais exactement ?
Je soupirai, attrapai son cou et posai mes lèvres sur les siennes. Il parût surprit, pensant que j'allais seulement le rejeter. Il attrapa mon visage, ferma les yeux et intensifia notre baiser. Il caressa doucement, du bout des doigts mon visage et un frisson me parcouru à ce contact. Ayant toujours les yeux ouverts, je les fermais afin de mieux m'imprégner de ce moment.
Après quelques secondes, il enleva ses mains de mon visage pour les poser sur mes côtes. Il souleva délicatement mon t-shirt pour passer ses mains dessous. Au contact de ses doigts sur mes côtes, je me reculai soudainement en laissant échapper un cris. Il me regarda, avec incompréhension.
– Ça chatouille ! Dis-je.
Alex me regarda un instant, sans expression puis il explosa de rire.
– C'est gênant. Dit-il en riant.
– Effectivement. Dis-je en riant doucement.
Nous arrêtâmes de rire et nous regardâmes un instant.
– On est censé faire quoi dans ce genre de situation ? Demandais-je.
– Aucune idée... On pourrait peut-être garder ça pour nous pour l'instant, ne pas s'exposer au lycée. Comme on se connaît depuis peu de temps, j'aurais envie de passer plus de temps avec toi afin de... D'être sûr. Tu comprends ?
– Je comprends. Tu préférerais qu'on garde ça pour nous en attendant que ça devienne vraiment sérieux.
– C'est ça. Tu sais, il y a quelque chose chez toi de différent, qui fait que je suis étrangement attiré par toi et je sais que c'est sérieux. C'est bizarre mais j'en ai la certitude.
– J'ai... L'impression qu'il y a quelque chose qui nous relie.
Je le pensais vraiment, quelque chose nous reliait. Nous discutâmes un peu puis il partit. Lorsque je fermis la porte, je lâchai un long soupir. Je me mis en maillot de bain et allai dans la piscine qui se trouvait à l'arrière de la maison. Elle était couverte et il y avait un hall de verre qui menait à la piscine. Je fis quelques longueurs pour me vider l'esprit. Je pris une douche puis m'habillais. J'avais envie de rendre visite à mon grand-père. Je pris mon vélo puis roulai jusque chez lui. Lorsque j'y fut, je posai mon vélo le long de la grande maison de mon grand-père et sonnai à la porte. Une femme vint m'ouvrir, elle me fit entrer et referma la porte.
– Monsieur, c'est Mademoiselle, votre petite-fille.
Mon grand-père sortit du salon pour venir me saluer.
– Ma petite Yuka-Ciel. C'est un plaisir de te voir ici.
Je lui souris, il me prit dans ses bras puis nous nous dirigeâmes vers le salon.
– Je me demandais justement comment c'était passé votre déménagement. Dit-il. Cela fait déjà une semaine mais ton père ne m'a toujours pas donné de nouvelle. Même si nous sommes plus proches qu'à une certaine époque, on dirait bien qu'il ne pense pas forcément à me donner des nouvelles.
– Oh, ce n'est pas ça. Dis-je pour le rassurer. Il a été très occupé avec l'ouverture de son nouveau café, il a dû oublier.
– Alors, comment ça marche ce café ? Ils ont des clients ?
– Oui, ça marche super bien ! Ils ont pleins de clients, il y a une queue monstre devant le café ! Il est super populaire.
– Tant mieux. Je suis content qu'il ai trouvé quelque chose qui lui plaise. Lorsqu'il avait ton âge, tu sais, il ne savait pas du tout ce qu'il voulait faire et je ne l'ai pas vraiment aidé. Je l'ai forcé à faire un bac S qui aujourd'hui ne lui sert à rien. Mais tu sais ce qu'il m'a dit un jour ? Il a dit : Papa, sans toi je ne serais pas là où je suis, parce que si tu n'avais pas été là je n'aurais jamais essayé de me rebeller, je n'aurais jamais rencontré ma femme, il y a des tas de choses qui ne seraient pas arrivés.
Il me lança un regard, plein de remord.
– Je sais bien que même si aujourd'hui cela à mener à ça... Je sais qu'au fond c'est quelque chose d'horrible que j'ai fais. Je ne l'ai pas laissé vivre sa vie comme il l'entendait. Ce n'était qu'un enfant, il avait le droit de tomber, de se tromper de chemin, mais j'ai à tout pris voulu qu'il suive mon chemin parce que j'avais peur qu'il n'ai pas une belle vie s'il n'avait pas un bon travail. Mais je me suis trompé. Il aurait été plus heureux si je l'avais laissé faire, et il aurait finit par trouver sa voie. Yuka-Ciel tu as une chance immense d'avoir des parents aussi compréhensifs. Je sais qu'aujourd'hui tu es comme ton père, tu ne sais pas vraiment ce que tu veux faire de ta vie. Mais ne t'inquiète pas, quand le moment viendras tu trouveras, j'en ai la certitude.
– Papie... Merci. Dis-je. Mais tu sais, je ne suis pas vraiment comme mon père !
– Tu dis ça parce que tu n'as pas envie d'être associer à son caractère pourri ?
J'explosais de rire.
– C'est ça ! Dis-je en riant.
– Bon, sinon, comment va ta mère ?
– Elle va super bien, comme d'habitude. Elle travaille pas mal ces temps-ci. Entre le cabinet d'avocat où elle travaille et ses réunions par webcam avec ton entreprise, elle est assez occupée. Mais bon, tu la connais, rien n'est trop pour elle, elle arrive quand même à rentrer tout les jours à la même heure et à passer du temps avec nous.
– Bien, bien. Désolé de faire travailler ta mère !
– Oh, ce n'est rien, ça n'a pas l'air de la déranger, et puis avec ces responsabilités ça fait rentrer pas mal d'argent donc on vit confortablement et même si elle n'avait pas ce travail la vie ne serait pas bien différente puisqu'elle s'organise correctement pour que ça n'empiète pas sur sa vie privée.
– Parfait alors. Elle est plus douée que moi pour cette partie là on dirait ! Bon je suppose que toute votre petite famille va bien alors.
– Oui, même si il y en a un qui passe beaucoup de temps à bosser ! Dis-je.
– Je me doute bien qu'il préfère plonger dans son travail que penser à ce qu'il s'est passé... Il doit sûrement essayer de s'occuper autant qu'il peut pour oublier l'espace d'un instant ce que nous avons vécu. Cela a beau faire deux ans que c'est arrivé, vous devez toujours avoir du mal à vous en remettre.
– Ce n'est pas facile, oui... On fait ce qu'on peut pour passer à autre chose. À vrai dire, je crois que c'est lui qui a été le plus touché par ce drame. Il doit s'en vouloir. Je m'en veux aussi mais je ne pense pas que ce soit au même niveau... Enfin, j'en veut surtout à quelqu'un d'autre...
– Je sais, ce n'est pas facile d'oublier ce genre de chose. Mais vous finirez par ne plus vous sentir coupable.
– Je sais.
Mon grand-père et moi continuâmes de discuter puis je rentrai à la maison.
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