DEUXIEME PARTIE : QUAND ELLE EST HUMAINE

BIP BIP BIP BIP BIP BIP BIP BIP B-

-TA GUEEEEEUUUUULE!

Emiko se redressa et fit tomber son réveil par terre. Qui est le crétin des Alpes qui a inventé le réveille-matin, nom de nom? Ses cheveux violets en pagaille, de trèèèèèès bonne humeur, elle débrancha la machine infernale et s'enferma dans la salle de bain. Eau chaude + gel douche au Paopu (édition limitée de Accro, une tue-rie) = une Emiko calmée et presque prête à affronter le lycée. Elle sortit de son nid de vapeur pour aller s'habiller. L'un des avantages du lycée, c'est qu'il n'y a pas besoin de se casser le cul chaque matin pour savoir quoi mettre. Le truc qu'elle trouvait cool à l'Organisation, c'était bien ça. Donc, elle enfila une chemise blanche, une jupe bleue marine, noua sa cravate, laissa ses chaussettes retomber sur ses chevilles - ce qui lui valait des remarques de sa mère - et attrapa son sac. Elle noua sa tignasse en une haute queue-de-cheval et, après avoir pris une pomme, chaussa ses ballerines noires et parti.

Tout en mastiquant le fruit un peu trop acide, elle songea aux milles et une questions qu'on allait lui poser. Et aussi, comme chaque élève, avec qui elle serait en classe.

Devant l'établissement, elle rencontra Roxas et Xion qui venaient de chez eux. Depuis leur dernière rencontre, ils avaient emménagé avec Lea dans une petite maison sympathique à cinq minutes du lycée. "Aucune excuse pour arriver en retard!" leur avait dit le roux.

Ils se rendirent dans la cour pour chercher leur classe sur les listes scotchées au panneau d'affichage. Kaïri, Naminé, Riku, Sora et Ventus étaient déjà là. Sora était en train de se lamenter sur le fait qu'une fois encore, il n'était pas dans la même classe que son ami. Emiko sourit et chercha son nom sur le papier. Egoya Emiko, première six, Mme Letasue, prof de Biologie. L'année va être longue...

Un coup d'œil au petit groupe qui la fixe.

-Quelle classe? demanda Riku, feingnant l'ignorance. Comme s'il avait pas regardé!

-Première six. répondit la jeune fille en souriant

-T'es avec nous! lance-t-il en passant un bras amical sur les épaules de Ven 

Pour le reste de la distribution des classes, cela donne: Sky Sora, Shadow Roxas et Xion en seconde deux. Swann Naminé et Flow Kaïri en seconde quatre.

La sonnerie marqua le début des cours, et la grande désolation d'Emiko fut que Melicia et ses deux copines, Lily, ainsi que Thomas soient aussi dans sa classe. Elle ignora leur regards de serpents et posa son sac sur une table au fond, près de la fenêtre. De toute façon, elle n'était pas studieuse. Ventus et Riku s'installèrent à la table devant (oui, c'était des tables de deux) et quelqu'un posa son sac à dos à la place de libre à ses côtés. Elle tourna la tête et vit Ienzo, qui lui fit un sourire. Il s'assit sur la chaise et les cours commencèrent.

À la pause de midi, tout le groupe se retrouva pour manger. Sora répétait qu'il ne comprenait pas, Kaïri lui dit qu'il n'avait qu'à aller en soutient, Roxas pouffait, Emiko compatissait avec le châtain car elle aussi galérait dans les matières scientifiques, et Riku annonça que, comme il s'occupait du soutient, ils y passeraient tous. Annonce qui fut accueillie par une tentative - désespérée - de fuite de la part des moins studieux d'entre eux ce qui causa un fou rire chez tous.

La journée se termina aussi bien, et malgré quelques "salope" ici ou là, Emiko était passée. Elle ne se leurrait pas, c'était le premier jour, mais elle s'en fichait. Elle avait des amis, des vrais, et les autres pouvaient aller se faire voir.

Alors qu'elle montait dans sa chambre, elle fut prise de vertiges et dût s'assoir dans les escaliers. Elle cligna plusieurs fois des yeux avant de pouvoir se relever.

Elle jeta son sac dans un coin, dénoua un peu sa cravate, et échangea ses ballerines contre une paire de baskets. Dans un petit sac à dos, elle fourra son portable, un cahier et sa trousse. Et un paquet de biscuits aussi. On toqua à sa fenêtre. Emiko l'ouvrit, utilisa sa chaise de bureau comme escalier et passa sur le toit.

-Lara Croft en uniforme! se moqua gentiment Ven

-Tu l'as pas enlevé non plus. remarqua la jeune fille

-Y a plus intéressant que ça à faire! lança Riku. Bon, tu viens?

-Quand vous voulez, très cher! ironisa-t-elle

Les trois adolescents passèrent sur des toitures, des passerelles, des murets, et arrivèrent finalement, après s'être glissés entre deux bâtiments, dans une espèce de squat. C'était Medy qui avait déniché l'endroit, et c'était devenu leur lieu de rassemblement.

-Super pratique la tenue.

-Si tu pouvais ne PAS relever le fait que je viens d'escalader des toits en jupe, ce serais cool.

-Bande de chanceux qui l'ont accompagné!

-Medy...

-C'est bon, j'arrête!

Lorsque toute la troupe fut réunie, ils firent leurs devoirs ensemble (sauf Medy et Lea bien sûr).

-C'est dommage qu'on ne pourra pas faire ça souvent... dit Xion

-Clair. On aura soutient, Lea et Medy bossent...

-Rikuuuuu! C'est quoi une racine carrééééée?

-Emiko tu fais chier.

-Je sais. C'est pas ma faute si mon cerveau ne veut pas assimiler certaines choses.

-Euh... Miky, c'est le programme de TROISIEME les racines carrées! Et de seconde!

-Oui bein pardon, j'étais une SIMILI, moi, l'année dernière, Ven!

-Et moi j'ai dormi pendant six ans!

-Et moi j'ai loupé trois ans de classe, alors chut.

-Ouh! Ienzo le petit thug!

-Sora, c'était pas drôle. Retourne à ton anglais.

-Mais ça veut rien dire!

-Attends... "Death that sucked the honey of thy breath has not had power over your beauty"... C'est Roméo et Juliette?

-Yep.

-"La mort qui a sucé le miel de ton haleine n'a pas encore eu de pouvoir sur ta beauté". Y avait le livre à l'Organisation.

-C'est... chelou.

-Ouais. Roméo devait être sous substance illicite quand il a sorti ça.

-Emiko!

-Sérieux Riku, t'as déjà vu la mort sucer quelque chose? En plus du miel d'haleine...

-C'est poétique, ça veut dire que la mort s'est emparée d'elle.

-J'ai compris, merci. Par contre, excuse-moi mon cher, mais il n'y a rien de poétique dans le mot "sucer".

-Tu peux arrêter de répéter ce mot? Ienzo va faire un infarctus. indiqua Medy

-N'importe quoi...

-Pourquoi tu bloque ta respiration à chaque fois alors?

-Je bloque pas ma...

-Emiko! Tu reviens ici tout de suite!

-Nan, tu vas ENCORE me torturer.

-Tu vas voir comment je vais te torturer si tu descend pas du mur!

-Les maths ça sert à rien. Je suis une artiste, moi, monsieur.

-Artiste ou pas, tu vas me faire ces calculs et le plaisir d'ARRÊTER DE REGARDER AILLEURS QUAND JE PARLE!

-Oh, calmos, c'est toi qui va faire un infarctus sinon...

-Elle me gonfle...

-C'est dans ma nature!

Le soleil commença sa descente quand nos amis se séparèrent et rentrèrent chez eux.

Emiko fit le trajet en sens inverse, ouvrit ses cahier sur son bureau, ferma la fenêtre, s'assis, et fit mine de finir son travail. La porte s'ouvrit sur sa mère.

-Emiko, on mange. Tu as fait tes devoirs?

-Oui maman...

La femme referma la porte et la violette fourra son matériel scolaire dans son sac. Elle s'étira et se dit, en descendant les marches : "Ni vu ni connu, parfaite, comme toujours quand je sort.".