Et soudain je me rends compte que mon sourire et faux. Et je ne veux plus sourire. Alors j'arrête. Le ciel est bleu et seuls quelques nuages égarés le traversent... alors pourquoi tout me semble si gris? Littéralement? La luminosité me semble si faible. Comme mon sourire: présente par obligation. Je suis fatiguée. Oh oui, très fatiguée. Le désir de partir me tenaille mais je ne le peux. Alors je me mets à espérer. Même si je sais que, dés mon texte publié, je me lancerais dans mes devoirs de vacances. Et si je mettais, malencontreusement, le feu à mon cahier grâce à des pouvoirs aussi puissants que nouveau? Et si je passais une audition et que j'étais prise? Et si je m'envolais vers d'extraordinaires aventures? Et si... Pourtant j'entends le bruit de la vaisselle et de la télé. Et alors je me pose. Mon prince s''éloigne, mes pouvoirs disparaissent ( à l'inverse de mon cahier), les engueulades de mes parents redeviennent réalité, la mort un fait et l'ombre au dessus de ma tête, cette ombre qui colore de gris, tangible. L'herbe est verte, les feuillages fournis. Et moi, assise sur mon lit, je les regardent. Et j'écris. Oui j'écris car une fois ce chapitre publié, je regarderai de nouveau par la fenêtre, sans penser. Je m'habillerais. Sans doute me rassiérai. Puis je me lèverai à regret et dans ma chambre, la chambre rose, je prendrai mon cahier. J'irai m'installer sur la grande table du salon. Et je ferais mes devoirs, sagement. Oubliés, les rêves et les échappées. Oubliés les pouvoirs et la liberté. Oubliés... Oui mais jusqu'à quand?