Brisée

J'ai cassé... Non, brisé... Donc j'ai brisé un couvercle. En verre.   j'ai trébuché. En trébuchant j'ai fermé violemment un tiroir et le couvercle est tombé. Il a volé en éclats. Et là, après avoir contacté mon père, mes nerfs ont lâché. J'ai pleuré, criant mon besoin de partir, de m'éloigner pour quelques temps. Je me suis dis: "Suis-je comme ça à l'intérieur? Ces éclats sont tellement beaux... Tellement plus beaux que le couvercle... Suis-je brisée? Suis-je comme eux? Suis-je tellement laide qu'il faut me briser pour voir une quelconque beauté? Et peut-on me réparer? Ou vaut-il mieux me jeter et me remplacer comme ce couvercle?" Je balayais en écoutant le bruit du verre, certes assourdissant mais tellement mélodieux... J'ai vue les petits éclats formant une fine poussière brillante et j'ai pensé: "On ne peut pas me réparer. A l'extérieur je paraîtrais intact, mais à l'intérieur il me manquera ces petits morceaux et je ne serais pas entière. Il vaut donc mieux me jeter." Et là j'ai vu un bout de verre magnifique et tranchant. Et je n'ai pu m'empêcher d'imaginer mon sang, entachant ce bijou, ce répandent de mes vaines, tranchées au niveau de mon poignet et moi allongée, brisée. Je me suis demandée: "Est-ce froid? Est-ce que je sentirais la vie, MA vie, me quitter? Est-ce comme dans les livres?"

En ce moment, j'ai le regard vide des gents fatigués et dans ma poche gauche, cinq éclats transparents, cinq fragment tranchant. 

Je me demande si je m'en servirais...

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