A demi-mots: "Comment vas-tu?"

Triste, seule, éreintée. Affaiblie. J'ai mal.

-Bien et toi?

Mensonge. Allez, souris. Je suis lasse. Lasse de mentir. Je ne veux pas. Je me contenterais cette fois d'un:

-Et toi?

Personne ne relève. Personne ne relève jamais. Je n'ai pas menti. Sourire. Les duper. Les cernes. MES cernes. Personne ne voit. Personne ne voit jamais. Ah si de temps en tant j'ai droit à:

- Tu m'a l'air fatiguée.

Non tu crois? Mentir cette fois je n'y échappe pas. Mais juste un demi-mensonge. Je dors mal. Je dors tard. Je ne souviens pas de la dernière fois où j'ai vu mon visage lisse, dépourvu de ses cernes. Je ne veux pas dormir. Je ne veux pas affronter une nouvelle journée. Le soir, seule dans ma chambre, je peux être qui je veux, faire ce que je veux. C'est mon moment préféré. Je ne veux pas fermer les yeux...

-Oh un peu. J'ai du m'endormir tard.

-As-tu passé une bonne journée?

Aujourd'hui j'ai pleuré. Seule. Entre trois buissons me dissimulant à la vue de tout le monde. Ma  chienne m'a vu. Compte pas. Elle s'en bat ses ovaires canins. Je suis allée sur les tombes de mes chats. J'ai pleuré. Exposée à tous. Mais tous ne m'a pas vu, et il est passé. J'ai parlé. Beaucoup. Agenouillée au pieds de leurs sépultures, j'ai dit plein de choses. "Vous étiez les seuls qui ne me demandaient pas pourquoi je fais la gueule. Vous étiez juste là. J'ai besoin de vous. Pourquoi êtes vous partis? Qui me reste-t-il ici-bas, maintenant? Qui me comprendra? Je veux un nom, un indice. Quelque chose qui me redonne l'espoir que tout n'est pas perdu." je suis rentrée. Lya, ma chienne aussi. Dans la cuisine en essuyant la vaisselle, je me suis laissée aller à espérer que ma mère me prendrait dans ses bras. Qu'elle me réconforterait. Ce ne fus pas le cas. Elle me demanda pourquoi je pleurais et je lui dis la vérité:

"-Je ne sais pas

-Comment ça tu ne sas pas? Ou tu pleure pour quelque chose ou tu arrête de renifler!"

J'ai arrêté. Ma mère et mon père me préfère la chienne. Je ne peux pas pleurer: j'ai une amie chez moi. Je vais être honnête. Tout le temps où je pleurais dans mon coin, j'ai espéré. Espéré que l'on me voit. Que ma MÈRE me voit.

-Oui plutôt et toi?

...Tant de choses sont dites à demi-mots...

...Qui me comprendra?...

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