LIII. Départ matinal.
Point de vue de Kylian :
On s'était réveillés tôt, vers trois heures du matin. Olivier devait prendre son jet à cinq heures.
J'avais quitté le lit une vingtaine de minutes après la sonnerie du réveil, gardant Olivier contre moi, l'empêchant de se lever. Je ne voulais pas qu'on quitte ce lit. Je savais que c'était le dernier matin où je me réveillerai contre lui.
Je dû finalement me lever, à contre cœur, pour qu'on puisse se préparer avant de rejoindre l'aéroport. On avait déjeuné, pris une douche ensemble et il avait bouclé sa valise.
Mon cœur me faisait mal. Je n'avais pas envie qu'il parte, je voudrais qu'il reste avec moi, pour toujours. Dès que je le pouvais, je l'embrassais ou me blottissait dans ses bras. Je n'aurais plus le droit à ces contacts pendant un long moment.
Alors que je m'étais une nouvelle fois caché dans ses bras, Olivier passa ses mains sur mon cou et releva ma tête afin que nos regards se croisent :
- Chaton, qu'est ce qu'il t'arrive, tu n'as jamais été aussi câlin que le jour où je me suis réveillé ?
- Rien, je veux juste un câlin.
- C'est au moins le dixième depuis qu'on s'est levés.
- C'est pas grave..
Je ferma les yeux et cacha mon visage dans son cou. Mon nez contre sa peau, je pouvais sentir son parfum. Olivier laissa ses bras tomber le long de son corps.
Je glissa ma main jusqu'à attraper la sienne et enlacer nos doigts. Je soupira. Il était vraiment obligé de partir, de me laisser seul ?
Olivier regarda nos mains avant de caresser ma paume avec son pouce. Le temps continuait à filer mais je ne voulais pas me séparer de lui. Il soupira et ses lèvres se posèrent sur mon front avant qu'il ne se décale pour me regarder :
- C'est parce que je pars ?
Une boule se forma dans ma gorge. Une image de mon milanais, sur son lit d'hôpital, me vint à l'esprit. Je ne devais pas penser à ça, c'était du passé.
Olivier ne risquait rien. Personne n'était au courant pour nous :
- Tu vas me manquer Olivier..
- Kylian, tu vas me manquer aussi mais même si je suis en Italie et toi en France, je t'aimerai toujours autant.
- On s'appellera ?
Je le vis sourire. Il était si beau. Son visage, ses yeux, ses lèvres, son sourire. J'aimais quand il souriait, il pourrait éclairer même la plus sombre des nuits.
- Tout les soirs, dès qu'on aura du temps libre.
Je le regarda une dernière fois avant de poser mes mains sur ses joues et d'attirer son visage contre le mien. Nos lèvres se rencontrèrent et mon souffle se coupa.
Je savourais ce dernier contact. Ses mains se placèrent rapidement dans ma chute de reins, me collant davantage contre lui.
On finissa par se séparer, son alarme venait de sonner. Il devait bientôt rejoindre l'aéroport s'il ne voulait pas manquer son départ.
Je posa ma tête sur son épaule et je ferma les yeux, cherchant à garder la sensation de sa présence.
Olivier vérifia une dernière fois ses affaires avant qu'on mette nos chaussures et qu'on enfile nos vestes. On ouvrit la porte d'entrée et on s'engouffra dans le couloir de l'immeuble.
On discutait calmement pendant que j'appelais un taxi. Il n'y avait personne dans les rues et c'était une chance, je n'étais pas obligé de garder une certaine distance avec Olivier.
Le véhicule arriva et on monta dedans, indiquant notre adresse. Le chauffeur démarra immédiatement. Je fixais mes pieds. Je ne voulais pas qu'Olivier sache que son départ m'affectait autant.
Il laissa tomber sa tête sur mon épaule et ferma les yeux. Je soupira, mon copain avait dû l'entendre puisqu'il posa sa main sur ma jambe :
- Kylian, je te promet que tout ira bien.
Je mordillais ma lèvre inférieure, je voyais passer en boucle le visage d'Olivier, endormi, branché à une machine, toutes mes peurs étaient réveillées :
- Olivier, promet moi qu'on se reverra.
- Je te promet qu'on se reverra.
Je cessa de malmener ma lèvre et je me tourna vers lui :
- Vraiment ?
- Oui, Kylian.
Nos yeux ne se quittèrent plus jusqu'à ce que la voiture freine et s'arrête. Nous étions arrivés à l'aéroport.
On paya le chauffeur et on sortit de la voiture. Olivier ouvrit le coffre et récupéra ses affaires. Il y avait peu de monde et quasiment personne ne faisait attention à nous.
On entra dans le bâtiment, on essayait d'être le plus discret possible. On évitait de passer trop près des groupes de personnes et on marchait vite afin d'atteindre le plus rapidement possible son jet.
Malheureusement, nous avions fini par trouver son avion. Olivier se tourna vers moi et mon cœur s'arrêta. Ses yeux bleus redessinaient chaque trait de mon visage :
- Kylian, il est bientôt l'heure. Je t'aime fort.
Mon corps ne voulait plus bouger. Il me souriait, un air presque désolé sur son visage.
Une boule se formait dans mon estomac.
Je me jeta dans ses bras, le serrant contre moi, comme s'il risquait de disparaître d'un instant à l'autre.
Mon Olivier allait bientôt partir.
Le temps s'était arrêté. Je m'en fichais que les passants nous voient, qu'ils nous reconnaissent. J'avais besoin de le prendre une dernière fois dans mes bras. De m'accrocher à l'idée qu'il n'allait pas vraiment partir, qu'il serait là demain matin :
- Je t'aime Olivier.
Je rompa notre étreinte.
Je fouilla mes poches et en sorti son trousseau de clés. Je lui demanda de tendre la main et il s'exécuta :
- Si un jour tu rentres à la maison et que je n'y suis pas, tu auras tes clés.
Il souria et glissa les clés dans sa poche avant de me regarder :
- Merci, Chaton.
Nos regards se croisèrent. Ses yeux me transpercèrent. La voix dans ma tête me hurlait de le retenir, de l'empêcher de partir.
Mais Olivier devait partir, sans moi. Il allait en Italie et je restais en France. Il devait partir pour ses enfants, pour ses coéquipiers.
J'avais déjà été assez égoïste en le gardant avec moi pendant tout ce temps. Même si ça me faisait mal, ses enfants seraient heureux d'enfin revoir leur père.
Il passa son pouce sur ma joue, une caresse, un dernier au revoir. Je me força de lui sourire. Sa main quitta mon visage et après un dernier regard, il me tourna le dos.
Je le regarda s'éloigner. J'avais la sensation d'être de plus en plus seul. Il s'arrêta devant la porte et se tourna vers moi. Il me fit un geste de la main, je lui fis en retour, j'avais la sensation que l'amour dans lequel je m'étais réfugié ces derniers mois, venait de disparaître.
Olivier passa la porte et disparu.
Je fixais la porte. Une part de moi espérait le voir sortir et me dire qu'il voulait rester ici. Mais rien ne bougea.
Le jet finissa par décoller, je n'arrivais pas détacher mon regard de là où j'avais vu pour la dernière fois mon Milanais.
Je resta planté ici un certain temps. Peut-être dix ou trente minutes. Ça n'avait pas d'importance.
L'aéroport allait bientôt être plein de voyageurs. Je quitta ma transe et me dirigea vers la sortie de l'aéroport. Ma tête me faisait mal, mon cœur pesait lourd dans la poitrine.
J'accélèra le pas, je sortis rapidement du bâtiment. Le soleil commençait à se lever. Je pris mon portable et j'appela un taxi.
Le véhicule arriva peu de temps après et j'indiqua ma destination.
Je regarda par la fenêtre pendant tout le trajet. Les rues étaient sombres. La ville était silencieuse. Il y avait quelques personnes qui marchaient, d'autres couraient. Depuis quand Paris était devenu aussi terne ?
Le véhicule arriva à l'adresse que j'avais donné. Je paya le chauffeur et je sortis de la voiture.
Je me dépêcha d'entrer dans l'immeuble, n'ayant pas l'envie de prendre l'ascenseur, je pris l'escalier. Je monta les marches quatre à quatre, voulant rapidement rejoindre notre appartement, enfin, ce qu'il en restait.
J'arriva devant ma porte et j'inséra la clé dans la serrure. La porte s'ouvrit et un silence pesant se fit entendre, alourdissant encore un peu plus mon cœur.
Je passa la porte et la referma immédiatement.
Je retira la veste et mes chaussures. Je traîna les pieds jusqu'à mon canapé et me laissa tomber dessus. Je regardais l'écran noir de la télévision.
Il y a moins de vingt-quatre heures, j'étais ici, avec Olivier.
Maintenant, je suis seul et loin de lui.
Olivier me manquait déjà.
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Fin du chapitre 53 :
Comment allez-vous ?
Normalement, Kylian devrait survivre face à son départ.
Prenez soin de vous, biz biz <3
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