Chapitre 90
Je regarde la foule distraitement. Chacun passe me voir pour me féliciter et me donner ses condoléances. Pour récompenser le labeur de chacun d'entre nous, une fête à été organisée. Tout le monde est en vie... je les ai tous sauvés... sauf lui. N'ayant pas le cœur à la fête, je m'éclipse et retourne chez moi. En arrivant sur le palier, mes larmes commencent à couler et les souvenirs à défiler. Je m'effondre sur le sol froid.
- Je suis désolée... pardonne-moi !
Je renifle et mes tremblements s'intensifient.
- Tu avais raison... je ne suis pas à la hauteur de la tâche... je ne l'ai jamais été...
J'entends du bruit derrière la porte de mon défunt partenaire. La tristesse laisse alors place à de la rage. Je sors le poignard de mon aimé de sa gaine et m'approche de la porte. Quand je l'ouvre, j'ai encore un espoir que ce ne soit que lui.
- Qui est là ?!
Je tourne le regard vers l'ombre sur le balcon.
- White ?!
Je me précipite vers le balcon.
- White !
Le jeune homme se retourne et plus aucun doute ne s'affiche.
- Tu es vraiment là... pas vrai ?
Il hoche la tête en souriant tendrement.
White - Oui ma petite, je suis bien là.
Je sens mes larmes recommencer à tomber le long de mes joues. Il ouvre grand les bras et je me mords la lèvre inférieure avant d'aller m'y blottir. Mes tremblements reprennent et le jeune homme relève mon visage pour essuyer doucement mes larmes avec son pouce.
- Pourquoi as-tu tant cherché à m'échapper ?
White - Mon heure n'était simplement pas venue. Mon arrivée en vient à sonner la fin.
- Comment ? Quelle fin ? La fin de quoi ?
Je m'écarte de son emprise.
- De quoi tu parles ?
Il hausse les épaules.
White - Pas maintenant, jolie petite.
Ses magnifiques yeux rubis se posent dans les miens. Ceux-ci sont emplis de bienveillance mais une autre lueur que je ne peux décrire s'installe pendant un court instant.
White - En attendant cette funeste heure, parle-moi jolie petite... parle-moi de toi.
- De... moi ?!
Il me sourit tendrement hochant la tête.
- Mais... que veux-tu que je te dise ?
Il s'appuie sur la rambarde derrière lui.
White - Je ne sais pas... pourquoi pas de lui ?
- Lui ?!
Mes poings se serrent et mes larmes coulent.
White - Tu ne me voyais peut-être pas mais moi... j'ai toujours veillé sur toi.
Je le regarde ébahie. Il tend la main vers l'intérieur et j'entends la porte d'entrée s'ouvrir. Flottant vers nous, la peluche de lapin blanc toujours dans sa cage.
- Tu m'observais ?!
White - Oui. Je m'assurais que tu restes en vie. Mais... je n'étais visiblement pas le seul.
Sa voix est calme tandis que je fulmine. White sort la peluche de la cage et redresse ensuite son visage vers le mien.
- La peluche... Alors tu m'observais via ça ?! Et tu n'as rien fait ?!
Il me sourit calmement.
White - Alors ? Et ce jeune homme ?
Son changement de sujet provoque de nouveau mes larmes. Cependant, celles-ci sont de rage.
- Tu... oses me demander ?! Tu as tout vu ! Tu sais ce qu'il s'est passé !
Ma vision se brouille mais je l'entends presque sourire.
White - Je sais, oui. Mais j'aimerais que tu me le dise.
Un sanglot me traverse.
- Pourquoi faire ?!
Ma voix se brise.
- Il est trop tard...
Je me laisse tomber sur le sol, tremblant de tous mes membres.
White - Dis-le.
Je penche ma tête en arrière, regardant le ciel et criant, comme libérée, mon amour à l'homme qui à partagé ma vie durant ces derniers mois. Je déchire le ciel qui se met à pleurer sur mon corps meurtri. White sourit avant de murmurer quelque chose à la peluche. Cette dernière prend alors vie avant de s'enfuir. Mes larmes coulent avec celles du ciel tandis que White pose son regard sur moi.
White - Voilà... c'est la fin.
Mes sanglots continuent sans diminuer et je ne peux que le regarder. Il s'approche alors pour m'aider à me relever et à m'appuyer sur la balustrade.
White - Je te souhaite... un bon voyage.
Il me sourit tendrement avant de me pousser dans le vide. Je ferme les yeux et sourit tristement. Attends-moi Zéro, je vais te rejoindre.
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