Arme à la main, je me dirige vers Zéro.

- Je viens prendre la garde, vas te reposer.

Il se tourne vers moi.

Zéro - Pourquoi ? Tu penses vraiment survivre en faisant ça, femme ?

Je soupire.

- Non. Mais tu es trop important pour notre survie. Si tu meurs de fatigue, on y passera tous. Et c’est provisoire… demain on trouvera de quoi faire une barricade solide, pour la nuit du moins. Laisse-moi te remplacer.

Zéro - Non.

- Non ?!

Zéro - Non.

- Et pourquoi ça ?

Zéro - T’es trop fragile femme, tu tiendras pas la nuit sans moi.

- Tu te moques de moi… pas vrai ?

Il garde ses yeux dans les miens. Je soupire.

- Tu te moques pas.

Je me détourne de lui et me dirige vers la rue vide.

- Tu ne m’en crois pas capable ? Très bien.

Je m’engage dans la rue sombre sans me retourner.

Zéro - Reviens.

Je continue sans me préoccuper s’il me suit ou non.

Zéro - Femme ! Je t’ai dit de revenir !

Je lève mon majeur vers lui sans me retourner.

Zéro - Reviens ici !

Je sens une prise sur mon poignet et sens le torse musclé de Zéro contre mon dos. Son souffle se heurte à mon oreille dans un grognement rauque.

Zéro - Je t’ai dit. De revenir.

Je frissonne au son de sa voix contre mon oreille.

- Et moi, je t’ai dit que j’en étais capable.

Je tourne la tête vers la sienne, nous retrouvant ainsi nez à nez. Je sens son souffle mentholé sur mes lèvres ainsi que son odeur boisée mélangé à l’odeur âcre du sang. Je pose mon front sur le sien.

- Peut-être qu’ainsi, tu me verras enfin comme une égale.

Je m’éloigne de lui et continue mon chemin.

Zéro - Femme !

J’ai déjà atteint le bout de la rue quand il m’appelle.

Zéro - Femme, reviens !

Je continue mon chemin et tourne à l’angle. M'arrêtant en posant une main sur le coin du mur et lui offrant un sourire avant de m’en détourner et disparaître dans la rue adjacente.

Je soupire. Dans quoi je me suis encore lancée moi…