chapitre 11
Nous sommes maintenant début août. Je n'ai plus eu de nouvelles de Matt. Il n'est pas revenu à la maison de retraite et ne répond plus à mes messages et mes appels. Je n'y comprends rien. Évidemment, je ne suis jamais allé chez lui donc je ne sais pas où il vit. Tout ce passait pourtant bien entre nous. C'est vrai que je n'ai pas eu beaucoup de relations amoureuses mais je pense que la notre commençait bien. Je ne vois pas ce qui a pu se passer pour qu'il me zappe comme ça du jour au lendemain, sans explication qui plus est.
Au moment où la douleur du passé refait surface et où j'aurais eu besoin de quelqu'un pour m'écouter, me comprendre et me faire penser à autre chose. Il m'abandonne sans un mot, sans explications.
Je ne comprends pas ce qu'il a plus se passer. Tout roulait entre nous. Je pensais que nous nous comprenions. J'étais prête à m'offrir à lui et il me tourne le dos. Il me jette sans que je sache pourquoi.
Tout à coup, une idée qui ne me rassure pas du tout me traverse l'esprit. Ou alors, il lui ai peut-être arrivé quelque chose et il ne peut pas me prévenir ? Comment je fait?
Il faut que je découvre où il habite.
J'arrive à la maison de retraite et me dirige immédiatement au bureau de la direction. Je suis décidé à trouver des réponses à son silence.
- Bonjour Monsieur Gibaldi.
- Bonjour Mademoiselle Pastoral. Que me vaut votre visite ? Y'a t'il un soucis avec votre grand-mère ?
- Oh non pas du tout, lui répondis-je rapidement.
- En quoi puis-je vous être utilisé dans ce cas? Il se recule contre le dossier de sa chaise, croise les bras et me fixe intensément attendant une réponse de ma part. Le problème, c'est que je ne sais pas comment lui dire que je recherche des informations sur l'homme que j'aime. Comment lui dire qu'on ai fou amoureux mais que je ne connais pas son adresse ni aucune personne de sa famille pour me renseigner ? Et je n'aime pas du tout le regard qu'il a sur moi ce sale pervers, super canon pour son âge mais sale pervers tout de même. Tout le monde connais bien sa réputation et je n'apprécie pas qu'il me mate comme si j'étais sa prochaine proie. Je reprends mes esprits et lui explique.
- Voilà ça va peut-être vous paraître bizarre mais je suis en couple avec votre employé, Matt ,Matthieu...
- Arrgh! Me coupe t'il, ce sale petit con m'a laissé en plan sans prévenir depuis plus d'une semaine avec toute un planning en refaire!! Vous lui direz qu'il a intérêt à avoir une bonne excuse sinon je le vire !!
- Et bien justement, je n'ai pas de nouvelles non plus
- Rhaa! Grogne t'il
- C'est donc pour ça que je viens vous voir aujourd'hui. Il ne répond ni à mes message,ni à mes appels.
- Vous êtes vous rendu chez lui?
Voilà le moment que je redoutait.
- En faite... Il ne m'a jamais dit ... où il habitait
- Ah? Il hésite, et donc?
- Donc, je me disais que vous pourriez me communiquer son adresse pour que je puisse me rendre chez lui et vérifier s'il ne lui serait pas arrivé quelque chose. Je débite ma phrase d'une traite de peur qu'il ne me coupe encore et que je reste bloquée sans pouvoir exprimer ma demande.
- Humm! C'est délicat comme demande. C'est une information confidentielle. Je ne peux pas divulguer des renseignements sur mes employés à n'importe qui
- Mais je ne suis pas n'importe qui, Monsieur Gibaldi!! Vous me connaissez depuis longtemps !! Je le supplie presque, il faut vraiment qu'il me donne l'adresse de Matt. Je ne pense pas qu'il m'évite, ce n'est pas possible. Il lui est forcément arrivé quelque chose.
Je le vois se tourner vers son écran d'ordinateur. Il tape sur le clavier, me scrute quelques secondes et tourne l'écran légèrement pour que je puisse y avoir accès. Je note vite l'adresse. Il me fait un petit clin d'œil. Je le gratifie alors d'un grand sourire mais j'espère au fond de moi qu'il n'attend pas quelque chose de ma part en retour. Un frisson me parcours l'échine rien que d'y penser. Beurk!!!
- Merci beaucoup M. Gibaldi, je le remercie encore et quitte son bureau au plus vite.
Arrivée à la maison, je file directement dans ma chambre. J'allume mon ordinateur et cherche sur Google maps où se trouve exactement la maison de Matt. Je découvre qu'il habite le village à côté dans une grande villa. Une sacrée putain de grande villa même!!!
Il ne m'a jamais parlé de sa famille mais avec une telle maison, il ne vit sûrement pas tout seul.
J'envoie un texto à Alvin pour lui demander s'il peut m'y conduire mais je n'ai aucune réponse de sa part. Je veux absolument y aller aujourd'hui. Je l'appelle directement mais je tombe illico sur sa messagerie. Je tourne en rond dans ma chambre. Il faut vraiment que je trouve une solution. Je ne vais pas y aller à pied. Ça fait une trotte quand même et avec cette chaleur je ne me sens pas de faire 8 km à pied.
Jules!!
Je vais demander à mon frère. En rentrant, j'ai vu qu'il était affalé sur le canapé, télécommande à la main en train de zapper de chaîne en chaîne. Ça le fera bouger un peu. J'ai de la chance qu'il soit à la baraque aujourd'hui.
Je descend les marchés deux par deux pour arriver en bas au plus vite. Jules est toujours à la même place en train de faire la même chose. Je ne risque pas de le déranger en plein milieu d'une activité super passionnante.
- Jules! J'ai un service à te demander. Je lui sort ma phrase en le regardant avec mes yeux de chat malheureux comme sait si bien le faire celui dans Shrek.
- Dis moi. Sa réponse est aussi motivée que son activité du jour.
- Voilà, tu es au courant que j'ai un petit copain ?
- Oui, que nous n'avons toujours pas rencontré d'ailleurs.
- Oui ben pour le moment, c'est pas le problème. Je suis cassante avec lui car il arrête pas de faire des allusions me faisant bien comprendre qu'il ne crois pas en l'existence de Matt. Il pense que je l'ai inventé pour me donner un genre. Pour pas avoir l'air d'être là fille dont aucun mec ne veut. Il me prend pour qui ?
- C'est bon loulou, je déconne, se défend-il. Dis moi ce que je viens faire dans l'histoire.
- Voilà, en faite ça fait plus d'une semaine que je n'ai plus aucune nouvelles de lui. Il ne répond pas à mes textos et je tombe toujours sur son répondeur quand je l'appelle.
- Il ne sait peut-être pas comment te dire que c'est fini?
- Espèce d'enfoiré !! Je lui colle une claque derrière la tête.
- Ben quoi? Il se frotte l'endroit où je l'ai tapé. Je fais des suggestions, c'est tout.
- Bon j'avoue que j'y ai pensé aussi au début.
- Ah? Et du coup tu as trouver une notre raison ?
- Je me suis d'abord dit que j'allais le questionner directement à la maison de retraite puisqu'il y travaille. Eh bien figure toi que M. Gibaldi était très remonté contre lui car ça fait plus d'une semaine également qu'il n'est pas venu bosser et qu'il n'a pas donné signe de vie.
- Oui ça commence à paraître bizarre. Tu as une autre idée ?
- Oui!! Lui répondis-je avec un grand sourire. Et c'est là que tu entre en action.
- Ok, je dois faire quoi ?
- J'ai pensé que tu pourrais m'emmener chez lui pour vérifier qu'il ne lui soit pas arrivé quelque chose. Je fais une petit moue en retroussant mon nez de peur qu'il refuse de me donner son aide ou qu'il me prenne pour une folle.
Il se lève d'un bon, je le suis du regard, intriguée par son énergie soudaine. Il attrape ses clés sur la console de l'entrée et m'attrape par le bras.
- Allez sœurette !! C'est parti, on passe à l'action. Il me sort ça d'un coup sûr de lui et super motivé. Allons mener cette enquête!! Ça manquait d'action aujourd'hui!
- Ok... Ok!! Je suis étonnée de sa réaction mais super contente qu'il soit près à m'aider.
Nous approchons de la villa de Matt. Mes mains sont de plus en plus moites et mon cœur tape au galop dans ma poitrine. Je sens ma gorge se serrer. J'ai vraiment peur de ce que je vais apprendre. J'ai peur qu'il me rejette. Je tiens tellement à lui. D'un coup, je me dis que j'aimerais qu'il ne soit pas chez lui pour ne pas souffrir tout de suite.
Jules coupe le moteur et serre ma main, pour me rassurer ou me motiver sûrement, ce geste me fait beaucoup de bien, j'en ai besoin, mais j'ai l'impression que ma tête va exploser. Je respire un bon coup. Je regarde mon frère avec un petit sourire crispé. Il m'embrasse sur le front, se penche par dessus mes jambes pour ouvrir la portière et me fait un signe de la tête pour me faire comprendre d'y aller. Je sors de la voiture, je me retourne pour le regarder encore une fois, surement pour me donner du courage.
J'arrive devant un grand portail en fer forgé. Il est super imposant. Une de ces portail que l'on peut trouver devant les villa des célébrités à Hollywood. Mais qui est vraiment l'homme qui fait battre mon cœur aussi vite?
J'aperçois une sonnette avec caméra et décide au bout de plusieurs secondes infinissables d'appuyer sur le bouton. Je mord l'intérieur de ma joue tellement fort que je sens le goût du sang s'immiscer sur ma langue.
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