Chapitre 24
Note :
Pour rappel, je ne veux rien savoir des futurs épisodes (pas de titres d'épisodes, de noms de persos, d'éléments de grande ou moindre importance, RIEN). Merci de me pas me spoiler dans les commentaires.
S'il y a des épisodes récemment diffusés, il est également possible que je ne sois pas à jour. Alors au besoin demandez-moi où j'en suis avant d'en parler dans les commentaires de mes fics.
Merci.
***
Debout au fond du hall d'entrée de l'immeuble d'Adrien, à demi dissimulée par une large rangée de boîtes aux lettres, Marinette guette la rue avec attention.
Sur ses instructions, plutôt que de se rendre directement sur son lieu de rendez-vous, Alya effectue un large détour à pied dans le quartier en ce moment même. Il ne devrait désormais plus s'écouler très longtemps avant qu'elle n'arrive à destination.
Comme pour mieux illustrer les pensées de l'héroïne, Alya entre dans son champ de vision à cet instant précis. De sa cachette, Marinette la voit avancer d'un bon pas sur le trottoir opposé, puis s'arrêter devant l'immeuble d'en face.
Braquant sur son amie un regard perçant, Marinette porte son téléphone à son oreille.
« Alors ? », lance-t-elle sans quitter un instant Alya des yeux.
« C'est bon, ma Lady », répond immédiatement Chat Noir. « Je l'ai en vue depuis cinq bonnes minutes. Ce n'est pas Volpina et personne n'a l'air de la suivre. On peut y aller. »
« Parfait », réplique Marinette avec un claquement de langue satisfait. « Je vais la chercher. On se retrouve chez toi. »
« Ça marche », approuve son coéquipier. « À tout de suite ! »
À présent rassurée quant à l'identité de sa visiteuse, Marinette s'avance vers la sortie de l'immeuble, entrouvre la porte et interpelle Alya. Cette dernière tourne la tête vers elle en entendant son nom et se fend aussitôt d'un large sourire. Elle s'approche de Marinette d'un pas rapide et, arrivée à son niveau, la serre dans ses bras.
Les deux jeunes femmes se saluent joyeusement, puis Marinette entraîne son amie dans les entrailles du bâtiment. Alors qu'elle déverrouille la seconde porte du hall pour permettre leur progression, Alya lui jette un regard inquisiteur.
« Ohhhh, tu as tes propres clefs ? », constate-t-elle avec un intérêt non dissimulé. « Je vois que les choses avancent bien entre Chat et toi. »
« Oui, merci », rétorque Marinette en s'empourprant légèrement devant le sourire lourd de sous-entendus de son amie.
Rangeant son trousseau dans sa poche, elle salue le gardien d'un bref signe de la tête et guide Alya vers l'ascenseur. Alors que l'appareil commence sa montée, Marinette sent peser sur elle le regard scrutateur de son amie.
Alya brûle de la noyer sous des torrents de questions.
Elle le sent.
Elle le sait.
« Alors », lance finalement la jeune blogueuse, échouant manifestement à refréner plus longtemps sa curiosité – et confirmant sans le savoir l'intuition de Marinette -, « tu ne veux toujours pas me dire pourquoi Chat Noir et toi avez décidé de me dire son identité ? Je veux dire, je suis honorée que vous me fassiez confiance, mais je suppose qu'il y a une bonne raison derrière tout ça », poursuit-elle en réajustant ses lunettes sur son nez. « Tu ne me le présentes quand même pas uniquement parce que tu sors avec lui ? »
Oscillant entre amusement et admiration devant les instincts journalistiques de son amie, Marinette se sent sourire malgré elle.
Comptez sur Alya pour tenter de ronger jusqu'à l'os la moindre bribe d'information.
« Non, pas vraiment », élude-t-elle sans se laisser démonter. « Même si c'était plus ou moins inévitable à long terme, je suppose ? », ajoute-t-elle en se tapotant pensivement le menton du bout des doigts. « Je n'aurai pas pu te cacher éternellement l'identité de mon copain. »
Le regard d'Alya s'adoucit alors que la blogueuse tourne un peu plus franchement la tête vers son amie.
« Vous deux, c'est du sérieux, hein ? », lâche-t-elle du ton de ceux qui posent une question dont la réponse leur paraît déjà évidente.
« Oui », approuve Marinette avec un immense sourire. « Définitivement. »
A peine un instant plus tard, les deux jeunes femmes s'arrêtent devant l'entrée de l'appartement d'Adrien. Les doigts d'Alya tambourinent machinalement contre son sac, battant la mesure de l'impatience de leur propriétaire.
Mais hélas pour Marinette, Alya n'a clairement pas l'apanage de la fébrilité.
(Même si, dans son propre cas, il s'agit malheureusement plus de nervosité que d'excitation.)
Peu importe la confiance que Marinette a en sa meilleure amie, peu importe sa certitude d'avoir pris la bonne décision. Dévoiler l'identité de Chat Noir va à l'encontre d'années et d'années de conditionnement et la jeune héroïne est loin, très loin de se sentir aussi sereine qu'elle l'aurait voulu.
Son cœur bat à tout rompre dans sa poitrine, fort, si fort qu'elle a l'impression de l'entendre résonner dans tout le couloir.
S'il continue à tambouriner aussi furieusement, sa cage thoracique finira par exploser, elle en est sûre.
Marinette prend une profonde inspiration, autant pour tenter d'atténuer sa fébrilité que pour se préparer à ce crucial plongeon métaphorique qu'elle s'apprête à effectuer. Après un dernier regard à Alya, elle ouvre la porte de ses doigts tremblants et fait signe à son amie de la suivre à l'intérieur.
Elle avance d'un pas, puis d'un autre. Ses nerfs à fleur de peau ne la rendent que plus consciente de la présence d'Alya, qui la suit comme une ombre.
Il ne faut qu'un coup d'œil à Marinette pour apercevoir son coéquipier, debout au milieu de la pièce et le visage vierge du moindre masque.
Impossible de reculer à présent.
« Alya, je te présente Chat Noir », annonce-t-elle désignant théâtralement son compagnon d'un geste de la main.
En une fraction de seconde, Alya passe de l'excitation la plus pure à la stupéfaction personnifiée.
La jeune femme vacille, comme si le sol se dérobait sous ses pieds à l'instant même. Ses lèvres s'arrondissent pour laisser échapper un hoquet de surprise et ses yeux s'écarquillent tant et tant qu'ils semblent prêts à jaillir de leurs orbites.
« A-Adrien ? », balbutie-t-elle, clairement sous le choc.
« Oui », confirme le jeune homme en hochant brièvement la tête.
« Chat Noir ? », reprend-elle, manifestement désireuse de s'assurer qu'elle ne se trouve pas au cœur d'un immense malentendu.
« En personne », approuve Adrien avec un petit sourire.
Toujours frappée de stupeur, Alya ouvre la bouche et la referme, comme un poisson hors de l'eau.
« Ce... C'est vraiment lui ? Toi ? », bredouille-t-elle en jetant un regard éperdu à son ancien camarade de classe, puis à sa meilleure amie. « Vous n'êtes pas en train de me faire une blague ? »
« Pas sur un sujet pareil », la rassure aussitôt Marinette.
Alya hoche distraitement la tête, s'imprégnant manifestement encore de la fantastique information dont viennent de lui faire part ses hôtes.
Mais visiblement, il faut plus qu'apprendre que son ancien camarade de classe se cache derrière le masque de l'un de ses héros favoris pour réussir à la décontenancer. En toute honnêteté, par ailleurs, Marinette doute fortement que quoi que ce soit soit capable de réellement perturber Alya.
Pas pendant longtemps, en tout cas.
Retrouvant ses esprits à une vitesse remarquable, la jeune femme s'approche d'Adrien d'un pas vif. Elle tourne autour de lui comme un prédateur encerclant sa proie, tout en le scrutant d'un regard acéré qui n'est guère pour le rassurer.
Peu à l'aise sous cet examen des plus attentifs, Adrien se passe machinalement la main le long de la nuque et laisse échapper une quinte de toux nerveuse.
« Je.. Woaw... », murmure Alya, visiblement fascinée par l'observation du mannequin. « J'ai bien eu des soupçons à ton sujet quand on était au collège, mais de là à croire que tu étais vraiment... »
Alya s'interrompt brusquement et braque sur Adrien un regard si perçant que le jeune homme ne peut s'empêcher d'esquisser un léger mouvement de recul. Il a à peine le temps de se demander ce qui peut bien traverser l'esprit de son ancienne camarade de classe que cette dernière efface d'un pas la distance qui les sépare et le serre de toutes ses forces dans ses bras.
« Merci pour tout », lui glisse-t-elle à l'oreille d'une voix émue, doigts crispés autour de ses épaules. « Pour Paris. Pour Ladybug. Pour Marinette. Merci, Adrien. Merci. »
Prit de court, Adrien lui tapote maladroitement le dos du plat de la main.
« Ce n'est rien », commence-t-il, « Je- »
« Chut », le coupe autoritairement son amie. « Accepte juste mes remerciements. »
Adrien jette un bref coup d'œil à sa coéquipière, qui guette la scène avec une moue amusée sur le visage. Tu parles toujours trop, lui semble dire son regard espiègle.
Le jeune homme lève théâtralement les yeux au ciel en réponse, puis reporte son attention sur Alya.
« Ok », articule-t-il doucement. « Remerciements acceptés. »
Alya le serre une dernière fois contre elle, puis s'écarte. La jeune femme a manifestement retrouvé la pleine maîtrise d'elle-même et si l'émotion se lit toujours sur ses traits, un sourire goguenard danse à présent aussi sur ses lèvres.
« Chat Noir, hein ? », lance-t-elle en jetant un coup d'œil malicieux à Marinette. « Le hasard a décidément un sacré sens de l'humour. »
« Je ne suis pas sûr de comprendre... », lui fait remarquer Adrien en haussant un sourcil interloqué, tandis que sa compagne s'empourpre aussi vite que si elle avait été plongée directement dans un bain d'encre rouge.
« Et moi, je ne suis pas sûre de vouloir que tu comprennes », intervient-t-elle en fusillant Alya du regard.
Les joues en feu, Marinette se passe machinalement les mains le long du visage, geste vain pour tenter d'atténuer cette implacable sensation de chaleur qui court sur sa peau.
Un jour, peut-être, elle parlera à son compagnon de la passion quelque peu excessive qu'il lui inspirait il y a plusieurs années.
De l'emploi du temps accroché au plafond de sa chambre.
Des multiples photographies religieusement rassemblées près de son lit, en un temple à sa gloire.
Des plans absurdes pour tenter d'attirer son attention, des filatures, de son téléphone emprunté à l'insu de son plein gré dans le but d'effacer un message malencontreux...
...
Ou alors, après mûre réflexion, elle emportera peut-être le secret de ses amours adolescentes dans sa tombe.
Très certainement, même.
Cela vaudrait définitivement mieux pour elle, pour son estime de soi et pour l'ego d'Adrien.
Refusant obstinément de croiser le regard perplexe de son compagnon, Marinette se tourne vers Alya. Elle rive ses yeux aux siens, dans une tentative désespérée d'instaurer une quelconque conversation télépathique où elle pourrait la supplier de laisser tomber le sujet maintenant.
Le sourire d'Alya s'élargit un peu plus encore, lui faisant craindre pendant une brève et terrible seconde que son amie ne s'épande davantage sur ses frasques d'adolescente.
Mais à son grand soulagement, la jeune blogueuse désamorce d'elle-même cette bombe qu'elle vient de jeter négligemment au visage des deux héros.
« Bon », lance-t-elle en joignant ses mains dans un claquement sonore. « Je suppose que vous ne m'avez pas fait venir ici uniquement pour me dire que j'avais Chat Noir sous le nez depuis des années et que je n'ai rien vu. Qu'est-ce qu'il se passe ? »
Toute trace de légèreté déserte les yeux de Marinette et Adrien alors que les deux coéquipiers échangent un regard entendu.
« Et bien », commence prudemment la jeune femme, « nous avons une proposition à te faire. »
Les pupilles dilatées de stupeur, Alya fixe d'un regard incrédule le contenu de la boîte que ses amis viennent de lui mettre entre les mains. Ses yeux vont du bijou jaune et noir qui s'y trouve logé à Adrien, puis à Marinette, puis de nouveau à ce peigne dont elle peine manifestement à croire l'existence.
Elle tend une main tremblante vers le miraculous et l'effleure timidement du bout des doigts, comme si elle s'attendait à ce qu'il s'évanouisse au moindre contact.
« Moi ? », murmure-t-elle dans un souffle en relevant le regard vers ses amis. « Vous voulez que moi, je sois une héroïne ? »
Assise face à elle sur le canapé d'Adrien, Plagg et Tikki perchés sur chacune de ses épaules, Marinette hoche fermement la tête. Son partenaire, leurs kwamis et elle ont beau avoir déjà expliqué leur situation à Alya dans le détail, cette dernière éprouve visiblement encore du mal à réaliser qu'ils viennent ni plus ni moins de lui offrir de devenir leur nouvelle coéquipière.
« Oui », approuve-t-elle sans la moindre trace d'hésitation. « Enfin, si tu es d'accord », ajoute-t-elle avec un sourire engageant.
« On ne t'oblige à rien, vraiment », insiste Adrien, installé aux côtés de sa compagne. « Rien ne te force à prendre ce miraculous si tu n'en as pas envie. Et on comprendrait parfaitement que ça soit le cas », précise-t-il avec un bref regard à l'attention de Marinette, qui appuie ses paroles d'un bref mouvement de tête. « Être héros n'est pas une tâche facile. Tu dois savoir que c'est un rôle qui demande beaucoup de sacrifices, qu'il y a des risques pour toi et pour tes proches, que... »
« J'accepte », le coupe Alya en levant brusquement la main pour interrompre son flot de parole.
Pris de court par cette soudaine intervention, les deux héros se figent.
Ils battent des cils une fois, deux fois, fixant leur amie sans trop réussir à croire ce qu'ils viennent d'entendre.
Qu'elle accepte leur proposition, certes. Mais si tôt ? Si facilement ?
« T-Tu es sûre ? », reprend Adrien après un bref raclement de gorge.
« Certaine », réplique Alya sans hésiter. « Je vous suis depuis des années, je connais les risques. Encore plus depuis que je sais qui est Ladybug », poursuit-elle en braquant un regard intense sur sa meilleure amie. « Croyez-moi, je me décide peut-être vite, mais pas à la légère. Je tiens vraiment à vous aider », conclut-elle, les yeux étincelant d'une conviction inébranlable.
Marinette ne peut s'empêcher de sourire devant l'expression résolue de son amie.
Elle connaît Alya mieux qu'elle ne connaît personne d'autre au monde - à l'exception d'Adrien bien sûr. Elle a parfaitement conscience que rien ni personne ne peut l'arrêter lorsqu'elle affiche aussi ouvertement ses convictions.
« Si tu es sûre de toi, alors bienvenue à bord », lui lance-t-elle sans chercher à sonder plus longtemps sa détermination.
Alya a pris sa décision et rien ne la fera changer d'avis.
Elle le sait.
« Crois-moi, je suis plus que motivée », lui confirme Alya en hochant si vigoureusement la tête que ses lunettes glissent légèrement le long de son nez. « Vous n'avez pas idée d'à quel point c'est frustrant de savoir tout ce que Volpina et le Papillon vous font subir et de ne rien pouvoir faire pour vous ! »
« Ce n'est pas comme tu ne faisais vraiment rien... », tente d'objecter Marinette.
« Rien de réellement concret, en tout cas », riposte Alya en agitant la main dans les airs pour écarter les protestations de son amie. « Ohhh, si vous saviez à quel point j'ai hâte de mettre mon poing dans la figure de cette peste de Lila ! », s'exclame-t-elle en refermant rageusement ses doigts.
« Et pour le Ladyblog, ça ira ? », s'inquiète Adrien.
« Pas de soucis », le rassure la jeune blogueuse. « Entre mes stages et les exams, mes abonnés savent que j'ai un peu plus de mal à être sur le terrain qu'avant. Ça ne serait pas la première fois. Mes sœurs prendront le relais pour suivre le direct à ma place, comme d'habitude. »
« Quand je pense qu'elles sont déjà au collège... », laisse échapper Marinette avec un soupir nostalgique.
« Oui, ça pousse vite ces petites choses », approuve Alya en hochant vigoureusement la tête. « Et elles font du bon travail ! », ajoute-t-elle avec fierté. « La fibre journalistique est dans la famille ! »
« Et bien, si tout est réglé, il ne te reste plus qu'une chose à faire pour rejoindre notre joyeux club de super-héros », reprend Adrien avec un immense sourire.
Le jeune homme se penche légèrement en avant et désigne d'un geste théâtral la boîte qu'Alya tient toujours entre les doigts.
« Alya », conclut-il solennellement, « le miraculous de l'Abeille est à toi. Fais-en bon usage. »
Sous le regard attentif de ses amis, Alya s'empare du bijou magique d'un geste déterminé et le glisse dans son opulente chevelure. À peine ses doigts se détachent-ils de la surface lisse du peigne que ce dernier se met à briller d'une vive lueur dorée.
Une boule de lumière jaillit du miraculous de l'Abeille à peine une fraction de seconde plus tard. Elle décrit une gracieuse courbe dans les airs, s'arrête à hauteur du visage d'Alya et se dissipe en une myriade d'étincelles pour laisser place à un étrange petit être.
Un être jaune, striée de noir, dont les immenses yeux bleus dévisagent la jeune blogueuse avec un mélange de curiosité et de bienveillance.
« Toutes mes salutations, noble dame », salue la minuscule créature en s'inclinant avec déférence devant Alya. « Je suis Pollen, votre kwami. »
« Et moi Alya. Enchantée de faire ta connaissance », réplique la jeune femme avec un enthousiasme qui fait naître en Marinette une pointe d'envie quelque peu irrationnelle.
Elle ne se souvient que trop bien de sa violente crise de panique lors de sa rencontre avec son propre kwami. Si seulement elle avait pu se montrer aussi calme, aussi mature, aussi ouverte d'esprit que son amie...
Mais d'un autre côté, force est de reconnaître que leurs situations sont difficilement comparables. Les héros sont désormais une norme à Paris, et Alya a eu l'occasion de côtoyer Tikki en suffisamment d'occasion pour ne pas être surprise par l'apparition de l'un de ces petits êtres surnaturels.
Détachant son regard de sa nouvelle partenaire, Pollen se présente aimablement à Marinette et Adrien, qui l'informent en retour être les actuels Ladybug et Chat Noir en titre. Elle salue ensuite Plagg et Tikki avant de reporter son attention sur Alya.
Après quelques échanges, la conversation s'oriente rapidement vers les pouvoirs que Pollen est capable d'offrir à sa porteuse. Lorsque le kwami s'attaque à la description de l'arme dont Alya aura à se servir, une expression plus qu'incrédule se peint sur le visage des trois jeunes gens qui l'entourent.
« Un... Un pinceau ? », répète Alya, abasourdie.
« Ce n'est pas que j'aie des doutes, mais... mais se battre avec un pinceau, ce n'est pas un peu... juste ? », renchérit Marinette d'une voix perplexe.
« Je vous rassure, il s'agit d'un pinceau d'une taille tout à fait acceptable », réplique Pollen d'une voix encourageante. « Un pinceau géant, pour ainsi dire. Vous aurez tout le loisir de l'utiliser comme bâton, à l'instar de celui de messire Chat Noir », conclut-elle en plongeant son regard dans celui d'Alya.
« Ah, Pollen... », ricane Plagg depuis l'épaule de Marinette. « Toujours à parler comme un bouquin du Moyen-Âge... »
« Plagg... », soupire Tikki en levant dramatiquement les yeux au ciel pour mieux marquer sa désapprobation.
« Ne t'inquiète donc point, Tikki », la rassure Pollen avec un doux sourire. « Plagg a toujours été plutôt rustre. Je ne me formalise pas pour si peu. »
« Ah, tu vois ? », réplique Plagg en bombant fièrement le torse et en jetant regard triomphant à Tikki.
« Ce n'est pas un compliment, Plagg... », rétorque Tikki en secouant la tête la tête avec dépit.
Voyant la conversation dévier vers des sujets peu dignes d'intérêt dans l'immédiat, Marinette se hâte de remettre la discussion sur les rails.
« Pourquoi ne pas simplement donner un bâton à Alya, alors ? », demande-t-elle avec curiosité.
« Pour des raisons d'ordres purement pratiques », lui explique posément Pollen. « Ce pinceau offre la possibilité à mon porteur de créer du miel à volonté et de l'étaler à sa convenance. Cela peut être d'un grand avantage tactique pour entraver les déplacements d'un ennemi », conclut-elle fièrement.
« Du miel ? », répète Alya, intriguée.
« Alimentaire, ma chère », souligne Adrien avec un immense sourire. « Rien de plus logique pour le miraculous de l'Abeille. »
Cette remarque lui vaut aussitôt une petite tape sur la cuisse de la part de Marinette et un regard désabusé d'Alya.
« Comment est-ce que j'ai fait pour ne jamais remarquer que tu es Chat Noir ? », soupire la jeune blogueuse.
« Honnêtement, tu n'as rien raté », rétorque Marinette en tirant malicieusement la langue à un Adrien qui laisse aussitôt échapper un hoquet faussement outré.
Alors que la conversation se poursuit, Pollen développe un peu plus ses explications. Elle offre à Alya de précieux conseils pour ses premiers pas en tant que porteuse de miraculous – tout en découvrant avec joie que la jeune femme en connaît déjà beaucoup sur le sujet - et l'informe que de la même manière que Chat Noir et Ladybug, elle sera elle aussi capable de faire appel à une capacité spéciale.
« Mais attention », insiste-t-elle d'un ton grave. « Une fois ce pouvoir invoqué... »
« ... je n'aurais plus que cinq minutes avant de me transformer », complète machinalement Alya. « C'est bien ça ? »
« Oui, précisément », pépie Pollen d'un ton ravi. « Je n'ai guère plus de chose à vous apprendre, dame Alya. »
Les deux nouvelles partenaires discutent encore quelques minutes avant qu'Adrien ne les interrompe en se penchant légèrement vers son ancienne camarade de classe.
« Alors, est ce que tu as déjà une idée pour ton nom d'héroïne ? », lui demande-t-il avec curiosité.
« Oui, 'La Guêpe' », réplique aussitôt Alya.
« La Guêpe ? », répète le jeune homme en haussant un sourcil interloqué. « Tu es sûre ? Je te rappelle que c'est le miraculous de l'Abeille... », poursuit-il en désignant d'un geste de la main le bijou qui luit entre ses mèches d'un doux brun roux.
« Oui, je sais », réplique Alya sans se laisser décontenancer le moins du monde. « Mais 'La Guêpe', je trouve que ça fait plus classe. Sans offense », précise-t-elle avec un petit sourire contrit à l'attention de Pollen.
« Ce n'est rien », la rassure immédiatement le petit kwami jaune. « Libre à vous de choisir le titre qui vous sied le mieux. »
Le regard d'un bleu cristallin que Marinette pose sur son amie pétille d'excitation et d'allégresse.
Enfin, enfin, les forces entre héros et vilains s'équilibrent à nouveau.
« Et bien, la Guêpe », lui lance-t-elle joyeusement, « bienvenue dans l'équipe. »
Note :
(pour rappel, merci de ne pas mettre de spoils concernant la saison 3 et les suivantes dans les commentaires ^^ )
J'avais dit que je ne tenais pas compte de la saison 2, mais j'ai décidé que ça ne s'appliquerait pas aux noms. On sait que le kwami du miraculous de l'Abeille s'appelle Pollen, je l'appellerais donc Pollen ici. Par contre comme on ne l'a pas (encore ? ) trop vue, j'improvise un peu pour ce qui est de son caractère x). Il est donc possible qu'il y ait des incohérences dans de futures saisons.
(Et pour info, quand j'avais imaginé cette histoire, je lui avais aussi imaginé un nom vu qu'on ne savait pas encore qu'elle s'appelait Pollen. Je l'avais appelée « Hymma », parce que les abeilles sont de la famille des hyménoptères. )(et que j'aime les jeux de mots :) )
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