Chapitre 24.2

Bonsoir à tous ! J'espère que vous allez bien !

Je suis vraiment désolée pour le temps d'attente. Je ne pensais pas que ce serait si compliqué de me trouver un petit peu de temps cette année... 

D'ailleurs, je voulais vraiment vous remercier d'être encore là à me lire et à m'encourager, ça m'aide vraiment beaucoup ! 

Pour le chapitre qui vient, je voulais vraiment le poster et n'ai donc pas eu le temps de le relire. Il y a des chances pour qu'il y ait des fautes... Je le relirai dès que possible !

Par ailleurs, profitez puisqu'il ne reste que quelques chapitres avant le tome suivant !

Merci encore et bonne lecture.

Des bisouus !


Elena


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Je remontai la couverture jusqu'aux épaules de Jihad, finis de le border, et me rassis sur le bord du lit, un peu perturbé. J'étais partagé quant à sa présence ici. D'un côté, je ne pouvais m'empêcher d'être heureux de le voir. Jihad était un frère, un homme que je connaissais depuis l'enfance et que j'avais appris à apprécier. Il était devenu ma famille, tout comme j'étais devenu la sienne. Le voir me rappelait tous les bons moments que nous avions passés ensemble, ainsi que le lien immuable que nous partagions. Un lien si fort que mon loup n'était d'ailleurs pas très loin de la surface, observant, veillant sur ce qu'il considérait comme un membre important de sa famille.

Je ne pouvais m'empêcher de me gorger de sa présence, d'apprécier ce moment plus que de raison. Jihad avait toujours été important pour nous. Il était celui qui nous unissait. Il tempérait, faisait le lien, nous remettait à notre place lorsque nous faisions trop les idiots avec Billy... Il était l'équilibre de notre petite meute.

C'était d'ailleurs cela qui l'avait mis dans cet état. À l'époque, Billy et moi étions bien trop bêtes pour voir ce qu'il y avait sous nos yeux. Nous lui avions laissé, sans le vouloir, toutes les responsabilités. Sans voir que c'était trop pour lui, sans voir que nous l'écrasions sous nos fardeaux.

Jihad avait portant tout assumé. Plus que cela, il avait poussé son corps et son esprit à bout. Loin, toujours plus loin pour nous soutenir. Et il n'en était jamais revenu. Je détestais sa condition actuelle parce qu'elle nous rappelait le poids de nos erreurs. Mais plus que cela, je ne supportais pas de le voir allongé dans ce lit, aussi fragile qu'un nourrisson.

Le savoir ici, incapable de se protéger me rendait fou. Comment assurer sa survie alors que la meute de David Jones était pourrie jusqu'à la moelle ? Alors que la guerre allait éclater ?

Je soupirais et attrapai une de ses longues mèches de cheveux ébène. Il faudrait que nous nous occupions de couper tout cela avec Billy. Si Jihad se réveillait et qu'il voyait cette longueur... Nous étions bons pour une crise cardiaque, à tous les coups.

Le grognement de Billy me parvint et je le fusillais du regard avant de taper sèchement son arrière train. Le loup ne me répondit pas, ne me regarda même pas, et ferma simplement les yeux en se collant davantage contre Jihad, laissant sa tête reposer contre son ventre.

Je ne savais plus comment agir avec Billy, ou tout du moins avec son loup, ce dernier ayant pris le contrôle depuis la Folie passagère qui l'avait atteint. Heureusement pour nous, Eirik était un oméga puissant. Si puissant qu'il avait pu faire revenir la conscience de Billy. Mais je ne pouvais pas m'empêcher d'être inquiet.

La Folie détruisait tout, s'apparentant à une maladie. Elle attaquait les consciences et absorbait toute humanité, ne laissant plus qu'instinct et aliénation. En ressortir relevait du miracle. Le fait que Billy soit encore là était tout simplement prodigieux.

Mais tout avait un prix.

Tout.

Je savais qu'il ne s'en sortirait pas indemne. Il y aurait des séquelles, quelles qu'elles soient. Eirik allait tout faire pour l'aider, j'en étais convaincu. Peut-être même que la nature de Billy l'aiderait à se rétablir. Mais il en porterait le poids à jamais.

On ne rompait pas l'Equilibre sans conséquences. C'était l'une des règles de ce monde.

Et pourtant... Aurai-je pu résister à la place de Billy ? Si Elisabeth s'était retrouvée vulnérable face à un ennemi, ma réaction aurait-elle été si différente ?

Je déglutis un peu fortement avant de me détourner de mes deux amis. Être inquiet ne m'aiderait pas à faire avancer les choses, bien au contraire. Et réfléchir à tout cela était inutile. Ce n'était que des suppositions après tout...

J'inspirai fortement avant de quitter la chambre, ne doutant pas un seul instant que Billy s'occuperait de chaque personne indésirable franchissant la porte.

Mais pour l'heure, j'avais plusieurs choses à faire, dont le fait d'interroger mon ancien mentor.

J'amorçais ma descente lorsqu'un léger vertige me prit. Perturbé, ma main se posa sans délicatesse contre le mur, cherchant un appui solide. Bon sang, pas maintenant...

     - Damian ?

Ma tête se releva comme dans un réflexe. Mon loup grimpa rapidement, trop rapidement pour mon corps déjà malmené, et se tendit vers celle qui lui parlait, souhaitant la saluer. Incapable de suivre la cadence, je fus pris d'un deuxième vertige, beaucoup plus violent cette fois-ci. Mes paupières se fermèrent brusquement et ma deuxième main s'agrippa au mur, essayant d'atteindre une prise pour ne pas tomber.

     -Sorcier, croassai-je.

Un sifflement traversa mes oreilles, perturbant l'essence même de mon alter ego. Je sentis son aura s'effriter, se fragmenter, lutter un instant, avant de disparaitre, me laissant complètement seul.

Soudainement, mes pensées s'éteignirent, ma vue se troubla et ma respiration se coupa.

Le noir.

Il n'y avait que le noir. Je ne sentais plus rien. Ne voyais plus rien.

N'avais plus conscience de rien.

Je ne savais plus où j'étais, ni ce que je faisais. La conscience que j'avais de mon propre corps avait volé en éclat, me laissant aussi seul et fragile qu'un nourrisson.

Cela ne dura qu'une seconde. Qu'une longue seconde avant que le monde, mon monde, se remette à tourner.

Les couleurs trop vives et les bruits assourdissants des pas et des conversations me donnèrent la nausée. La tête me tournait, me lançait comme jamais auparavant. J'avais l'impression que l'on essayait d'ouvrir mon crâne en deux.

Suffoquant, j'agrippai ma tête des deux mains et appuyai dessus de toutes mes forces. Ivre de douleur, je ne fis plus attention à rien et mon pied partit en arrière. Sans équilibre, je m'affalai lourdement dans les escaliers, et un cri silencieux m'échappa lorsque la douleur redoubla d'ardeur, explosant de toute part.

Je haletais, incapable de faire quoi que ce soit. Incapable même de réfléchir, de penser à autre chose qu'à ma souffrance grandissante.

Mes membres commençaient à se raidir. Pas bon...

Ce n'était pas...

Un gémissement franchit la barrière de mes lèvres. Mal, j'avais si mal...

     -... Ian ? ... Mal ?

     - Qu'est-ce... t'arr... Dam...

Je sentis des mains fraiches sur mon visage, mon cou, mon torse avant que mes bras et mes jambes ne soient manipulés. Le monde tangua un instant avant de se stabiliser de nouveau. On venait de me déplacer.

Je sentis la fraicheur des draps contre mon dos et des doigts fins, précautionneux, sur mes pommettes.

Elisabeth. Ça ne pouvait être qu'elle.

     -... Ian ? ... Tend ?

Je grognai, ne comprenant les choses qu'à moitié. La douleur m'enlevait tout.

     -Damian ? Sers la main si tu m'entends.

J'essayai de contracter mes doigts, de leur ordonner de bouger mais mes membres étaient complètement raides, incapables de se mouvoir. Je ne comprenais rien à ce qu'il se passait.

      -J'ai pu ralentir le processus, mais je ne dispose que de quelques secondes. Alors écoute-moi attentivement Damian, parce que mon temps est limité, m'expliqua Elias Donovan. La deuxième vague va arriver et elle te terrassera. Tu n'auras plus conscience de rien et seras fou de douleur. Mais tu dois en passer par là, coûte que coûte. Tu m'entends ?

Ma tête commençait à tourner de nouveau, et le monde à se faire plus lointain. Ça arrivait, ça recommençait.

    -Surtout, ne lutte pas ou tu mourras. Retiens-le bi... Ian...

     -Dou... Acc... rras...

Le sifflement revint, plus fort que précédemment. Mon cœur s'emballa, ma respiration se coupa, mes membres se tétanisèrent avec force sous le coup d'une douleur incommensurable. Je sentis mes yeux rouler dans leur orbite et un liquide chaud couler le long de mon nez.

Mais ça ne dura qu'un instant.

La seconde suivante, ma conscience vola en éclat, ne laissant que la douleur.

Cette impression d'être chauffé au fer blanc.

De brûlé.

De suffoqué.

Encore et encore.

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