Chapitre 18.2

Bonjour à tous ! J'espère que vous allez bien ! Voilà le nouveau chapitre. J'ai essayé de le terminer assez rapidement pour que vous ne restiez pas sur votre faim. Cette partie devrait normalement vous donner certains éléments de réponses, même si tout n'est pas expliqué encore. Il faudra attendre un peu avant que tout ne soit dévoilé. Néanmoins, j'espère que ce chapitre vous plaira !

Des bisouus ! 

Elena

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Mon souffle s'arrêta en même temps que celui de mon loup. Il bondit aussitôt sur ses pattes et couru jusqu'au bord de la falaise. Son regard parcouru la brume, en vain. Il n'y avait aucune trace de la louve. Aucune. Inquiet, il se mit à tourner à rond, à renifler le sol en espérant de trouver la moindre piste. Mais rien. Elle s'arrêtait net.

Je le sentais perdu. Mais paradoxalement... Je le sentais aussi intrigué. Ses yeux revinrent fouiller la brume, passant et repassant au même endroit. Quelque chose le gênait, l'alarmait, le pousser à regarder l'endroit, encore et encore, sans ne jamais parvenir à quoi que ce soit.

Agacé de ne pas arriver à mettre le doigt dessus, déboussolé par la scène qu'il venait de vivre, il s'allongea sur la neige, au bord du ravin. Les oreilles repliées sur sa tête, il essayait de trouver une solution, une explication. Mais il ne comprenait pas. Je le sentais. Sauter d'une falaise... Comment ? Pourquoi ? Les loups ne mettaient pas fin à leurs jours. Jamais. Ils étaient bien trop respectueux de toute forme de vie. Son incompréhension était immense. Mais elle le poussait également sa curiosité.

La brume... Il trouvait la brume étrange, pas normale, sans même arriver se l'expliquer. Mais il était sûr de lui. Son instinct le lui soufflait, le lui criait. Et il ne le trompait pas, jamais. Il savait ce qui était bon pour lui.

Incertain, il se releva, retourna en rond, effleura ma conscience. J'avais compris. Avant même qu'il ne veuille venir vers moi, j'avais su. Je lui soufflai silencieusement mon accord, ayant une entière confiance en lui.

Il était mon alter ego.

Mais plus que tout, il était un excellent traqueur.

Et ça résumait tout, n'est-ce pas ? S'il pensait qu'Elisabeth était en vie, alors elle l'était. Et s'il pensait qu'il fallait traverser cette brume pour la trouver, alors il le fallait.

Je ne me posais plus de question. Et lui non plus. Parce qu'à peine mon accord donné, mon loup prit de l'élan et s'élança à son tour.

La sensation de voler. De planer. Une seconde avant que l'apesanteur ne nous rattrape. Et ne nous fasse chuter. Je sentis mon loup se rétracter et avant même d'avoir pu le réaliser, je m'écrasais brutalement au sol.

Je grognai lorsque le choc se répercuta dans chacun de mes os. Accroupi, un bras posé au sol comme appui, je pris quelques secondes afin de sonder mon environnement. La pièce était agréablement chaude. Je sentais également la présence de quatre personnes. Et bizarrement, c'était sur du parquet que j'étais tombé.

Intrigué, je me relevais avant d'aviser Elias Donovan, le sorcier de la meute de David Jones. Nonchalamment accoudé au mur, il me fixait de ses yeux soulignés de khôl. Son pantalon blanc et son haut doré, ses boucles d'oreilles pendantes et son immense collier en or lui donnait une allure d'un autre temps. Il me faisait penser à ces vieux chamans, portant des dizaines du bibelot. Il était du même acabit, mais en plus mystérieux, plus envoûtant. C'était étrange.

À côté de lui, assis à une table se trouvaient Eirik, puis Amalie. Ils se tenaient tous deux la main et s'échangeaient quelques mots que je ne comprenais pas. Comme s'ils ne m'avaient pas encore senti arrivés. Et à leur droite se trouvait Elisabeth Jones, qui refermait les pans de son gilet marron.

Mais qu'est-ce que je foutais là ?

     -Mon petit Hauge.

Le « Hauge » roula dans la gorge du sorcier, me donnant l'impression qu'il minaudait. Je n'aurai même pas été surpris si ça avait été le cas. Ce sorcier était une énigme, ne laissant paraître que ce qu'il voulait bien nous laisser voir.

Je vis aussi Eirik et Amalie sursauter, et Elisabeth se retourner. Mais mon attention était tout entière focaliser sur le sorcier. Il était le plus dangereux des quatre. Le plus létales. Il ne fallait pas se fier à son apparence, il avait certainement des milliers de morts sur les mains.

     -Comment te portes-tu ?

Je ne lui répondis pas, méfiant. Je n'avais pas énormément de souvenir agréable avec lui. Entre la fois où je m'étais évanoui sous la douleur, la fois où il m'avait mis en garde, et l'autre encore où il avait menacé Jihad... Etrangement, je n'étais pas si serein à l'idée de le voir de nouveau en face de moi.

     -Tellement farouche... Tu étais bien plus drôle dans le passé, mon petit Hauge.

Je n'eus le temps de rien faire qu'il m'envoya des habits à la tronche. Je les pris rapidement, sans poser de questions sur le fait qu'il me connaissait à priori déjà. J'en étais déjà arrivé à cette conclusion de toute façon. Il avait côtoyé mes parents, avait décelé mes ressemblances avec eux. Qui plus est, je ne me souvenais de rien avant mes sept ans. Alors il était tout à fait probable qu'il m'est déjà rencontré.

Quoiqu'il en soit, il ne me voulait pas de mal actuellement, j'en étais certain. Ce sorcier était dangereux. Il avait très certainement le sang de centaines d'hommes sur les mains. S'il avait voulu me tuer, je serai déjà mort et enterré.

Reconnaître qu'il pouvait me mettre au tapis sans lever le petit doigt m'avait coûté. Surtout au début. Mais il n'y avait rien de mal à reconnaître un adversaire plus puissant. N'est-ce pas ?

Je remontai la fermeture éclair du gilet en laine sur cette pensée et avisai le reste de la pièce. Visiblement, nous étions dans le salon si je me fiais à la large cheminée d'où le feu crépitait, aux divers fauteuils et canapés qui jonchaient la pièce, et à la table à laquelle se trouvaient Eirik et Amalie. Cette pièce avait l'air bien équipée, disposant de tout le confort nécessaire.

Néanmoins...

     -Je peux savoir où nous sommes ? Questionnai-je.

Je vis le sorcier sourire alors que de leur côté, Eirik et Amalie se tournèrent vers Elisabeth, hésitants. Que se passait-il ici, exactement ?

     -Sais-tu ce qu'est un portail Damian ?

Le sorcier s'avança vers moi, me contourna et partis s'asseoir sur un fauteuil. Il croisa nonchalamment les jambes avant de me désigner le fauteuil à côté du sien. Ne voulant pas faire d'histoire, je pris place à mon tour, aussitôt rejoins par Eirik et Amalie. Elisabeth, quant à elle, préféra rester debout, appuyée contre un mur.

     -Alors Damian ?

Je regardai Elyas Donovan en signant négativement de la tête. Non, je ne savais pas ce que c'était, n'en avais même jamais entendu parler.

     -Très bien... Et que connais-tu sur les pouvoirs des sorciers ?

J'ouvris la bouche, la refermais aussitôt. Ce que je connaissais ? Bon sang rien du tout... Nous étions totalement ignorants en ce qui concernait les sorciers. Nous ne connaissions que ce qu'ils voulaient bien nous laisser connaître, c'est-à-dire pas grand-chose. Ce peuple était certainement le plus mystérieux de tous ceux qui peuplaient notre terre. Notre savoir se limitait à leur rôle : ils étaient les gardiens de l'équilibre. Quant au reste... Tout n'était qu'énigme.

Le sorcier ne broncha pas devant ma réponse. Au contraire, il eut l'air... Satisfait ? Je n'arrivais pas à savoir.

     -Très bien. Je ne m'étendrais pas sur le sujet, petit Hauge, mais sache qu'il y en a énormément. Chaque sorcier né avec plusieurs facultés, qui dépendent de ce qu'ils sont : ombre ou lumière. Certains pouvoirs se développent avec le temps, d'autres non. Tout dépend de ton travail sur ces-mêmes pouvoirs, de ce que tu comptes en faire, de tes aspirations, de ton vécu... La liste est infinie. Mais ce qu'il y a de commun à chaque sorcier est que leurs pouvoirs ne sont qu'une extension d'eux-mêmes.

     -Une extension ? Questionnai-je.

     -En effet. Vois-tu, les portails sont créés par des sorciers qui peuvent se rendre instantanément d'un endroit à un autre. La magie n'étant qu'une extension de nous-même... Il suffit simplement de toucher une matière, quelle qu'elle soit, pour que la magie s'y accroche et fasse effet.

     -Donc ce que nous venons de traverser...

     -Est un portail oui, me confirma-t-il.

Un portail... Jamais je n'aurai imaginé ça de toute mon existence. C'était... Je crois que j'imaginais seulement à quel point les sorciers pouvaient être extraordinaires. Et pourquoi ils avaient été choisis pour être les garants de l'équilibre. Des êtres avec tant de pouvoirs... C'en était autant fascinant que effrayant.

     -Pourquoi avoir choisi de le mettre dans un ravin ?

     -Parce que aucun loup ne serait assez idiot pour y sauter, me répondit-il.

En effet, ça se tenait. Donc si je suivais son raisonnement, la brume était certainement là pour camoufler le portail. C'était ingénieux.

     -Je vois que tu comprends vite, petit Hauge, me dit-il en souriant.

Je clignais un instant des yeux, avant de comprendre. Quel autre pouvoir avait-il donc, ce sorcier ? Pouvait-il lire dans les pensées ? Déceler des émotions ? Comment était-il parvenu à la conclusion que j'avais compris, pour la brume ?

Pour toute réponse, Elyas Donovan se cala plus confortablement dans le dossier, tout en me souriant de façon espiègle. Visiblement, il tenait à ses secrets.

Néanmoins...

     -Pourquoi m'avoir emmené ici ?

Parce que là était toute la question n'est-ce pas ? Pourquoi m'avoir fait traverser ce portail ? Pourquoi m'en raconter autant ? Et pourquoi ce sorcier, Eirik et Amalie étaient-ils ici ? Qu'attendait-on de moi exactement ?

Toutes ces questions tournaient dans ma tête depuis le moment où j'avais atterri ici. Pour autant, personne ne semblait réellement disposer à me donner des réponses.

     -Je t'avais dit que je voulais que tu rencontres Eirik et Amalie officiellement.

Elisabeth. Appuyée contre le mur, une jambe repliée contre celui-ci, elle me regardait sans détour. Oui, elle me l'avait dit plus tôt dans la journée, avant que nous partions en voiture. Mais qu'est-ce que ça voulait dire exactement ?

Je dus penser tout haut car Elie me répondit :

     -Ça veut dire que tu as rencontré les loups de David Jones. Aujourd'hui, j'aimerais que tu rencontres les miens. 

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