Chapitre 16.1

Bonjour ! J'espère que vous allez bien ! Me revoilà pour un autre chapitre. En ce qui concerne l'histoire, les choses commencent doucement à se mettre en place, même si vous restez encore dans le flou. J'espère que l'histoire vous plait toujours autant malgré l'attente (des chapitres, et de la trame), et que vous apprécierez cette partie. 

Bonne lecture et bonne soirée !

Des bisouus ! 

Elena 


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Je terminai d'essuyer le sang quand on me toucha l'épaule. Je me retournai vivement, prêt à en découdre avec ce foutu sorcier quand je vis qu'il s'agissait d'Elisabeth. Je me détendis légèrement et continuai à éponger le bas de mon visage comme je le pouvais.


     -Çà va Roméo ?

     -Hum, lui répondis-je.


Cela s'apparentait plus à un grognement qu'autre chose mais qu'importe, j'avais plus important à faire pour le moment. Mais cela ne lui plût pas. Oh non.

Elle prit ma main d'autorité et me fit traverser la moitié de la salle à grandes enjambées avant de me pousser dans la buanderie. Elle entra, claqua ensuite le bâtant et ferma à clés, le tout sans me quitter des yeux. Puis elle vint se poster devant moi, les mains sur les hanches, en me dévisageait d'un air étrange, à mi-chemin entre inquiétude et colère froide. Qu'est-ce qui lui prenait ?


     -Qu'est-ce qui s'est passé Roméo ? Un instant tout allait bien et l'instant d'après, tu as du sang de partout ! Tu m'expliques ?

     -Je ne sais pas.

     -Tu ne sais pas ? Répéta-t-elle incertaine. Elle puait le doute et les incertitudes. Elle ne me croyait pas.

     -Non je ne sais pas ! Ça arrive à tout le monde de saigner du nez alors fiche-moi la paix !


J'étais tendu. Énervé. Si je pensais au départ que le sorcier pouvait m'aider, j'avais à présent de gros doutes. Saigner du nez alors qu'il était dans les parages n'était pas qu'une coïncidence. Je ne savais pas comment le prouver, mais j'étais sûr qu'il était derrière tout ça. Et qu'il menace ainsi Jihad... Billy et lui étaient ma meute, ma famille, la seule que j'avais encore. Et je ne laisserai certainement pas cet enfoiré me la retirer. Oh que non. Qu'il s'avise encore une fois de le faire et je le...


     -Non Damian, ça n'arrive pas aux loups et tu le sais.


Sa voix me calma. Elle s'était faite plus douce, plus mesurée. Et elle me permit de me rendre compte à quel point j'étais tendu. Mes épaules étaient contractées, mes muscles bandés, mes pieds fermement ancrés au sol et mes poings serrés à m'en faire blanchir les phalanges.

Il fallait que je me calme assez rapidement. Je soufflai bruyamment mais rien ne changea. Ouais, c'était toujours plus facile à dire qu'à faire.


Entre temps, Elisabeth s'était détournée et semblait regarder dans le vide. Ses yeux n'exprimaient absolument rien, comme si elle était en profonde réflexion. Pour ma part, je me mis à faire les cents pas dans la pièce.

Réfléchis Damian, réfléchis.

Il devait y avoir une solution à tout cela. Il y en avait forcément une.

Comment aurait-il pu me faire saigner à distance ? Est-ce que c'était seulement possible ? Bon sang, il allait falloir que je me renseigne sur ça. Ou que Billy le fasse. Il était sûrement au courant de plus de choses. J'irai lui parler dès le service terminé. Il fallait que je sache d'où venait ce saignement. Autrement, j'étais vulnérable, avec tout ce que ça impliquait.


     -Est-ce qu'Elyas t'a touché ?

     -Elyas ? Le sorcier ? Non, il ne m'a pas...


Ma phrase resta en suspens. Si, il l'avait fait. Je l'avais oublié, mais il m'avait bel et bien touché lorsque j'étais rentré dans sa boutique « Le bazar de Salem ». La tête, il avait posé ses doigts sur ma tête avant que je ne m'évanouisse sous la douleur.


     -Il t'a touché n'est-ce pas ? Répéta-t-elle.


Je hochai la tête à son encontre. Oui, il l'avait fait.


     -Alors ton saignement est surement dû à ça, continua Elisabeth. La question est maintenant de savoir ce que tu as fait pour qu'un sorcier s'intéresse à toi de cette façon.


Là était toute la question. Je n'en savais rien. D'accord son prénom me disait quelque chose mais... Est-ce que ça justifiait que je le connaissais ? Absolument pas. J'avais peut être juste connu une personne avec une identité similaire. Même si j'avais appris à me méfier des coïncidences.


     -Il ne t'a rien dit d'autre qui pourrait te mettre sur la piste ?

     -Non, lui répondis-je.


Je n'aimais pas mentir mais... Tout raconter à Elie n'était pas une option. Que pouvais-je bien lui dire ? Que le sorcier avait prononcé mon véritable nom de famille ? Qu'il connaissait bien mes parents ? Qu'il m'avait conseillé d'être résistant à la douleur ? Qu'il s'occuperait de Jihad si jamais il se remettait en travers de sa route ?

Bon sang, elle ne connaissait même pas mon histoire. Comment pourrait-elle comprendre ? Et elle ne savait même pas qui était Jihad !

Jihad...

Le sorcier avait parlé de sa puissance... Se pouvait-il qu'il l'ait senti ? Que Jihad soit intervenu dans ce qu'il venait de se passer ? Les souvenirs... Les souvenirs de mes tueries allaient monter, avant d'être remplacé par ma rencontre avec notre petit génie. Se pouvait-il qu'il soit intervenu, à ce moment précis ?

Ce qui expliquerait les paroles d'Elyas Donovan... Mais comment tout ceci pouvait-il être possible ? Il était dans le coma ! D'accord, il avait toujours eu des capacités extraordinaires mais... À ce point ?

Tout cela dépassait l'entendement. C'était à peine croyable. À peine imaginable. Et pourtant... À l'heure actuelle, c'était la seule explication possible. La seule qui tenait la route, avec un minimum de logique.

Mais tout cela faisait naître un bon nombre de questions. La principale étant : connaissions-nous réellement Jihad ? Je pensais que oui. Je le pensais réellement. Mais il y avait un gouffre entre être un génie de l'informatique, et être puissant au point de pouvoir intervenir à distance tout en étant aux portes de la mort.

Quelque part, j'avais honte. Honte d'avoir fait équipe avec lui pendant une dizaine d'année sans ne rien savoir de lui, de ce qu'il était. J'avais l'impression de ne pas connaître mon clan, ma famille. Et ça me faisait infiniment mal.


     -Damian ?


Ma tête se releva d'elle-même, sans que je ne lui aie commandé. Elle avait obéit à la voix d'Elisabeth. Ou plutôt à la voix de sa louve. Les yeux d'Elie avaient pris une couleur ambré, signe que son alter ego était là, proche de la surface. Suffisamment pour pouvoir parler en tous cas.


     -On va devoir y retourner, on ne peut pas rester ici plus longtemps.


Ce n'était pas son sens pratique qui parlait, mais plutôt son instinct. Elle était dans une pièce, sans savoir ce qu'il se passait de l'autre côté de cette porte. Mieux valait être proche de ses ennemis, afin de pouvoir les surveiller. Car c'était ainsi qu'elle considérait les habitants de Mørk Dal, comme ses ennemis.

Je hochai la tête, prêt à la suivre, ouvris la bouche, la refermai. Finalement, je me raclai la gorge avant de me lancer.


     -Merci Elie.


Merci de m'avoir emmené loin d'une salle infestée de loups alors que j'étais dans un moment de faiblesse. C'était ce que je voulais lui dire. J'espérais qu'elle l'ait compris, réellement.

Pour toute réponse, elle tourna légèrement la tête, de sorte à m'offrir son profil, sourit, et partit sans un mot.

Mais il n'y en avait pas besoin. Tout avait déjà été dit. 

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