Chapitre 12
Bonjour ! Vous allez bien ?
Je voulais m'excuser du retard. Je suis en vacances donc je prends de l'avance sur les prochains chapitres mais mes correctrices sont en pleine période d'examens. J'espère que vous comprendrez.
Quoiqu'il en soit, voilà le chapitre ! J'espère qu'il vous plaira !
Des bisouus !
Elena
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Assis sur une branche, je contemplai la chambre d'Elisabeth Jones avec un engouement presque irréel.
Je ne me rappelai que trop bien la soirée d'hier. La façon dont j'avais provoqué les louveteaux, la façon dont je les avais attendus, tapi dans l'ombre et le moment où j'avais lâché la bride de mon loup. Peut-être un peu trop d'ailleurs. Il s'en était fallu de peu pour que je l'arrête, pour que je refrène ses instincts les plus bestiaux. Du sang avait coulé, des membres avaient été brisés, mais pas une once de remords venait me déranger. Ils avaient voulu s'occuper de ma cible après tout. Et je ne le supportais pas.
Je ne sais comment j'avais réussi à arrêter mon loup de la frénésie meurtrière qui l'avait habité. Il était devenu fou. Je m'étais interrompu juste avant le moment fatidique, juste avant de sombrer. Juste avant l'irréparable. Alors je me tenais tranquille. Pour le moment, mon contrôle était bien trop précaire pour que je me permette de faire le malin.
Et fixer la chambre de la fille de David Jones, en enregistrer les moindres détails me permettait de me tenir éveillé. Ça m'évitait de sentir mon loup onduler sous la surface de mon corps, me demandant vicieusement de sortir. Le seul réconfort pour ma part animale était de savoir que ces louveteaux ne recommenceraient plus. Plus jamais. Quant aux répercussions... Il ne les craignait absolument pas. Il s'était occupé du silence de ces inconscients après tout. Je ne lui reprochais pas. L'envie de leur couper la langue et de leur arracher les yeux m'avait tenaillé toute la soirée. Simplement, certaines décisions étaient un peu extrêmes... Et je devais veiller à ce que son esprit ne s'égare pas. Ou la folie s'éveillerait.
Black... Il était plus qu'une simple moitié avec qui je partageais mon corps. Je l'avais toujours considéré comme une entité à part entière. Je l'écoutais et prenais compte de ses décisions. Je connaissais tout de lui, comme il connaissait tout de moi. Et je savais très bien que ce choix qu'il avait dû faire, il y a bien longtemps maintenant l'avait marqué. Profondément marqué.
Ce que je ne savais pas encore, à l'époque, c'est que chaque choix avait ses conséquences. Et celles qu'il subissait étaient bien trop lourdes à porter. Pour lui, comme pour moi.
Et parce que je connaissais si bien mon alter ego, je pouvais affirmer sans me tromper qu'il y avait quelque chose d'étrange dans cette ville. De malfaisant, presque. Parce qu'il n'y avait pas trente-six choses qui pouvaient forcer mon loup à s'entourer de cette aura sombre que je connaissais dorénavant par cœur. En réalité, il n'y en avait que deux. Et j'avais l'étrange impression que ces deux choses étaient réunies ici, à Mørk dal. Ce qui était tout, sauf une bonne nouvelle. Bien au contraire.
Il fallait que j'appelle Billy. Immédiatement.
Je jetais un dernier regard à Elisabeth Jones, tranquillement endormie dans son lit, inconsciente de tout, avant de sauter à terre et de rentrer chez moi.
*
Une main dans la poche, l'autre scotché à mon oreille, j'attendais que Billy veuille bien répondre. Une tonalité, deux tonalités... Bon sang mais que fichait-il ?
-Bonjour mon chaton !
Son air guilleret me donna envie de lui arracher la tête. J'adorais Billy. Il était la seule personne au monde, avec Jihad, à qui je pourrai confier ma vie sans sourciller. Nous fonctionnions comme une petite meute après tout. Nous étions tous reliés les uns aux autres, même si on pouvait noter quelques différences avec une meute ordinaire. Il était donc parfaitement au courant de mon état. Et le fait qu'il choisisse de prendre un air guilleret... Il le faisait exprès cet idiot. Qu'avait dit Jihad déjà ? Ah oui, que c'était un cafard. Ce mec était capable de vous pourrir même à des milliers de kilomètres. Je soupirai un bon coup, n'oubliant pas que j'avais besoin de lui.
Allez Damian, tu lui feras sa fête plus tard.
-J'ai besoin de toi Billy.
-Mh. Tu pourrais répéter ? J'ai mal entendu je crois.
Je jurai dans mes dents tout en serrant le téléphone. Je l'entendais jubiler d'ici. Quel sale petit...
-Chaton ?
-J'ai besoin de toi, grommelai-je.
-Plus fort Damian, je n'entends pas.
-J'ai besoin de toi !
Le silence se fit au bout de la ligne et j'eus un instant l'impression qu'il allait raccrocher, avant d'entendre les bruits de fond. Mais que...
-Mesdames et messieurs, ceci est une annonce pour le vol A783 à destination de Hylende. Nous invitons maintenant tous les passagers à se présenter à la porte n°5 pour embarquement.
-Billy ? Ne me dis pas que tu avais tout prévu ? Tu m'as forcé à répéter que j'avais besoin de toi alors que tu es déjà en route ? Et... Mais, merde, tu allais me prévenir quand de ton arrivée ?
-Allo ? Allo ? Désolé chaton, il y a des interférences je vais devoir raccrocher. N'oublie pas de venir me chercher pour 14h, heure locale !
Et il raccrocha avant que je puisse faire quoi que ce soit. Je soupirai un instant avant de laisser tomber mon téléphone contre ma hanche. Je me mis à secouer la tête, un peu désabusé avant de sourire. On pouvait dire ce que l'on voulait de Billy mais il n'y avait pas plus loyal que lui. C'était une qualité qu'il avait toujours eu, d'aussi loin que je me souvienne. D'avant Jihad. D'avant... tout ça.
Je soufflai un bon coup, conscient que je ne devais pas m'aventurer sur cette pente et regardais l'heure. 5h12. Il n'était que 5h12 et aujourd'hui était mon jour de repos. Il fallait que je m'occupe avant d'aller chercher Billy si je ne voulais pas virer fou. Et la meilleure manière de passer le temps était encore de m'entraîner.
Aussitôt, je partis dans ma chambre, me penchais sur la table de chevet et récupérais une petite boîte. D'apparence, elle était totalement banale. Petite, carrée et de couleur marron, elle ressemblait parfaitement à une boîte contenant des lentilles de contact. Il était courant chez les loups de vouloir camoufler ses yeux, surtout lorsque nous nous trouvions en présence d'humains en réalité. Personne ne ferait attention à une boîte comme celle-ci, voilà pourquoi je la gardais en évidence.
Mais loin de contenir des lentilles, elle contenait en réalité deux minuscules puces. Ou du moins, quelque chose qui y ressemblait. Jihad m'avait longtemps expliqué comment cela s'appelait, de quoi elles étaient composées mais... A l'époque je dois dire que je m'en fichais complétement. J'aurais dû pourtant. Il avait créé un véritable petit bijou technologique. Le but de ces deux puces, une fois posées sur chacune de nos tempes, était de nous envoyer dans une salle d'entraînement. Tout cela n'était que psychique, perceptif. Je ne savais pas comment il avait fait. Je me rappelais simplement que tout ça avait un rapport avec ses capacités. Il avait réussi à nous envoyer dans une dimension psychique qu'il avait totalement remaniée. Les sons, les couleurs, le toucher... Tout avait été créé et pensé pour que nous ayons l'impression d'y être. Le corps ne bougeait pas, loin de là, c'était l'esprit qui combattait.
J'avais toujours été impressionné par ses capacités mais le jour où il était revenu avec ce boitier... J'avais été ébahi. Plus que cela même. Jihad était ce genre de petit génie qui ne cessait de vous épater. Personne n'aurait su dire où s'arrêtait son talent. On le voyait sans limite, capable de tout. Mais nous avions oublié une chose essentielle à l'époque. Ses faiblesses. Et on l'avait perdu. Définitivement ou pas, ça... C'était une toute autre histoire.
Je me pris la tête entre les mains, essayant de chasser toutes ses pensées de mon crâne. Essayant d'oublier à quel point nous étions en faute Billy et moi et à quel point cela nous rongeait de plus en plus au fil des années. Je m'allongeais sur le lit, posai les puces sur chacune de mes tempes et fermai les yeux, prêt à m'entrainer, prêt à ne plus penser à tout ça.
Prêt à oublier.
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