Chapitre 4
A son arrivée en France, Adrien a posé ses valises dans l'hôtel tenu par André Bourgeois. Il n'a pas osé retourner chez lui. Pas encore. Certaines plaies sont plus longues à guérir que d'autres et il lui faudra certainement du temps avant de trouver la force de passer les portes du manoir familial.
Mais il est à Paris, et c'est déjà un progrès inespéré.
Les journées défilent, et Adrien redécouvre sa chère capitale. Il se lève à l'aube et arpente durant de longues heures les rues de Paris. Parfois, il se contente de se promener dans le quartier. D'autres jours, il décide d'agrémenter ses balades d'une visite de musée ou d'aller voir l'un des nombreux monuments qui ornent la ville.
De temps à autre, Chloé et Nino l'accompagnent dans ses pérégrinations.
Mais généralement, Adrien préfère être seul. Seul avec ses pensées, qu'il laisse errer à leur guise. Ainsi libérées de toute contrainte, elles flottent, se décantent, se remettent toutes seules en place durant ces longues marches. Loin de ces préoccupations aquatiques, Adrien laisse son cerveau se réorganiser en douceur, lui cédant volontiers la tâche d'apprivoiser lui-même son nouvel environnement.
Mieux vaut ne pas se brusquer.
Adrien veut prendre son temps. Se réhabituer lentement à sa vie parisienne, reprendre tranquillement ses marques. Il a déjà payé suffisamment cher sa tentative de fuite précipitée pour ne pas savoir désormais que tenter de hâter artificiellement les choses fait parfois beaucoup plus de mal que de bien.
Malheureusement pour lui, son quotidien est rapidement perturbé par des indiscrétions dont il se serait bien dispensé. Il espérait que son retour à Paris passerait inaperçu, qu'il se fondrait parmi la foule comme une ombre anonyme. Mais hélas, son visage a orné les moindres murs de la capitale pendant des années et son père est au cœur du plus grand scandale que Paris ait connu depuis des décennies.
On le reconnait. On l'aborde. On le questionne.
Et bientôt, toute la ville sait qu'Adrien Agreste est revenu.
Les journalistes se pressent aux portes de l'hôtel où il a trouvé refuge, en quête d'une photo, d'une interview, de quoi que ce soit qui leur permettrait d'alimenter la dernière rumeur du moment. Lorsqu'il les croise, le jeune homme se montre poli, mais ferme. Peu importe les suppliques, il ne dira rien sur son père ou sur ce qu'il est lui-même devenu depuis que le monde a découvert la sombre facette de son illustre géniteur.
Non pas qu'il ait grand-chose à dire sur le célèbre Gabriel Agreste, de toute façon.
Il n'a plus revu son père depuis que sa double identité a été dévoilée au grand jour, et il n'a guère envie de précipiter ces retrouvailles potentielles. Un jour, peut-être, il trouvera en lui la force d'aller l'affronter et de lui dire tout ce qu'il a sur le cœur. Mais ce moment est encore loin. Pour l'instant, tout ce que souhaite Adrien, c'est de reprendre tranquillement le cours de son existence loin de l'ombre étouffante de son père.
Au fil des jours, la patience des journalistes s'amenuise. Adrien élude la moindre de leurs questions et son quotidien paisible ne donne guère matière à écrire d'articles. Passées les deux ou trois premières semaines d'émoi, tout Paris fini par se désintéresser de cet ancien mannequin qui occupe ses journées à se balader paisiblement en ville. Les reportages à son sujet s'espacent puis s'arrêtent, les visiteurs inopportuns disparaissent, et Adrien retrouve enfin le calme auquel il aspire tant.
Il continue à errer au hasard dans les rues de Paris, et peu à peu, Nino et Chloé insistent pour agrémenter ses promenades solitaires de quelques sorties entres amis. Ils l'emmènent déjeuner avec eux, l'invitent à boire des cafés.
Puis, un soir, deux autres figures familières refont à leur tour leur apparition dans la vie d'Adrien.
Lorsqu'il pousse la porte du restaurant où il doit retrouver ses amis, il aperçoit Alya, qui bavarde allègrement avec Nino. Et assise face à elle, à côté de Chloé, se trouve une autre personne que le jeune homme reconnait immédiatement.
Marinette.
Un bref instant, Adrien se fige. Il a toujours eu beaucoup d'affection pour son ancienne camarade de classe, mais elle a les cheveux noirs et les yeux bleus.
Et il ne peut plus voir une fille aux cheveux noirs et aux yeux bleus sans penser à Ladybug.
L'espace d'une seconde, le souvenir de sa Lady le frappe avec tant de force que le jeune homme en a le souffle coupé. Il cherche à tâtons le chambranle de la porte, s'y agrippe comme à une bouée de sauvetage. Juste le temps de retrouver ses esprits, de reprendre sa respiration.
Ce n'est pas la première fois que ses souvenirs le laissent ainsi paralysé. De temps en temps, une voix, un rire, une ressemblance un peu trop troublante ravivent cruellement sa mémoire et le laissent sous le choc. Figé de chagrin, asphyxié par ses regrets.
Ladybug lui manque.
Son absence le hante, chaque jour, chaque seconde.
Le temps n'a rien fait pour effacer sa peine, ni pour atténuer les remords qui menacent de l'étouffer chaque fois qu'il pense à elle. Adrien ne s'est jamais pardonné d'avoir fui sans même lui dire adieu. Sans lui parler une dernière fois, sans lui offrir la moindre chance de comprendre son geste.
Sans lui donner la possibilité de rester dans sa vie.
Il a trahi sa confiance. Il l'a rejetée, alors qu'il l'aime plus que tout.
Et à présent, il ne cesse de payer lourdement cette erreur.
Adrien sait avec une conviction absolue qu'il regrettera éternellement la façon dont il a brutalement mis fin à sa carrière de héros. Dans le chaos qui a suivi la découverte de la double identité de son père, son premier instinct a été de fuir. D'arracher violement tout ce qui le rattachait à cet homme, comme on retirerait brutalement un pansement d'une plaie.
De partir, loin, loin, très loin de cette réalité qui menaçait de le détruire.
Il le fallait.
C'était plus qu'une envie. C'était un besoin vital.
Mais il a cruellement manqué de lucidité, et aujourd'hui encore, il en paye les conséquences. Il s'est trop précipité. N'a pas réfléchi un seul instant aux répercussions de son geste. Dans sa hâte désespérée à tourner le dos à son ancienne vie et à s'enfuir pour essayer de soigner ses blessures, il a délibérément écarté Ladybug. Sa Lady a disparu de sa vie par sa faute, et depuis, il ne cesse de s'en vouloir.
Il l'aime.
Même après toutes ces années, il l'aime toujours. A croire que certaines choses dans ce monde sont immuables. Le ciel est bleu, la terre est ronde, et Adrien est éternellement, désespérément amoureux de Ladybug.
Ses regrets le hantent. Si c'était à refaire, jamais il ne quitterait sa coéquipière sans se donner ne serait-ce qu'une infime chance de savoir qui se cache derrière son masque. Il lui demanderait son nom. Un numéro de téléphone, une adresse mail, une adresse tout court. N'importe quel petit indice qui aurait pu lui permettre de retrouver cette fille qui fait toujours battre son cœur aujourd'hui.
Il l'aime.
Mais le temps a passé. Les semaines, les mois, les ans. Où qu'elle soit, sa Lady a certainement tourné la page. Refait sa vie, sans lui. Adrien a beau savoir qu'il est l'unique responsable de cette situation, cette simple constatation lui brise le cœur.
Il veut la retrouver, la revoir. Entendre de nouveau son rire, admirer ce sourire lumineux qui se dessine sur son visage, plonger son regard dans ses yeux aux couleurs de ciel d'été, et s'amuser avec elle de ses éternelles maladresses qui ne l'ont jamais empêchée d'être la fille la plus extraordinaire qu'il ait jamais connu.
Il l'aime, il l'aime, il l'aime.
Mais il l'a perdue, par sa faute.
Et il ne se l'est jamais pardonné.
Le jeune homme est brusquement tiré de ses pensées lorsque Nino l'interpelle avec un « Adrien ! » enjoué. Il sursaute, sourit instinctivement, puis s'avance dans la salle.
Ses retrouvailles avec Alya et Marinette sont chaleureuses, quoi qu'empruntes d'une légère gêne. Dès qu'elle le voit, Alya bondit de sa chaise pour lui adresser de grands gestes de bienvenue. Tout le restaurant la regarde, et elle n'en n'a visiblement que faire. Adrien ne peut retenir un sourire amusé face à cet accueil démonstratif. Manifestement, son ancienne camarade est restée fidèle à la jeune fille qu'il a côtoyé au lycée. Expansive, déterminée, enthousiaste. Sa bonne humeur est contagieuse et même Chloé ne peut retenir un petit rire face à tant d'excitation.
Plus réservée que sa meilleure amie, Marinette sourit timidement à Adrien. Ses cheveux sont légèrement plus courts que dans les souvenirs du jeune homme, et elle a abandonné ces couettes qu'il lui a toujours connu pour laisser cascader librement sa chevelure. Elle paraît nerveuse. Trop nerveuse pour de simples retrouvailles. Ses doigts sont crispés autour du verre qui repose entre ses mains, et il semble à Adrien qu'elle a légèrement pâli en l'apercevant.
Mais peut-être est-ce son imagination qui lui joue des tours.
Lui-même se sent terriblement fébrile. Revoir ses anciennes camarades de classe, c'est renouer avec son ancienne vie. Remettre un pied dans ce monde qu'il a fui pendant si longtemps. Une sourde angoisse accélère ses battements de cœur, ses nerfs lui semblent être à fleur de peau.
Peut-être projette-t-il juste son propre malaise sur Marinette.
Certainement, même.
En approchant de la table où l'attendent ses amis, Adrien marque un temps d'hésitation. Son départ a été si brusque, son silence si long, qu'il ignore comment se comporter avec les deux jeunes femmes. Les saluer nonchalamment ? S'excuser pour cette brutale absence ? Il n'en sait rien. Mais Alya règle rapidement le problème en se jetant dans ses bras pour le serrer de toutes ses forces contre elle.
- « Adrien ! », s'exclame-t-elle avec un rire joyeux. « Ça me fait tellement plaisir de te revoir ! »
Soulagé par l'attitude cordiale de son amie, le jeune homme lui rend volontiers son étreinte. L'espace d'une fraction de seconde, il a presque la sensation de ne jamais être parti de Paris.
- « Moi aussi », affirme-t-il avec un large sourire. « Ça faisait longtemps. »
Alors qu'Alya s'écarte, Marinette se lève à son tour. Souriant nerveusement, elle plonge son regard dans celui d'Adrien. Et aussitôt, le jeune homme ressent un inexplicable pincement au cœur.
Est-ce qu'elle a toujours eu les yeux aussi bleus ?
Sous le regard inquisiteur d'Adrien, les joues de Marinette se parent délicatement de rouge, offrant un contraste saisissant avec sa peau laiteuse. La jeune femme s'approche de lui, puis se dresse sur la pointe des pieds et dépose un léger baiser sur sa joue.
- « Je suis contente de te revoir aussi », souffle-t-elle timidement.
- « Moi aussi », répète doucement Adrien en hochant la tête, tout en levant machinalement les doigts pour toucher l'endroit où les lèvres de Marinette ont caressé sa peau. « Moi aussi... »
Nino et Chloé le saluent à leur tour, puis l'invitent à s' attabler avec eux.
Les minutes défilent, et Adrien passe une excellente soirée en compagnie de ses amis. Il est agréablement surpris de constater qu'il arrive à fréquenter ses anciens camarades de classe sans être obnubilé par les souvenirs de sa vie de l'époque.
Par son père. Par Ladybug.
Bien sûr, il ne peut s'empêcher de penser à eux de temps à autre. Parfois, un mot ou une anecdote lui rappellent ses cuisantes erreurs et la non moins déchirante trahison de son père. Mais l'instant d'après, la conversation reprend joyeusement, éloignant pour un instant de plus ces sombres souvenirs.
La guérison sera longue, Adrien le sait.
Mais il est en bonne voie.
Plutôt que de se noyer dans son passé, il profite à présent du moment qu'il partage avec ses amis. Il se surprend à rire, à oublier sa mélancolie lancinante tandis qu'il bavarde allègrement avec ses proches. La présence de Nino et de Chloé le rassure, et celle d'Alya et de Marinette apporte un vent de fraîcheur bienvenu.
Lorsqu'Adrien interroge Alya sur ces études, cette dernière lui répond avec la passion qui lui est coutumière. Le regard pétillant de joie, elle décrit ses cours de journalisme et ses stages avec force de détails, se lance dans des explications enthousiastes dont profitent même leurs voisins de table. La jeune femme est manifestement une aussi bonne conteuse qu'écrivaine, et son auditoire reste suspendu à ses lèvres alors qu'elle lui fait part d'anecdotes toutes plus passionnantes les unes que les autres.
Au hasard de la conversation, Marinette évoque distraitement Londres. Adrien bondit sur l'occasion pour citer son propre séjour de l'autre côté de l'Atlantique, et l'instant d'après, les deux jeunes gens se lancent dans des comparaisons enflammées entre leurs deux pays d'adoption et leur terre natale. L'atmosphère, la nourriture, les coutumes qui les ont surpris à leur arrivée à l'étranger et auxquelles ils ont fini par se faire, tout y passe.
Sous le regard amusé de leurs trois amis, ils argumentent avec la familiarité de deux vieux camarades, se chamaillant gentiment pour déterminer lequel des deux pays a la gastronomie la plus surprenante, l'accent le plus invraisemblable. Rapidement, Nino, Alya et Chloé se joignent aussi à leur dispute amicale, chacun apportant une nouvelle anecdote sur ses propres séjours à l'étranger.
Adrien est absolument ravi.
Cela fait bien, bien trop longtemps qu'il n'a pas passé un aussi bon moment. Dans ce restaurant à l'atmosphère chaleureuse, où les bruits cristallins des couverts côtoient les murmures qui s'élèvent des tables voisines, il redécouvre les plaisirs simples d'un repas entre amis. Leur compagnie lui réchauffe le cœur, lui rappelle qu'il n'est pas seul en ce monde où il a un jour cru avoir tout perdu.
Après tant d'années d'errance, il est de retour à Paris. En train de bavarder. De plaisanter. De rire.
Il avait presque oublié à quoi ça ressemblait.
Pour un soir, Adrien s'autorise à oublier son passé, à enfouir ses souvenirs profondément dans sa mémoire. Sa mélancolie reviendra le hanter bien assez tôt, il le sait. Durant ces dernières années, elle est devenue sa compagne silencieuse, son ombre fidèle. Il faudra bien plus qu'une agréable soirée pour qu'elle ne disparaisse. Mais à chacun de ces merveilleux instants où il lui semble vivre à nouveau, Adrien la sent qui recule. S'affaiblit. S'efface, comme des traces éphémères sur le sable.
Et un jour, espère-t-il, elle s'en ira totalement.
Autour de lui, ses amis semblent passer un aussi bon moment que lui. Peut-être parce qu'ils sont soulagés de constater qu'il savoure le moindre moment de cette soirée. Peut-être parce qu'ils sont tout simplement contents de se retrouver tous ensemble.
Peu importe. Ils ont l'air heureux, et aux yeux d'Adrien, c'est tout ce qui compte. Ils ont tellement, tellement fait pour lui, qu'il ne peut leur souhaiter que le meilleur.
A côté de lui, Nino rit à gorge déployée, encore, et encore. Amusé, Adrien sourit distraitement. Son ami a toujours eu un excellent caractère, mais les deux verres de vin qu'il a bu et la bonne chair le rendent manifestement euphorique. Il anime gaiement la conversation, enchainant les sujets de discussion avec autant d'habileté que s'il jonglait entre ses morceaux de musique favoris.
Marinette sourit aux remarques de Nino, tandis qu'Alya lui distribue tant de bourrades sur l'épaule qu'Adrien ne doute pas un instant que son ami va finir avec un bleu d'une taille considérable. Chloé fait de son mieux pour tenter de paraitre sérieuse, mais les commissures incurvées de ses lèvres trahissent son amusement.
La nuit avance, et les cinq jeunes gens parlent, parlent, et parlent encore.
Parfois, le regard de Marinette se fait songeur. Elle pose ses immenses yeux bleus sur Adrien, et une expression indéchiffrable passe sur son visage. Et soudain, elle sursaute, glapit, porte vivement sa main à sa jambe en jetant un coup d'œil effaré à Alya. Une conversation silencieuse semble alors s'instaurer entre les deux jeunes femmes. Un regard inquiet d'Alya. Un haussement d'épaules presque imperceptible de Marinette.
Puis, comme si de rien n'était, Alya relance innocemment la discussion, et la soirée se poursuit de plus belle.
Au fil des semaines, Chloé et Nino incluent de plus en plus régulièrement Alya et Marinette aux petites sorties qu'ils mettent en place pour arracher Adrien à sa solitude. Le jeune homme n'a rien à redire à cette initiative, au contraire. Bien qu'il n'ait jamais été aussi proche de ses anciennes camardes de classe que Nino, il n'en apprécie pas moins leur compagnie.
Ces rencontres apportent à sa vie un sentiment de normalité bienvenu, et peu à peu, Adrien recommence à se sentir chez lui dans la vaste ville de Paris.
Lentement, l'été approche, et avec lui la date anniversaire de la défaite du Papillon.
Paris se pare des couleurs de Chat Noir et Ladybug en hommage aux deux héros, et les appels de Chloé et de Nino se font de plus en plus fréquents. Ils s'inquiètent pour Adrien, à juste titre. Cette période de l'année a toujours été difficile à vivre pour le jeune homme et ils craignent de voir son moral sombrer une fois de plus.
Pour changer les idées de son ami, Nino décide arbitrairement d'organiser une soirée entre anciens camarades de classe.
Tous leurs anciens camarades de classe.
- « Je t'assure, Adrien, ça va être super ! », affirme le jeune DJ avec enthousiasme. « Tout le monde est partant, et Alya est d'accord pour qu'on utilise son appart'. »
Un sourire amusé aux lèvres, Adrien écoute son meilleur ami lui décrire ses projets avec une passion contagieuse.
- « J'ai déjà réussi à joindre Kim, Alix et Max, et ils sont plus que d'accord pour venir ! », poursuit-il en brandissant fièrement son téléphone devant lui. « J'attends encore la réponse de Mylène et Ivan mais je pense que ça devrait être bon. Pareil pour Rose et Juleka. Nathaniel n'est pas encore sûr de pouvoir venir mais il va tout faire pour se libérer, et Sabrina vient de me dire que c'est ok pour elle. Chloé et Marinette seront là, bien sûr », conclut-il enfin. « Ah, et Alya aussi, tu t'en doutes. »
- « Oui, ça serait dommage qu'elle ne profite pas d'une soirée dans son propre appartement », s'esclaffe Adrien.
- « Sincèrement, mec, je ne songe même pas à essayer d'organiser une soirée comme ça sans elle », réplique Nino en éclatant de rire à son tour. « Je tiens trop à la vie pour ça ! »
Adrien approuve d'un vigoureux hochement de tête. Alya est une fille formidable, il n'en doute pas une seule seconde. Mais lui non plus n'oserait guère la contrarier.
- « Donc tu es d'accord ? », reprend Nino en jetant un regard interrogateur à son meilleur ami. « Ok, parfait », s'exclame-t-il lorsqu'Adrien lui répond d'un geste affirmatif. « Laisse-moi faire, je m'occupe de tout. »
Nino est un excellent DJ, mais pas seulement.
Son amabilité naturelle et l'enthousiasme dont il sait faire preuve lui ont rapidement ouvert de nouvelles portes. Autrefois simple exécutant, il endosse à présent parfois la casquette d'organisateur, et planifier des soirées fait désormais partie intégrante de son quotidien.
Adrien le sait pertinemment.
Malgré tout, l'efficacité dont fait preuve son meilleur ami laisse le jeune homme pantois.
En quelques heures à peine, Nino réussit à obtenir des réponses définitives de tous ses invités. A trouver un traiteur à un prix défiant toute concurrence. A prévenir les voisins d'Alya pour s'excuser du dérangement à venir. A définir quel matériel serait le plus adapté à l'acoustique du logement de leur amie. A négocier des tarifs préférentiels avec un magasin du quartier pour l'achat du stock de boissons. Tout cela en mettant au point la playlist parfaite pour l'intégralité la soirée.
Et à peine trois jours plus tard, le jeune homme se retrouve dans l'appartement d'Alya, entouré par ses anciens camarades de classe.
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