Chapitre 3
Debout devant la fenêtre de sa chambre d'hôtel, Adrien laisse courir son regard sur la ville endormie qui s'étale à ses pieds. Ses yeux s'attardent sur les phares des véhicules qui passent au loin, sur les nuages sombres qu'il devine dans le ciel nocturne, sur les contours massifs des immeubles aux alentours.
Adrien passe machinalement ses doigts dans ses cheveux blonds, puis soupire.
Deux jours.
Cela ne fait que deux jours qu'il est de retour à Paris après presque trois ans d'absence.
Le jeune homme peine encore à trouver ses marques, partagés entre l'impression de n'être parti qu'hier et celle d'avoir disparu de la capitale durant une éternité. Ici, rien ne semble avoir changé. Les bâtiments, la nourriture, ces rues qu'il connait si bien qu'il pourrait les tracer par cœur... Tout est resté presque identique à ses souvenirs. De là où il se trouve, Adrien peut même apercevoir la silhouette élancée de la tour Eiffel, qui lui rappelle qu'il est bien de retour chez lui.
Pourtant, le jeune homme se sent curieusement déconnecté de la réalité, comme s'il était à présent un étranger dans cette ville qui l'a vu grandir. Avec le temps, cette pénible sensation finira certainement par s'effacer. Mais en attendant, Adrien se trouve en proie à un vague à l'âme dont il se serait volontiers passé.
Dans l'absolu, les choses auraient pu être bien pires.
Adrien appréhendait cet instant depuis le moment où il a pris sa décision de regagner sa ville natale. Revenir à Paris, c'était comme sauter dans le vide les yeux fermés. Comme plonger dans une eau noire et profonde, sans savoir si l'on va surnager ou se noyer définitivement. Le jeune homme craignait d'exploser de rage, de chagrin, de s'abîmer de nouveau au fond de cet océan de désespoir qui l'a fait fuir de l'autre côté de l'Atlantique.
Il redoutait des sentiments violents.
Au lieu de ça, il ne ressent qu'une mélancolie doucereuse, insidieuse, qui s'enroule autour de lui comme des volutes de brumes et le coupe doucement du reste du monde.
Quelque part dans la pièce, son téléphone sonne.
Probablement Nino, ou Chloé, ou les deux à la fois.
Ses deux amis ne cessent de venir aux nouvelles depuis qu'il a reposé les pieds en France. Toutes les heures ou presque, ils l'appellent, lui envoient un message, cherchent à savoir s'il va bien. A une autre époque, Adrien se serait peut-être amusé de ce surplus d'attention, mais force est de reconnaître qu'il a donné à ses amis de quoi s'inquiéter durant ces dernières années.
Adrien laisse échapper un nouveau soupir et son regard se voile à mesure que lui reviennent les souvenirs de l'instant où sa vie a basculé. Cette journée fatidique est gravée dans sa mémoire comme une marque au fer rouge.
Il se rappelle de tout.
Les moindres secondes, les plus infimes détails.
Absolument tout.
Comme dans un mauvais rêve, il peut revoir le Papillon s'écraser lourdement au sol après que les deux héros lui aient portés une ultime attaque. Il se rappelle distinctement du soulagement qu'il a éprouvé, de la joie et de la fierté qui l'ont aussitôt envahi à l'idée que lui et Ladybug aient enfin réussi à mener leur mission à bien.
Et ce moment. LE moment où tout a changé.
Il visualise la scène aussi bien que si les évènements se déroulaient de nouveau sous ses yeux.
Ladybug qui s'approche du Papillon. Qui tend une main tremblante vers lui et qui lui arrache son miraculous. Puis le costume de l'ennemi de Paris qui s'évanoui dans une nuée d'étincelles pourpres, dévoilant les traits horriblement familiers de Gabriel Agreste.
Son propre père.
Lorsqu'Adrien a découvert l'identité du Papillon, le choc a été d'une violence inouïe. Dévastatrice.
Le jeune homme se souvient avec une précision effrayante de l'horreur et de l'incompréhension qui se sont aussitôt emparés de lui. De l'impression d'avoir le cœur qui se déchire, de cette terrifiante sensation d'étouffement qui l'a saisi aussi sûrement que s'il avait été précipité dans un océan d'eau glacée. Et comme s'il allait se noyer, son premier instinct a été de se débattre. Pour surnager. Pour survivre.
Rester ici, à contempler le visage évanoui de son père, c'était continuer à sombrer lentement au fond du cauchemar dans lequel il venait de basculer avec une brutalité indicible.
Alors, Adrien a fui.
Le lieu de l'affrontement, d'abord.
Puis Paris et la France ensuite.
En deux jours, sa décision a été prise.
Après l'ultime combat qui l'a opposé à son adversaire, Adrien a passé d'interminables heures seul enfermé dans sa chambre, à regarder sa vie voler irrémédiablement en éclats.
Le Papillon. Son père n'était autre que le Papillon.
Bien qu'il l'ait vue de ses propres yeux, Adrien a mis du temps à admettre la réalité. A accepter que son ennemi juré n'était autre que l'homme auquel il vouait jusque-là une affection sans bornes, et qu'il a envoyé son propre père en prison pour les prochaines années à venir.
Sacrifiant au passage ce bonheur familial auquel il aspirait tant.
Après tant d'années passées à protéger les habitants de Paris, la récompense du jeune héros a été terriblement cruelle. Passé le choc initial, Adrien s'est révolté devant tant d'injustice. Il a hurlé de rage, pleuré toutes les larmes de son corps, dévasté le bureau de son père à la recherche de la plus petite bribe d'explication.
Puis, ivre de fatigue et de chagrin, il s'est de nouveau écroué sur son lit. Dans son manoir désormais déserté de tous, il est resté allongé pendant des heures entières, ressassant des pensées de plus en plus sinistres tout en écoutant la sonnerie stridente de son téléphone qui sonnait sans discontinuer. Perclus de désespoir, il a consciencieusement ignoré les sollicitations des journalistes, les appels inquiets de ses amis, les vaines tentatives de réconfort de Plagg. Son monde était en train de se désagréger devant lui, sans que personne ne puisse rien y faire.
Et rapidement, Adrien a réalisé qu'il ne pourrait guère tenir le coup très longtemps.
Il fallait partir. Partir le plus loin possible. S'éloigner de Paris, de son père, de cet enfer étouffant qu'était en train de devenir son quotidien.
C'était devenu une question de survie.
Le cœur en miettes, Adrien a rendu son miraculous à Maitre Fu, puis s'est envolé de l'autre côté de l'Atlantique. Là-bas, il pourrait prendre un nouveau départ, oublier son passé, ses espoirs, et son père.
Il pourrait respirer librement, enfin.
Mais aux Etats-Unis, le retour à la réalité a été rude. Adrien a eu beau fuir sur des milliers de kilomètres, ses pensées ne l'ont jamais lâché un seul instant. Elles l'ont tourmenté sans cesses, peuplant ses nuits de cauchemar, noyant ses jours sous des tempêtes de sombres émotions. Encore aujourd'hui, Adrien se rappelle douloureusement de cette sensation horrible d'être prisonnier d'une mer déchainé, et de s'y abîmer implacablement. De l'impression de suffoquer. D'étouffer.
De se noyer au fond de son propre désespoir, encore, et encore.
Son père est le Papillon et cette découverte a creusé un trou béant dans son cœur.
Les jours ont passé, et Adrien n'a cessé de sombrer, de plus en plus profondément.
Des milliers de fois, il a revécu l'instant où il a découvert la vérité sur son père. Et tout autant de fois, ce souvenir n'avait fait qu'exacerber les sentiments de trahison et d'abandon qui l'épuisaient un peu plus chaque jour.
La réalité était trop dure.
Et, un jour, Adrien s'est coupé du monde. Ne répondant plus à ses amis, à ses connaissances, à personne.
Exténué à force de se battre contre ces pensées qui l'entraînaient vers le fond, il a fini par lâcher prise. Durant des jours entiers, il est resté enfermé dans sa chambre d'hôtel, ne prenant parfois même pas la peine d'ouvrir les volets pour profiter de la lumière du soleil.
Après tout, à quoi bon s'inquiéter du monde extérieur quand son univers s'écroule autour de soi ?
Il a songé à son père, encore et encore. A comment cet homme dont il a toujours cherché l'amour a tenté de le détruire un nombre incalculable de fois. Avec un acharnement maladif, il s'est remémoré chaque combat, chaque mot haineux prononcé par le Papillon. Et chacune des fois où il a failli laisser la vie sur le champ de bataille.
Ces dangereuses plongées dans ses souvenirs l'ont laissé nauséeux et abasourdi de chagrin. Penser à son père lui faisait mal, si mal qu'il avait l'impression qu'on lui ouvrait la cage thoracique pour lui arracher le cœur. Mais chaque fois qu'il a essayé de se raccrocher à autre chose, de distraire son esprit, son cerveau l'a implacablement ramené à la cruelle réalité.
Il est le fils du Papillon, et il a failli mourir des dizaines de fois de la main de son propre père.
La douleur était telle qu'Adrien a cru en devenir fou. Parfois, en se réveillant le matin, il oubliait durant quelques bienheureuses secondes qu'il n'était plus à Paris, et qu'il n'avait pas perdu la seule famille qui lui restait. Puis les souvenirs affluaient implacablement, l'écrasant sous de nouvelles vagues de désespoir.
Bien qu'à l'origine même de la tempête que traversait Adrien, Gabriel Agreste n'a pas été le seul à obnubiler les pensées du jeune homme. Bien souvent, son esprit a aussi tenté de s'aventurer vers Ladybug. Vers son extraordinaire coéquipière et amour de sa vie.
Et presque à chaque fois, Adrien a tenté avec un acharnement presque désespéré d'éloigner ses pensées d'elle. C'était trop tôt. Trop difficile. Se souvenir de sa partenaire était au moins tout aussi déchirant pour lui que de songer à son père, bien que pour des raisons totalement différentes. Contrairement à son illustre géniteur, Ladybug n'a jamais trahit sa confiance.
Non.
Au contraire, c'est lui qui a manqué à tous ses devoirs envers elle.
Adrien a de nombreux regrets. Celui de n'avoir pas compris la spirale infernale dans laquelle s'était engouffré son père. Celui d'avoir mis en prison cet homme qui comptait tant pour lui. Celui d'être encore aujourd'hui déchiré entre la haine pour celui qui a fait de sa vie un enfer et l'amour qu'il lui a porté en vain pendant tant d'années.
Mais si ceux-ci ont fini par s'atténuer avec le temps, celui d'avoir abandonné Ladybug reste aussi douloureux qu'une plaie à vif.
Durant ces sombres heures passées enfermé dans sa chambre, le jeune homme a senti la culpabilité le ronger jusqu'au plus profond de ces os au souvenir de sa coéquipière. Il s'en est voulu d'avoir quitté Ladybug sans même lui dire un mot. D'être le fils de leur pire ennemi et de ne pas avoir eu le courage de lui avouer. De l'avoir fuie, comme il l'a fait pour tous les autres alors qu'elle aurait dû être sa bouée de sauvetage.
Il aurait dû aller la voir. Chercher son aide, son soutien. Avec elle, peut-être les choses auraient-elles été plus simples.
Mais il a eu peur. Il a eu honte.
Traumatisé par le sentiment de trahison que lui inspiraient les exactions de son père, il a refusé que sa Lady le voie dans un tel état de faiblesse. Il était perdu. Horrifié. Terrorisé. Et pire que tout, dans un manque de lucidité qu'il se reproche chaque jour depuis, il a un instant mit en doute la confiance qu'il avait en elle. Si Ladybug avait dû le rejeter à cause de sa filiation avec le Papillon, Adrien a la certitude qu'il n'en serait jamais remis.
Pourtant, elle ne l'aurait jamais repoussé, c'est une évidence. Leur amitié était bien trop forte pour cela.
Mais Adrien n'a pas trouvé la force de rester à Paris, et il a préféré rester se noyer dans son chagrin plutôt que se confier à Ladybug.
Il l'a abandonnée. Trahie.
Quelque part, il n'a pas fait mieux que son père.
De jour en jour, Adrien s'est englué de plus en plus profondément dans le désespoir qui était devenu son compagnon quotidien.
Dormir était devenu une torture. Réfléchir le mettait au supplice.
Encore aujourd'hui, Adrien ne peut retenir un frisson d'horreur en se souvenant de cette impression de couler inéluctablement, sans savoir comment faire pour regagner un jour la surface. Avec le temps, la culpabilité, l'horreur, le chagrin se sont accumulés, pesant comme un poids énorme sur sa poitrine. Jusqu'à l'étouffer. Le noyer. Certains jours, le jeune homme se sentait même si lourd qu'il n'avait même plus la force de se lever de son lit.
Alors, il se laissait entraîner vers les profondeurs, jusqu'à en perdre le souffle et la raison.
Adrien ignore toujours combien de temps il est resté ainsi prostré dans sa chambre, paralysé de désespoir et priant pour que ses souffrances prennent fin.
En revanche, il se rappelle parfaitement des coups secs tapés contre sa porte, et de la surprise qui l'a littéralement cloué sur place lorsqu'il a découvert les visages familiers de Nino et de Chloé. Dévorés d'inquiétude, ses deux amis avaient fini par traverser à leur tour l'Atlantique pour venir le voir.
Pour lui parler. Pour l'aider.
Pour comprendre.
Dès qu'Adrien a ouvert la porte, Nino l'a farouchement serré dans ses bras en hurlant son soulagement de le revoir. Manifestement bouleversée de retrouver son ami d'enfance après tant d'angoissants jours de silence, Chloé a quant à elle fondu en larmes dès l'instant où elle l'a aperçu, avant de le saisir par le col pour le secouer de toutes ses forces en le traitant d'idiot fini.
Passé ce léger instant de crise, la blonde fille du maire a vite repris contenance. Elle a arbitrairement installé Nino dans l'une des chambres de la suite qu'occupait Adrien, tandis qu'elle-même réservait un logement au même étage que les deux jeunes hommes.
Puis, les trois amis ont parlé.
Longtemps. Très longtemps.
Au début, Adrien s'est montré particulièrement réticent à se confier. Certes, il se doutait qu'il avait besoin d'aide. Mais une part de lui-même refusait encore d'accepter le soutien inconditionnel de ses proches. Par honte ? Par fierté ? Par peur de devoir raviver ses blessures, comme on rouvre parfois une plaie pour mieux la guérir ensuite ? Il l'ignorait, mais il est longtemps resté campé sur ses positions, rejetant toute tentative de parler de son père.
C'était son problème, et seulement le sien.
Puis, à force de persévérer, ses amis ont peu à peu brisé ses défenses. Ils ont insisté, heures après heures, jours après jours, trop inquiets pour Adrien pour le laisser dans un tel état sans rien faire. Et, au bout d'un moment, le jeune homme a fini par céder.
Il a accepté de parler. De son père. De la trahison, de l'horreur, de la spirale infernale qui le faisait implacablement sombrer depuis le jour où il a découvert l'identité du Papillon.
Et il se rappelle avec une précision parfaite de l'instant où il a décidé de se confier un peu plus encore.
Ce jour-là, les trois amis étaient assis sur le lit d'Adrien, parlant une fois de plus de l'instant où la double vie de Gabriel Agreste avait éclaté au grand jour.
- « Je n'imagine même pas à quel point ça a été difficile d'apprendre à la télévision que ton propre père est le Papillon », a alors lancé Chloé, après de longues heures d'un dialogue houleux. « Mais sache que nous- »
- « Je ne l'ai pas appris à la télévision », l'a coupée le jeune homme d'une voix lasse, tout en pressant ses poings contre ses paupières. « Je l'ai vu. En personne. J'étais là. C'est même moi qui l'ait arrêté. »
Adrien souviendra probablement toujours de l'expression choquée qui s'est dessinée sur le visage de Chloé à l'instant où ces mots ont glissé de ses lèvres, et du regard incrédule que lui a jeté Nino. Tournant les yeux vers la fenêtre, le jeune mannequin a laissé échapper un rire amer.
- « Chat Noir », a-t-il lâché dans un souffle. « J'étais Chat Noir. »
A partir de ce moment, ce fut comme si un barrage avait cédé quelque part dans le cerveau du jeune homme.
Sans la moindre retenue, Adrien a parlé de Ladybug, du Papillon – de son père. De comment l'homme dont il cherchait tant l'approbation n'était en réalité que celui qui s'acharnait à essayer de le détruire. De la douleur qu'il ressentait à avoir été ainsi trahit. De la façon dont, trop abasourdi de chagrin pour avoir la force de rester à Paris, il a abandonné son rôle de héros et sa précieuse coéquipière.
Et lentement, ses amis ont pris la pleine mesure de l'épreuve qu'Adrien traversait.
Pendant des jours, des semaines entières, Nino et Chloé l'ont maintenu la tête hors de l'eau. Le portant à bout de bras, le soutenant chaque fois qu'il menaçait de sombrer de nouveau. Ils l'ont écouté durant des heures lorsque l'envie de se confier était si forte – si vitale – que les mots s'échappaient des lèvres d'Adrien sans qu'il ne puisse les retenir. Lorsque la peine se faisait si grande que le jeune homme n'était plus que l'ombre de lui-même, ils l'ont serré dans leurs bras de toutes leurs forces, le réconfortant en lui promettant des lendemains meilleurs.
Avec eux, Adrien a tenté de reprendre goût à la vie.
Il est de nouveau sorti de sa chambre, s'est efforcé de reprendre un rythme de vie normal. Sur l'impulsion de ses amis, il s'est inscrit à des cours de physique en vue de préparer un futur diplôme d'ingénieur. Pour penser à l'avenir, plutôt que de se laisser étouffer par son passé.
Il a acheté des dizaines de livres et de jeux vidéos afin de se distraire lorsque ses pensées devenaient trop sombres, trop incontrôlable. Pas dans le but de fuir la réalité, mais juste pour se donner le temps de canaliser son esprit avant de reprendre la situation en main.
Et, peu à peu, il a commencé à reprendre pied.
Quand, finalement, Chloé et Nino ont dû se résoudre à rentrer en France, ils ont fait promettre à Adrien de ne jamais les laisser plus de quelques jours sans nouvelles et de les appeler à chaque fois qu'il en sentirait le besoin. Le jeune homme s'est plié à ces conditions sans même chercher à discuter, ému au-delà des mots par le dévouement dont ses amis avaient fait preuve et plus reconnaissant qu'il ne réussirait jamais à le leur dire. Puis, après de déchirants au-revoir, il a laissé ses Chloé et Nino repartir pour leur pays natal.
Durant les mois qui ont suivi, Adrien a connu de nouvelles périodes difficiles. Des crises d'angoisses qui le laissaient à bout de souffle, des cauchemars à l'horreur indicible, une culpabilité dévorante et un sentiment de solitude plus grand encore. A chaque fois, fidèle à sa promesse, Adrien a prévenu ses amis. Et à chaque fois, il a réussi à se relever de cette énième épreuve.
Puis, avec le temps, Adrien a commencé à aller mieux.
Les cauchemars se sont espacés, l'impression d'être prisonnier au fond d'un océan de désespoir s'est atténuée. Adrien a commencé à remonter lentement vers la surface, à respirer de nouveau. Puis, un jour, il a réalisé que Paris lui manquait. Un peu, d'abord. Beaucoup, ensuite. Son mal du pays n'a fait que croître et il lui est rapidement devenu impossible de nier l'évidence.
Il était temps pour lui de rentrer chez lui.
Et à présent, après des mois passés à préparer son retour, le voici de nouveau dans sa ville natale.
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