Part Two

Une soirée à Harlem

Les rangées d'immeubles insalubres contrastaient avec les buildings resplendissants de Manhattan. Les squares dégradés se différenciaient du mythique Central Park. Les gens fortunés s'opposaient aux gens délaissés dans leur propre misère. L'insécurité se ressentait à chaque coin de rue, le nombre d'agressions explosaient, la police était surmenée. La nuit, il ne fallait pas y traîner. Un touriste asiatique égaré s'était fait dépouillé, la semaine dernière, selon la rubrique « Faits Divers » dans le New-York Times. L'image du quartier ne cessait de s'améliorer grâce aux efforts de la ville, et des habitants pour cohabiter ensemble. En effet, ce n'était guère facile, pourtant, il fallait faire avec. La police de New-York se préoccupait plus des touristes que des habitants.

Le trentenaire sortait du bus miteux, manquant de peu de trébucher, à cause de la marche. A l'aide de sa canne, il tâtonnait afin d'éviter les obstacles. Un des "jeunes" du quartier vint l'aider à se déplacer. A ce moment-là, John se disait que le monde n'était pas perdu. Certes, ce jeune avait commis de nombreuses erreurs, pourtant, il avançait de l'avant, en aidant des personnes en difficultés.  Ce jeune représentait l'avenir. En effet, être aveugle s'avérait compliqué dans les petites choses banales et anodines de la vie. Se déplacer dans une telle agglomération était un calvaire. 

Il prit à droite dans une sombre ruelle étroite, comme s'il connaissait ce chemin par coeur. Une femme s'était accoudée à un mur, la clope vissée au coin gauche de ses lèvres pulpeuses. Eclairée en partie par un réverbère, on ne pouvait pas la distinguer entièrement. Quant à John, lui ressentait sa présence grâce à son pouls. De loin, seul un point rouge était visible.  Cette jeune femme devait être originaire du Mexique, de Hong-Kong, louant son corps pour vivre dans la meilleure ville au monde, au détriment de sa fierté. Son corps gracieux mais maigre et frêle était source de revenus. Un corps usé par les différentes maltraitances, marquées au fer blanc comme dans le marbre. Elle risquait sa vie chaque soir, pour une poignée de dollars, accompagnée parfois d'un maigre pourboire. John ne désirait rien d'elle, et lui donna quelques sous,mais pas assez pour sortir de ce "ghetto", mais suffisamment pour se nourrir quelques jours.  

Cette femme s'approcha de John pour l'embrasser, lèvres contre lèvres. Elles semblaient être collées pour toujours. John était réticent à l'idée de payer quelqu'un, comme si c'était un objet. Lui, il voulait de l'amour, des sentiments. Cette dernière lui glissait des mots dans l'oreille, indétectables, mais des mots d'amour, des mots que seule une femme pouvait prononcer. Les choses s'enchaînaient. Les mains de la jeune femme guidaient les siennes sur son labyrinthe de corps . Mais il refusa, quelque chose le contrariait. La jeune femme lui glissa à nouveau un mot dans l'oreille. Ce mot composés de cinq lettres pouvait à la fois tout dire et à la fois rien.                A M O U R .

Leur deux corps se prêtaient à des jeux interdits. Ses souvenirs s'emballèrent, il ne se souvenait que d'une dernière caresse, puis le flou complet et total.

 Le début du prochain chapitre :

Le lendemain matin

Il se réveilla par terre dans la rue, contre le sol froid, et la tête lourde. Ses vêtements étaient trempés et puaient l'urine. Des détritus de fast-food jonchaient le sol, et en faisaient parti intégrantes. John se leva difficilement, avec seulement la force de ses bras et le peu de reste de son esprit. Une question lui venait normalement à l'esprit, que s'était-il passé hier soir ?

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Bonne lecture sur Wattpad !

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