Prologue
Je regardais à travers le hublot de l'avion. J'allais enfin rentrer chez moi. 7 ans. J'avais tout laissé tomber il y a déjà 7 ans. Mais laissez-moi commencer par le tout début du grand mystère que je suis... Mon histoire ne commence pas par « il était une fois » mais plutôt par « depuis la nuit des temps », oui je commencerai comme ça.
Depuis la nuit des temps, un monde parallèle existe : celui de la Faerie. Les êtres qui le composent ne ressemblent en rien aux contes de fées que l'on vous racontait lorsque vous étiez petit. Cependant ce monde merveilleux est corrompu.
Ils se servent d'une très vieille magie : la magie élémentaire. La terre, utilisée par le roi Lucius ; la glace, par la reine Valentina ; le feu, par le roi Dan et le fer, par la reine Clarabelle.
Tous étaient souverains de leur royaume, tel était le pacte conclu avec les Créateurs. Pendant 100 ans, la paix régnait. Or, la magie obéit aux règles très strictes des Créateurs. Mais au bout de ces années les rois et reines refusèrent de respecter le prix de cet engagement et la magie avait détruit la Faerie.
Pour contrer cette attaque, les souverains élurent un des leurs. Des pays entiers de notre monde furent fouillés par ce sauveur afin de trouver la bague, laissée par les Créateurs, qui pourrait ouvrir le portail Eraclea : le seul moyen de parvenir en Faerie.
Cependant, cette bague c'est moi qui l'ai et jamais je ne permettrai que l'on me vole le cadeau que ma mère m'a fait avant de mourir en couche. Mon père, Frank, sait que je tiens à cette bague et surtout que celle-ci me fait courir un grave danger. C'est pour cela que j'ai beaucoup voyagé : l'Asie, l'Europe, l'Amérique et l'Afrique n'ont plus de secret pour moi. Tous ces déplacements sont dus à un homme que l'on nomme le sauveur, jamais je n'ai vu son visage, il a toujours été tapi dans mon ombre, mais je sentais ce danger imminent ou plutôt je me sentais chassée, traquée.
Mon instinct ne m'avait jamais trompé et lors de mes 13 ans - quand tout a commencé - je m'étais plainte à mon père de ce sentiment d'insécurité. Il avait tout de suite compris et nous étions partis le lendemain avec seulement de quoi manger. J'avais tout laissé, mes habits, mes amies, ma maison. Mon père m'avait alors raconté que ma défunte mère était en fait vivante et surtout qu'elle était reine du royaume de fer. Ce fut un choc, certes, mais j'avais vite pardonné à Frank son mensonge. Après tout il voulait uniquement que j'ai une vie normale, mais ... dans ma famille on n'a pas ce gène ou plutôt on en a un qui nous empêche de l'être. Plusieurs fois, il m'avait demandé de mettre la bague dans un coffre à la banque et systématiquement j'avais refusé. Cette bague était à ma mère et c'était le seul objet qui me reliait à elle et ce, malgré le fait que je ne comprenais pas le lien entre elle et l'homme qui me traquait.
Mais au fur et à mesure j'avais découvert son secret, à l'apparence banale avec sa pierre violette et son armature en argent n'importe quel idiot aurait dit que cette bague était achetée sur un marché mais Lui savait que cette pierre violette était en fait la violine pierre fondatrice de la Faerie, elle emprisonnait tous ses pouvoirs en elle. Et ses pouvoirs étaient contrôlés par l'élue des créateurs, c'était elle qui devait régner sur le royaume tout entier. J'avais souvent rêvé d'être cette fille mais je n'avais jamais fait de choses inexplicables alors quand j'ai grandi j'ai cessé d'y croire. Au final, le dit sauveur de la Faerie ne m'avait pas retrouvé, alors je suis allée au lycée puis à l'Université en France pour ma première année.
Américaine de naissance c'est donc naturellement que mon père était rentré chez nous, notre toute première maison à Eraclea et je l'avais suivi peu de temps après. Nous espérions avoir une vie plus calme que les années précédentes et moi j'aspirais à plus de liberté, j'avais 20 ans depuis peu et l'idée que mon père m'interdise même d'aller chercher mon courrier m'horripilait, alors j'étais en colocation avec Chloé. C'est mon père qui avait trouvé cette maisonnette de campagne - heureusement j'avais ma voiture - mais j'étais en deuxième année alors je pouvais enseigner le Français en école primaire et à vrai dire Frank en était soulagé car je travaillais à Eraclea. Pour tout vous dire, il avait choisi cette maison qui avait un système d'alarme dernier cri et un chien qui aimerait bien mordre quelques mollets pour se faire les dents, uniquement pour ma sécurité. Souvent, je me demandais, si ma mère avait été avec nous, est-ce que ma vie aurait été plus calme ou alors serait-elle un véritable chaos ? Ou seulement, nous avait-elle abandonné parce que je n'avais aucun potentiel magique ? Avait-elle honte de moi ? Mais pour le moment j'étais trop fatiguée pour répondre à mes questions alors je fermai les yeux et me laissais bercer par le bruit des moteurs.
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