Chapitre IV

Oh mon dieu ... Mais quelle journée pourrie! Pourquoi est-ce que ça n'arrivait qu'à moi ? Alors je le regardais avec mon air le plus agacé.

-Fais pas cette tête ma belle !

-Pourquoi tu es là ?

-Tu avais oublié ton sac dans ma voiture.

Je lui pris des mains. Et referma la porte d'entrée.

-Ce n'est pas tout ! Cria-t-il

-Quoi ? Qu'est-ce que tu veux encore ? Dis-je en m'éloignant de la porte.

J'entendis la porte s'ouvrir et reçus ma veste dans la figure.

-Aie !! Tu ne peux pas faire attention ? Et puis c'est quoi ces manières ? D'où tu ouvres ma porte ? Tu ne veux pas que je te serve un verre non plus ?

-Ma patience à des limites Katelhyne !

-Je te demande pardon ?

-Effectivement tu devrais. Mais comme je suis un type qui cherche pas les problèmes à une fille de ton genre, je vais me contenter du verre que tu me proposes. Demain à 18h00 au bar du village.

Je restais étourdie devant cette invitation interdite. Comme à son habitude Frank déboula dans l'entrée.

-Bonjour ? Vous êtes ?

- Nathaniel votre nouveau voisin, enchanté ! D'ailleurs votre fille ma gentiment proposée de me faire visiter le coin.

-Voilà une excellente idée Kate ! Mais j'oublie mes manières : Enchanté Frank Brooxe.

Quoi ? Mon père me laissait sortir avec cet idiot mais c'était n'importe quoi. L'intéressé fut appelé par ses invités, et repartis tout en demandant de faire vite : ils l'attendaient. Je me tournai vers Nathaniel.

- Mais c'est quoi ton problème ?

-Haha mais si je te le dis maintenant tu ne viendras pas demain.

Et lui aussi partit. Je refermai la porte et me dirigeai vers le salon. Je vis plusieurs personnes inconnues. Mon père se retourna et me présenta le directeur de la prestigieuse école française d'Atlanta. Je le saluais en me présentant.

-Enchanté Mlle Brooxe. Je suis venue vous proposer de venir enseigner le français chez nous puisque votre père nous a présenté votre dossier, il est excellent et ce serait un plaisir d'avoir une élève aussi parfaite chez nous. Êtes-vous intéressée ?

-Oui ! Ce cri du cœur s'échappa de ma bouche avant que ma raison prenne le dessus.
-Eh bien j'en suis ravi ! Vous pouvez passer nous voir demain à 20h00 pour notre réunion annuelle.

-Pas de soucis, j'y serai !

Sur ce, les invités partirent. Je décidai d'aider Frank. Mais celui-ci refusa et m'obligea à monter me coucher. Trop heureuse d'enseigner j'omis de parler de Chloé et Nathaniel.

Brrr. Brrr .Brrr.

J'ouvris les yeux, il était 3h40. Mais quel abruti pouvait appeler à cette heure-ci ?

-Allô ?

-Allô, Katelhyne. C'est Nathaniel.

-Pardon ? Je peux savoir pourquoi tu as mon numéro ?

-La vieille dame de la mairie est super aimable comparée à certaine per....

Je raccrochai. Il me pompe l'air celui-là !

Brrr. Brrr. Brrr.

Encore ? Je regardai mon téléphone et vis un message :" C'est encore moi, enregistre mon numéro stp "

Je m'écroulai sur mon lit et sombrai donc dans les bras de Morphée. Je me réveillai dans les alentours de 8h00. Si j'allais à la réunion il fallait que je prépare mes questions et mes affaires. Mon dieu ! J'allais enseigner !! Je redescendis uniquement pour aller prendre à manger sur le pouce. C'est à ce moment-là que je me rendis compte que Frank était parti en me laissant un post-It :
-« Je suis parti pour une semaine (boulot) ! » -

Chouette !! J'ai la maison pour moi toute seule. Je retournai dans la chambre pour me préparer cette fois ci. Quelques petites minutes plus tard je sélectionnai un chemisier blanc et un Jean noir suivi de mes Converses noires. Un passage à la case maquillage et Hop... C'est Ok !

La tentation de regarder ma série est trop forte. Je m'installai donc dans le canapé.

Dididoudididaadidiadadooouuu !!!

Je me réveillai en sursaut. Il fallait vraiment que je change de tonalité d'alarme. J'éteignis l'affreuse chanson et partis vers ...Mais pourquoi est-ce que j'avais mis une alarme à 18h ? Oh non ne me dites pas que ..? Mais si ? Fallait-il vraiment y aller ? Non ? Oui ? Mais ma nature curieuse avait besoin de savoir pourquoi il était constamment en train de me coller les basques. Allez Katy, vas-y ! Tu t'en débarrasseras une fois pour toute !

Alors, je partis en direction du bar d'Eraclea. Je suivais tranquillement le chemin en pierre qui nous servait de route principal. La grande place était vide pourtant il y avait toujours un trio de mamies qui jouait au scrabble. Je me dirigeai vers le bistrot et vis beaucoup de monde autour. Des gens se poussaient, d'autre essayaient d'écraser la tête des personnes devant. Je m'approchai pour regarder quel était l'objet de cette émeute. Attendez, je dois rêver ... C'est ....

-Chloé ?!?!

Mon amie se dirigera vers moi. Au passage je jetai un coup d'œil à l'objet de toute cette attention et je fus surprise de voir la voiture de mon père qui avait à côté un seuil minimum, pour une vente aux enchères, barré avec marqué en gros VENDUE.

-Katy ... Qu'est-ce que tu fais là ?

Elle voulut me prendre dans ses bras. Je me dégageai rapidement.

-Tu es partie sans moi hier soir mais tu as quoi dans la tête ? Tu croyais quoi ? Que j'allais sortir mes ailes et m'envoler ? Sérieusement Chloé ?

Elle essaya de me calmer mais ses tentatives étaient vaines.

-Pourquoi tu vends la voiture de mon père !
Je remuai des bras et voulus me calmer alors comme à mon habitude je me suis mise à jouer avec ma bague.

Un homme s'avança et l'enlaça tout en lui chuchotant quelque chose. Il me fixa intensément, soudain, un mal de tête terrible me prit, comme si l'on m'avait donné un coup de poêle chauffée à blanc.

-Rafael s'il te plaît arrête c'est l'Elue, regarde sa bague ...

Aussi faible qu'un chuchotement Chloé avait parlé mais j'étais si proche que je l'avais aussi entendu.

-Quoi les créateurs ont choisi une fille si chétive ?

Cette fois-ci c'était Rafael qui parla. Les créateurs ? Mais sur quelle planète j'étais tombée ? Et puis moi... chétive ? Il allait être surpris quand à mon sujet.

-Dis, tu es qui pour me définir comme ça ?

Je m'approchai de lui et voulus lui saisir l'encolure du tee-shirt mais il m'arrêta sans aucun effort.

-Chétive et arrogante. On a tiré le gros lot !

Il attrapa Chloé par la taille. Je les suivais du regard quand on me bouscula. J'eus à peine le temps de cligner des yeux qu'ils avaient disparu. Mince.

-Tu pourrais faire attention !

-Pardon ? Demandai-je à cette voix curieusement connue.

-Tu es sourde ou quoi : je te disais de faire attention !

Je me retournai et vis Nathaniel qui me toisait de haut en bas.

-J'ai pas fait exprès !

-C'est ça tu lui diras.

-A qui ?

-Mon pied kiwi !

-Tu as un pied qui s'appelle kiwi.

Oh non c'était trop hilarant, je ne pouvais pas me retenir de rire cette fois-ci.

-Arrête de rire comme une débile. Je ne t'ai pas demandé de venir pour me casser les pieds. Mais tu vois je pensais vraiment que tu ne viendrais pas. Tu ne peux pas te passer de moi c'est ça ?

-Mais non pas du tout !

-Elles ont toutes dit la même chose. Je t'en prie soi plus créative.

-Je...je...non.

-Tu...Tu... Quoi ? Fit-il en m'imitant.

Ce bonhomme à vraiment le don de me mettre sur les nerfs.

-Tu m'agaces !

-Oh Mademoiselle est vexée ?

Soudain, la douleur que j'avais ressentie auparavant réapparut mais décuplée. Du coin de l'œil je vis Rafael me regarder arrogamment. J'entendis comme de très loin un cri à vous glacer le sang mais ce cri m'appartenait. Nathaniel se matérialisa en un rien de temps, regarda l'ami de Chloé et lui fit un signe, pas un signe qui signifie que vous allez l'égorger, c'était totalement différent, il mit sa main sur son épaule et inclina la tête (Je ne savais pas trop ce que tu voulais dire donc j'ai supposé). Le plus surprenant fut que Rafael fit exactement le même signe suivi de Chloé.

-Respire, fais le vide en toi Katy.

Sans savoir pourquoi je l'écoutai et mis en application ses conseils. La douleur était déjà moins présente.

-Très bien. Maintenant imagine que tu construis un mur autour de toi.

J'empilais les briques les unes sur les autres. Jusqu'à ce que mon mur invisible apparaisse dans mon esprit. Et la douleur cessa.

-Katy ?

-Hum ?

-Ça va mieux ?

-Beaucoup.

Il m'aida à me révéler et m'emmena jusqu'au parking. Au loin de l'attroupement. Il ouvrit la portière passagère de son véhicule. Et m'installa sur le siège. Les mots de Chloé refirent surface : c'est l'élue. Ainsi que ceux de Rafael : les créateurs ont choisi une fille chétive.

Tout dans mon comportement le prouvait. La façon dont Nathaniel s'inquiétait pour moi en était un exemple flagrant. La douleur ...Jamais je n'avais eu une telle migraine. Est-ce lié à Chloé ? Peut-être à Rafael qui me regardait ? Et si c'était Nathaniel ?
La non plus je n'ai pas tout compris sur les questions de la fin.

Autant de questions auxquelles je ne pouvais pas répondre pour le moment. La panique prit le dessus. Il fallait que je parte loin, que je me protège.

-Katy, tu es avec moi ?

Je le regardai, et pris mes jambes à mon cou. Je courais toujours plus vite, toujours plus loin. Bientôt je dépassai ma maison. Puis le village. Je courais à en perdre haleine. Il fallait que je quitte ce village que je ....
Je fus brusquement plaquée au sol. J'avais de l'herbe plein la bouche. Je suis partie jusqu'aux champs notai-je. Je me débâtais furieusement. Je lançais des coups de poings et pieds éparses sans jamais atteindre ma cible.

-Katelhyne calme toi ! C'est moi Nathaniel.

Je redoublais d'efforts pour le viser.

Bam.

J'avais eu quelque chose.

Mon poing me faisait mal.

Un liquide chaud s'échappait au niveau de mes phalanges. Du sang.

Je regardai ma cible et vis... Un arbre ?! Je sentis la poigne de Nathaniel au niveau de mes bras.

- Lâche-moi ! Hurlai-je

Son étreinte ne se fit que plus forte.

-Au secours ! À l'aide !

-On est dans un champ à 10 km de toute sorte de vie.
Zut. Je lui demandai de me lâcher mais celui-ci ne fit rien. Je criais et me débâtais du mieux que je pouvais mais face à lui, je ne faisais pas le poids. Quand finalement je m'essoufflai, il me fît promettre de ne pas m'enfuir en courant.

-Je te préviens, une promesse c'est une question de vie ! Surtout avec les gens de mon espèce.

Je me relevai et m'assis dans l'herbe humide. Il fit de même.

-Tu as des questions à poser ?

-Non, je discute pas avec l'ennemi.

Car l'ennemi c'est ce qu'il était, il était le "Sauveur de la Faerie" celui que me traquait, celui qui avait mis ma chambre sens dessus dessous. Et pour la première fois de ma vie je n'avais rien senti.

Je me levai mais il voulut me saisir de force par les épaules. Je lui envoyai un coup de pied dans le ventre et m'enfuis en courant.

Arrivée à la maison, je pleurais toutes les larmes de mon corps... Il fallait que je quitte cet endroit, je fis ma valise en toute hâte et partis à l'école où je devais enseigner. Il fallait que je leur dise que je ne pouvais pas y aller ...

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