Chapitre III
Nous avions fini de retoucher mon maquillage quand je reculai pour admirer ma tenue devant la glace. Une très belle inconnue m'y regardait.
Elle avait une robe noire ni trop large ni trop moulante elle était parfaite pour marquer sa grande taille. Son maquillage était sublime, ses yeux marron étaient magnifiquement mis en valeur. Je me remis une mèche de cheveux ondulée et l'inconnue fit de même. Je n'en revenais pas, Chloé était une artiste ! Celle-ci portait une robe vert foncé, le tout sublimé par des escarpins dorés assortis à une pochette de la même couleur. Les miens étaient noirs et m'attendaient sur mon lit. Je les pris et les mis : encore un sans-faute ! Nous descendîmes toutes les deux accueillies par les compliments de mon père adoptif. Chloé prit les clés de voiture que Frank lui tendit. Ensemble, ils avaient convenu que prendre sa voiture était mieux car cela serait un environnement familier pour moi... La véritable raison restait que Frank savait qu'il avait investi dans une voiture qui avait un système GPS et qu'il pouvait voir où nous allions.
- Allez Katy en voituuuure !
Je souris face à l'euphorie de Chloé. La journée passée avec elle nous avait beaucoup rapprochées. Et même si je ne parlais pas beaucoup au début et que je ne produisais que des sons comme « hum hum » ou encore « iii » qui dans mon langage timide signifiait oui, elle n'avait pas arrêté de me mettre à l'aise et surtout elle comblait à elle toute seule les blancs que je laissais dans la conversation. Plus tard, ma langue s'était enfin déliée alors j'avais pu lui poser des questions sur sa vie et heureusement elle ne m'avait rien demandé - je soupçonnais mon père derrière ce manque de curiosité, il avait dû lui mettre des conditions dès le début. Chloé était la grande sœur de 3 petits frères qu'elle affectionnait énormément. Elle venait du Texas et avait grandi dans une grange avec des vaches et des cochons mais ses parents ont fait faillite alors ils ont voulu vendre la maisonnette mais Chloé est partie habiter là-bas à ses 18 ans et cela faisait déjà 3 ans qu'elle y était mais faute de moyen elle a dû faire appel à une co-locatrice mais l'ancienne était tout sauf aimable et surtout elle mangeait dans ses chaussures... Chloé avait tout de même tenu 2 ans avec elle pour subvenir aux besoins de ses parents. Elle travaillait dans un atelier de couture, alors elle était heureuse que je vienne avec elle au shopping et que je veuille bien l'écouter m'expliquer les différentes techniques des vêtements que j'aimais bien. Ce que, d'après elle, je faisais très bien.
Dans la voiture, nous mîmes la radio à fond, déjà à bloc pour le concert ! Notre joie laissa par la suite place à de l'euphorie. Nous étions garées, et les billets en main nous rentrâmes dans la salle de concert : BASTILLE, enfin en live à Atlanta je n'en revenais toujours pas ! Je dus sortir de ma rêverie car Chloé voulut aller au bar.
- Rejoins-moi près de la scène après ! Je vais les voir ! Dis-je
C'est alors que « The things we lost » débuta. L'air familier de la chanson me transportait presque dans une transe : chaque notes rejoignait mon oreille pour former un son mélodieux. Mais que faisait Chloé? Je me mis à danser sur « Pompeii ». Toujours pas de Chloé. Je chantais et dansais sur « Flaws ». Pas de chevelure rousse à mes côtés. Je décidai donc d'aller à sa rencontre au bar. Elle n'y était pas non plus ! Mince. Mais où avait-elle pu aller ? Je sais! À la voiture.
Je sortis de la salle pour me rendre au parking mais la voiture avait disparu ... Ce n'était pas possible elle n'avait pas pu partir sans moi. Pas avec la voiture de mon père... De plus je n'avais pas de téléphone portable. Comment est-ce que j'allais rentrer ? Le parking était désert et il n'y avait pas de taxis. Stressée, je jouais avec ma bague mais celle-ci tomba. Je me sentais complément perdue et en danger ... Mon père allait se faire un sang d'encre si je ne rentrais pas à l'heure prévue. Je me penchai et ramassai ma bague.
-Hum, hum ! fit une voix masculine derrière moi.
-Quoi ?! Dis-je au malheureux qui allait être la victime de ma colère.
Je pris le temps de détailler la personne qui avait fait l'affront de me parler. Il devait mesurer un bon mètre quatre-vingt-dix et était brun avec des yeux si bleus qu'ils semblaient avoir absorbés l'océan tout entier. Il portait une chemise noire et un jean délavé.
-Je m'appelle Nathaniel.
Je n'en croyais pas mes oreilles, cet abruti n'avait pas froid aux yeux.
-C'est quoi ton problème ? Parce que vois-tu là je n'ai pas le temps avec tes conneries !
Il était surpris : 1-0 pour le moment la partie promet d'être intéressante.
-Oh si tu le prends comme ça, il y a pas de soucis je m'en vais mais crois-moi ta copine elle ne reviendra pas te chercher.
-Pardon ? Comment tu sais que j'étais accompagnée ?
- C'est simple pourtant. J'ai vu une belle jeune fille rentrer dans le concert et je me suis dit tente ta chance mon petit gars ! À vrai dire j'ai surtout vu la rousse avant ...
-Eh bien retente ta chance plus tard ! Ou attend ... Plutôt jamais !
Tac ! Tu pensais peut être m'avoir ? Raté !
-Mais qui t'as parlé que j'avais besoin de chance ?
- Passe-moi ton téléphone alors ! Faut que j'appelle quelqu'un pour venir me récupérer !
Je perdais les pédales, je parlais à un inconnu, de mieux en mieux ...
-Dis-moi le numéro ?
Mais l'envie de rentrer chez moi était plus forte que jamais. Je lui dis le numéro et tendis la main pour prendre le téléphone. Il fixa longuement ma bague et se mit à sourire.
-Qu'est-ce que tu crois faire comme ça avec ta main tendue ? Tu fais l'aumône ?
-Ton téléphone !! M'exclamai-je.
-Du calme, tiens.
Je pris le portable mais mon père ne répondait pas. On essaya une fois puis deux et même trois fois mais toujours rien.
Je relevai la tête pour redonner son téléphone à Nathaniel mais celui-ci avait été remplacé par une voiture noire. La vitre se baissa et je reconnus le visage de l'inconnu.
-Allez, monte je te ramène chez toi.
Fallait-il y aller ? Non sûrement pas ! Mais je suis malgré tout montée, allez savoir pourquoi ?
Je m'assis donc à côté de lui. Et mis mon sac sur mes genoux, je n'étais pas l'aise, j'étais folle et surtout j'avais peur... Peur de rester sur le parking mais aussi peur de cet inconnu qui se prénommait Nathaniel.
-Tu ne sais même pas où j'habite !
-Disons que si tu me le dis ça t'éviteras de venir chez moi
Je rigolais nerveusement, résultat cela ressemblait plus à une plainte aiguë qu'à un rire. Mon comportement m'énervait au plus haut point, mon père et moi avions été roulés dans la panade et maintenant j'étais dans la voiture d'un idiot qui voulait jouer avec moi.
-J'habite à Eraclea !
-Oh du calme ma belle ! J'espère que tu ne mords pas ?
-Écoute Nathaniel, c'est ça ?
-Parfaitement. Dit-il avec un sourire idiot.
-Je propose que tu m'emmènes devant le panneau de ma campagne et que tu FERMES TA BOUCHE.
-Tes désirs sont des ordres... ma belle.
Nous nous tûmes pendant plusieurs minutes mais je voulais avoir le dernier mot.
-Tu es insupportable ! Tu le sais ça ?
-Oui, oui mais dis-moi ta bague tu comptes lui faire faire combien de tour autour de ton annulaire ?
-Assez pour pas te tuer.
-Panique pas on est arrivé à ton panneau. Tu vas devoir tuer quelqu'un d'autre !
C'est ça compte là-dessus. Fulminais-je intérieurement.
Je descendis de la voiture et partis rejoindre ma maison en talon sur la route pavée, j'étais le stéréotype même de la pauvre fille qui va à la fête mais là je voulais tout simplement rentrer.
Je poussai la porte d'entrée et me servis un jus de fruit dans le frigo. J'enlevai mes talons et me dirigea vers le salon mais je m'arrêtai net, des éclats de voix se distinguaient parmi un brouhaha général. Frank ne m'a pas dit qu'il avait des invités.
On toqua à la porte, j'allais donc ouvrir sur Nathaniel...
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