15- Besoin d'aide !
J'étais furieuse dans ma chambre à cogiter sur la manière à m'y prendre pour sortir.
- La seule façon pour moi, de passer la grille sans éveiller aucun soupçon, c'est de ne pas être moi ! Pensais-je à voix haute. Comment cela pourrait-il être possible ?
Et un instant de réflexion plus tard, j'avais une réponse.
- Oui, c'est ça ! Il ne faut qu'on sache que c'est moi ! Exprimais-je toute excitée.
Je me dirigeais vers les cuisines du château d'un pas rapide.
Lorsque j'y arrivais, toutes les servantes s'étonnèrent et arrêtèrent de déblatérer. Choquées par ma présence, elles exécutaient des révérences maladroites. C'est ici que tous les commérages prennent naissance donc je me devais d'être distraite sur la raison de ma présence dans ces lieux.
- Pourrais-je rencontrer Rose ? Dis-je d'une voix faible.
- Votre altesse, Rose... est dans ses appartements. Répondait rapidement l'une d'entre elles.
- Où sont-il situés ?
- Couloir à gauche, troisième porte. Quelqu'un pourrait vous y accompagner si vous le souhaitez.
- Non, ne vous dérangez pas autant...Vaquez donc à vos occupations, je n'aimerai pas vous interrompre.
Sur ce point, je m'en allais à la recherche de Rose.
- Désolée de vous importuner mais j'ai besoin de votre aide.
Elle était allongée dans une minuscule chambre de servante.
Rose se levait brusquement avant de se confondre en révérence.
- Votre altesse, c'est moi qui devrais plutôt m'excuser.
- Connaissez-vous quelque chose au sujet de la maîtresse du Dauphin ?
- Juste ce que tout le monde sait.
- c'est-à-dire ?
- Ce que Leila a raconté à tout le monde.
- Qui est Leila ?
- Une autre servante mais qui a de grandes ambitions.
- Comment a-t-elle su cela ?
- Elle dit l'avoir surpris lorsqu'elle était à la capitale, sortir de la maison d'une jeune femme. Mais, après avoir bien y réfléchi, je doute d'elle.
- Pourquoi ?
- Parce que Leila est le genre à raconter n'importe quoi juste pour compromettre l'image d'une personne. Peut-être elle l'a fait juste pour se venger de lui parce qu'il n'aurait pas cédé à ses avances ou pour autre chose...
Elle ne parla plus pendant un instant, après avoir remarqué que la porte de sa chambre était ouverte, elle la ferma.
- C'est une sans-gêne, une manipulatrice qui ne pense qu'à elle. M'informait Rose dégoûtée.
- J'ai besoin de votre aide Rose.
- Je suis disposée à vous aider. Que voulez-vous ?
******
Nous étions sur le dos de Max. J'étais vêtue telle une servante, mon corps recouvert par une cape noire.
- Bonjour Sam, comment tu vas ? Et ta famille ? Salua Rose.
Sam était le gardien de la grille.
- Bien. J'espère que c'est aussi le cas chez toi.
- Oui, je suis justement entrain d'aller les voir. On est venu m'informer que mon fils ne se portait pas bien. Ouvre moi la grille s'il te plaît, pour que j'aille le voir.
- Immédiatement. Mais qui, est derrière ?
- C'est Laura, la rousse timide... tu sais, la servante de la princesse Eléonore. Elle m'accompagne parce qu'elle doit effectuer une course pour cette dernière.
- Je vous ouvre de ce pas.
Nous étions enfin, à l'extérieur.
- Je ne savais pas que vous aviez un fils, Rose.
- C'est une longue histoire que je me ravirai de vous raconter un jour.
- Merci pour votre aide Rose.
- Allez-vous en à présent. On se retrouve ici dans trois heures, comme prévu. Moi, je retournerai au palais, dans une dizaine de minutes prétextant avoir oublié quelque chose.
Elle caressait Max.
- Je ne sais pas ce que je ferai sans vous.
- Partez maintenant, avant que quelqu'un ne nous voit.
- Merci encore, chère Rose.
Je m'en allais à toute allure sur le dos de Max en me laissant caresser la peau par la brise. Un court instant, je fermais mes yeux pour savourer ce moment de liberté, me sentant comme un oiseau qu'on venait de libérer de sa cage.
Je chevauchais ainsi depuis plusieurs minutes sans encombre avant qu'un cliquetis de tir de fusil se fît retentir non loin de nous, faisant paniquer Max qui s'agitait et me jetait violemment par terre pour ensuite s'en aller loin en vitesse. Gérard avait donc raison !
Il m'avait jetée dans les herbes, j'essayais de me relever pour m'en aller d'ici mais je ne le pus. Ma chute dans les herbes m'avait coûtée mon pied, j'avais une entorse au pied gauche qui me faisait atrocement souffrir.
Je criais à l'aide en vain. Personne ne m'entendait, il n'y avait que des arbres ici et le bruit des eaux non loin, il devait s'agir d'une rivière ou d'un fleuve ou encore d'une mer.
Et si un animal sauvage sortait pour m'attaquer ? Ou un bandit venait me dépouiller ? De toutes les façons je ne possède rien de coûteux sur moi ! Et mon épée qui est restée accrocher sur Max ! Pensais-je à voix basse, apeurée.
- Que je me languis qu'un preux chevalier hardiesse à mon secours ! Hurlais-je dans un soupir de désespoir.
- Je ne suis pas un preux chevalier mais je peux vous secourir si vous me le permettez. Dit une voix robuste.
Je poussais un cri à la vue de cet homme.
- Je n'ai rien, je ne suis qu'une pauvre fille, ayez pitié !
- N'ayez pas peur. Je ne veux rien de vous. Essaya de me rassurer l'homme en question.
C'était un homme aux cheveux blonds vénitiens, avec des yeux noisettes et une barbe qui lui donnait un air de dur à cuir. Habillé en noir, il avait l'étoffe d'un chasseur, le tout dans un corps de soldat. Il sortait de la forêt et en le voyant, j'étais mitigée par deux sentiments distincts : le soulagement et la peur.
- Que voulez vous donc ? ... Qui êtes-vous ?
- Un simple homme qui vient à votre secours.
Je l'observais d'un œil douteux.
- Pourquoi voudriez-vous m'aider ?
- Si vous n'avez pas besoin de mon aide, je retourne de ce pas, à mes affaires !
Réalisant qu'il s'agissait sûrement de mon seul espoir, je le suppliais de ne pas m'abandonner.
- Non non, attendez ! S'il vous plaît ne vous en allez pas. Je vous en prie...
- Qu'est-ce qui s'est passé ? Demandait-il en regardant autour de nous.
C'était certes un inconnu mais que faire ? J'avais besoin d'aide, seule je ne pourrai m'en sortir. Je n'avais d'autre choix que de lui faire confiance. En plus, il ne ressemblait pas à un tueur ou autre, que lui apportera la mort d'une pauvre servante de toutes les façons ? Et s'il avait voulu me faire du mal, je pense qu'il l'aurait fait depuis belle lurette donc, je lui racontais tout en détails, tout sur la fuite de Max uniquement.
- Aaaah pas ainsi !
Il avait touché ma cheville souffrante.
Il avait un sac accroché à son cou et sortait quelque chose de celui-ci.
- Navré. Je vais appliquer cette pommade et bander votre cheville. Dommage qu'on n'ait pas de glace.
- Merci.... Disposez-vous d'un moyen de transport ?
- Oui. Dit-il la mine sérieuse sans me regarder en essayant d'apaiser ma douleur.
- Où est-il ? Demandais-je en lançant des coups d'œil à gauche et à droite.
- Devant vous.
Je fronçais les sourcils car je ne voyais rien devant moi qui puisse ressembler à un cheval ou à un véhicule.
- Mes pieds. Ajouta-t-il, un rictus dessiné sur ses lèvres.
Il faisait des blagues de mauvais goûts exactement comme Louis.
Il s'accroupissait devant moi après avoir finir de bander ma cheville et me fixait d'un regard confiant et curieux.
- Maintenant, dites-moi où vous vous en alliez. C'est bizarre qu'une jeune fille prenne cette route seule. Était-ce si urgent ?
Je baissais ma tête car je m'apprêtais à mentir.
- J'allais à la capitale pour une urgence.
- Et où vivez-vous ? Je pourrai vous raccompagner.
- Au palais... je suis servante... au Palais Royal.
Cette révélation avait assombri son visage pendant un court instant.
- Vous êtes nouvelle en tant que servante au palais ?
- Oui, pourquoi ? Avez-vous travaillé là-bas ?
- Non. Je me demandais juste comment une vieille servante aurait pu se perdre par ici.
Et qu'alliez-vous faire à la capitale ?
- C'est une longue histoire.
- Racontez la moi, je crois que nous avons un long chemin jusqu'au palais. Le crépuscule risque de nous trouver dehors. Exposa-t-il en regardant le ciel.
- Allons-nous cheminer jusqu'au palais ?
- Non. Je vais marcher et vous, vous allez vous reposer sur moi.
- C'est absurde ! Le palais est à plusieurs milles d'ici !
- Raison pour laquelle il faut se dépêcher. Ne vous inquiétez pas, j'ai l'habitude des longues distances.
- L'on pourrait attendre que quelqu'un passe par là et vienne nous secourir.
- C'est une déviation. C'est rare de voir quelqu'un emprunter ce chemin
Je comprends tout.
- Sauf vous.
- Allons-y à présent.
Il me mettait sur son dos.
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La suite au chapitre suivant 🏃🏽♀️.
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