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"J'avais trente ans. Devant moi s'allongeait la formidable, la menaçante route d'une nouvelle décennie."
Gatsby le magnifique_F.S.Fitzgerald
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J'ai toujours eu peur du noir. Mais je n'ai jamais connu de noir plus profond que celui qui enveloppe quand je suis seule. Ici, le noir est intense, plus qu'il ne l'a jamais été. Le monde bouge autour de moi mais il ne reste dans mes yeux, dans mes oreilles, dans mes doigts qu'une seule chose, que deux mots qui me tordent les entrailles qui me mordent le cœur, juste deux mots : U n m o i s. Un mois c'est long dans une vie aussi belle que celle de tous ces insouciants qui se pavanent avec leurs mois et leurs années à vivre, mais un mois c'est affreusement cours pour quelqu'un qui voit chaque jour le moment où il ne pourra plus dire bonjour et toutes ces gentillesses approcher...
C'est un compte à rebours qui rythme mon existence à présent.
Un mois. Et la pièce se resserre sur moi, écrase mon crane. Un mois. Et après ? Après c'est ce que les philosophes, les intellectuels, les religieux et même les idiots débattent depuis des siècles, et aujourd'hui est le premier jour de ma vie où je voudrais qu'il se dépêche de trouver ce qu'il se passeras quand ce mois se terminera...
J'ai mal à l'âme.
Les murs m'aspirent, la bouche béante de la fenêtre ouvre sur le ciel blanc. Est ce que c'est là bas que j'irais ? Ca me tus de penser ça, je n'y avait jamais penser. Pour moi, c'était lointain, une fable, une légende même, je savais négligemment qu'un jour une chose m'arriverait et pouf je ne serait plus là... mais là c'est trop dur, trop brutal. Comment de petites choses dans mon corps pourraient me faire ça ? C'est ridicule.
Desormais le tic tac des horloges dictent mes soupirs, chaque souvenir délavé me donne envie de sombrer lentement dans un bain de larmes chaudes, mes espoirs s'envolent avec chaque journées passées, j'ai l'impression d'être handicapée, fondue dans son fauteuil, attendant la mort, faisant mon propre deuil, quand je vois la lune la nuit, je la quitte lentement, redoutant que cette rencontre soit jamais la dernière, je hurle presque du silence confortable qui m'étouffe lentement, presque avec volupté mais la seule chose que j'aperçois c'est le sourire charmeur et heureux que m'adresse mes voisins, mes amis et tous ces inconnus que je regrette de ne jamais connaitre...
Tant de jours, partis.
Tant de mots, imprononcés.
Tant de gens, ignorés.
J'ai peur de chaque seconde craignant la dernière voyant, un monstre tapis m'observer goguenard, j'ai peur de chaque recoins sombres, je pleure de la vitesse à laquelle passe les secondes. Ma vie se résume à ne plus vivre à trop penser que je vais mourir. C'est un choc trop violent pour mon quotidien si fragile, j'ai peur de ne plus assez vivre pour profiter de mes derniers instants mais je ne peux m'empêcher de regretter chaque chose de mon ancienne vie... celle où je ne comptais pas les minutes attendant avec craintes et impatience le moment où je ne pourrait plus le faire...
Et je peux pas suppor...
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