Chapitre 6 : Tattoo
— Alors, dit Louis en posant sa tasse de thé désormais vide, c'est quoi le plan pour aujourd'hui, chef ?
— Je pensais te présenter à mon meilleur ami. On se connaît depuis des années. Ça te dit ?
— Oh ouais ! S'exclame-t-il. Je me sentais en manque de reconnaissance.
Je roule des yeux en souriant, tandis que Louis reste fier. Je pense qu'il s'entendra bien avec Liam.
Une fois mon café intégralement bu, nous montons nous préparer. Je précise à Louis de prendre son maillot de bain et il grossit les yeux avant de sourire comme un enfant. Je crois qu'il n'est définitivement pas prêt pour la maison de Liam.
Puis une fois prêts, nous quittons la maison. Je laisse une note sur le bar au cas où mes tuteurs rentrent avant nous, puis nous filons à l'arrêt de bus ; car en effet, Henderson est peut-être un endroit aisé, mais le bus reste le moyen de transport que j'utilise le plus.
— Au fait, je demande en m'asseyant côté fenêtre, tu m'expliques pourquoi je me suis endormi sur le canapé de la salle de jeux et me suis réveillé dans mon lit ? Louis s'assoit à côté de moi.
— Je me suis dit que j'allais pas te laisser là, il répond en pouffant. D'ailleurs ça m'étonne que tu ne te sois pas réveillé, j'ai galéré à te porter, c'était ridicule. Tes jambes sont tombées une ou deux fois.
À peine quinze minutes plus tard, le bus arrive à l'arrêt et nous descendons. Ce que je trouve pratique étant donné que l'arrêt est juste devant chez lui, sur le trottoir d'en face. Et face à la façade, Louis grossit les yeux.
— Sérieux ? il dit en détaillant ce qu'il voit.
— Et ouais, je rétorque en hochant la tête. Ma maison est H&M à côté de celle de Liam qui est Chanel.
— La mienne ce doit être Lidl alors...
Nous traversons la route et une fois arrivés devant le portail, je tape le code. Les portes s'ouvrent et nous rentrons, Louis toujours autant émerveillé, puis je m'avance jusqu'à la porte pour toquer. Cela a beau être une seconde maison pour moi, je reste poli.
Après quelques secondes d'attente, un grand brun souriant ouvre la porte en maillot de bain. Il me fait une accolade et se tourne ensuite vers Louis, avant de le prendre également dans ses bras, ce qui étonne un peu ce dernier.
— Salut Louis, je m'appelle Liam, dit ce dernier en se reculant.
— Euh, et bien Louis, mais tu le sais déjà apparemment.
— En effet. Harry me dit toujours deux trois trucs sur les gens qu'il reçoit. Enfin bon ! Liam tape dans ses mains. Je vous sers à boire après ?
— Après ? s'interroge Louis.
— Après que tu aies fait le tour de la maison. Je sais que t'en meurs d'envie, c'est normal. Je t'en prie.
Louis ne se fait pas prier. Nous entrons dans la maison, et Liam a à peine fermé la porte que je ne vois plus le mécheux. Je le comprends, la résidence de Liam fait souvent cet effet. Il n'aime pas trop amener de gens chez lui à cause de ça, car il n'aime pas que les gens le résument à un gosse de riche ; car il l'est, mais pas uniquement. Liam n'aime pas les amalgames.
— Tu t'entends bien avec lui ? me demande Liam en sortant trois bières du frigo.
— Oui. Il est poli et drôle. Ma mère en est dingue je crois.
— Et Eliott ?
— Eliott eh bien... je soupire. Il n'est pas serein et a supposé que c'est mon amant.
Liam grogne mais ne commente pas ma réponse. Je sais qu'il n'aime pas beaucoup Eliott, il me l'a déjà dit clairement et quand bien même, cela se voit.
Nous allons nous installer sur la terrasse et Louis arrive peu après. Il a des étoiles dans les yeux.
— Il y a un putain de jacuzzi à l'étage et une piscine creusée dans le jardin ? s'exclame-t-il.
— Comme tu peux le voir, rit Liam.
— Wow, juste, wow. Louis s'assoit à côté de moi sur le transat. Tu es très haut dans mon estime Liam... Liam comment ? J'aime appeler les gens par leur nom de famille.
— Liam Payne.
— Oh, d'accord. Il réfléchit une seconde. Payno. Voilà. C'est réglé. Je dépose un copyright dessus.
J'aime ce genre de moments. Habituellement, Liam et moi sommes tous les deux et nous rions bien, mais c'est vrai que Louis est totalement le bienvenu et s'intègre très bien. C'est comme s'il avait toujours fait partie du tableau alors qu'il y est littéralement depuis trois jours. Et à en juger par la tête de mon ami, je suppose qu'il est d'accord avec moi.
— Tu as l'air vraiment cool, dit Liam à Louis. Diana était adorable aussi mais c'était une fille, on n'avait pas les mêmes délires.
— Diana ? demande Louis.
— C'était la fille du dernier échange. Une française, j'explique. Très sympa.
— Oh, répond-il avec un sourire en coin, une fille très sympa neuf mois chez toi. Je vois.
— Oui, mais non.
Louis a besoin de sa dose quotidienne de lourdeur, c'est comme ça. Liam me regarde, confus, et je peux lire dans ses yeux qu'il me demande pourquoi je ne l'ai pas dit à Louis. J'hausse faiblement les épaules et concentre mon regard ailleurs. Heureusement, Liam n'insiste pas. Il change même de sujet.
— Bon, dit-il, allez vous mettre en maillot les gars.
— T'aimes le foot apparemment ? demande Louis.
— Si j'aime ça ? rétorque Liam, le sourire aux lèvres. J'adore !
— T'as un ballon ?
— Bien-sûr ! On joue ?
— Ouais ! Laisse-moi aller me mettre en maillot et on y va. Louis se lève et commence à marcher avant de se retourner. Tu viens Harry ?
Liam hausse un sourcil mais je l'ignore et suis Louis. Nous montons à l'étage et allons nous enfermer dans la plus grande salle de bain.
— Cette maison est vraiment incroyable, dit Louis en enlevant son t-shirt.
— Ouais, elle procure souvent cet effet aux gens.
Nous nous mettons dos à dos afin de nous changer, et lorsque je me retourne, en maillot, Louis bloque sur mon torse ; ou plutôt l'immense papillon tatoué dessus.
Il est vrai que les personnes découvrant mon tatouage sont souvent étonnées, premièrement à cause de mon âge et deuxièmement parce qu'il n'est pas petit et discret. Pourtant c'est significatif pour moi. Un papillon est éphémère. J'ose penser que je ne le suis pas. J'ose penser que ce que j'ai vécu avec lui, ne l'est pas. M'encrer cela pour toujours était un moyen de l'exprimer.
Évidemment, ma mère a manqué l'arrêt lorsqu'elle l'a découvert il y a quelques mois. Je lui ai caché car Liam s'est fait passer pour mon père au téléphone et cela a suffit au tatoueur. Mais, eh, comment cacher un si gros tatouage sur le torse ?
— C'est un vrai ?
— Oui. Je l'ai fait il y a moins d'un an. J'ai eu si mal, mais il est si beau, j'explique face à l'intérêt qu'y porte Louis.
Ce dernier ne quitte pas ma peau du regard, s'avance de quelques pas.
— Je peux toucher ? Demande t-il, frêle.
J'hoche la tête et avance d'un pas, tout comme Louis. Ses yeux sont rivés dessus, comme si c'était merveilleux, comme s'il pouvait voir le papillon prendre vie et battre des ailes.
Il lève doucement la main droite et délicatement, je sens le bout de ses doigts m'effleurer. Étant extrêmement chatouilleux, je souris et détaille Louis. Il est réellement concentré, épaté.
— Il est vraiment beau.
Sa voix n'est qu'un murmure, comme s'il avait peur de brusquer quelque chose. Comme s'il avait peur que le papillon s'envole.
Louis est lourd lorsqu'il parle de filles ou de sa passion pour l'hétérosexualité. Mais je me prends à penser qu'il est également extrêmement doux, que cela lui fait presque peur d'être si fragile.
Je détaille encore une fois son visage. Il semble réellement mémoriser chaque parcelle tatouée. Sa bouche est légèrement entrouverte alors qu'il touche les ailes et leurs détails. Puis il avale bruyamment sa salive et se recule.
— Ouais, un très beau tatouage. On y va ?
Je n'ai le temps de le remercier qu'il est déjà hors de la salle de bain. Alors nous retournons dans le jardin, Louis rejoint Liam et ils commencent à se faire des passes et tirs au but dans l'herbe. Je m'installe tranquillement sur un transat, à l'ombre et prends mon téléphone.
Eliott
< Hey toi. Ça va ?
Simple, mais efficace. Je prends de ses nouvelles sans trop détailler le reste. Il ne pourra pas me reprocher d'envoyer le premier message.
> Je vais bien. Les vacances font du bien. Je rentre dans cinq jours. J'aimerais qu'on se voit ?
Je mords ma lèvre en lisant le message ; mais pas de manière excitante ni rien de ce genre. Je suis simplement extrêmement pensif et perplexe. Mes yeux se perdent une seconde sur les garçons qui courent après la balle. Puis je me décide à répondre.
< Ça va être compliqué...
Je ne parle pas de Louis, même si Eliott sait qui il est, je n'ai pas envie de ramener le sujet sur le tapis. Évidemment, avec sa présence constante, voir Eliott va être compliqué. Alors ce n'est pas vraiment un mensonge.
> Comment ça ? On va se voir, non ?
< Je ne promets rien mais on essaiera !
> Pas de ça Harry, on se verra. C'est quoi ton problème en ce moment ? Je dois m'obstiner pour avoir ne serait-ce qu'une bribe d'attention de mon propre mec.
< C'est juste compliqué Eliott. Ma mère me réquisitionne souvent ces derniers temps.
> Tu peux venir me voir le soir ? Ou je peux venir, moi. Sérieux, ne fais pas ta pute parce qu'un mec a débarqué en ville.
Mon coeur s'accélère à la vue de son message. Je ne suis pas réellement étonné en vérité, mais j'ai honte. C'est stupide. Mais je me sens réellement honteux.
> Allez bébé. Juste un soir. Tous les deux. Chez moi. Je vais prendre soin de toi comme tu aimes...
J'ignore la sensation de mon estomac qui se tord. Comme souvent ces derniers temps devant ses messages. Mais j'ignore...
< D'accord, tu as raison. Je vais venir. Lundi soir. Mais je pourrais pas aussi souvent qu'avant Eliott...
> On s'en contentera. Bon garçon. ;)
Je ne parviens pas à répondre.
Peut-être un peu trop brutalement, je mets mon téléphone sur la table d'extérieur et me lève. Je n'ai vraiment pas envie de penser à Eliott, même si c'est exactement ce que je fais présentement.
— On va dans la piscine les gars ? Je propose.
Et la seconde d'après, le ballon de foot est délaissé, et nous sommes tous les trois mouillés jusqu'au cou.
»
Les rues sont très calmes. C'est étonnant vu le tourisme élevé à Henderson durant la période estivale, mais le chemin entre chez Liam et chez moi n'est pas vraiment touristique. Vu l'heure tardive, soit près de 22 heures, nous rentrons à pieds. Il fait encore jour - plus pour longtemps - et chaud, alors ce n'est pas dérangeant mais la marche est légèrement longue. Au moins, le terrain est plat.
Nos pas résonnent presque dans mes oreilles et le silence est certain. Ce n'est pas gênant, juste relaxant. L'après-midi dans la piscine était très agréable mais également épuisante.
— La journée t'a plu ? j'interroge finalement.
— Oui, répond Louis sans hésiter. Sincèrement. Liam est super.
— Il donne souvent cette impression, oui. Tout le monde l'adore.
— C'est une bonne chose ?
— Je passe ma vie avec lui, si ça n'en était pas une, ça ne serait pas le cas.
En effet, Liam est le genre de meilleur ami que tout le monde adore. J'ai de la chance de l'avoir. Il m'arrive d'être un peu dans son ombre, mais ce n'est jamais quelque chose de trop dérangeant ; et puis, eh, ce n'est pas sa faute s'il est super méga cool et que tout le monde veut être dans le cercle privé de Liam James Payne.
— C'est quoi toutes ces lumières là-bas ?
Le châtain me sort de mes pensées et je suis son regard. Entre deux immeubles, il aperçoit au loin un amas de luminosité. Je souris en coin.
— C'est Las Vegas, je réponds. Les yeux de Louis deviennent des soucoupes. Normalement on devrait pas vraiment la voir vu que c'est à environ vingt kilomètres mais c'est tellement lumineux qu'on la voit d'ici.
— Je savais pas que c'était si proche d'ici, il dit en fixant l'horizon.
— Eh bien, si. Et on y va ce week-end.
Ses yeux s'écarquillent encore plus et un sourire radieux envahit son visage. Il est définitivement rayonnant dans toutes les circonstances. C'est vrai que pour lui, Las Vegas doit être un fantasme ultime, cependant la triste réalité est que ce n'est qu'un tourbillon à argent, et si on n'est pas majeur, c'est ennuyeux. Las Vegas n'a aucun secret pour moi, j'y vais avec Liam au moins une fois par mois ; mais nous ne faisons que le tour des parcs ou ces choses-là.
— Comment ça se fait qu'on y aille ? demande Louis. Je veux dire... ce n'est pas trop cher pour tes parents et tout ça ?
— Sans me vanter, on a les moyens. Les droits d'auteur que touche Robin aident.
— C'est incroyable. Sérieux. Tu penses peut-être que j'exagère mais... il rit jaune. C'est mon rêve de gosse. Et c'est quelqu'un que je connais depuis quelques jours, une famille que je connais à peine, qui le réalise. C'est merveilleux.
— Ma mère t'a déjà adopté dans sa tête, je ris un peu en haussant les épaules, alors c'est normal. Même si, je ne veux pas briser tes rêves, mais ce voyage est prévu depuis des semaines.
Louis rit mais n'en est pas moins heureux. Cela semble véritablement important pour lui, et je ne peux qu'en être ravi.
Les quelques minutes de marche restantes jusqu'à chez moi sont rapides. J'écoute Louis parler de son amour pour les États-Unis, et je prétends même secrètement ne pas aimer voir autant d'étoiles dans ses yeux.
#
QUESTION N*6 : Avez-vous des tatouages ? Si non, en aimeriez-vous ?
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