Chapitre 14 : Top
— Debout les garçons !
Je m'enfonce davantage dans les couvertures, mais je sursaute en sentant un obstacle chaud. J'ouvre un oeil - toujours sous la couette - et examine, puis je comprends que c'est un dos. Le dos de Louis.
— Allez, il est 6h30, il faut vous préparer et ensuite direction votre charmant lycée.
J'ai presque envie de pleurer, reprendre les cours ne m'enchante tellement pas. Les vacances d'été étaient si bonnes, pourquoi doivent-elles avoir une fin ?
— Je suis malade, grogne Louis de sous la couette.
— Pas mon problème les gueules de bois, rétorque ma mère, et je vois à travers la couette qu'elle a allumé la lumière mais heureusement le tissu protège un peu mes yeux. Allez debout... Attendez, vous êtes où ?
Je peux très bien imaginer son expression. Elle doit réfléchir à comment nous sommes installés, car c'est vrai que pour moi-même c'est un peu un mystère. Je me souviens quand même d'hier, je ne vais pas abuser, mais certaines parties sont... floues. Le coucher notamment.
— Nous on est là !
J'entends la voix de Liam provenir de l'autre bout de la chambre, alors je devine qu'il est dans mon lit et à en juger par le "nous", je pense que Niall est avec lui. Ils devaient être sacrément amochés pour avoir dormi ensemble. Et, bon... Je me souviens un peu avoir écrasé Niall en me jetant sur mon lit hier. Ça doit être pour ça que j'ai terminé avec Louis ; mais il n'empêche qu'il y a une chambre entière, inoccupée, juste en face. Nous ne sommes pas doués.
— Donc Harry et Louis sont...
— Oui maman, on est là, je réponds en m'enfonçant la tête dans le matelas. Maintenant tu peux éteindre la lumière et t'en aller.
— Même pas en rêve mon gars, allez, debout.
Notre couette est tirée d'un coup, nous exposant ainsi à l'air froid et à la lumière allumée, puis Louis et moi avons la réaction : nous remontons nos jambes afin d'être en boule. Et c'est à ce moment-là que je remarque que nous n'avons pas fait d'efforts sur la tenue ; ça ne m'étonne pas, on était dans un sale état. Le caleçon semble l'avoir emporté.
— Je ne veux même pas savoir, dit ma mère en roulant des yeux. Bon en fait un peu si.
J'entends quelques pas et un gros bruit de couette tirée, puis à en juger par les noooon Anne ! je devine que cette dernière a fait subir l'horrible sort du je te tire la couette sans pitié à Niall et Liam. Niveau réveil, il y a mieux, je mets 4/10 pour l'effort. En même temps ma mère sait très bien que sans ça, nous n'allons jamais nous lever. Surtout que Louis et moi nous sommes couchés il y a... une heure et demi, peut-être ? Quelle belle idée.
— Filez à la douche avant que je ne coupe l'eau chaude, mauvais garçons.
— Tu es une sorcière, couine Louis.
— Ouais, mais moi au moins j'ai pas la gueule de bois, dit-elle en parlant bien fort.
Louis ne réagit même pas à la réplique et se redresse sur le lit avant de s'asseoir sur le bord à mes côtés. Il commence à se masser les tempes, les yeux clos. Il semble vraiment affecté par la précédente soirée et c'est vrai que mon crâne tape aussi. La journée ne va pas être des plus sympathiques.
Je regarde en face, Niall et Liam, qui sont dans la même position ainsi que la même tenue ; soit en caleçon, assis sur le bord du lit, leur tête entre leurs mains, leurs doigts massant leurs tempes. Et encore, eux, ils ont moins bu, et se sont couchés plus tôt.
— C'était une mauvaise idée, murmure Louis.
Je pouffe de rire.
— Ça c'est sûr.
Ma mère finit d'ouvrir rideaux et volets, puis elle se place au milieu de la pièce. Elle nous détaille tous les quatre de la tête aux pieds et pouffe de rire.
— Quoi ? je demande.
— Vous avez une tête, wow. Des photos se perdent.
— Merci, j'apprécie, je rétorque.
— Pas de quoi. Je vais raconter ça à Robin il va être mort de rire.
— Quelle belle solidarité, merci mère Anne, ajoute Louis, et celle-ci rigole un peu avant de quitter la pièce.
Un silence s'installe dans ma chambre, mais ce n'est pas le genre de silence gênant ou le genre allons nous recoucher dans la seconde, non, c'est plutôt si une seule mouche ose voler je la tue parce qu'elle me donnera mal au crâne. Et en fait, je ne pense pas pouvoir vraiment dire que j'ai la gueule de bois, ou alors pas totalement. J'ai mal au crâne, mes yeux me piquent et la simple pensée de boire de l'alcool me donne envie de me liquéfier et disparaître, mais je n'ai pas envie de vomir et je ne vais pas passer ma journée la tête penchée sur la cuvette. J'ai juste besoin de dormir, de dire plus jamais je bois et de, surtout, ne pas aller au lycée... Ouais, j'ai totalement la gueule de bois.
— Bon, bah... en fait je sais même pas quoi dire, dit Niall.
— Dis rien, rétorque aussitôt Louis.
Je m'étonne de sa réaction ; même sans prendre en compte l'état, il a l'air irrité. Mais je n'insiste pas davantage.
— Oh, je sens que Louis va être vraiment agréable aujourd'hui, ajoute Liam.
— Je veux dormir, couine Niall.
— T'es pas le seul... je réponds.
— Ça, c'est sûr, apporte Louis.
Un petit silence retombe et je me frotte les yeux quelques secondes pour essayer d'émerger ; en vain. J'ai juste besoin d'une bonne nuit de sommeil, mais cela devra attendre.
— Allez, je lance en me levant, soudainement motivé, qui va à la douche en premier ?
Vu l'entrain dont font preuve les garçons, je sens que la journée va être longue.
»
J'aurais pensé que Louis aurait couru partout dans le lycée en le découvrant. Je le voyais s'extasier devant la façade, la cour, la verdure, les grands couloirs, les casiers. Je me suis même un peu préparé à avoir la honte dans l'établissement parce que Louis aurait crié mon prénom partout en me disant regarde ça ! mais rien de tout ça n'arrive.
En effet, je pense que son cerveau baigne encore un peu dans la vodka, alors son expression faciale n'est pas joyeuse et il n'est pas comme d'habitude. Et j'avoue que ça change un peu quelque chose, parce que je m'y suis malgré tout habitué. Maudit alcool.
— Où est-ce que tu veux t'asseoir ? je demande en entrant dans la salle.
L'avantage avec les échanges, c'est que je suis obligatoirement dans la même classe que la personne que j'héberge, puisque ça rentre dans le programme scolaire. Et cela m'arrange bien d'être dans la même classe que Louis et Niall.
— À côté de toi, il répond.
— T'es sûr ? J'aurais pensé que...
Pour finir ma phrase, je fais un signe de tête vers certaines filles assises dans le fond, gloussant entre elles. Mais Louis secoue la tête et ne prend même pas la peine de les regarder.
— Non, je veux m'asseoir à côté de toi.
J'hoche la tête, et comme il n'y a personne pour nous dire que nous ne pouvons pas nous asseoir côte à côte, nous allons jusqu'au fond de la salle et prenons place dans la dernière rangée du milieu. Niall s'assoit à la même place sur la rangée de gauche puis la classe se remplit petit à petit. Louis a sa tête entre ses bras, il ne fait même pas de clin d'oeil aux filles, rien. Il est avachi, ses bras étalés jusque sur mon espace de la table. Le voir comme ça m'amuse un peu, mais j'ai surtout mal au crâne, et j'ai vraiment envie de terminer ma nuit. Louis semble compatir.
Cependant, la professeure ferme la porte et vient s'installer devant le tableau, prête à débuter son speech de rentrée. Et Liam n'est pas dans la pièce. Alors j'ai encore plus envie de me défenestrer ; mon meilleur ami n'est pas dans ma classe.
— Bonjour, je m'appelle madame Breston. Pour cette dernière année, je serai votre professeure principale, et votre professeure de mathématiques alors...
Je décroche à peu près à ce moment-là.
— T'avais raison, murmure Louis, la tête toujours enfouie entre ses bras, j'en ai déjà marre.
Je ris discrètement et m'installe comme lui. Pour ce faire, je pousse doucement ses bras et installe les miens, croisés, avant d'y poser ma tête que je tourne vers lui. Il semble comprendre sans même que je lui dise puisqu'il fait de même vers moi. Ses yeux ne demandent que du repos.
— J'ai toujours raison.
— Prends pas la confiance avec moi Styles, il me tire la langue.
— Tu n'as même pas regardé les filles, je fais ensuite remarquer.
Je ne m'en plains pas mais cela m'étonne simplement. Peut-être qu'à force d'être avec Liam, Niall et moi, nous déteignons sur lui. Je ne sais pas vraiment. Ou alors il y a autre chose... Mais je ne peux pas lire dans sa tête.
Louis s'apprête à nouveau à parler, sûrement pour me répondre qu'il est trop fatigué ou qu'il n'a pas envie aujourd'hui, mais notre attention est sollicitée.
— Comme je vois qu'il y a déjà des bavardages au fond, super, l'année commence bien ! Je vais demander à Monsieur Tomlinson de venir se présenter pour parler de son échange.
Louis me regarde, légèrement confus, en mode je dis quoi moi ? ou simplement elle veut quoi elle ? mais il se lève tout de même et traîne jusqu'au tableau. Puis je me redresse sur ma chaise et croise mes bras sur mon torse, prêt à entendre ce que Louis va dire.
— Euh, salut, il commence, et son malaise me fait sourire en coin. Je m'appelle Louis, ça se dit bien comme ça, à la française. Et je vis à Doncaster, c'est dans le nord de l'Angleterre. Je suis neuf mois chez H avec Niall.
— "H" ? demande la professeure. Monsieur Styles ?
— Oui, oui, lui. Ne l'appelez pas comme ça, il va trop s'y croire après.
La classe explose de rire et cela me surprend presque. Évidemment, les filles gloussent, craquant probablement déjà totalement pour Louis et ses yeux bleus — je commence à penser qu'il est difficile de les blâmer — mais il ne leur adresse même pas un seul regard, pas même en coin, et cela me surprend d'autant plus. Peut-être n'est-il pas si lourd que ça en réalité... j'ai peut-être jugé trop vite ? Je passe mon temps à dire à Eliott de ne pas tout ramener au sexe ; mais peut-être que ce comportement que je reproche a déteint sur moi. Qu'à force qu'on me le reproche sans cesse, j'ai appliqué le même schéma aux autres. C'est stupide de ma part.
Je chasse rapidement cette pensée d'Eliot de mon esprit, pour ne pas me laisser me renfermer sur tristesse et culpabilité.
Les gloussements des filles ne cessent pas, et elles deviennent presque clichées, avec leurs cheveux longs qu'elles entortillent autour de leurs doigts tout en fixant Louis avec un sourire se voulant ravageur. Je les trouve présentement un peu ridicules. Et j'ai envie de me pencher et dire pssst les filles ce matin je me suis réveillé dans son lit en caleçon mais ce serait puéril et encore une fois, je m'en veux simplement d'oser penser à utiliser cela comme une bonne chose.
— Donc vous repartez en mai ? demande madame Breston.
— Oui, répond Louis. Mi mai.
— D'accord, vous pouvez aller vous asseoir. Monsieur Horan, vous venez s'il vous plaît ?
Louis revient à mes côtés, Niall se lève pour rejoindre le tableau, et il n'est pas enchanté non plus. Nous avons juste envie de disparaître de cette salle d'études et de finir notre nuit ; n'importe où, même le gymnase ferait l'affaire.
— Bonjour, je m'appelle Niall Horan et je viens d'Irlande ! Le meilleur pays du monde. La classe glousse. Je suis chez Harry huit mois.
Simple, efficace. C'est un bon résumé de Niall oui. La professeure adresse un regard qui veut dire rien de plus à dire ? mais Niall se contente de sourire.
— D'accord, répond madame Breston. Retournez à votre place.
Niall fait ce qu'elle dit et je me tourne vers Louis. Comme précédemment, il a la tête posée sur ses bras croisés sur la table, mais il est tourné vers moi et ses yeux sont ouverts. Il me regarde. Alors à nouveau, je m'installe dans la même position, la tête tournée vers lui.
— Qu'est-ce qu'il y a ? je demande tout doucement.
— Je suis épuisé, il répond sur le même ton. Viens on s'enfuit.
Je souris en coin. Le pire, c'est qu'il serait presque sérieux.
— Plus que quelques heures. Tu vas survivre.
— Je commence à me poser la question...
Évidemment, Louis et l'art de tout dramatiser.
— Courage. On rentre dans quelques heures, et on pourra dormir.
À l'entente de ce dernier verbe, les yeux de Louis s'allument presque. Mais il fait l'erreur fatale de fermer les paupières une seconde... et je le suis dans son erreur.
»
— Styles, Tomlinson !
Je me réveille en sursaut en me redressant. Je mets une seconde à comprendre où je suis et à remettre mes idées en place, et suis inévitablement déçu en comprenant que je suis en cours avec madame Breston et que je me suis endormi. Je jette un oeil à ma gauche et Louis est comme ça ; redressé, crevé, surpris.
— Vous ne voulez quand même pas terminer chez le proviseur dès la rentrée !
Quelle bonne professeure principale agréable cela va être.
— Non, je réponds. C'est bon ça ira.
— Bien, tâchez de ne pas reproduire ce genre de comportement intolérable !
Nous hochons mollement la tête.
La classe entière nous regarde, amusée. Les filles font toujours les yeux doux à Louis et il n'en a pas plus quelque chose à faire que tout à l'heure. De son côté, Niall est amusé du fait qu'on se soit ridiculement endormi, mais il n'est pas vraiment en forme non plus.
— Je maintiens ce que j'ai dit toute à l'heure, dit Louis, et je me tourne vers lui, les sourcils légèrement froncés. Viens on s'enfuit.
Je ris légèrement.
— Et je maintiens ce que j'ai dit aussi : plus que quelques heures. Tu vas survivre.
— Si je finis pas dans le bureau du proviseur avant ça...
J'hausse les épaules, un sourire aux lèvres. C'est vrai que finir dans le bureau du chef de l'établissement dès la rentrée, ça serait faire fort. Et ma mère ne serait définitivement pas ravie.
Puis la sonnerie retentit, annonçant ainsi la pause déjeuner, et la salle est vide dans la minute.
»
— Je suis à bout, grogne Louis en faisant claquer son plateau sur la table. Genre, vraiment.
— Ne sois pas si dramatique, répond Liam en mangeant un bout de pain.
— Je ne le suis pas, Payno, c'est ça que tu ne comprends pas. J'ai une gueule de bois phénoménale combinée à une fatigue horrible. Crois-moi, tu n'aimerais pas être à ma place.
— Tu dramatises. Pas vrai H ?
Liam se tourne vers moi et je mets quelques secondes à capter. Je suis vraiment ailleurs. Malgré mon plateau devant moi, je n'ai pas faim. La nourriture de la cafétéria ne m'a d'ailleurs pas manqué.
Je lève finalement les yeux vers les garçons.
— Non, je réponds à mon ami. Il ne dramatise pas. On est vraiment morts là.
— Voilà ! crie Louis, et la moitié de la cafétéria se retourne vers lui. Mais comme depuis ce matin, il n'y prête pas attention.
— Mais vous vous êtes couchés à quelle heure ? intervient Niall qui était jusque là bien silencieux.
— J'en sais rien, répond Louis avant de soupirer. Peut-être 5h30, si ce n'est plus. On est monté à l'étage à 5h20, puis j'ai été me brosser les dents.
— Et il m'a forcé à venir, je précise.
— Donc ça a dû bien prendre une vingtaine de minutes en plus... enchérit Louis.
— Mais la salle de bain commune est à trois mètres de la chambre d'Harry !
— Ouais, mais quand t'es bourré, trois mètres c'est un fil au dessus du grand canyon mec, s'offusque Louis.
C'est vrai que l'épisode brossage de dents a été assez comique. Je ne m'en rappelle pas entièrement, comme je ne me rappelle pas entièrement de la soirée, juste de quelques moments. Quand le compteur à shots a dépassé les dix, ça a déjà commencé à devenir un peu plus flou dans mon esprit.
— On s'est endormi en cours, je soupire.
— Wow, s'étonne le brun. Il sait que ce n'est pas mon genre. Dès la rentrée, bravo les gars.
— C'était marrant, intervient Niall.
Louis lui met une tape derrière la tête.
— Madame Breston n'a rien dit ? s'intéresse Liam.
— Si, je réponds. Elle nous a réveillé, j'ai manqué la crise cardiaque. Ce genre de réveil est atroce. Louis acquiesce vigoureusement. Mais c'est légitime. On n'a pas à dormir dans son cours. Même si je tiens plus debout là.
Évidemment que nous n'avons pas à dormir dans son cours. C'est arrivé et cette professeure doit avoir une bien mauvaise impression de moi, ainsi que de Louis. Je ne sais pas pourquoi mais cette année scolaire s'annonce... salée.
— Avec Paul, explique Niall après avoir fini sa bouchée, on a bien rigolé quand on a vu que vous dormiez n'empêche.
— Paul ? demande Louis.
— Ouais, c'est le gars à côté de moi en cours là. On a parlé, il est super cool. Il m'avait proposé qu'on mange ensemble mais j'ai dit que je devais rejoindre ma bande alors...
— Ta bande ? pouffe Liam.
— Bah, ouais ! On est un squad !
Pour toute réponse prononcée un peu trop forte, Louis écrase sa tête sur la table, et je ris.
— Au moins, vous êtes tous dans la même classe, râle Liam dans sa barbe. Je vais demander à changer. Je suis sociable et j'ai monsieur Tomski en prof principal mais j'ai envie d'être avec vous.
— Bonne idée, je rétorque.
Je sais que je suis ici pour travailler, mais qui ne rêve pas d'avoir son meilleur ami ou sa meilleure amie dans sa classe à la rentrée ? C'est le meilleur moment de l'année lorsqu'on découvre ça.
— Eliott est dans ta classe actuelle ? je demande discrètement à Liam lorsqu'une conversation adjacente s'est formée.
— Il n'y a que deux classes d'anglais approfondi Harry, alors évidemment.
— Il semblait... bien ?
— C'est qui Eliott ? s'intéresse Louis, ayant soudainement levé la tête de sur la table et tendu l'oreille.
— Personne, je réponds sans prendre la peine de le regarder. Alors Liam ?
— Ouais, répond ce dernier. Je l'ai pas vraiment regardé tu sais. Il semblait bien, j'en sais rien, fidèle à lui-même je suppose ? Tu vois le genre quoi.
J'hoche doucement la tête. Je ne l'ai pas encore croisé aujourd'hui, et au plus profond de moi, j'espère ne pas le faire. Ce qui me fait me sentir encore plus coupable. Je sais que je devrais être très content de le voir mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Je n'ai pas l'envie ni la force de devoir supporter une boule au ventre et une gorge nouée.
Car après tout, si je me rends à l'évidence qui crie au fond de mon estomac : c'est tout ce qu'Eliott sait me faire ressentir.
Je me concentre à nouveau sur mon plateau repas auquel je n'ai pas touché. Je me perds un peu dans mes pensées. Les garçons discutent des emplois du temps, Louis se plaint d'être fatigué (silencieusement, je compatis), Niall dit que Paul est vraiment cool et qu'on va l'apprécier, et Liam répète qu'il va faire le nécessaire pour rejoindre notre classe. Puis plus rapidement qu'attendu, la sonnerie annonçant la fin de la pause déjeuner retentit, et c'est le pas lourd que nous rejoignons la salle de classe, définitivement pas prêts à lutter contre le sommeil encore deux heures.
»
À l'aide de mon pied, je referme la porte d'entrée qui claque légèrement. Louis ouvre la marche en montant l'escalier et je le suis.
— Alors, comment c'était la rentrée les garçons ? j'entends ma mère depuis la cuisine.
— Pas maintenant, je parle. Là, on va dormir ! Pas de dîner pour nous !
Elle ne répond pas mais je l'entends tout de même légèrement rigoler, ce qui ne m'étonne pas. Robin et elle ont dû parier sur nos états.
Louis et moi arrivons dans la chambre et même si je meurs d'envie de me jeter dans mon lit pour dormir bien paisiblement, je prends d'abord la peine de fermer les volets ainsi que les rideaux. Puis j'enlève mon t-shirt et mon jean et me cale dans mon lit, tandis que Louis en fait de même dans le sien, silencieusement.
— Plus jamais je bois, je grogne.
— Ils disent tous ça, répond Louis en riant.
Même si ma tête tourne et me donne l'impression que je suis à bord d'un bateau, et que je pense que j'ai encore deux grammes dans le sang, je finis par m'endormir.
Mon sommeil est si profond qu'aucun cauchemar ne vient.
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Pour cette fin de chapitre, je n'ai pas d'idée de questions. Je voulais simplement vous remercier, tou.te.s, de lire cette œuvre. <3
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