— Oui, je pense qu'un trieur est bien, mais plusieurs cahiers c'est bien aussi ? demande ma mère.

— Je sais pas, répond Niall. Ça dépend de l'organisation, pourquoi pas simplement une pochette avec des feuilles ?

— Trop risqué, elle répond en secouant la tête. Vous allez perdre tous vos cours.

— Non mais regarde-les, dit Louis, deux vrais secrétaires ces deux-là.

Je ris en les regardant.

Nous sommes au supermarché, ma mère fait les courses de rentrée scolaire pour nous trois. Alors, Niall et elle sont presque collés aux articles, inspectant les meilleures affaires, absolument à fond dedans, et Louis et moi sommes reculés ; nous les observons faire. C'est assez comique. Ils sont dans leur bulle, nous sommes dans la nôtre.

— Non mais sérieux regarde-les, répète Louis en riant, on dirait qu'ils jouent leur vie. Genre, Niall et Anne, choisissez entre la pilule rouge et la pilule bleue !

J'explose de rire, et le bruit qui sort de ma bouche est juste immonde. Je plaque instantanément ma main devant ma bouche et Louis me regarde, choqué, puis rigole ensuite. C'est un fou-rire absolu.

— Non mais regarde-les eux, dit ma mère à Niall, nous regardant maintenant, on dirait deux adolescents crétins.

— Et ça t'étonne ? Elle hausse les épaules. Bon, on avait dit combien de paquets de feuilles doubles ?

Ils plongent à nouveau dans leur discussion la-rentrée-ma-passion, tandis que Louis et moi tentons de calmer notre fou-rire. Lorsque je m'arrête, il continue alors je recommence également, et lorsqu'il s'arrête je n'arrive pas à le faire alors il repart aussi. C'est sans fin, j'en ai presque mal au ventre et les larmes montent. Les gens dans les rayons nous dévisagent presque, parce que nous sommes bruyants, mais cela ne fait qu'empirer la situation. Pourquoi Louis me fait-il tant rire ?

— On va faire comme si on avait rien entendu, conclut Louis, peu après avoir calmé son fou-rire.

— Ouais, faisons ça, je réponds.

— Nous on a très bien entendu, répondent Niall et ma mère en choeur.

Je lève les yeux au ciel, amusé. L'ambiance est si agréable ; j'ai la sensation qu'une réelle famille s'est formée.

— Tiens Anne, dit Niall, prenons cet agenda à Harry.

— Il est rose avec le logo Barbie, Niall.

— Il ira avec sa coque de téléphone !

Je m'approche d'eux et retire l'agenda des mains du blond.

— Non, je dis en le reposant, pas d'agenda rose ni de stylo Barbie.

— T'es pas joueur.

Je ris un peu et ils retournent à leurs occupations, choisissant désormais de nouveaux stylos neufs. J'aime bien les courses de rentrée scolaire habituellement, c'est rapide et j'apprécie le fait d'avoir de nouvelles choses, mais cette année, je ne choisis même pas. Niall et ma mère semblent déterminer à le faire à deux, et Louis est trop occupé à faire l'imbécile ; mais cela m'amuse réellement et je ne veux pas risquer de le laisser sans surveillance.

— On va se faire virer du magasin, dit ma mère tandis que Louis commence à faire de la trottinette dans le rayon, mais elle est toujours dos à nous. Je vous jure que si un vigile arrive je dis que je vous connais pas les garçons.

— Et je confirmerais, ajoute Niall.

— Il y a des alliances, très bien, je vois, répond Louis et reposant la trottinette après avoir manqué de peu la chute. La vengeance Larry sera terrible.

— Larry ? je demande, un sourcil haussé.

— C'est nous, m'explique t-il. Et Nianne, c'est eux, il fait un signe de tête vers ma mère et Niall. Il y avait Aniall aussi mais... tu vois, c'est pas top. Un peu trop tendancieux.

Je pouffe de rire et finis par hocher la tête. Ça ne m'étonne même pas qu'il nous ait trouvé un nom combiné. Puis honnêtement, Larry... ça sonne bien.

— C'est pas mon idée, il ajoute. C'est Liam qui l'a trouvé.

— Liam ? je m'étonne. Je ne l'ai pas entendu parler d'un quelconque Larry.

— Tu n'es pas toujours collé à lui, il rétorque avant de me tirer la langue. Nous sommes Larry Stylinson, ajoute Louis, et il me tend son poing fermé.

Ah, parce qu'il y a le nom de famille aussi ?

Je lui tape dans le poing aussi et il sourit avant d'entrouvrir la bouche, comme si un éclair de génie lui était arrivé d'un coup, puis il me prend la main et me tire dans le rayon. Il marche vite, lorsqu'il tourne dans un rayon il m'arrache presque l'épaule vu que je ne suis pas préparé au virage, mais finalement, il s'arrête, et en relevant les yeux, je ne suis pas étonné de voir des bouteilles d'alcool.

— Je suis pas vraiment pour, je dis.

— S'il te plaît !

Louis s'accroche à mon bras et retrousse sa lèvre. Il joue l'enfant capricieux qui appuie sur la corde sensible et il en a bien conscience.

— Les caprices ne marchent pas avec moi, Tomlinson, je réponds, un sourire en coin.

— Mais s'il te plaît ! On va pas fêter l'anniversaire de Liam sans bières quand même.

— Demain c'est la rentrée.

— Mais ce soir c'est l'anniversaire de Liam.

En effet, je ne peux pas contredire Louis. Ce soir, nous fêtons l'anniversaire de Liam à la maison ; ma mère tenait absolument à le faire, alors on le fait ce soir. Malheureusement, la rentrée est demain.

Je tourne les yeux vers Louis, qui a toujours sa tête de chien battu pour me faire craquer. Parfois je me demande s'il a 17 ans ou 7. Il a toujours son bras entouré du mien pour faire sa sangsue, et sa main n'a pas bougé depuis que nous avons quitté le rayon fourniture. Je lève les yeux au ciel.

— Des bières. Mais juste des bières.

Louis crie sa victoire et se détache de moi pour prendre un pack de bières. Il me fait un grand sourire et je peux lire les remerciements dans ses yeux. Il lui en faut vraiment peu pour être heureux.

Nous retournons au rayon où nous avons laissé Niall et ma mère, mais ils n'y sont plus. Ils sont seulement dans le rayon voisin. Arrivés à leur hauteur, Louis dépose les bières dans le panier de ma mère.

— Oh, dit celle-ci.

— C'est en l'honneur de l'anniversaire de Liam, explique Louis.

— D'accord, d'accord. Mais c'est exceptionnel les garçons et vous assumerez demain. Bon, passons en caisse maintenant. Ah et on doit passer chez le pâtissier pour récupérer le gâteau.

Je regarde Louis hocher la tête, un grand sourire aux lèvres, des petites pliures au coin de ses yeux. Puis mes yeux se tournent vers Niall, et là, c'est pas la même. Il regarde les bières dans le panier, absolument dépité, comme s'il avait perdu père et mère.

— Quoi ? je demande.

— C'est même pas de la Guinness ! s'exclame celui-ci.

— L'un avec son thé, l'autre avec sa bière... je roule des yeux.

— Ah bah oui Styles, répond Louis en me bousculant l'épaule, on chamboule tes habitudes.

Je souris en coin et hausse faiblement les épaules. Oui, Louis. Oui.

»

— Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire, joyeux anniversaire Liam, joyeux anniversaire !

Mon meilleur ami souffle ses dix-huit bougies d'un coup, et nous applaudissons.

— C'est super gentil, mais vous n'auriez pas dû, dit Liam.

— Oh ne dis pas de bêtises, rétorque ma mère, t'es un peu comme mon fils ! Allez, maintenant, les cadeaux.

J'avoue que je me sens chanceux d'avoir une mère qui apprécie autant mon meilleur ami. Il est difficile de ne pas apprécier Liam ; mais elle le considère comme son second fils, et c'est un bon sentiment.

Robin revient avec les quelques paquets qu'il a emballé lorsque nous étions au supermarché en train de finaliser les courses, et mon ami a des étoiles dans les yeux. Je pense qu'il s'attendait simplement à un joyeux anniversaire en retard de la part de mes tuteurs, mais non, ils font bien plus que ça et c'est beau à voir.

— Allez, arrache ! s'impatiente Louis.

Liam ne se fait pas prier et déballe ses cadeaux. Il n'y en a pas des masses, mais cela semble carrément lui convenir. Deux t-shirts, et un parfum.

— C'est vraiment super, merci beaucoup, il dit en se levant pour embrasser ma mère sur la joue. L'émotion est lisible sur son visage.

— Bon, nous, dit Louis en sortant un papier de sa poche, on n'avait pas d'argent, alors on t'a fait un dessin.

Je pouffe de rire. Évidemment que ça ne m'étonne pas de lui.

Liam déplie la feuille et en fait, c'est un dessin remarquable. C'est un portrait de lui-même, et il est très ressemblant, les traits sont fins et appliqués. Je me tourne vers Louis et il a un sourire en coin, je devine que c'est lui qui l'a fait - même si c'est signé "Niall&Louis" en bas. Je suis épaté que Louis dessine si bien et qu'il ne m'ait rien dit. Mais je ne suis pas très bien placé pour parler des confessions manquées.

— Allez, mangeons le gâteau ! dit Niall.

— Bonne idée, répond ma mère, passez moi vos assiettes.

Et on le fait. Nous mangeons le gâteau d'anniversaire de Liam dans une ambiance absolument géniale, Louis amuse le monde, Niall rit à gorge déployée, ma mère lance des piques, et Robin étale son humour cinglant. Je ris et regarde ce beau monde avec beaucoup de plaisir, parce qu'honnêtement, je ne suis pas habitué à autant de joie. J'ai l'impression qu'en ce moment, il y en a beaucoup, à faire déborder un vase, et je me dis que je pourrais vraiment me faire à ça, cette bonne humeur constante dans cette maison habituellement si glaciale et silencieuse.

— Ne vous couchez pas tard, dit ma mère en montant les escaliers, suivant ainsi Robin. Et n'abusez pas de l'alcool !

— C'est des bières, maman, je réponds. C'est bon, pas de quoi nous faire du mal.

— Et en plus c'est pas de la Guinness, grogne Niall.

— Mais il y a le vaisselier avec les bouteilles, et ne me faites pas croire que vous ne comptiez pas piocher dedans.

Honnêtement, je ne comptais pas le faire. Mais maintenant que Louis sait ça, il ne va pas lâcher l'affaire et Liam non plus.

— Bonne nuit, reprend-elle. Je vous réveille à 6h30 demain.

Je grince à l'entente de l'horaire, mais oui, demain c'est bien la rentrée. Et je n'ai pas plus envie d'y retourner que la dernière fois que Louis et moi en avons parlé.

Les pas de Robin et ma mère disparaissent dans le couloir et rapidement, il n'y a plus de bruit. Alors Louis se tourne vers moi, tout sourire. Nous nous approchons du vaisselier, j'ouvre à l'aide de la clé, et l'étendue de bouteilles s'offre à nous. Les garçons ont des étoiles dans les yeux, et je ne peux nier que boire de temps en temps me plaît, mais je n'en fais pas quelque chose d'énorme.

— Vous êtes sûrs que c'est une bonne idée de boire avant la rentrée ? je demande une dernière fois.

— T'inquiète pas, répond Louis. On est solides.

Hm...

— Ça va le faire, enchérit Liam. On se fait plaisir un soir, c'est bon, c'est pas tous les jours comme ça.

— Il y a de la vodka les gars, ajoute Niall en prenant la bouteille en question.

C'est à ce moment-là que je me rends compte que nous n'allons pas être raisonnables du tout.

»

— C'est pas raisonnable, je dis.

— Ça fait la cinquième fois que tu le répètes, répond Liam.

— Attends, précise, ça fait la cinquième fois que tu le répètes depuis les dix dernières minutes, ajoute Louis.

— Oui...

— T'inquiète mec, enchérit Niall. T'as pas envie de prendre un petit shot là ?

— Ça ferait le cinquième aussi. Je soupire. Vous pensez vraiment que... ?

— On veut pas t'influencer, dit Louis. Si tu veux aller te coucher Harry vas-y, il n'y a aucun soucis.

Je détaille leur expression. Louis semble vraiment sincère et j'apprécie (au moins je remarque que son éventuelle lourdeur ne se transforme pas en forcing), Liam semble d'accord et Niall est trop occupé à loucher sur la bouteille de vodka. Pour un irlandais, j'aurais pensé qu'il tiendrait mieux, même si nous en sommes à une bière et cinq shots chacun. Ma tête bourdonne un peu, mais rien de bien méchant. Il est encore temps de reculer.

Mais je les regarde encore une fois. Ils ont envie de rire, nous fêtons quelque chose qui arrive une seule fois dans l'année, et après tout, c'est encore les vacances. C'est exceptionnel. Et je me sens vraiment bien avec les gars. Alors j'hausse les épaules et nous sers les petits verres.

— Un, deux, trois...

Le compteur de shots monte à six.

»

— On n'aurait pas dû faire ça...

J'explose de rire avant la fin de ma phrase.

— Lou, t'es lourd, je ris.

— Lou ? Tiens, c'est mignon ça...

— Tu m'écraaaaases !

Il explose de rire mais ne bouge pas. Peut-être qu'on a un peu trop abusé sur l'alcool... En tout cas, c'est ce que je commence à me dire, allongé sur le dos sur le sol du salon, Louis allongé sur moi aussi, de manière perpendiculaire. C'est assez comique ; je me sens bien, un peu comme si je volais. Mon esprit flotte dans les airs et je me sens léger.

— Niall et Liam sont où ? demande Louis ; il bafouille un peu.

— Ils sont partis en... haut tout à l'heure, je réponds en montrant l'escalier. Je crois qu'ils dorment.

— Il est quelle heuuure ?

— Je sais pas...

Louis essaie de se redresser pour, je suppose, aller regarder l'heure, mais c'est un échec total. Il me retombe dessus, et sa tête est à peu près au niveau de mon épaule maintenant. Il rit dans mon cou, alors je ris aussi, chatouilleux. L'alcool n'aide vraiment pas. Je me sens bien...

— Il faut qu'on aille se coucher... je dis en essayant de soulever Louis.

— Ouiii...

Je me moque de lui parce qu'il est marrant à voir dans cet état, mais je ne dois pas être mieux. On se roulait par terre il y a encore trente minutes, alors franchement, on fait la paire.

— Lève-toi, j'ordonne en riant malgré tout.

— Aide-moi !

Je le prends les épaules et le fais tomber à côté de moi. On rit puisqu'il ressemble un peu à une baleine échouée, puis je prends appui sur ma main et à l'aide de ma force dans les bras — ou du moins le peu qu'il me reste vu mon état — je me redresse.

D'abord, je suis assis, puis ensuite je m'aide à me redresser sur mes jambes. Je stabilise mon équilibre une seconde ; Louis me regarde, toujours mort de rire, n'ayant pas bougé de sur le plancher. De là où je suis, je le vois différemment ; premièrement parce qu'il n'est pas avachi sur moi, la tête dans mon cou, alors je peux voir un minimum son visage, mais également parce que j'ai une vue d'ensemble.
Ses cheveux sont un peu ébouriffés, ses joues sont rouges tout comme son nez, et ses yeux brillent. Pour la première fois, je pense sans aucune crainte ni filtre qu'il est juste beau. Je l'ai déjà remarqué, cette pensée m'a traversée ; jamais autant cependant. À cet instant, je ne me sens pas coupable de le penser, que cela tourne dans mon esprit. L'alcool libère, comme on dit.

Louis me tend la main et je comprends alors qu'il me demande de l'aide pour le relever. Si j'y arrive... J'attrape sa main et le tire en arrière, mais entre nos rires et le manque d'équilibre, je m'écrase en arrière, Louis sur moi.

Nous continuons à rigoler sans prêter attention à la proximité ; puis nous nous calmons un peu lorsque nos regards se verrouillent.

— Oops, je dis tout bas, ne faisant même pas attention à la douleur de mon dos.

— Salut, répond Louis, tout sourire.

Nous rions encore, et c'est reparti pour un tour. C'est sans fin. Finalement, je parviens à me relever et à l'aide du canapé, Louis se relève aussi. Nous titubons jusqu'à l'escalier, tentant de calmer nos rires pour ne pas réveiller la maison. Je ne me souviens pas vraiment de quand Niall et Liam nous ont lâchés, j'ai l'impression que c'était il y a quelques minutes mais ça doit faire des heures en réalité.

Le moment de monter l'escalier est absolument comique : Louis s'accroche à la barre comme si sa vie en dépendait et j'ai vraiment du mal à contenir mon rire pour ne pas réveiller tout le monde. Une fois arrivés à l'étage, c'est direction chambre, en essayant de ne pas se cogner contre les murs.

La rentrée demain s'annonce... marquante.

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L'abus d'alcool est dangereux pour la santé !

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QUESTION N*13 : Pour l'instant, qui semble être votre personnage préféré ?