Chapitre 12 : Neck
Aujourd'hui, j'ai décidé de présenter Niall à Liam, car 1) ce dernier est une grosse partie de ma vie, 2) je ne sais pas quoi faire d'autre qu'aller le voir, 3) Liam y tenait. Et, bonne nouvelle : je pense que Liam apprécie Niall tout autant que Louis. Ils sont différents, mais ils s'entendent déjà très bien, et ils sont bien intégrés à mon mode de vie ; donc, Liam. Alors c'est parfait.
À peine arrivé devant la façade de la maison, l'irlandais avait des étoiles pleins les yeux, et il n'a pas échappé à la visite de base. Je l'ai entendu courir à l'étage, crier lorsqu'il est entré dans la salle de jacuzzi, et dix minutes après, lui et Louis étaient en maillot de bain dans la piscine. Liam et moi, pour ne pas changer, sur les transats où nous sommes toujours. Et je sens le regard insistant de mon meilleur ami sur moi.
— Quoi ? je dis, regardant vaguement Louis et Niall s'éclabousser.
— T'es pensif.
J'hausse les épaules. En effet, je le suis. Mais je déteste commencer une conversation par Liam, je pense à pleins de trucs, j'ai envie de me vider l'esprit. Alors je me sens reconnaissant d'avoir un meilleur ami qui lit en moi.
— C'est parce que Louis a fait son gros lourd avec une fille ? tente Liam, et il me regarde toujours alors que moi je ne le fais pas. Tu m'as parlé du fait que lorsqu'il est avec une fille il est lourd et chiant, bien différent de ce qu'il est d'habitude et vu le suçon dans son cou, ça paraît évident que c'est ça. Tu l'as surpris avec une fille ?
Je soupire et tourne les yeux, non pas vers Liam mais de l'autre côté. Je ne veux simplement plus fixer Niall et Louis qui rient maintenant aux éclats, ce dernier portant une trace violacée sur la commissure de son cou. Je me sens honteux.
— Harry ? insiste Liam face à mon silence.
— Non, c'est pas ça. Je souffle. C'est pas... non.
— Alors ça concerne pas Louis, d'accord... Eliott ?
Je secoue la tête.
— Non, pas vraiment... C'est, non, ouais.
— "Non, ouais" ? J'essaie de comprendre H, je te jure, j'essaie de comprendre ce que t'as... et si t'as pas envie d'en parler c'est ok, mais si t'en as envie, mets-y du tien.
Je soupire encore une fois. Après tout, je n'ai rien fait de mal, n'est-ce pas ? Alors pourquoi je me sens si mal par rapport à ça ? C'était un action ou vérité, un stupide action ou vérité ; si j'avais dû faire un suçon à une fille, je l'aurais fait et ça n'aurait rien signifié, alors je ne vois pas pourquoi mon inconscient est obligé de me rendre si pensif simplement parce que c'était Louis.
— Le suçon, c'est... Je me tais une seconde et me tourne vers Liam, qui hausse un sourcil.
— C'est... ?
— C'est moi, je lâche. C'est moi qui lui a fait.
Je n'en veux pas à mon meilleur ami d'aborder une expression si confuse et étonnée. Je comprends totalement qu'il fronce les sourcils, entrouvre la bouche pour ensuite la refermer, avant d'hausser les sourcils et de papillonner des cils. Finalement, il semble calmer ses esprits et trouve ses mots.
— Ok, je m'y attendais pas, il dit finalement. Ok. On va y aller par étapes... vous avez baisé ?
— Mais, Liam !
— Bah quoi ?
Je roule des yeux.
— Non non, on n'a pas couché ensemble, et non, ça n'a rien à voir avec ça. Non, comment tu peux penser ça, j'ai un petit-ami, tu te rappelles ?
Il lève les yeux au ciel. Liam n'est pas du tout du genre infidèle ni rien, il n'est pas vraiment relation sérieuse non plus mais il est très respectueux et pense que la fidélité est importante ; mais lorsque cela tourne autour de moi, il change d'idées. Il aimerait que je trompe Eliott je crois, simplement car il ne l'aime pas, et c'est un peu grotesque d'espérer que j'envoie valser tous mes principes simplement car mon petit-ami n'est pas celui qu'il veut pour moi. Mais, c'est Liam. Et ce n'est pas parce que je ne suis pas d'accord avec lui sur certains points qu'il n'est pas le meilleur de tous les amis.
— N'empêche qu'il a un putain de suçon dans le cou...
— Merci Liam j'ai été informé. Je soupire, encore. C'est un action ou vérité qui a fini comme ça.
— Et tu t'en veux.
— C'est une question ou une affirmation ?
— Les deux ? Non, je plaisante, je sais que tu t'en veux Harry, ça se voit. Mais tu n'as rien fait de mal... Enfin... Il n'y a pas mort d'homme. Ça ne voulait rien dire, n'est-ce pas ?
— Évidemment, je réponds. Mais ça n'empêche que ce n'est pas très juste pour Eliott...
Je sais que dans sa tête, Liam se dit mais on s'en fout d'Eliott ! mais c'est plus compliqué que cela. Lui ou un autre, ce n'est pas juste.
— J'ai coupé court au jeu, j'explique. Quand je me suis rendu compte de ce que je faisais... J'ai arrêté. C'était... malsain.
Mon meilleur ami semble réfléchir une seconde. Qu'est-ce qu'il va me sortir encore ? Je sais que Liam fait toujours de son mieux pour me conseiller et j'apprécie vraiment ses efforts, parce que je sais qu'il fait ça pour moi et je ne pourrais pas me passer de lui, mais parfois je n'aime pas ce qu'il me dit. Probablement car il sait toucher dans les points les plus sensibles.
— Explique-moi juste une chose, il dit finalement. Pourquoi tu te sens si mal si c'était juste un jeu ?
— Parce que je n'ai pas à faire ça, je rétorque. Si Eliott avait été dans la même situation, et que je l'avais appris par je ne sais quel moyen, je n'aurais pas été content du tout et je lui aurais fait une scène.
— Vraiment ?
— Ouais, vraiment.
Et peu importe si Liam me regarde pas du tout convaincu.
— Et puis... je souffle. Il y a aussi le fait que...
— Ah, nous y voilà, dit Liam.
— Non, nous voilà nul part. Je voulais juste dire que... attends, ils arrivent.
En effet, Niall et Louis marchent jusqu'à nous. Ils se chambrent, le blond rigole à gorge déployée, pas du tout comme s'il était arrivé depuis seulement hier. Ils s'avancent jusqu'à nous, dégoulinant d'eau.
— Je ne le dirai jamais assez, même si c'est la troisième fois que je le répète, mais - Niall reprend son souffle, étant donné qu'il a couru de la piscine aux transats - cette maison est un cadeau de Dieu.
Liam rit, secrètement flatté.
— J'ai un peu faim, et soif, ajoute le blond.
— J'ai l'impression que tu m'as déjà dit ça, répond mon ami, hilare.
— Je vois pas de quoi tu parles...
— Peu importe, répond mon meilleur ami. Il devrait y avoir ton bonheur dans le frigo, vas-y.
L'irlandais acquiesce et disparaît dans la maison, non sans un ne mets pas de l'eau partout de la part de Liam, et Louis suit Niall, ayant probablement un peu faim aussi. Faire les imbéciles dans la piscine, ça creuse.
— Où on en était ? reprend le brun.
— Je disais, c'est le fait que j'ai accepté de faire ça. Je veux dire, c'est qu'un jeu Liam, j'aurais pu dire à Niall d'aller se faire foutre avec ses actions à la con, et partir dans la chambre. Ils m'auraient pris pour un gros rabat-joie mais honnêtement la police ne m'aurait pas arrêté parce que j'aurais refusé une action lors d'un action ou vérité.
— C'est un jeu, Harry... Tu n'as pas fait ce suçon à Louis sans raison, comme ça, sur un coup de tête. À mon sens tu n'es pas fautif.
— Parce qu'à ton sens Eliott est toujours le fautif, je réponds.
— Vu comment il te traite, tu aurais pu baiser avec Louis dans tous les coins de ta maison et même de la mienne, c'est Eliott qui aurait été en tort, rétorque Liam avec tout le sérieux du monde.
Ce n'est même pas qu'avec le temps il a commencé à ne plus l'aimer ou quoi, non, dès le départ, Liam ne sentait pas Eliott ; et rien n'a évolué. La partie la plus difficile à admettre est qu'il a toujours eu raison, et que je me suis enfoncé dans cette obscurité malgré tous les avertissements bienveillants de mon ami.
— Tu es mon meilleur ami H, reprend-il. Tu pourrais tuer quelqu'un que j'assurerais tes arrières, alors ne me demande pas d'être neutre sur ce plan là. À mon sens, tu n'es pas en tort car c'était un simple jeu. Tu te creuses trop les méninges. Je ne vois pas ce que ça va t'apporter à part des cheveux blancs avant l'heure, cesse de te faire du soucis. Eliott ne l'apprendra pas, et il n'y a rien à apprendre parce que c'était juste un jeu. Ok ?
J'hoche lentement la tête. Peut-être que je pense simplement trop, c'est vrai... Je suis quelqu'un qui se fait du soucis pour un rien, et encore plus lorsque j'ai l'impression d'avoir déconné. Mon petit-ami me reproche beaucoup de choses, et il doute parfois de moi, alors si derrière je fais ça, jeu ou pas... c'est pas bien. Je le trouve parfois méchant envers moi dans ses propos, mais ne serait-ce pas simplement véridique ?
— À quoi tu penses ? interroge Liam.
— Rien, je réponds, penaud. Deux trois trucs... rien de fondé. T'inquiète pas.
— Harry, je te le répète mais - je me tourne vers mon ami pour le regarder, il semble sérieux - ne te fais pas autant de soucis. Ce qui est fait est fait. Et encore une fois, ce n'est rien, tu n'as pas embrassé Louis, vous n'avez pas fini à poil l'un contre l'autre, ou l'un dans l'autre bref, c'est pas grave. Tu n'as trompé personne. C'est ok.
J'acquiesce et détourne le regard vers le jardin vert (j'ai toujours admiré cet endroit, on dirait un mini parc national. Chapeau bas au jardinier). Je me perds un peu dans mes pensées, mes yeux ne sont pas vraiment concentrés sur un point... je pense juste.
Liam a raison. Je me fais trop de soucis pour rien. Si cela avait été à Niall que j'avais fait le suçon, j'aurais été exactement pareil, et mon meilleur ami aurait dû se montrer tout autant rassurant. Ça paraît évident. Alors les craintes d'Eliott à base de je sais que tu vas me tromper avec Louis, je sais que tu le chevauches dès que j'ai le dos tourné, ne sont pas fondées.
— Harry, tu viens avec moi dans la piscine ?
Je suis sorti de mon palais mental par la voix de Louis. Je comprends alors que lui et Niall sont revenus de la cuisine et que je n'ai même pas entendu. Je ris même un peu en voyant le blond avec un seau d'ailes de poulet probablement réchauffées au micro-ondes entre les mains.
Je me lève et Niall prend ainsi ma place sur le transat, puis il commence une discussion avec Liam sur la musique. Leurs voix se font lointaines jusqu'à ce que je ne les entende plus, étant arrivé au bord de la piscine avec Louis. Ce dernier saute, se met en bombe et atterrit dans l'eau, m'éclaboussant un peu au passage. Je roule des yeux, amusé, et fais le tour pour aller jusqu'aux petits escaliers de la piscine.
Je les descends lentement, habituant mon corps à la bonne température de l'eau, mais le mécheux vient jusqu'à moi.
— N'y pense même pas, je dis en me mouillant la nuque.
— Il n'y a que les vieux qui font ça.
— Il n'y a que les jeunes qui meurent de choc thermique.
Louis me tire la langue.
Je descends la dernière marche et pose alors mes pieds sur le sol bétonné de la piscine creusée. L'eau m'arrive au niveau du nombril. Ce n'est pas vraiment une piscine pour couler les autres et s'amuser, le père de Liam l'a à la base fait construire pour faire son sport, alors il n'y a pas d'endroit où nous n'avons pas pied. Mais cela reste très amusant et agréable lorsqu'il fait chaud.
Louis et moi nous avançons jusqu'au milieu de la piscine, et lorsqu'il se tourne vers moi, je louche sur son cou. Je grimace légèrement, et il s'arrête de parler (je ne l'écoutais même pas).
— Quoi, qu'est-ce que tu regardes ? il demande.
— Je ne t'ai vraiment pas loupé...
— Oh, ça. Il met un doigt sur le suçon. Ouais, c'est clair.
On dirait qu'il a un feu d'artifice sur le cou. C'est violet, mais il y a des teintes bleues, et le rouge est bien présent aussi. Les bords sont même marrons. Je suis si féroce que ça ? Bordel.
— Honnêtement, aucune fille ne m'a laissé de marque comme celle-là. Même dans une semaine, elle sera encore là.
J'hausse les épaules et lève ma main. J'enlève les doigts de Louis toujours sur le suçon et mets les miens à la place. Évidemment, il n'y a rien d'extraordinaire, c'est un suçon. Au toucher, ça ne fait rien, ce n'est pas chaud, gluant, piquant. Non. Ça se voit simplement. Ça se voit beaucoup.
J'enlève mes doigts.
— Ouais, désolé, je dis.
Simple, mais efficace.
— Non, t'excuses pas. C'est moi. Je fronce les sourcils. J'aurais dû refuser, il dit, puis il rit jaune. Envoyer Niall au diable et quitter la pièce. J'ai accepté, c'est moi. Et c'est moi qui vais devoir avoir cette marque sur le cou pendant quelques jours.
Et d'un coup, je me rends compte que Louis a le même raisonnement que moi ; il se dit qu'il aurait pu arrêter le jeu, s'énerver face à la situation, ou simplement refuser calmement. En effet, ça n'aurait pas été la fin du monde. Mais il ne l'a pas fait. Je ne l'ai pas fait non plus. Liam a définitivement raison ; il n'y a pas mort d'homme. Il faut que j'arrête de trouver du mal là où il n'y en a pas. Cela ne signifiait rien.
— J'aurais pu arrêter le jeu aussi, je réponds tout de même. Avant, je veux dire. Ce n'est pas plus de ta faute que de la mienne.
— Mais on ne l'a pas fait, et alors ? Ça ne change rien Harry. J'ai un putain de gros suçon dans le cou.
Louis ne dit pas ça méchamment. Après tout, c'est un simple constat. Mais il a tout de même l'air pensif, tout comme j'ai pu l'être hier soir, ou il y a encore dix minutes sur les transats, aux côtés de mon ami.
— C'est pas grave, il ajoute. J'ai survécu à des actions ou vérités bien pires.
Je n'en doute pas une seconde. Il aime tellement ce genre de jeu qu'il a du en faire des tonnes, alors oui, il a du en voir de toutes les couleurs à ce niveau-là. J'en fais vraiment trop. Il faut que j'arrête. Eliott n'a pas à savoir, et tout ira bien entre lui et moi.
— Le dernier qui touche le bord débarrasse la table ce soir ! je dis en m'élançant dans l'eau.
Louis reste une demi-seconde sans comprendre, puis l'information monte au cerveau alors que je nage déjà vers la bordure de la piscine.
— Harry, qu'est-ce que - connard ! Attends, viens voir là bouclette !
J'explose de rire tout en continuant à m'avancer vers le bord, mais Louis me saute sur le dos, ce qui nous fait tomber en arrière. Je remonte à la surface, secoue la tête afin d'enlever les cheveux que j'ai devant les yeux et remarque que le mécheux est juste devant moi, explosé de rire. Tout autant mouillé, mais hilare.
— Quoi ? je dis, ne pouvant m'empêcher de sourire. Mais quoi ?
Louis a un rire communicatif. Il est très linéaire, quand il rit c'est AHAHA, mais il a un timbre de voix et une expression qui rend le tout communicatif.
— Je sais pas, il répond. Juste envie de rire.
Cela ne m'étonne pas de lui. Il se calme doucement et commence à faire la moue, sa lèvre inférieure retroussée.
— Quoi encore ?
— Tes cheveux, ils sont tout lisses. Plus de curly, pas de bouclette, on a perdu Harry le mouton dans les profondeurs. Attends, je vais le chercher -
J'attrape le bras de Louis avant qu'il ne plonge sous l'eau (oui, il allait vraiment le faire).
— Suffit, je dis, amusé. On a une compétition à terminer.
Je passe derrière Louis afin de me diriger vers le bord, et son rire atteint vite mes oreilles, puis il est étouffé par le bruit de l'eau, et je remonte, et ça recommence ; Louis me met sous l'eau, je le mets sous l'eau à mon tour, il s'accroche à mon dos, croise ses jambes sur mon ventre, touche mes cheveux lorsqu'ils sont dans l'eau car ça fait sirène, monte sur mon dos parce que j'ai toujours voulu savoir ce que ça faisait de nager sur le dos d'un dauphin, allez, en avant Flipper !, rit, rit beaucoup, aux éclats, me fait rire, sourire, nager, couler, et pour la première fois de la journée, j'ai la tête vidée.
»
— Tu ne m'as pas attendu, bien bien, je retiens, dit Louis en entrant dans la chambre avant de refermer la porte derrière lui.
Allongé sur mon lit, je tourne la tête en sa direction sans pour autant me relever. Il vient s'asseoir sur le bord de son lit.
— Tu as perdu, tu devais débarrasser, je n'allais pas t'honorer en t'attendant.
Il me tire la langue et je roule des yeux, un sourire en coin. Puis je concentre à nouveau mon regard vers le plafond. Il n'est pas tard, nous venons de terminer de dîner, mais Niall est déjà parti dans sa chambre puisqu'il est épuisé et je le comprends. Mes yeux me brûlent aussi un peu étant donné que même si nous ne faisons pas grand chose de nos journées, batailler avec Louis Tomlinson dans une piscine, ça épuise.
— À quoi tu penses ? dit celui-ci. Non, en fait, attends. J'arrive.
Il se lève de son lit pour rejoindre le mien. Son dos vient se coller au mur et il s'assoit en tailleur, son genou pas très loin de ma tête. Je fixe toujours le plafond.
— Allez, dis-moi tout, il ajoute. On peut faire une soirée pyjama où on se dit tous nos secrets si tu veux.
Je ris à l'entente de sa voix exagérée et hausse ensuite les épaules.
— Je peux te toucher les cheveux ?
Je fronce les sourcils, mais sa question m'amuse.
— Très commun comme demande.
— Eh, ça m'aide à me relaxer ok ?
— Comment tu peux le savoir ? je ris en parlant.
— On s'est endormi à moitié l'un sur l'autre il y a deux jours seulement, oublie pas ! Je suis vexé, tu m'as déjà remplacé, je croyais qu'on était un duo de choc genre Batman et Robin, Sherlock Holmes et John Watson !
Il est vrai que l'on s'entend très bien. Les comparaisons sont peut-être encore un peu trop fortes, mais c'est vrai qu'on s'entend bien.
— Je n'ai pas oublié, je réponds finalement. Mais ça n'empêche que tu ne m'as pas caressé les cheveux.
— Tu dormais déjà. Et j'arrivais pas. Alors j'ai commencé à te caresser les cheveux, ils sont super doux.
— Tu t'attendais à quoi ? Je suis un humain, pas un poney ! Il rit alors je le suis. Mais je retiens que tu as touché mes cheveux sans mon accord. C'est une sorte d'abus.
— Oh non, pardonnez-moi chères boucles ! Permettez-moi un baiser d'excuse !
Louis se penche et met son visage dans mes cheveux. Je ris et me débats ; en vain. Je sens son nez dans mon cou et il fait exprès de faire des bruits exagérés, comme s'il embrassait vraiment mes cheveux.
— Voilà, j'espère m'être fait pardonner, dit-il en se redressant.
Je me recoiffe comme je peux.
— C'est encore pire, je rétorque.
— Tu veux que je recommence ?
Je lui tape la cuisse en guise de réponse et il rigole encore. Comme d'habitude, j'ai envie de dire.
— Bon, c'est bien beau mais tu ne m'as pas dit à quoi tu pensais.
Il prend ma tête et la pose sur sa cuisse tandis que je regarde toujours en l'air. Puis il commence à passer ses doigts dans mes cheveux, et je soupire.
— Je pense simplement à la rentrée, j'avoue. C'est dans seulement quelques jours... et ça ne me donne franchement pas envie.
— Tu n'aimes pas ton lycée ?
Est-ce que j'aime mon lycée ? C'est une question difficile. J'aime le fait d'apprendre, j'aime faire autre chose que glander toute la journée, j'aime passer du temps avec Liam, j'aime avoir un casier (c'est vraiment cool), j'aime la pause-midi, j'aime la salle de musique. Mais je n'aime pas le système scolaire, le fait qu'une note peut changer un avenir, et je n'aime pas le favoritisme dont les professeurs font parfois preuve, je n'aime pas le fait qu'il y a parfois tellement de gens dans les couloirs que je ne m'entends pas penser, je n'aime pas devoir assister au comportement grotesque de certains autres étudiants, qu'ils soient plus jeunes ou plus vieux, je n'aime pas savoir qu'il y a de l'abus de pouvoir de la part de certains professeurs. Alors oui, c'est discutable.
Toute chose est discutable, mais il est vrai que je me prends à penser au lycée bien souvent. C'est une grosse partie de ma vie en même temps ; en tant que lycéen, je ne peux pas nier ça. Mais je n'ai pas envie d'y retourner, même si c'est ma dernière année et qu'elle va passer bien vite.
— Si, je réponds finalement. Si, j'aime bien, enfin disons il y a des bons et mauvais côtés. C'est juste... J'aime bien le rythme des vacances.
J'aime aller chez Liam, traîner dans la piscine, me reposer sur les transats, dormir sans avoir besoin d'un réveil, aller me balader. Et j'aime ce qui s'est installé avec Louis, peu importe ce que c'est. J'aime le fait qu'on regarde des films presque tous les soirs, qu'on se réveille à pas d'heure. J'aime également la présence de Niall, même si elle est très récente ; nos journées sont sympathiques et je n'ai pas du tout envie de retourner au lycée.
— Moi je suis pressé, il répond.
— Je sais. Tu es content parce que tu vas dans un nouvel établissement, que tu vas te faire des potes, que tu vas voir des jolies filles, que tu vas pouvoir amuser la galerie, mais ça va vite te lasser. La bouffe n'est pas gastronomique et les cours ne sont pas dignes de la Sorbonne. C'est un lycée comme un autre.
— Tu as la joie de vivre toi aujourd'hui dis donc. Qu'est-ce qu'il se passe Harry ?
Le pire, oui le pire, c'est que je n'en sais rien. Qu'est-ce que j'ai, pourquoi je ne me sens pas très bien mentalement alors que j'ai passé une bonne journée ? Pourquoi je sens que quelque chose ne va pas avec moi, dans ma vie actuelle ? C'est si déstabilisant et je ne sais pas quoi faire.
— Je sais pas, je réponds. Je sais juste que j'ai pas spécialement envie d'y retourner.
— C'est un mauvais moment à passer. Le lycée n'est pas forcément l'endroit où tu as constamment envie d'être mais c'est mieux que de ne pas faire d'études et galérer dans la vie active.
— Oui, bien-sûr, je ne dis pas le contraire mais... je souffle. Oh, j'en sais rien, j'arrive même pas à être sensé dans mes paroles. Laisse tomber.
— Non, non vas-y. Explique-moi.
J'entrouvre la bouche pour parler et expliquer (comment, je ne sais pas, étant donné que mes pensées sont un réel désastre, mais je m'apprête à essayer au moins) lorsque la porte de ma chambre s'ouvre. Louis et moi tournons la tête en cette direction et trouvons ma mère sur le palier.
— Les garçons, désolée de - elle s'arrête quelques secondes - vous déranger... Je vous dérange, pas vrai ?
— Non, je réponds. Qu'est-ce qu'il y a maman ?
— Je ne dérange vraiment pas ? Non parce que je peux repasser ! Elle s'apprête à fermer la porte.
— Non, maman, tu déranges pas. On discutait simplement.
— Il a sa main dans tes cheveux, Harry.
— C'est gentil de me prévenir, merci, j'avais remarqué. Il a sa main dans mes cheveux, oui, je sais.
— Je suis là, si jamais vous vouliez arrêter de parler de moi à la troisième personne, intervient Louis.
— Mais tu sais, me répond ma mère en ignorant Louis, les cheveux dans certaines religions c'est...
— Maman, pour l'amour de Dieu, qu'est-ce que tu voulais ? Je ris un peu.
— Ok, ok... Je voulais juste te prévenir, Harry, qu'il risque d'y avoir des orages cette nuit.
Je soupire et me redresse avant de me frotter les yeux. Avec un peu de chance, vu que je suis crevé, je ne vais pas entendre et ma nuit ne sera pas perturbée.
— D'accord, merci, je réponds.
— Je vais aller me coucher, mais si tu as besoin de quoi que ce soit... tu sais que tu n'hésites pas chéri, d'accord ?
J'acquiesce.
— Je sais. Merci maman, ça va. Je vais dormir aussi.
Elle m'offre un sourire compatissant et referme la porte. Louis rejoint son lit, et nous ne reprenons pas la conversation. Une fois en tenue, je m'installe sous ma couverture, et une fois la pièce plongée dans le noir, je ne mets pas longtemps à m'endormir.
»
Je sursaute à moitié, mais mon esprit est embrumé, je ne suis pas vraiment réveillé ; mes paupières sont fermées, je suis tellement endormi que je n'arrive pas à les ouvrir ; mais je sanglote, je me sens trembler, dehors c'est la tempête. Je déteste ça, je déteste -
— Harry ? Tu es réveillé ?
Je ne peux pas répondre, je suis en phase de mi-sommeil, mais j'entends, et le tonnerre gronde si fort que j'ai l'impression que le toit de ma maison va s'envoler. Les volets sont fermés alors je ne peux pas voir les éclairs, mais j'ai peur, si peur - tellement peur -
— Ok, ok, attends, j'arrive. Je... J'arrive.
J'entends quelques bruits que je devine être des pas, et rapidement un oreiller se retrouve plaqué contre mon torse, alors je devine que c'est celui de Louis, qu'il me l'a amené, et qu'il créé à nouveau une sorte de barrière entre le tonnerre et moi. Puis je sens le matelas s'affaisser à mes côtés.
— Je ne peux pas changer la météo, mais je te promets que je bouge pas, et qu'il ne t'arrivera rien.
Puis j'enroule mes bras autour de l'oreiller et le serre fort, m'imaginant protégé par une sorte de bouclier. Il ne m'arrivera rien.
#
QUESTION N*12 : Vous êtes encore à l'école, ou déjà dans la vie active ? (Ou pause dans tout cela, ce qui est valide !)
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