Chapitre 8




Les pieds traînants sur la route, les yeux encore rouges et gonflés, je parcourais lentement le chemin qui me mènerais jusqu'à l'enfer. J'avais tellement peur. Je tordais mes doigts avec anxiété. Arrivée à mis chemin, je n'en pu plus. Je m'assis contre le mur, laissant traîner la sacoche près de moi puis je laissa des larmes couler. Je me pris la tête entre le mains en me mettant à sangloter. Le corps agité de sursauts, je ne voulais pas rentrer chez moi. Je n'avais jamais eu l'impression d'avoir un foyer où je me sentais à l'aise, mais là c'était moins que jamais. Je repensai soudain aux autres enfants, où tout ce qui les importait, c'était qui était en « crush » sur qui. Moi je me posais d'autres questions. Quand est ce que j'allais mourir sous les coups ? Je me surpris soudain à attendre ce moment. Tout serais enfin fini. Je secoua lentement la tête en me rappelant que je n'étais pas seule. Ma mère. Il fallait au moins que je la sauve, elle. C'était un peu ce qui m'aidait à rester debout lorsque tout s'effondre. Une voix résonna soudain à mes oreilles.

« Eh, ça va ? »

Une voix masculine, avec un léger accent anglais. Je relevai lentement la tête, m'attendant à me prendre une gifle ou un coup. Le garçon était accroupit face à moi et me fixait de ses yeux noisette, un petit sourire au coin des lèvres. Je hochai lentement la tête et me forçai à me lever et attraper mon sac, cachant mon visage et mes yeux enflés. Au moment où j'allais partir, il m'attrapa le bras et me fixa. Il devait avoir environ 16 ans. Il avait des cheveux bruns et la peau un peu brune. Il était assez mignon, à vrai dire.

« T'es sure que ça va ?

- Oui...Oui. (Bredouillais je, le rouge aux joues)

- Tu as pleuré. »

Ma tête voulais que je parte à toute vitesse. Pourtant mon cœur, lui avait excessivement envie de rester à toiser ce beau garçon et passer toute ma vie avec lui. C'était étrange, vu que je ne le connaissais même pas. Mais j'avais vraiment l'impression que lui, il ne me considérait pas comme un déchet à jeter. J'avais l'impression qu'il se souciait réellement de moi, comme ma mère. Avec son doigts, il essuya une larme qui avait coulé sur ma joue et son visage s'éclaira d'un grand sourire lorsque qu'il vit un mince sourire au coin de mes lèvres.

« Alors, tu vois, c'est pas si difficile !

- Non... Non... C'est vrai.

- J'ai entendu une rumeur sur toi... »

Je me retourna et le serra très fort les brettelles de mon sac. M'élançant sur le chemin, je laissa mes yeux se sécher. Je savais que ce n'était sûrement pas vrai. Mais j'aurais aimé... Oui, j'aurais vraiment aimé. Mais au final ça n'avait pas de sens. Rien n'avait de sens. On nous avait toujours mentit, nous disant que la vie est belle, mais en fait, au fond, quand quelqu'un a besoin d'aide, il y a plus personne ! Je poussai un grognement de rage, mais une main se posa sur mon épaule.

« Attend ! Je voulais pas être maladroit. »

Je le fixai, figée sur place. Des larmes de joie coulèrent sur mes joues. Je tomba à genou, un rire hystérique et heureux sortant de ma bouche. Vraiment, alors. Vraiment, vraiment, cette fois quelqu'un m'aimait vraiment. Il me jeta un coup d'œil inquiet avant d'éclater de rire. Un rire au doux son mélodieux qui me fit tanguer. Un sourire soulagé se peigna sur mon visage. J'hésitai quelques secondes, avant de lui demander timidement :

« Tu t'appelles comment ?

- Moi ? James. Oui, je sais, ça fais cliché, mais bon !

- Pas du tout... (murmurais je)

- De quoi ?

- C'...C'est super joli, comme nom, James.

- Et bah, merci. »

Dit il, un sourire adorable au visage. Malgré tout, je cru apercevoir un léger froncement de sourcils exaspéré. Mais je l'ignorai, tellement j'étais heureuse de m'être enfin fait un ami. Je lui souris de toutes ses dents. Je n'avais jamais eu de relation amicale avec quelqu'un à part ma mère et ça faisait très bizarre. Malgré tout, je savais que j'allais devoir rentrer chez moi. Je frissonnai. Il me sourit et me proposa son bras. Avec joie, un sourire étalé sur le visage, je l'attrapai, en sentant de drôles de chatouillements dans la ventre. Il me proposa :

"Ça te dis, d'aller prendre un truc au Starbucks ?

- Euh.. Oui ! (soufflais-je, et peinant à y croire)

- Allons y !"

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