8ème session
1 mois plus tard
Le mois suivant mon opération, j'étais de retour à l'hôpital pour un I.R.M. Histoire de voir comment se déroulaient les choses. C'est là qu'on a découvert que la tumeur était de retour. Plus petite que la première, mais elle était bien là.
Au début du mois d'août, nous étions en route mon père, ma mère et moi, vers Marseille. Mes sœurs sont restées chez ma grande tante, nous sommes partis la veille pour que je me fasse opérer une nouvelle fois.
Mes parents ne voulaient évidemment pas de cette seconde opération. En moins de trois mois, faire subir deux opération à une enfant de huit ans.
Ce jour-là, j'ai subit une des scènes qui m'a le plus traumatisée. J'avais l'habitude de me faire piquer, que l'on me fasse des prises de sang. Mais la plupart du temps j'avais le droit au gaz hilarant. Dans ce vieil hôpital, il n'y en avait pas. On m'a posé une vieille crème soit disant anesthésiante qui ne marchait pas le moins du monde sur moi. Puis c'est là qu'a commencé la « torture ». On m'a piquée une première fois, mais l'infirmière a raté la veine. Il n'était pas rare que cela arrive, mais cette fois la douleur n'était pas dissimulée. Alors quand elle a recommencé une deuxième fois ; j'étais au bord de la crise de panique. Et si je vous dis que l'infirmière a à nouveau raté ? Elle a recommencé sur l'autre bras cette fois. Une fois, deux fois, trois fois a des endroits différents.
Finalement, je suis rentrée à Nice le lendemain sans me faire opérée. J'ai appris des années plus tard par mes parents que le chirurgien qui était censé réaliser mon opération venait de partir en vacances.
Le soir même, nous nous sommes retrouvés chez ma tante, où mes sœurs étaient restées, pour y fêter l'anniversaire de mon papa. Le 8 août 2014.
Et après, quoi ?
Mais ce n'est pas parce que j'avais échappé à l'opération que j'étais libre. La tumeur était encore bien présente ; et il fallait l'éliminer. C'est là que j'ai été embarquée en chimiothérapie. Deux cures de chimio, pendant lesquelles je me rendais tous les jours à l'hôpital et restait quatre heures assise dans un lit. C'est à ce moment que j'ai vécu l'une des épreuves les plus difficiles de toute cette aventure...
Ma perte de cheveux.
Je perdais de plus en plus mes cheveux, et mes parents savaient qu'il allait bien falloir faire quelque chose. Je me souviens de ce jour comme si c'était hier, lorsque mon père m'a emmenée chez le coiffeur.
Tout le chemin, je ne me rendais absolument pas compte de ce qui m'attendais. Et c'est lorsque, face au miroir, j'ai vu la femme avec la tondeuse, mes cheveux tomber par paquets que j'ai craqué.
Tout était relativement simple jusque là, dans le sens où je n'avais pas le choix. Pas le choix que d'obéir aux adultes et faire ce qu'on me disait, pour me soigner. Mais là, ça, c'était trop. J'ai fondu en larmes et je crois que j'ai rarement autant pleuré de ma vie. Je n'imagine même pas ce que ça a dû être pour mon père, de me voir dans un tel état.
En rentrant à la maison le soir même, je refusait que mes sœurs puissent me voir comme ça. J'avais une perruque (elle était affreuse) et lorsque j'ai dû la retirer, je me suis enfermée dans la chambre de mes parents pour qu'ils me mettent un bonnet à la place. On pouvait clairement voir avec que je n'avais plus aucun cheveux, mais tant qu'elles ne voyaient pas mon crâne, c'était tout ce qui comptait.
Cela c'est passé ainsi pendant des semaines, jusqu'à que j'accepte enfin. Enfin, "accepter" est un bien grand mot. Je savais que j'étais différente. Je n'étais pas comme mes sœurs, avec leurs beaux cheveux longs. Ça m'a brisé le cœur.
Je me souviendrais toujours de ce jour où je suis allée dans un café avec ma mère, où elle avait l'habitude de se rendre. La serveuse s'est adressée à moi en disant "jeune homme". Je ne sais pas si ma mère s'en est rendue compte, mais elle ne m'a jamais rien dit là-dessus en tout cas. Je me suis retenue jusqu'à que nous soyons à table, où là, j'ai pleuré silencieusement, sans que personne ne s'en rende compte.
La radiothérapie
Lorsque j'ai terminé mes deux cures de chimio, ils ont voulu attaquer la radiothérapie. Intensive.
Vous souvenez-vous du vieil hôpital dans lequel que m'étais faite opérée ? C'était là-bas.
Après l'école, mon père venait me chercher pour la session. Si mes souvenirs sont bons, c'était tous les mercredis. À moins que ce soit le jeudi...
Bref, c'était la routine.
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