6ème session

Les voyages

     Mon père gagnait bien sa vie en travaillant autant. J'ai eu la chance de voyager de nombreuses fois à travers le monde et la France.


Île Maurice et Noël à Dysneyland

     En 2012, nous sommes partis aux Îles Maurice, au Club Med. Un endroit pa-ra-di-siaque. Je me souviendrais toujours de l'accueil que nous avons reçu en arrivant. Les gens étaient si heureux, ils dansaient avec joie et nous ont tous offert des colliers de fleurs.

    Une des nombreuses anecdotes hilarantes de ce voyage me concerne. Le soir de notre arrivée, nous sommes allés manger au buffet. Chacune de nous a décidé de se servir comme une grande. Et bien, j'ai fait tomber mon assiette pleine de saucisson devant le patron du Club...

     Ça a été la honte universelle pour moi, et sans doute encore plus pour mes parents, mais ces gens étaient adorables. Tous là-bas respiraient le bonheur et la joie de vivre.

     Nous passions les journées avec d'autres enfants à faire de nombreuses activités comme des jeux, aller se baigner aux nombreuses piscines du Club. Les midis nous mangions tous à une grande table.

     Les soirs, il y avait un thème impartie. Chaque soir, une couleur différente. Je me rappelle y avoir été une seule fois sans mes parents, la soirée rouge. Il y avait un immense buffet à volonté avec de tout. Notamment des choses dont tout enfant raffole ; de la glace, des bonbons, des gâteaux et j'en passe. J'ai mangé avec d'autres enfants et ma grande sœur. J'étais une enfant timide, mais je crois que j'ai rarement été aussi heureuse qu'en compagnie de tout ce joli monde. Il y avait des gens de tous les pays, de toutes origines.

     J'ai aussi été à la soirée blanche avec mes parents. Il y a même une photo oubliée quelque part de cette soirée là. Nous sommes tous les cinq, souriants et tous vêtus de blanc.

     Juste avant notre voyage, ma grande sœur s'était coupée toute seule la frange (quand je vous dit qu'elle faisait des bêtises), une catastrophe capillaire. Sur toutes les photos de ce voyage, nous pouvons l'apercevoir avec sa frange. Ça nous faisait beaucoup rire.

     Il y avait aussi des spectacles le soir. C'était nous les enfants qui nous produisions. Nous nous entraînions en journée, apprenant des chorégraphies, mais en vérité il nous suffisait de suivre notre monitrice qui effectuait les mouvements en face de la scène. Nos parents y assistaient, la salle et la scène étaient immenses.

     Nous avons payé un photographe qui a fait de nombreuses photos et les a réunies dans un DVD. J'ignore où se trouve ce DVD aujourd'hui, mais je sais qu'il n'ai pas perdu. Et un jour je le trouverai, les souvenirs m'envahiront avec encore plus d'amour.

     Nous avons passé une semaine incroyable dans cet endroit. Puis nous sommes rentrés en France. Mais attention, si vous pensez que ça c'est arrêté là.

     Direction Paris, Disneyland.

     J'avais déjà été une fois à Disneyland, mais il ne me reste que des bribes de souvenirs, j'étais trop petite pour m'en rappeler. Ma petite sœur était encore bébé.

     Il faisait froid, tout le contraire de l'île paradisiaque. Mais la magie de Disney, en famille et à Noël, ce fut une expérience extraordinaire. Je me souviens encore de mon cadeau : un magnifique pull dont je n'ai accepté de me séparer des années plus tard lorsqu'il ne m'allait plus.

     Encore une fois, nous étions dans un hôtel magnifique, sur le parc même. Nos journées se résumaient pendant toute une semaine à profiter de chaque attraction.


Ibiza

     Nous avons été de nombreuses fois à Ibiza. Mais la seule dont je me souviens plutôt bien à été en 2013, lorsque nous avons, par miracle, réussi à embarquer ma grand-mère.

     Cette fois-ci nous avons pris l'avion, mais nous avions déjà fait le trajet en bateau auparavant. Un immense bateau avec des piscines de boules et quelques aires de jeu pour les enfants.

     Ma grand-mère avait dû être transportée en fauteuil roulant et, on a trouvé au contrôle de sécurité ses fameux ciseaux avec lesquels elle se coupait les cheveux, dans son sac. Des ciseaux qui n'étaient pas à bout rond. Évidemment, on ne lui a pas rendu. La pauvre, elle y tenait.

     Nous avions l'habitude de venir en été, mais cette fois-ci c'était l'hiver à Ibiza. Comme toujours, nous avons séjourné dans une magnifique maison. J'avais un journal intime (pour ça que je m'en souviens encore) dans lequel j'avais écrit que l'eau puait. Effectivement, pendant nos premières douches, nous avions été surpris par la mauvaise odeur de l'eau.

     Le sol était chauffant et dans la chambre qui avait été attribuée à ma grand-mère, il y avait une immense baignoire, surélevée, un peu comme une scène, je ne saurais trop expliquer. Et justement, on prenait cet endroit là pour une scène et nous nous amusions à y grimper pour y faire notre concert improvisé. C'est comme ça que je me suis tristement fracassée. Résultat : genoux ouverts, du sang, des pleurs à n'en plus finir.

     J'avais l'habitude de tomber de nombreuses fois (les marques sur mes genoux en témoignent), il faut dire que j'étais une enfant plutôt maladroite.

     Il y avait une autre particularité à cette maison ; les portes étaient en verre. Dois-je en dire plus ?

     Vous n'imaginez pas combien de fois nous nous sommes pris ces portes dans la tête en pensant qu'elles étaient ouvertes. Nous y sommes tous passés ! Je me souviens particulièrement d'un soir où ma grand-mère était venue nous dire bonne nuit à moi et ma petite sœur qui dormions dans la même chambre. J'étais tranquillement allongée dans mon lit quand je l'ai vu arriver. J'ai presque vu la scène au ralenti. Son visage écrasé contre la vitre et le cri de surprise hilarant qui suivit. Je rigole en écrivant ça, pour vous dire.

     Je me souviens d'une poupée que l'on m'avait offerte à ce moment-là. Ça a été ma poupée préférée durant tout le reste de mon enfance. Mais je trouvais qu'elle avait les cheveux trop longs...

     Accompagnée de ma petite sœur, j'ai coupé en cachette les cheveux de ma poupée et les ai caché dans un coffre à jouet dans la chambre. Encore à ce jour, nous sommes les seules à être au courant de cette histoire.

     Si je ne me confond pas dans mes souvenirs, nous avons également passé Noël là-bas. Le salon était gigantesque et il y avait une grande cheminée au centre de la pièce. Le soir de Noël (ou pas), nous avons chanté pendant des heures du maître gims, les titres à l'époque de son album « subliminal » comme : "one shot", "la chute" et "ça marche". On faisait des roues et des acrobaties dans toute la pièce.



Le Brésil

     Ah le Brésil. Mon père a toujours adoré ce pays. Nous sommes venus de nombreuses fois en vacances dans le village natal de ma mère. Mes grands-parents maternels y vivaient, ainsi que tout le reste de la famille du côté de ma mère. Mes tantes, mes oncles, mes cousins et cousines. J'ai environ treize cousins aujourd'hui. À l'époque, nous étions moins, mais il y avait déjà pas mal de monde.
     Nous étions tous très timides, mais une fois que nous nous lâchions, nous passions des heures à jouer et crier dans toute la maison de mes grands-parents. À chaque fois que nous venions, nous résidions dans des endroits magnifiques, avec des piscines et tout ce qui fait rêver un enfant ; comme d'habitude. Nous y invitons nos cousines qui n'avaient jamais connu ça et qui osaient à peine demander.

     Tôt le matin, nous allions à la plage des dauphins. Oui, la plage porte bien son nom, il est possible d'y apercevoir des dauphins. C'est là que s'est créé un de mes plus précieux souvenirs.
     Nous étions tous les cinq dans l'eau, la plage était déserte vu l'heure matinale. Et là, soudain, à tout juste quelques mètres de nous, surgit de nul part ; un somptueux dauphin rose.
     C'était inédit ! Personne n'a eu le temps de comprendre ce qui était en train d'arriver. Mais nous avons tous vu du rose.




La Gordolasque

    Mon père louait un chalet magnifique dans la montagne, au-dessus de Belvédère. Les alentours étaient immenses. En descendant derrière le grand chalet en bois, il y avait un petit cours d'eau qui descendait (souvenez-vous de ça). En descendant encore plus, nous arrivions sur un grand lac et... des vaches ! Une dizaine voir vingtaine de vaches. Un truc qui nous est resté pendant des années ; le vacher qui devait rentrer les vaches. Nous l'entendions crier « Aller, aller » (imaginez le ton qui va avec) dans toute la vallée.
     Nous nous étions déjà avancés vers ce lac et avons explorer les environs, c'était immense. Par contre, le lac était plein de bouses de vache... bon. Une fois où nous nous y étions rendus, les vaches étaient encore là. J'étais terrifiée à l'idée de passer à côté d'elles.

     Il y avait une cheminée dans le chalet et un placard plein de jeux de société. Parfois, la nuit, mon père faisait un feu dehors, à la belle étoile. C'était magnifique, mais je n'avais pas le courage de rester bien longtemps. Il faisait un froid glacial lorsqu'on ne se collait pas au feu.

     Une fois où nous y avons été, moi et ma petite sœur avions ramené nos jouets préférés. On était dans notre période « playmobil ». J'avais ramené ma voiture et ma caravane, ainsi que tous mes personnages principaux. Elle avait un camping-car. C'était les vacances des playmobil autant que les nôtres !
     Une fois, nous nous sommes amusées à leur faire descendre le petit cours d'eau. Ouais, on prenait le divertissement de nos petites figurines très au sérieux.
     Sauf qu'un jour, un des playmobil de ma petite sœur s'est coincé à cause d'une pierre. Elle n'avait donc pas le choix que d'aller le récupérer. Elle a dû mettre les pieds dans l'eau et s'est complètement trempée. Je pense qu'on imagine aisément à quel point l'eau était gelée. La pauvre.

    
     Pour écrire cette partie, j'ai dû demander à mon père le nom des lieux dont je ne me souvenais plus. Et il m'a carrément trouvé des photos ! Je vous les mets donc :

Il ne neigeait malheureusement pas quand nous y sommes allés, mais c'était tout aussi beau.





Thorenc

     J'étais encore trop petite, alors je ne me souviens pas beaucoup de cet endroit. Mais j'ai une anecdote qui nous a tous marqués encore une fois !
     Nous avons vu un sanglier s'approcher de ma petite sœur qui était alors haute comme trois pommes. Il faisait froid, il y avait du brouillard. Et mon père, ce héros, avait un bonnet orange fluo ! Quand il s'est approché, le sanglier a pris peur et a déguerpi. Depuis ce jour, à chaque fois que nous voyons ce bonnet orange, nous repensions à cet épisode qui aurait pu frôler le drame, mais c'est bien terminé grâce à un bonnet fluo.




L'ardèche

     Le mot qui aura marqué ce voyage pour nous est : kayak. Nous avons résidé dans une jolie maisonnette, c'était un peu dans la nature et il me semble qu'il y avait d'autres maisonnettes du genre dans les alentours. En bas il y avait une espèce de rivière avec des kayaks que nous pouvions utiliser. Je me souviens, à cette époque, mon grand-père m'avait offert une Go pro. J'avais fait plein de vidéos, sur l'une d'elle on voyait ma grande sœur se faire poursuivre par une abeille et mon père renverser son kayak. Au début, moi et mes sœurs avions peur de l'eau, parce qu'elle était foncée, on ne voyait pas le fond. Mais c'était hilarant. Chacun prenait un kayak et il y avait même des pédalos.

     Encore une anecdote concernant ce voyage ; mes sœurs et moi dormions dans une petite chambre. Il y avait un lit superposé et juste en face de ce lit, un autre lit. C'était assez petit, vraiment contre le mur.
     Et nous, génies que l'on était, qu'est-ce qu'on s'amusait à faire ? On sautait du lit superposé sur ce lit d'en face. Mais c'était si amusant, que voulez-vous, nous étions des enfants ! Et à force de le faire, ce qui devait arriver, arriva. Crack ! Les lattes du lit se sont pétées.
     Je ne me souviens plus de la réaction de mes parents et ni de la sanction, mais je crois que c'est mieux ainsi.




Saint Raphaël

     Ça, ce fut un sacré voyage également. Nous étions dans un espèce de village vacances ? C'était immense, nous résidions dans une petite maisonnette sur deux étages. J'ai omis un détail jusque là ; on se battait tout le temps avec mes sœurs pour choisir la meilleure chambre ou le meilleur lit. Souvent, mon père nous départageait à la courte paille.
     C'était un sacré endroit. Il y avait de nombreuses piscines, notamment une à vague, même des parcs de jeux pour enfants.
     Un jour, nous sommes partis passer l'après-midi à Saint Tropez, étant donné que c'était juste à côté. Honnêtement, c'était joli, mais je ne vois pas ce que cette ville a de plus. Visuellement parlant en tout cas.




Malte

     Un des voyages les plus étranges de notre vie. La première anecdote que j'ai à vous conter s'est déroulée à notre arrivée. Il faisait nuit et nous recherchions désespérément l'hôtel. Nous étions en voiture, sur un chemin étrange, seules les lumières des phares nous guidaient. Mon père s'est arrêté plusieurs fois, jusqu'à emprunter un autre chemin qui, en fait, n'en était pas du tout un. C'était un escalier !
     Si vous ne savez pas ce que ça fait d'emprunter un escalier en voiture, et bien, je peux vous dire que c'est sacrément flippant ! Surtout quand le conducteur s'arrête en plein milieu pour faire marche arrière. Sacré papa...
     On a tout de même fini par trouver l'hôtel, bien heureusement.

     Pendant ce voyage, ma grande sœur a piqué sa petite crise d'adolescente. Je me souviens encore la voir sortir de la chambre de mes parents en criant « vie de merde, parents de merde ! ».
     Une fois, ma petite sœur et moi avons eu la merveilleuse idée de l'enfermer sur le balcon. Une photo éternise ce moment ; elle qui nous fait des doigts d'honneur à travers la fenêtre.

Toujours avec ma petite sœur, nous nous amusions à faire le poirier contre le mur dans le couloir, qui était parfait pour ça selon nous.

     Malte était un endroit magnifique. Nous avons visité des sites archéologiques (ce qui ne nous intéressait pas beaucoup mes sœurs et moi), je me souviens d'un couché de soleil pendant lequel j'ai perdu une dent (de lait bien sûr) en croquant dans une pomme.

     Et puis, nous avons eu un petit souci avec la carte de crédit qui ne passait pas parfois. Ce qui fait que, le soir de Noël, nous avons mangé dans le restaurant que nous avions fait quasiment toute la semaine (bon et prix raisonnable). Devinez quoi ? Lorsque l'addition est arrivée, la carte est passée !

     Nous avons également pris le bateau une journée, pour rejoindre l'île de Gozo. Que dire franchement, à part que c'était magnifique.

     J'ai dit au début que ça a été un de nos plus étranges voyages, car tout le monde en garde un souvenir assez mitigé. C'était bien, mais il y avait une énergie étrange qui régnait sur cet endroit, et ça nous a tous frappé, je ne saurais l'expliquer.




Perpignan

    J'aurais pu continuer à vous parler de mes voyages pendant des heures et des heures. Malheureusement, nombreux sont ceux dont je ne me souviens pas, j'étais trop jeune.
     Celui-ci en revanche, je m'en souviendrais sûrement toute ma vie. Là où tout a basculé.

     C'était l'été, les journées étaient longues et chaudes. Nous étions, comme toujours, dans un hôtel magnifique. Il y avait une belle piscine et un petit parc avec une cabane en bois, quelques structures et... une brouette verte !
     Je me suis éprise de cette brouette. Il existe encore des photos de moi avec elle, perdues quelque part, comme le reste.
     On a fait tout plein de choses, mais le seul jour dont je me souviens assez clairement, ce fut ce soir-là...

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