1ère session
Mon enfance
Je n'ai jamais été à plaindre. Je n'ai jamais manqué de quoi que ce soit dans ma vie, j'ai toujours été gâtée par mes proches. Je n'ai jamais connu la misère, la galère. On m'a toujours emplie d'amour.
Je suis née à Nice, le 04 décembre 2005. À une heure cinquante de l'après-midi. Seconde enfant de mes parents, un accouchement des plus normaux.
À cette époque-là, mes parents vivaient avec ma jeune sœur d'un an (son anniversaire est le 08 décembre, elle avait donc quasiment deux ans) et mon cousin brésilien.
Mon père est niçois et ma mère brésilienne. Elle est née dans un petit village de surfer dans le nord-est du brésil, aujourd'hui extrêmement touristique, mais à l'époque, il n'existait pas grand-chose là-bas. Mon père a rencontré ma mère lors d'un voyage au Brésil. Ma mère ; cette petite femme à la peau foncée. Mon père un grand blanc de son mètre quatre-vingt-cinq. Ils sont repartis ensemble en France. Ni l'un ni l'autre n'avait d'argent, c'était juste de l'amour. Et ils ont dû se battre ensemble.
Je ne vais pas raconter en détails l'histoire de mes parents car elle leur appartient, mais c'est une histoire digne d'un roman d'amour.
Enfin bref, revenons à ma naissance.
Lorsque je suis née, nous vivions dans un grand appartement, adjacent à celui de ma grand-mère maternelle. J'étais un tout petit bébé d'à peine quelques mois alors forcément, je n'ai aucun souvenir de tout ça. Je sais seulement ce que mes parents ont bien voulu me raconter. Il y avait aussi quelques photos qui éternisaient ces moments.
Un an plus tard, nous avons emménagé dans notre premier appartement. Je ne sais pas exactement à quel moment, mais mon cousin est rentré au Brésil. Mon père passait ses journées dans la cave à travailler sur ses projets. Et finalement, avec l'aide de mon grand-père, il a monté sa propre société. Je ne vais pas non plus m'étaler sur cette histoire car ça lui est personnel. Ce que je peux dire c'est que ça a merveilleusement bien fonctionné. Mais lorsque l'on se levait le matin, il n'était déjà plus à la maison et ne rentrait qu'à huit heures du soir.
Je me souviens des fois où il m'emmenait à son travail. J'adorais ça. Je passais la journée à colorier, à demander de m'imprimer des coloriages. Il travaillait à Monaco, il faut dire que ce n'était pas désagréable d'être là-bas.
Et en 2008, vint la naissance de ma dernière sœur.
Nous sommes donc trois filles. Ma petite sœur n'était encore qu'un bébé alors je me joignai à ma grande sœur et elle m'emmenait dans toutes ses bêtises. Je me souviens encore, quand ma mère donnait le bain au bébé qu'était encore ma sœur, je surveillais la salle de bain pendant que ma grande sœur récupérait un tabouret pour fouiller les placards de la cuisine. Nous récupérions des gâteaux en cachette et nous nous enfuyions en riant.
J'ai des centaines d'anecdotes dans le genre que je pourrais raconter. Avoir trois filles n'est pas de tout repos. Surtout pour une mère au foyer.
Ma mère a toujours tout fait pour nous. Elle s'occupait de nous habiller le matin, nous emmenait à l'école, préparait les repas, faisait nos lits le matin, faisait les machines, étendait le linge, lavait la vaisselle, faisait le ménage. Elle nous lavait lorsque nous ne savions pas encore le faire seule, brossait nos dents, nous coiffait. Sans oublier de s'occuper de nos doudous pendant que nous étions à l'école.
Ma mère a donné sa vie pour nous. Tous les mots du monde ne seraient jamais assez pour la remercier. Et écrire ceci me fait encore plus ouvrir les yeux.
J'ai vécu une enfance on ne peut plus heureuse. Nous voyagions pendant les vacances, chaque fois un endroit différent. Mon père était tout de même présent les week-ends et nous emmenait dans des lieux formidables. Les repas de Noël se déroulaient chez ma grand-mère ou chez ma grande tante (la sœur de ma grand-mère). Nous n'étions pas nombreux mais nous étions heureux.
À l'école, j'avais quelques copines avec qui je m'entendait bien. J'avais de bonnes notes et j'aimais l'école. Je n'ai jamais subi de harcèlement, j'appréciais mes camarades et je garde encore contact avec certains d'entre eux aujourd'hui.
Nos parents nous laissaient souvent chez ma grand-mère. Nous raffolions de ses nuggets/pâtes. Et surtout, il y avait toujours des bonbons. C'est de là qu'est né notre amour fou (à toutes les trois) pour les dragibus. Qui se souvient des dragibus blancs et oranges ? C'était horrible, heureusement qu'ils ont arrêté d'en faire...
À l'époque, je crois qu'il n'existait même pas encore de dragibus bleu !
Notre immeuble se trouvait dans une avenue privée, avec tout plein d'autres maisons (magnifiques) aux alentours. Dans notre bâtiment, il n'y avait que des personnes âgées, littéralement. Mais il y avait quelques enfants dans les maisons d'à côte et nous nous retrouvions souvent dans la rue pour y passer des heures. Il y avait quelques chats qui traînaient souvent à côté de chez nous, nous leurs avions tous donné des prénoms.
Nous étions trois et forcément, il y avait beaucoup de disputes. Souvent, deux se retrouvaient contre une. Et ma mère qui avait horreur de ça s'occupait de bien nous remettre à notre place (oui, les fessées ça aussi on s'en souvient haha). Mais le plus important c'est que l'on se suffisait. J'ai toujours pensé que je n'avais pas besoin d'amis tant que j'avais mes sœurs.
Les week-ends, c'était la compétition ! Celle qui se levait le plus tôt récupérait la télécommande et donc contrôlait la télévision.
J'ai tellement de bons souvenirs. Les pique-niques au jardin, les journées à Villefranche-sur-Mer, les restaurants, les ballades en roller ou à trottinettes. Lorsque ma mère allait prendre l'apéro à Garibaldi avec une ou plusieurs de ses copines qui avaient aussi des enfants. Nous passions des heures et des heures à jouer sur la place. Les vacances chez mon grand-père paternel en Italie, les nombreuses pizzas englouties. Les baignades à « la piscine de Monaco », où j'ai même pris des cours de natation à une période ! Les randonnées interminables, quand nous allions cueillir des marrons, avec nos petits paniers rose fuchsia. Des barres et des barres de rire.
Une vie idyllique pour l'enfant que j'étais.
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