7 ~ Pose pour moi

Le contexte de cette histoire est différent des précédents car à ce moment... personne ne se connaît.

La sonnerie de mon téléphone retentit alors que je suis en train de prendre mon petit-déjeuner. Je chope mon cellulaire et balaye l'écran du regard. Les yeux dans le flou du réveil, je parviens à déchiffrer le nom d'une personne que je connais plus que trop bien. Je glisse mon doigt sur le petit téléphone vert puis le porte à mon oreille. J'avale ma bouchée de pain et ouvre la bouche.

- Salut 'pa.

- Hello fiston ! Je te dérange ? Me répond-il d'une voix joviale dans le haut-parleur.

- Énormément oui. Je suis actuellement en tête-à-tête avec ma troisième tartine de pâte à tartiner.

Ouais, je fais encore partie de ces personnes qui, malgré elle, n'arrivent pas à se désintoxiquer de cette connerie, pour ne pas citer une marque très connu à la forme si particulière de pot et au couleur rouge et blanche. Mais vu que j'adore le chocolat et que c'est sacré, j'ai du mal à m'en séparer. De plus, j'ai horreur que l'on me dérange dans ses moments d'intimité, lorsque je déguste silencieusement ma tartine beurrée de cette foutue pâte à tartiner. Ironique ?

- Ah ok. Bon, je peux te demander un truc ? Reprend-il.

- Je t'écoute. Je reprends une bouchée et le pain craque sous mes dents.

- Je ne serais pas là les trois prochains jours au travail. J'ai énormément de commande de photo à livrer dans la région.

Je l'écoute silencieusement me déballer son spitch tout en dégustant ma tartine. Mais tout d'abord, explication. Mon père est photographe professionnel, et l'un des meilleurs de la région. Tous ses clients l'adorent et l'admire pour son fantastique travail. Je le suis de même, car j'aimerais et souhaiterais devenir comme lui. J'espère me faire un nom sur la place et faire de photographe mon futur métier.

Le problème, c'est que mon niveau d'étude est... Comment dire... Bas. Ras des pâquerettes. Et malgré tous mes efforts fournis pour passer mes partiels en bonne condition et obtenir mon diplôme, c'est à peine si j'arrive à obtenir la moyenne de classe. Devenir un photographe est mon premier et unique rêve, si je n'y parviens pas, je me mordrais les doigts à vie d'avoir déshonoré mon père et son fabuleux travail qui ne peut pas être repris. Je dois le surpasser. Est-ce que j'en fais trop ? Peut-être. Mais je suis motivé, et c'est sans doute pour ça que l'école me garde. Je ne suis pas si pourri que ça lors des shootings, mais les épreuves, c'est une tare. Et il vaut mieux avoir une bonne moyenne si je veux la fierté de mon père.

- Et donc ? Je demande en prenant ma tasse de café au lait.

- Je voulais te demander si tu pouvais me remplacer pendant ces trois jours d'absence. Ce qui veut dire imprimer et distribuer les commandes à l'atelier ainsi que faire les shoots de portrait à ma place.

Je recrache tout mon café et manque de m'étouffer.

- Kof Kof !... Sérieux ?! Je m'exclame avec de grands yeux illuminés.

- Je te fais confiance fiston. Je sais que tu en es capable. Tu ne le sais pas encore et tes profs te sous-estiment, mais moi, je le sais, tu as un don mon fils. C'est ton rêve depuis tout petit et j'aime te voir t'épanouir dans le labo. Tu peux devenir photographe, Natsu.

Je reste bouche bée.

~~~

Aujourd'hui, je vais passer une bonne journée. Je fourre mes affaires dans mon sac Eastpack un sourire bête plaqué au visage puis sort de la maison. J'ai tellement attendu ce moment. Le moment où mon père me laisserait le labo pour moi tout seul. À gérer les affaires. C'est bien la première fois que mon père me le confie à moi seul. Et je n'aurais personne, étant donné que mon père est travailleur indépendant. Il fait tout lui-même. Je connais cet endroit par cœur. C'est mon endroit, mon repère, ma bulle.

Lorsque j'étais petit, après l'école, mon père m'emmenait souvent avec lui. Je passais le reste de mes journées à le regarder faire, les yeux brillants. Je voulais faire comme lui, mais il m'interdisait de toucher aux grosses machines, sauf l'imprimante bureautique. J'ai appris avec le temps, à force de le regarder faire, je connais chaque instrument et machine sur le bout des doigts.

Et maintenant que j'ai grandi, il m'autorise à prendre la relève. Seulement pour trois jours certes, mais sans doute les plus prometteurs, et je compte faire de mon meilleur pour ne pas le décevoir. J'ai hâte.

~~~

J'arrive sur place à 9h pile. Le temps de mettre en marche les machines, ouvrir les volets de l'accueil, regarder son emploi du temps et ce qu'il faut faire. La boutique ouvre ses portes à 9h15 et le temps de rassembler tout ce qu'il y avait à faire, la pendule a vite tourné. Je jette un furtif regard aux aiguilles et souris.

9h15.

- C'est parti ! Je lance gaiement en tapant des mains.

Au bout de 15 minutes, les premiers clients arrivent, surpris de ma présence et non celle de mon paternel. Et tout s'est merveilleusement bien passé, ainsi que pour le reste cette journée. J'ai fixé plusieurs rendez-vous pour des portraits, distribué les enveloppes de commandes déjà faites ainsi que réceptionner des colis qui nous étaient livrés. C'est dans ce genre de moment que je me sens tout de suite dans mon élément, dans ma source. Je gère, me rappelant à chaque instant comment mon père faisait quand je l'observais avec mes grands yeux d'enfant rêveur. Il peut me faire confiance, et j'en suis reconnaissant, car à 21 ans, il me laisse enfin les passe-droits.

J'ai fait cinq prises pour des cartes d'identité, deux portraits familiaux et j'ai même fait la connaissance d'une petite Alice de 6 mois et demi. Elle était trop mignonne avec ces petites couettes. Je trouve ces moments très complices. J'ai adoré prendre en photo un jeune couple très amoureux dont la femme était enceinte de presque 9 mois. Ils étaient beaux, je leur ai pris les meilleures photos que mon Canon et mon flash tiraient.

Et à présent, je suis avachi sur la chaise de l'accueil, en train de souffler. C'est du sport quand même les aller-retour. Il est 18h40 et la boutique devrait bientôt fermer. Je dois baisser les stores à 19h pétante, et pas une minute de retard. Je ferme les yeux un instant, écoutant le ronronnement permanant des machines en fonctionnement.

Ce bruit... Toute mon enfance...

Le cliquetis de la sonnette me ramène à la vie réelle et j'ouvre les yeux. Je redresse la tête et découvre une jeune femme entrée et me fixer avec étonnement. Je me redresse et me lève de ma chaise par politesse.

- Hum... Bonjour. Commence-t-elle.

- Bonjour madame.

- Hum... M.Dragnir a déménagé ? Demande-t-elle en s'approchant du comptoir, derrière lequel je suis, un stylo derrière l'oreille.

- M. Dragnir a une importante commande à livrer et est absent pour quelques jours.

- Oh, je vois. Et donc vous êtes ?

- Son remplaçant jusqu'à son retour. Je peux vous êtes utile ? C'est pour récupérer une commande ?

Elle semble réfléchir un instant et baisse les yeux, tenant son menton entre son pouce et son index. Je reste silencieux derrière mon comptoir et observe un peu plus attentivement la jeune femme. Des lunettes de soleil reposent sur ses longs cheveux blancs qui descendent en cascade sur ses épaules. Habillé d'une robe violette lui arrivant à mi-cuisse, avec un décolleté... plongeant ?

Je reste planté derrière le comptoir, sans piper mot, sans pour autant qu'elle me dise une réponse. C'est alors qu'elle lève la tête et me regarde fixement. J'ai quelque chose sur le visage ? On dirait qu'elle me détaille de haut en bas. Un peu gêné, je me penche et regarde les commandes sur l'ordinateur puis adresse un furtif regard à la pendule. Le magasin ferme dans 10 minutes, je ne vais pas attendre, j'aimerais bien qu'elle se dépêche...

- Excusez-moi. Je peux vous poser une question ? Décide-t-elle enfin de me demander.

- Bien sûr, je suis là pour ça. Je lui réponds ravi, elle se décide enfin à parler.

- Vous êtes majeur ?

Je relève les yeux sur elle avec étonnement.

- Euh... Oui. Pourquoi ?

J'ai l'air d'avoir 15 ans ? Je sais que je n'ai pas énormément de barbe, mais ça me chagrine.

- Avez-vous déjà travaillé avec des mannequins ?

- Euh... Non, pas vraiment, je ne fais que des portraits. Il vous faut des portraits de mannequin ?

- Vous avez déjà vu de la lingerie ?

Je me redresse d'un coup, tendu. Elle me prend pour qui ? D'abord, elle me laisse en plan, puis me demande mon âge et enfin ignore ma question. Mais où veut-elle en venir ?

Attends... De la lingerie ?!

- Eh bien... Dites-moi ce que vous voulez et je m'arrangerais. C'est... C'est pour vous ? Je demande en me grattant la nuque, légèrement déstabilisé.

Mais attend... Papa, c'était ça ta commande privée !? Alors là, je suis sur le cul... Il aurait pu me prévenir ce voleur.

- Vous êtes sûr ? Se penche-t-elle timidement.

- Oui oui ! Ne vous inquiétez pas. Je suis suffisamment grand pour gérer tout ce que vous voudrez. J'ai 21 ans tout de même !

Gérer ?! Arrête de dire des âneries ! Tu n'as rien fait de tout ça !

J'ai l'impression qu'elle ne m'en croit pas capable. Ok, j'avoue que ça m'a pris de court, mais ces choses font partie du métier. Non ?

Natsu, tu m'écoutes !?

Elle reste silencieuse et je me reprends un peu de sérieux.

- Je n'en ai pas l'air, mais... Vous pouvez me faire confiance. J'ai promis à M. Dragnir de faire chacune de ces commandes, il n'y a aucun souci...

Le coup bas...

- Bien.

Elle plonge sa main dans un grand sac quelle porte en bandoulière et en ressort un petit livret magazine. Elle le pose sur le comptoir face à moi et ouvre la première page. Je me penche pour mieux voir de quoi il s'agit et fait les yeux ronds. Je me mords la joue, me retenant de rougir en voyant ce qu'elle signifie par le mot " lingerie ", moi, j'appelle plus ça des "légers morceaux de tissus". Je relève la tête et avale ma salive un peu gêné.

- Vous voyez ses vêtements ? Commence-t-elle.

Tu parles de " vêtements " ?

- J'aimerais que vous réserviez un rendez-vous pour une séance photo avec une de mes mannequins. Elle viendra poser dans ces tenues, pour vous. C'est pour mon nouveau magazine de lingerie.

Je crois que j'ai bloqué sur le "pour vous". Je ferme un instant les yeux et reprends de mon sérieux.

Ne commence pas à te comporter comme un imbécile Natsu. Fais preuve de maturité.

- Ok. Je... À quelle heure ça vous arrange ?

- Je dirais... Demain soir ?

- Ok, c'est noté. On ferme la boutique à 19h.

- Vous pouvez faire une exception ? Je suis assez chargée ses derniers jours avec la réalisation du magazine. Cela vous dérangerait de m'accorder un créneau après la fermeture ?

Elle se tortille dans tous les sens et m'adresse un regard compatissant, se penchant en avant sur le comptoir, plongeant son regard bleuté dans le mien. Désolé, mais le charme ne marche pas sur moi. Je suis le roi des impassibles.

Ton pantalon n'est pas du même avis, on dirait.

La ferme ! Je t'en supplie la ferme !

Je reste vigilent, après tout, c'est le genre de femme qui peut être manipulatrice, et exactement le type de femme sur lesquelles mon père bave à la première occasion. Mon paternel est du genre à se laisser prendre facilement, surtout s'il s'agit de jeunes femmes comme elle, à prohiber leurs atouts et à rouler des yeux de biche. Quand j'y repense, mon père est un vrai obsédé.

- Et puis... ajoute-t-elle. Comme vous venez de le voir, il serait sans doute gênant pour vous de faire ses prises alors que vous aurez peut-être d'autres clients. Dit-elle un peu malicieusement.

Je réfléchis un instant en regardant l'emploi du temps de demain. Puis me tourne vers elle.

- Bon, c'est d'accord. Je mets la commande sous quel nom ?

- Strauss. Mme Strauss.

- Très bien.

Après quelques minutes sur l'organisation de la séance photo, je regarde la pendule et remarque que l'heure est dépassée.

- Merci pour tout. Lance-t-elle gaiement. Je viendrai avec la mannequin demain. Je serais là les 30 premières minutes puis je vous laisserais tous deux. J'ai confiance en vous, je suis sûr que vous ferez d'excellentes prises.

- Pas de souci. De rien Mme Strauss.

- Ne m'appelez pas ainsi. Je m'appelle Mirajane, mais vous pouvez m'appeler Mira. Et si ça ne vous dérange pas, on peut se tutoyer.

- Ok, ça me va. En revanche, il est 19h20, je vais devoir fermer la boutique.

- Oh, je vois. Je te laisse alors. Au revoir.

- Au revoir. Bonne soirée.

Elle s'apprête à sortir quand elle se retourne, au seuil de la porte.

- Hum, encore une chose. Je trouve que tu ressembles à M.Dragnir. Tu n'aurais pas un lien familial avec lui ?

J'esquisse un sourire. Désolé papa, je sais que tu ne veux pas m'afficher en public pour cacher que je suis ton fils, mais, si j'ai l'opportunité de faire un carton pour ce foutu magasine, alors tu seras fière de moi.

- Si. C'est mon père.

En même temps, ce n'est pas comme si les cheveux rosés, c'était commun à tout le monde.

~~~

Je rentre chez moi après cette intense première journée de travail. Je ne sais pas si cette femme, enfin Mira, l'a fait exprès, mais elle a oublié son petit livret magasine sur le comptoir de la boutique. En rangeant mes affaires, je l'ai aperçu, et étant donné que je ne pouvais pas le laisser là, j'ai soupiré et l'ai fourré dans mon sac. Et étrangement, je ne sais pas ce qui me retient de le regarder...

Mec, t'as 21 ans et tu n'as plus aucune relation amoureuse et sexuelle depuis le lycée, tu peux te permettre n'importe quoi.

Mais qu'est-ce que je raconte ?! Je suis vraiment le pire des gars !

Une fois chez moi, je gagne ma chambre en vitesse et dépose mes affaires. En vidant mon sac, le livret tombe par terre et je reste un instant immobile. Je le fixe, pendant un moment. Un long moment. Mes yeux s'accrochent lourdement à la couverture et je sers les poings, agacé par mon propre comportement stupide et immature face à cet amas de papier.

En vrai, je n'en ai pas l'air, mais je n'ai jamais été intéressé par ce genre de chose. Du moins, pas comme les gars de mon âge. Je ne dis pas que je suis prude, car j'ai déjà connu le péché. Mais, je n'ai pas souvenir avoir déjà maté ce genre de chose. Enfin, jusqu'à maintenant ?

Soudain, c'est comme si mon être tout entier me criait aux péchés. Je fixe la couverture, sans bouger, comme un imbécile planté au milieu de la pièce. C'est à cet instant que, comme à mon habitude, deux petits êtres de lumière viennent m'enquiquiner.

Diable : Ah la la... Ça va pas du tout mon vieux. Ressaisis-toi ! Je sais que tu n'as pas froid aux yeux ! Ce n'est pas comme si tu n'en avais pas envie hein ?... Regarde un peu ! Tous les mecs rêveraient d'être à ta place ! Tu ne vas pas me sortir qu'elles ne sont pas assez jolies parce que je t'arrache les poils de nez ! M'incite-t-il avec un sourire carnassier et une voix pleine de sous-entendu.

- Pff... Ta gueule toi. Je grommelle entre mes dents.

Ange : Oh mon Dieu, quelle tragédie. Mon petit, ne l'écoute pas. Ne te laisse pas influencer par ce genre de dépravation. Oh mon petit, tu grandis si vite, mais je sais qu'il y a encore du bon en toi. Écoute les conseils de ta bonne conscience : si tu regardes maintenant, tu n'auras plus le plaisir de découvrir ce que contient cette... merveille ? Hum hum. Moi, je dis, attend demain soir, je sais que tu aimes les effets de surprise. Me reprend l'autre d'une voix bienveillante.

- Euh... "petit" ? J'ai 21 piges quand même.

Diable : Gnagnagna. Ne l'écoute pas, il ne te prend pas au sérieux ! Laisse ton côté viril prendre le relais. Tu es l'homme de la situation. Hé hé. Alors le petit moucheron blanc, il va nous laisser tranquilles avec ses louanges et vient pas casser les bonbons pendant que les hommes, les vrai, s'autorisent une petite branlette entre potes.

- C'est de pire en pire... Je soupire.

Diable : Hé hé hé... En plus, je suis certain que la mannequin va nous en mettre plein la vue... Murmure-t-il en se léchant les lèvres.

- Quoi ?!

Ange : Oh Seigneur ! Épargne-moi ces fantasmes ! Cette chose respire le salace et tu le laisses parler ?!

- Mais !... Je n'y suis pour rien !

Diable : Tapette. Réplique-t-il le rouge en grimaçant et montrant des crocs.

Ange : Vaderetro satanas !

- Mais vous allez la fermer oui !?

- Un problème Natsu ?

Je sursaute en entendant la voix de mon père dans l'encadrement de la porte. Je cache rapidement le livret sous mon lit d'un coup de pied et me retourne.

- Ah, tient ! Papa, comment s'est passé ta journée ?

Un silence s'installe et je me gratte la nuque. J'essaie de trouver autre chose, mais ma bouche reste fermée. Mon père esquisse un sourire.

- La route était longue. Mais ça s'est bien passé. Et toi ? Ce n'était pas trop compliqué au labo ?

Ouf, il n'a rien remarqué. Je me reprends, respire un bon coup et chasse toutes ces pensées.

- Oui, ça va, nickel. Tous c'est bien passé. Aucun problème.

Il hoche la tête et me sourit puis sort de ma chambre. Je souffle. Je reprends le livret et rougis un peu. J'aimerais bien regarder, mais... Désolé mauvaise conscience, mais je préfère attendre, et avoir la surprise demain.

Diable : Pff... T'es pas cool d'abandonner un pote...

- J'ai dit ferme là ! Je chuchote agacer.

~~~

Le lendemain, au labo, la journée se passe remarquablement vite. Et j'avoue que je n'ai pas arrêté de penser à cette commande assez particulière. Depuis 1h, je n'arrête pas de regarder l'heure toutes les 5 minutes et guette par la fenêtre à l'entrée de la boutique.

On dirait un psychopathe...

T'es pitoyable.

Si on me voyait, on me prendrait pour un vrai timbré. Scotché à la vitre, les yeux grand ouvert, je ne quitte pas le parking des yeux, à la recherche d'une moindre tête blanche. Mon cerveau est martelé de mille et une question et je n'arrive pas à me concentrer sur une seule d'entre elles. Je stresse, oui, je stresse. Et je ne sais pas pourquoi.

Bordel, c'est la première fois que je m'occupe du labo seul et voilà que je me retrouve confronté avec cette fameuse commande. Le sourire taquin et le rire guttural de mon père me traverse l'esprit.

Plus psychopathe que lui, tu meurs.

Est-ce un coup de mon paternelle ou a-t-il simplement oublié ce rendez-vous ? Le connaissant, j'ai un gros doute sur la question. Il est vrai qu'il est souvent naïf et facilement alléché par tout ce qu'il trouve, et c'est aussi pour cette raison que ma mère n'est pas restée... D'ailleurs, par crainte que je devienne comme lui, elle m'a légué à lui.

Mais je suis soulagé d'avoir récupéré de sa sagesse et de sa douce intelligence que l'immaturité de mon responsable légal actuel.

Ah bah tiens... Je sais d'où tu viens toi maintenant.

Diable : Niark Niark... Tu as enfin compris hé hé.

- Retourne d'où tu viens, je ne t'ai pas sonné. Tu m'embrouilles déjà facilement l'esprit alors n'en rajoute pas. Je grommelle entre mes dents.

Diable : Ok mon pote ! Mais appelles moi quand les bombes arrivent !

- Va te faire foutre.

Diable : Avec plaisir ~ ...

- ...

Je ne veux pas en savoir plus.

Je ferme les yeux un instant et essaie de calmer le flux de question qui m'assaille, en plus de me débarrasser de ce petit diablotin qui me brouille l'esprit. Je l'entends ricaner de mon vortex cérébral cette enflure. Merci papa ne m'avoir refilé tes idées salaces regroupées dans cette pourriture qui hante et reste coller à mon esprit H24.

Ange, merci d'être là, maman.

Ange : Je te remercie pour cette gratitude.

Cependant, encore certaines idées restent fixer dans mon esprit, comme de la pâte à fixe. Mon père. Cet homme que j'admire depuis tout petit veut-il me faire découvrir les vraies facettes du métier ? Je ne suis pas encore professionnelle, me mettre directement en face de gros dossiers me fait paniquer.

Argh... Je ne sais pas quoi faire ! Je tourne en rond. Fais les cent pas. Tourne autour des machines à l'arrêt depuis la fermeture de la boutique. Et j'ai le tic nerveux de mettre et remettre en place les dossiers et autre truc que je trouve à traîner. Incapable faire quoi que ce soit d'autre. Dans quoi je me suis encore embarqué ?

Stupide Natsu !

Je crains de ne pas correspondre aux attentes de Mme. Strauss. Et si je me foire ? Et si, l'appareil ne fonctionne plus ? Et si à cause de moi l'entreprise de mon père...

Non. Je ne préfère pas penser à cette idée-là. Ressaisis-toi...

Je vérifie et revérifie les batteries de mon Canon tout en fixant la pendule. Ça fait 15 minutes que j'ai fermé les portes, sans baisser les grilles et j'ai l'impression d'attendre depuis 1h. Elle devrait bientôt arriver pourtant...

Mon cœur rate un battement en entendant quelqu'un frapper. Je reste un instant clouer sur ma chaise, puis me lève en vitesse et vais ouvrir la porte.

Natsu, c'est le moment. Alors je t'en supplie, ne t'enfonce pas. Reste polis et naturel.

- Bonjour M.Dragnir. Me salut-elle avec un ravissant sourire, tirant une petite valise grise de voyage derrière elle.

- Bonjour Mme Stra... Mira.

Elle ricane un peu et je la laisse entrer dans la boutique.

- Je ne t'ai pas trop fait attendre ? Me pose-t-elle en retirant ses lunettes de soleil et son chapeau.

Il est vrai qu'on est en période saisonnière et qu'à 19h, il fait encore un beau soleil. Je remarque tout juste à l'instant à quel point sa peau est blanche, comme ses cheveux tombant sur ses épaules.

- Non, aucun souci.

Tu mens.

Oui, je mens. Je ne peux pas lui dire que je suis resté coller à la vitre pendant 15 minutes, que j'ai tourné en rond comme un chien errant, paniquant à l'idée de son arrivée. Me posant mille et une question et doutant sur mes capacités, comprenant certaines facette de mon père qui, je pense, doit vous relooker à chacun de vos passages à la boutique.

Il est de mon devoir de ne point dissimuler cette pitoyable vérité.

Soudain, une palpitation. Mon corps entier frissonne alors que je gonfle mes poumons, attiré par une douce et sensuelle odeur. Je me retourne et ouvre grand les yeux.

Une jeune femme s'avance, avec élégance et assurance jusqu'à l'entrée de la boutique, à trois pas de celle-ci. Mon regard coule sur elle, remontant de ses fines chevilles, jusqu'à ses jambes élancées, laissant les pans d'une petite jupe bleu marine voler dans ses foulées. De sa taille, marquée d'une ceinture noire, jusqu'à ses rondeurs féminines enveloppées d'un charmant petit chemisier blanc. Lors d'un instant, je reste le menton suspendu dans le vide, happé par la vision qui s'offre à moi.

Un ange...

Ma peau picote. Ses longs cheveux, de couleur miel, balancent sur ses épaules. Son nez est retroussé et ses joues légèrement rosées, tachetées de quelques taches de rousseur.

Elle lève les yeux, bat des cils et son regard croise le mien. Tout mon sang tombe dans mon pantalon et je me mort la joue. Ses yeux, de couleurs chocolat me fixent avec insistance et un doux sourire étire ses lèvres pulpeuses. Mon cerveau déraille.

J'ai fait un AVC.

~~~

Diable : Espèce de traître ! Tu m'avais dit que tu m'appellerais !

Ange : Calme-toi donc. Il n'y a rien de grave.

Diable : Si c'est grave ! Ce traître se rince la vue sans moi !

Ange : Mais non voyons. Il ne se rince pas la vue, il est simplement envoûté.

Diable : Ah ouais !? Envoûté ? En ayant la trique !?

Ange : Quel immaturité... Mais non, notre cher petit garçon est en train de tomber pour cette jeune demoiselle.

Diable : Tomber de quoi bordel ?! Ça fait 21 ans que j'attends la chaleur humide d'une diablesse et toi, tu me sors des salades ?!

Ange : Ça ne sert à rien de crier, il ne t'entend plus.

Diable : Quoi ?! Bien sûr que si, il m'entend ! Allez mon vieux ! Sors l'engin et fait lui en voir de toutes les couleurs ! Pince-lui les seins et mords-lui les tétons ! Asperge-la de tout ton sp,

Ange : Comment peut-on être aussi bête pour ne point voir et comprendre à ce point que notre cher petit garçon est en train... d'avoir un coup de foudre...

~~~

- Je te présente Mademoiselle Heartfilia. Elle est ma nouvelle mannequin. Elle posera pour toi. Enfin, pour le magazine.

Je reste figé sur place. Sans voix et je ne vois rien d'autre qu'elle.

- Hi. Fait-elle d'un signe de la main, d'une voix lointaine avec un adorable petit sourire.

Je reste un moment sans rien dire, la regardant comme une statue, ou plutôt comme un imbécile, puis lève la main et arrive à dire :

- Hi.

Un silence s'installe et je ne bouge pas d'un iota. Les battements de mon cœur tambourinent et bourdonnent dans mes oreilles, je les entends siffler. Je me sens léger et comblé d'un drôle de sentiment. Une sorte de boule se forme dans mon ventre et je sens mes joues devenir chaude alors qu'elle me sourit, du coin de l'œil. Je sursaute, sortant brusquement de ma léthargie alors que je me retourne pour apercevoir Mira, une main sur mon épaule.

- Alors, on commence ? J'ai hâte de commencer la séance, j'attends ce jour depuis tellement longtemps. Je suis sûre que tes prises seront très réussites.

Elle annonce tout ça avec un immense sourire sincère et je me sens tout d'un coup rassuré. Puis mon regard se repose sur elle et je deviens nerveux. Je mords une nouvelle fois l'intérieur de ma joue et me gratte la nuque avant de prendre le dossier de Mme. Strauss.

- Eum... Suivez-moi.

C'est moi où j'ai les mains qui tremblent ?

- On va où ? Me demande-t-elle.

- Dans l'arrière-boutique. C'est là que l'on fait les portraits.

- Chouette. Murmure-t-elle en me suivant.

Suivis de cette merveilleuse créature, tombée de nulle part, pour moi, et les flash de mon Canon, nous montons en silence les escaliers qui mènent à la mezzanine.

- Ooh. Que c'est ravissant. S'enchante mira en montant la dernière marche.

Je me gratte la gorge un moment puis me décide à parler.

- Hum... J'ai préparé une sorte de cabine d'essayage avec un paravent. J'espère que ça fera l'affaire. Elle peut donc se changer derrière.

- Oh, bonne idée. Mais ne tant fait pas. C'est une professionnelle, elle a l'habitude des regards, cela ne l'aurait pas dérangée de se changer devant toi.

Mon cœur rate un nouveau battement et je me gratte encore la nuque nerveusement, sentant mes joues chauffer. Pourtant, quand je la regarde un bref instant, je ne la vois même pas réagir aux paroles de Mira. Alors elle n'a donc aucune gêne ? Ça ne devrait pas être normale. Je respect tout le monde, qu'il soit pudique ou non.

- Non. Je ne veux pas la déranger ni la gêner. Je préfère qu'elle se change seule, tranquillement.

Son regard se pose un instant sur moi, surprise, puis elle me sourit, comme un remerciement. Je comprends alors les exigences de son métier et je baisse légèrement le menton. Alors elle doit exposer son corps, même nu, devant quiconque ? Je commence à assimiler aussi le faite qu'elle est mannequin professionnel et qu'elle doit sans doute avoir l'habitude. Combien de monde, d'hommes et de femmes, comme moi a dû la voir ainsi ?... Je me sens légèrement mal pour elle. Mais c'est comme ça, après tout, si elle est là, c'est qu'elle a bien signée quelque part. Et aujourd'hui elle pose pour un magazine de sous-vêtements.

Pourquoi ai-je tant d'intérêt pour ces conditions maintenant ? Ce sont des mannequins, elles ont FORCÉMENT l'habitude. Arrête de te poser des questions.

- Pourquoi il y a un problème ? Reprends la blanche.

- Non mais... enfin. Je bafouille déstabiliser.

Elle ricane.

- Pas de panique. Je te taquine. C'est gentil ta part d'y avoir pensé.

Ah... Alors c'était une blague ?

- En attendant, poursuit-elle, je vais m'asseoir ici et je regarderais les premiers essayages. Et comme convenu hier, je partirai au bout de 30 minutes. J'ai un autre rendez-vous alors je vous laisserais avec le reste des photos.

- D'accord et...

- Ne t'inquiète pas. Elle sait ce qu'elle fait et sait comment faire, tu auras juste à la prendre en photo.

Je reste silencieux, légèrement suspicieux. Je n'arrête pas de redouter le moment où je commencerais cette séance. Je ne sais pas à quelle heure je rentrerais, mais en vrai, je m'en fiche.

- J'ai confiance en toi.

Je me sens d'un coup léger et à la fois sous le poids d'une énorme responsabilité. Je dois faire de mon meilleur.

- Comptez sur moi Mme. Strauss.

Mira me sourit et la jeune fille s'avance jusqu'au paravent en tirant la valise d'une main. Elle m'adresse un furtif regard puis s'y cache derrière et j'avale ma salive avec difficulté.

Détends-toi Natsu. Tout. Va. Bien. Se. Passer.

Je soupire profondément puis décroche mon regard du paravent pour ouvrir ma mallette afin de disposer le matériel. J'allume tous les capteurs et vérifie que le fond blanc ne plie pas. J'allume les parapluies ainsi que tout le reste et effectue les nuances de blanc.

- Je te trouve un peu nerveux. Lance mira de sa chaise.

Je me retourne, surpris. J'étais tellement pris dans l'installation que je n'ai pas prêté attention à ce qu'il y avait autour.

- Ah... Ah bon ? C'est juste que... C'est la première fois que je fais ce genre de...

Elle écarquille les yeux et fait un "o" avec sa bouche pendant quelques instants. Puis sourit.

- Oh. En tout cas, je trouve que tu fais preuve de beaucoup de professionnalisme. Ton père peut être fier de toi.

- Oui... Il me le dit aussi. Je souris faiblement en repensant à mes moyennes massacrantes.

- Bon, j'avoue que c'était M.Dragnir, ton père, qui devait faire ces photos, mais je t'estime assez grand et mature pour faire ce genre de chose. Tu n'as pas à tant faire des montagnes. Profite. Ce n'est pas tous les jours que tu pourras admirer les atouts d'une jolie jeune femme dans ce genre de vêtements. Prend ce moment comme une opportunité. Il faut bien une première fois à tout. Sourit-elle malicieusement, me lançant un clin d'œil.

Je me retourne en rougissant, gêner par ses propos. Je souris puis bafouille un "oui" avant de rire nerveusement.

- Je suis prête. Annonce une jolie voix douce et presque sensuelle venant de derrière moi.

Mon sang ne fait qu'un tour alors qu'elle sort de sa cachette vêtue d'un ensemble de dentelles rouge.

Diable : *sifflement* Eh bien... La voilà, ma petite lionne affamée... Apparaît-il en se léchant le coin des lèvres, un sourire carnassier ornant son visage rouge.

Conscience : Putain les gars ! Pas maintenant !

Ange : Ne l'écoute pas, fait comme s'il n'était pas là et souvient toi : garde ton sérieux et maîtrise un maximum tes émotions. Reste concentré, ceci est professionnel. Me met en garde l'ange.

Diable : Bla bla bla sérieux, maîtrise, émotion. Tu sais où je vais te le fourrer ton sérieux ?!

Ange : Surement pas là où tu penses.

Diable : Ouais ! Bah ras le cul d'être sérieux ! Moi, je veux de la luxure ! Et pure et dure ! Comme ma b/

Conscience : Vos gueules ! Vous avez tous les deux raisons. Point barre !

Diable : Ah !... Tu vois ? Il a envie de la sauter la petite.

Ange : Oh dieu, oublie ce langage, et pardonne-nous ces péchés interdit... Que le bon seigneur soit avec nous. Amen...

Diable : Rectification : R"Amen" tes fesses ! Que je te l'enfonce bien profond....

Conscience : Allez-vous-en !

Diable : Eh oh ! Ce n'est pas ma faute. Plus tu traînes plus je t'emmerde !

Ange : Voyons ! Il ne la connaît même pas ! Certes, elle est très jolie à regarder et je comprends à présent le trouble qui te brûle le cœur. Telle la flèche de Cupidon sur l'autel d'une union entre deux êtres baignés de bonheur et de lumière. Trottinant sur le chemin du destin de l'amour apogée... Mais attention ! Si tu le fais, tu as intérêt à te protéger ! Ne viens pas te plaindre parce que tu auras écouté l'autre diablotin !

Conscience : Oui, c'est bon, j'ai compris ! Range tes poèmes et maintenant, laissez-moi, j'ai du boulot !

Diable : Ah ! Parce que tu appelles ça du boulot toi ? Moi, je vois plus une occasion parfaite pour ne plus finir seul cette nuit !

Conscience : LA FERME !!

Je reprends mes esprits, secouant ma tête en chassant ces deux petits garnements au passage et me concentre sur mon appareil.

Ne regarde pas derrière toi...

Je la sens s'approcher. Ses talents claquent le sol lentement dans mon dos. Mon corps s'électrise, sentant sa présence proche de moi. Je le sens d'une certaine manière, entre les tissus de mon pantalon.

Sérieux ! Pas maintenant toi !

Je l'entends glisser quelques mots à Mira. Sa voix est si douce, même de loin, je songe une seconde à son souffle près de mon oreille, me susurrant des mots sans censures. Mon bas-ventre se contracte délicieusement à cette pensée. Je me mords la lèvre.

Ça craint.

Je relève le menton, alors qu'elle passe à côté de moi, laissant flotter dans l'air son doux parfum de femme entreprenante. Elle m'adresse un furtif regard brillant et j'avale ma salive, difficilement. Ses cils battent un instant, tellement magnifique. Ses yeux, d'un chocolat intense dans lequel je voudrais bien me noyer, me rendent tous chose. Comment cette femme peut-elle avoir autant d'effet sur moi ? Bon sang, c'est moi, où il fait chaud d'un coup ?...

Mira frappe dans ses mains, signalant joyeusement le début de la séance et je ferme les yeux, sortant de ma pseudo-trans. J'inspire, expire, fait le vide dans mon esprit, ainsi qu'essayer d'oublier le trouble qui m'assaille.

C'est là que débute une série de flash. Affichant dans les secondes qui suivent une série de photo plus belle les unes que les autres sur l'écran d'ordinateur. Au bout de quelques minutes je suis plus à l'aise et commence à m'habituer à sa présence, ou du moins, à sa prestance. J'ai plus d'assurance. J'envisage même de lui conseiller quelques postures à prendre pour mettre en valeur la " lingerie ". Observé du coin de l'œil par Mira qui scrute mes faits et gestes.

C'est dingue à quel point toutes les formes et fantaisie lui vont.

Je songe silencieusement, un œil ouvert sur l'objectif de l'appareil. Je ne le montre pas, mais j'ai les mains moites. Même avec plus d'assurance, j'ai du mal à dissimuler mon admiration envers l'élégance à laquelle est prend possession de la petite salle.

- Je suis ravi de voir que les lingeries te vont à merveille, Lucy.

Lucy...

- Merci Mme. Strauss. Lui répond -elle d'un naturel en lui adressant un sourire.

- Lucy... Je susurre en observant l'écran de mon appareil photo, tête baissée, sans trop m'en rendre compte.

- Oui ?

Je relève la tête, soudain conscient que je viens de prononcer son nom à voix haute.

- Ah... Euh non rien. Je souris nerveusement.

Je me tourne vers l'écran de l'ordinateur, faisant mine de rectifié l'une des images. Mon regard devient sombre en fixant l'une des photos.

Elle est tellement... Je ne trouve pas de mot.

Je ne sais pas ce qui m'arrive, mais ça ne me déplaît pas. Elle a tout ce qu'il faut, là où il faut. Et je me rends compte à quel point son regard est envoûtant et profond sur les photos. C'est à ne jamais s'en lasser...

- Bon. On reprend ? Je souris.

Soudain, mon ventre picote et une douce chaleur envahit ma poitrine. Je me rends compte, je suis tellement heureux d'être ici, avec elle. Mira a raison, j'ai de la chance.

~~~

Au bout de 30 minutes, comme promis, mira nous salut et nous laisse seul avec la valise. Apparemment, on a déjà fait les deux tiers de celle-ci et je me demande ce qu'est la suite. Ça promet.

- Bon. On... On passe au suivant ? Je lui suggère.

J'ai du mal à tenir son regard, alors qu'elle tient parfaitement le mien depuis le départ. Je me sens bête, mais je préfère ne pas poser les yeux trop longtemps sur elle. La sentence serait, de rigueur... Je fais mine une nouvelle fois de vérifier quelque chose sur l'appareil photo.

Elle hoche la tête et passe près de moi. Son épaule frôle mon dos et un courant électrique parcours mon corps. Je me mords la joue, me retenant de me retourner, choper son bras et la serrer si fort contre moi qu'elle sentirait à quel point je la désire. Sans bouger, je glisse le menton vers sa direction, coulant un instant un lourd regard sur ses fesses rebondi, avant de la voir disparaître derrière le paravent.

Depuis que Mira est partie, la pièce me paraît plus grande et une étrange atmosphère s'y trame. La chaleur de ma poitrine est plus forte et les picotements ne veulent pas me quitter. Il est clair que je suis plus nerveux. Mais est-ce vraiment de la nervosité ? Le faite qu'on soit seuls, tous les deux. Moi, un photographe amateur de 21 piges et elle, une déesse vivante, vêtue de simple petit tissus. Il fait chaud, non ?

Diable : Tu aurais pu mettre une caméra cachée, on en aurait profité après...

J'ignore tout ce qu'il se passe autour, n'écoutant que les battements palpitant de mon cœur alors que mon regard se pose sur son ombre. Avec les quelques rayons de soleil qui traversent la fenêtre, son ombre apparaît très sensuellement, se déshabillant doucement. Mes joues se réchauffent. Je devine ses lèvres, de profil, que j'ai subitement envie de goûter. Quels goûts ont-elles ? Ses mains fines détachent l'agrafe de son carcan de dentelles. Je m'imagine alors poser les mains sur elle, et laisser glisser ses bretelles le long de peau pâle. Je me prends une charge de volt en devinant ses tétons se dessiner.

Oh my...

Une petite tête rouge pointe le bout de son nez, flottant au-dessus de ma tête. Je le sens, ce diablotin sourit bêtement tandis que son regard reste rivé avec sauvagerie sur l'ombre derrière le paravent. Je rougis et tourne la tête, tendu. Et c'est le cas de le dire, tendu. Ce n'est pas pro du tout ! Reprends-toi ! Je pose mes mains sur le petit bureau et soupire. J'ai l'impression d'être à bout. Combien de temps ça va encore durer ? Je relève les yeux et je tombe nez à nez avec l'une des photos sur l'écran d'ordinateur. Mon regard se voile.

Elle est si...

Natsu, tout va bien. Ne divague pas, reste concentré. Je ferme les yeux et me répète des dizaines de fois, essayant de chasser cette image envieuse de mon être tous entier. Tellement préoccupé à me remettre les idées en place, je ne l'entends même pas arriver.

- C'est bien mis... comme ça ? Murmure-t-elle.

Je me retourne. 1 seconde. Tous mes efforts se réduisent à néant.

Putain de merde.

Elle se recoiffe et recale sa généreuses poitrine sous le tissus, puis vérifie les petits nœud de sa petite culotte. Quelques mèches de ses splendide cheveux miel tombent lentement de ses épaules et je la sens légèrement intimidée. Ses joues se teintent de rose poudré alors qu'elle tente de remonter ses yeux sur moi.

Elle qui faisait preuve de professionnalisme il y a 5 minutes, la voilà plus timide...

Je reste la bouche entrouverte, ne sachant quoi dire. Entre quelques mèches de cheveux, je glisse un lourd regard sur ses seins rond et ferme, envelopper d'un tissu de dentelles noires, quasi transparent, laissant entre apercevoir le contour de ses mamelons. Un collier noir à chaîne est relié à ses bretelles, reliées elles-mêmes à de la fine dentelle noir transparente, descendant en cascade le long son ventre plat et musclé. Arrivé à sa culotte, je ferme les yeux avec force et contrecœur.

Je vais faire une attaque...

Je définirais plus ça d'un string qu'autre chose. Un geste et je pourrais arracher ses petits nœuds pour la découvrir. Je rouvre les yeux et découvre ses longues jambes, vêtues de bas en dentelles, passant de ses chevilles à ses cuisses, relier à un porte-jarretelles. Une chaîne pendante est reliée à sa hanche.

Des chaînes...

Diable : Hum... Tenue approuvée pour déclencher le mode « primitif » de son partenaire, promettant une nuit mouvementée...

Si seulement...

La chanson de Katy Perry, Dressin'up me traverse l'esprit et les paroles à l'intérieur de ma tête prennent enfin leur sens... Je l'imagine, onduler des hanches sur les miennes avec une adorable mine animé par le plaisir. Mon boxer en prend un sale coup et je réprime un grognement. Ses yeux me fixent, sans rien dire, et je reste planter la, à la regarder, comme hypnotisé...

Diable : Ou comme un pervers ~

Conscience : Chut !

Diable : Hé !

Elle lève les yeux sur moi et je ne peux m'empêcher de retenir mon souffle, les joues chaudes. Cependant... On rester encore là, comme deux idiots, à se dévisager sans rien dire. Puis, elle sourit. Un sourire narquois. Elle ricane entre ses mèches de cheveux. D'un petit rire certes, mais tellement sensuelle que mon membre en frémit.

- Un problème ? Je demande avec un regard contrarié, essayant de chasser l'oppressante idée de la coincer entre moi et un des murs de la pièce.

Elle m'adresse un regard malicieux et m'observe un moment, puis se mord la lèvre.

Ne fais pas ce geste...

- Non. Rien. C'est juste que je t'ai posé une question, mais... apparemment, tu es trop troublé pour pouvoir répondre.

Attends... Elle n'était pas timide avant ?

Elle s'avance doucement vers moi, à l'allure d'une louve et fixe un moment mes lèvres. Son regard descend jusqu'au col de ma chemise entrouverte et je contracte la mâchoire volontairement. Son regard se voile et elle remet le col de ma chemise en place. On est tellement proche, son odeur va me rendre fou, elle m'englobe avec elle. Son toucher m'électrise...

- Après tout, ça se comprend... Murmure-t-elle, finissant son geste qui glisse jusqu'à mon torse.

Ses doigts caressent quelques secondes mon pec gauche, elle relève les yeux sur moi de façon innocente et je serre les poings, plantant mes ongles dans ma peau. J'arrête de respirer. Je n'y arrive plus. Plus de pensée claire, je n'arrive plus à réfléchir, à penser, tout se bouscule dans ma tête.

Je ferme les yeux un instant, avale ma salive accumulée et inspire un grand coup. Je me recule d'elle, à contrecœur de quitter ses doigts, et me retourne. Je ne peux pas prendre le risque de rester près d'elle plus longtemps, je risque de m'en mordre les doigts...

Tu risques surtout de perdre ton job !

- Bon ! On continue les photos ? Je ne voudrais pas te faire attendre plus longtemps. Je ne veux pas prendre le risque que tu attrapes froid.

Mais oui, c'est ça, comme si elle avait froid.

- Mais j'ai tout mon temps. Réplique-t-elle et sa voix mielleuse embrase mon bas-ventre.

La vache... Je meurs d'envie de la prendre, maintenant.

La tête froide Natsu. La tête froide !

Je me retourne légèrement, voulant cacher mon trouble et l'observe du coin de l'œil rejoindre le centre de la toison blanche. La lumière tamisée éclaire ses joues rosées et ses yeux brillants. Pendant que je règle l'appareil, je lui jette de furtifs regards. Qu'est-ce qu'elle est...

Diable : Bonne ! Sort-il de nulle part, de la bave coulant le long de sa bouche.

Conscience : Abruti !

Diable : Oui bah écoutes ! Ça fait mille ans que j'attends que tu te sortes les doigts du c*l, que tu la chopes et lui arrache sa petite culotte !

Conscience : Mais je ne t'ai pas sonné ! Je voulais juste dire que je la trouve très belle et attirante. Pas " bonne ! ". Juste... terriblement... craquante... et...

Ange : Un peu de sérieux, je vous prie ! Tu es là pour bosser. Je sais que c'est la fin de journée et que tu luttes contre le trouble qui t'assaille ! Mais reste concentré !!

- Ça va aller ?

Sa voix douce me sort de mes pensées. Je me retourne vers elle, mais tourne bien vite la tête lorsque mon regard s'accroche un peu trop à son décolleté plongeant, puis fais mine de regarder autre chose.

- Oui, oui ! Tout va bien.

Bon ! Natsu Dragnir, maintenant ça suffit. Bon sang ! Reprends-toi, ça va plus du tout ! Ok, elle t'attire, elle est belle, élégante, magnifique, tout ce que tu veux. C'est la seule fille qui est là rien que pour toi et la première en lingerie sexy dans ta putain de misérable vie. Elle t'a dit bonjour et t'a touché une fois et tu veux la sauter !?

C'est quoi ce comportement sérieux ! On dirait un puceau. Ce n'est pas le moment de péter les plombs ! Alors tu remballes tes pulsions sexuelles encore inassouvis et tu te mets au boulot !

Tu le veux ce job oui ou non !

J'inspire calmement et me reprends.

Tu es un mur, ok ? Impassible.

- On commence ?

Elle hoche du menton et se met en position, à genoux par terre, la tête à demi penchée et les bras derrière la tête.

C'est là que commence, le début d'un long et dur combat contre moi-même.

~~~

Cette prise a été la plus dure de toute ma vie. Je suis essoufflé alors que je n'ai même pas bougé. Mes mains n'arrêtent pas de trembler. Des images sans censures me viennent en tête à chaque seconde ainsi que des idées très catholique au passage.

Mon corps est aussi chaud que la braise et je suis bien obligé de me l'avouer, mais... mon entrejambe me fait plus que souffrir. J'espère juste qu'elle ne l'a pas remarqué. J'ai fait en sorte de le dissimuler en me cachant derrière le bureau, mais... c'était de moins en moins évident.

Jusqu'à ce qu'elle sorte la lourde artillerie qui m'a littéralement achevé pour les dernières prises. Bon sang... Mais qui portent des choses pareilles ? Ok, d'accord, j'admets ! Je n'ai jamais vu ni eu l'envie de regarder des magazines de lingerie jusqu'à maintenant, et je ne suis pas comme mes potes qui baisent à tout-va, mais je pense avoir passé un sérieux cap dans mon existence. Je me sens pitoyable, ok ? Elle est professionnelle, pas intermittente du spectacle, elle ne vient pas pour tes beaux yeux, mais pour le taff. Et toi, tu as quoi ? Une érection...

Sérieux, mec...

J'aimerais tellement lui en faire voir de toutes les couleurs... !

Non ! Stop !

Je range mon matériel pendant qu'elle se rhabille derrière ce foutu paravent. Cette fille va me rendre dingue. Je suis me sens de plus en plus inconfortable et je commence à me détester. Il faut que je pense à autre chose. Je ne peux pas me permettre une telle chose.

Je pense à mon père et je frissonne en imaginant ce qu'il aurait fait à ma place. Et plus j'y pense, plus des scénarios plus provocant les uns que les autres me refroidisse. Je ne sais pas ce que serait devenue cette pauvre jeune fille innocente en présence de mon père.

Et je ne préfère pas y penser.

Quelque part, elle a de la chance d'être tombée sur moi. Je. Ne. Lui. Ferais. Rien. Je ne suis pas mon père. Alors reprends toi.

- J'ai fini.

Je ne me retourne pas. Je crains de découvrir des choses encore plus obscènes, je n'en veux plus, je m'en peux plus. Mais en entendant les zip de la fermeture de la valise, je suis limite rassurer.

- Merci pour les photos et bonne fin de soirée à toi. Me salut -elle dans mon dos.

- Ah... Oui, toi aussi...

Mec, t'es pas crédible.

Je l'entends tirer la valise et s'avancer vers les escaliers. Ses petits talons claquent sur le sol et soudain, mon cœur palpite.

- Attends !

Merde... Je crois que j'ai crié.

Elle se retourne vers moi, surprise, et me songe de ses grands yeux noisette. Ça me fait bizarre de la voir habillée maintenant.

- Hum... Je...

Merde, merde, merde ! Je dis quoi bordel !

- Oh. Ne t'en fais pas, je vais réussir à porter la valise toute seule jusqu'en bas. Me répond -elle en souriant.

- Hum... Nan, ce n'est pas ça. C'est juste que... Tu rentres seule ?

Elle me songe un moment du regard et je me sens déstabilisé. Elle baisse le menton et baisse les yeux.

- Oui, je rentre seule.

Je me pince les lèvres. Il fait nuit dehors et je ne sais pas ce qu'il se trame à cette heure-ci. Je ne peux pas la laisser repartir comme ça.

- Tu veux que je te ramène chez toi ?

Mon cœur palpite et je sens mes joues chauffer.

S'il te plaît... accepte...

- Oh. Non, ne t'embête pas pour moi, je vais me débrouiller. Il reste encore quelques bus. Me sourit -elle.

Je soupire. C'est quoi ce faux sourire. Pourquoi... tu mens ?

- Il est 22h. Il n'y a plus de bus qui passe à cette heure-ci dans cette rue. Le prochain arrêt est à 35 minutes à pied d'ici.

Je remarque à quel point mon ton est calme et elle se tait, se pinçant les lèvres. Je souris.

- Je préfère te ramener, qui sait ce qui pourrait t'arriver si je te laisse partir seule.

Je me retourne, pour éviter qu'elle ne me voit rougir tandis que mon cœur bat à cent à l'heure. Je finis de ranger mes affaires dans ma mallette et je ne l'entends pas bouger. Je continue de plier les parapluies et range les quelques accessoires qui traînent. Puis, ses talons s'avancent et viennent vers moi, prêt de moi.

- Hum... D'accord, c'est gentil de ta part.

- C'est normal. En revanche... Je me déplace à moto, je te prêterais mon casque.

- D'accord, merci.

- Ne me remercie pas... Tu peux descendre, je te rejoins à l'accueil.

Je me sens incroyablement détendu. Heureusement que je lui ai proposé. Je suis rassuré qu'elle n'est pas refusée.

Seulement...
J'ai oublié un détail...

~~~

- Et après, tu tournes à droite !

- Ça marche !

Ça fait 15 minutes que je roule.
15 minutes, que j'essaie de rester concentré sur la route.

15 minutes, que je sers les dents en sentant mon bas-ventre frémir à chaque fois que sa poitrine se presse dans mon dos, à chaque fois que ses cuisses touchent les miennes, à chaque fois que ses doigts s'agrippent à ma veste en cuir. Je ne dis rien et regarde droit devant moi. Je sers mes mains sur le guidon à chaque pulsion. Si je reste plus longtemps avec cet ange, je risque de faire quelque chose d'illégal.

Retiens-toi encore...
Je t'en supplie...

Encore 10 minutes de torture et nous arrivons à destination, garé devant un petit immeuble de 5 étages. Quelques occupants nocturnes sont encore debout et fument sur le pas de l'entrée. Et d'après la musique qui sort des enceinte du 2e étage, une fête doit battre son plein. Pas évident d'habiter en appartement. Elle descend puis se poste devant moi alors que je reste assis sur ma moto. Elle défait les sangles du casque et le retire, laissant virevolter ses cheveux miel un instant.

Un ange...

Quelques gars qui fument sur le perron de l'immeuble m'adressent de lourds regards noirs et je les ignore. Mais dans ma tête, je suis plutôt fière d'avoir créé une certaine jalousie.

Et ouais les gars, désolé, mais vous avez loupés plus que vous ne le croyez.

- Merci de m'avoir ramené. J'espère que ça ne t'a pas dérangé. Me remercie-t-elle en me rendant mon casque.

Je vais pouvoir sentir sa douce odeur durant tout le trajet de retour. C'est fantastique...

- Non... Aucun souci.

- Bonne chance pour la retouche des photos. Me lance-t-elle avec un ravissant sourire.

- Il n'y aura rien à retoucher... Je murmure en la regardant dans les yeux avec un fin sourire.

Elle semble déstabilisée un petit moment, laissant ses joues se teintent d'un jolie rose et mon cœur s'emballe. On reste encore silencieux un moment puis elle me salut en reprenant sa petite valise. Je la salut en retour et j'ai le droit à une ribambelle de regards noirs de la part des mecs posté devant l'entrée. Je la regarde s'éloigner. Un pique vient chatouiller mon cœur.

Alors ça s'arrête là ?...

Je baisse la tête et regarde mon casque, dans le vide. Mon sourire s'efface.

Je ne la reverrais plus jamais ?

Une désagréable sensation me noue le ventre et je sers les dents. Je m'apprête à remettre mon casque quand j'entends une plainte.

- Lâchez-moi !

Je fronce les sourcils et me tourne vers l'entrée de l'immeuble. Mon sang se glace lorsque je la vois se débattre alors que l'un des gars la tire par le poignet.

- Allez quoi. On est sympa. On a une grande chambre à l'étage si tu veux.

- Mais lâchez moi, je vous dis !

Leurs paroles me font l'effet d'un boomerang et sans réfléchir plus longtemps, je descends de ma bécane. Les poings serrés, le regard déterminé sur mes cibles, je m'avance dans l'allée. Les mecs, trop occupés à relooker MON ange et à la tirer dans tous les sens, ne me voient pas arriver devant eux. À leur hauteur, je m'engage.

- Dites donc vous. Vous n'avez pas compris ? Elle vous a dit de la lâcher. Je commence en essayant de contenir ma colère.

Ils se retournent vers moi et j'avale ma salive avec difficulté. Leurs yeux sont rouges et une horrible odeur de truc pas légal empeste l'air. J'en ai la nausée. Comment font-ils pour fumée ces conneries ?

Je la regarde un court instant. Ses grands yeux noisette me fixent avec détresse. Pourtant, une douce vague de chaleur enveloppe mon cœur alors qu'elle me sourit faiblement puis se mordre la lèvre inférieure.

- Tient tient... Mais c'est le prince charmant qui va là ! Désolé pinki, mais ce ne sont pas tes affaires.

- Retourne d'où tu viens, pédale !

Quelle politesse.

Ils m'ignorent royalement et reviennent à la charge vers elle. Un des types soulève sa jupe tandis qu'un autre essaye de lécher sa joue. Elle grimace de dégoût et je sers les poings.

Ça ne se passera pas comme ça.
Comment osent-ils la toucher de cette sorte ?...

Le regard sombre de rage, j'en retiens un par l'épaule et enfonce mes doigts dans sa chair. Il grimace et se retourne vers moi, l'air agacé.

- Eeh ! T'as pas compris fils de pute ! Va niquer ta mère ! Me crache-t-il à la gueule.

- Tss...

Tu n'aurais pas dû.
Pas les mamans...

Ni une, ni deux, je le chope par le col et l'envoie valser tête la première par terre. Sa nuque craque et il gît au sol, l'arcade ouverte. Je ne pensais pas en faire usage un jour, mais je te remercie papa de m'avoir inscrit à la lutte étant petit.

Alors que je mets le premier à terre, le second et le troisième l'emporte dans l'immeuble.

- Laissez-moi tranquille espèce de,

- Ferme la ! Lui crie un en plaquant ses sales doigts sur sa bouche avec un sourire pervers plaqué au visage.

Je me retourne vivement et ma force décuple alors qu'elle me lance un regard de détresse. Je grogne et en chope un pars le col de veste. J'attrape ses poignets et lui fait une clef de bras, le faisant hurler en sentant ses os craquer sous mes doigts. L'autre me saute dessus et je lui donne un coup de tête dans le nez. Il vacille, les narines et les lèvres en sang.

- Putain !... Espèce d'enflure ! Jure-t-il.

Ils se regardent puis foncent sur moi, je me baisse, effectuer une balayette et ils s'écroulent par terre, la tête la première. De quoi bien les sonner, et encore, j'y suis allé doucement.

La fumette ne vous réussit pas les gars.

Je reprends mon souffle, les fusillant du regard et ma colère retombe petit à petit. Je me retourne et mon cœur bat. Elle m'observe, à genoux par terre, les yeux brillant et grand ouvert, choqué.

Désolé d'avoir été violent devant toi. Ça ne se reproduira pas.

- Ça va ? Je lui demande prestement avec un sourire en lui tendant ma main.

Son regard s'illumine et on s'échange un long regard. Ses joues se teintent de rose et un adorable sourire se dessine sur ses lèvres. Elle hoche la tête puis attrape ma main, en silence. Ses doigts...

Je tire doucement sur son bras et je la sens frémir en sentant ma poigne. Je la redresse et elle pousse un petit cri de surprise. L'un de ses talons se casse. Elle vacille et tombe dans mes bras. Je la rattrape in extremis et elle relève le menton. Un long silence s'installe et on se dévisage, avec de grands yeux.

Nos visages sont si proches, je sens son souffle chaud effleuré mes lèvres et mon corps frémit. Mon cœur s'emballe et je ne sais pas quoi faire. Ses yeux chocolat m'attirent alors qu'il se voile dangereusement. Inconsciemment, nos lèvres se rapprochent.

Soudain, ses yeux s'écarquillent.

- Attention !

Quelque chose heurte rapidement et violemment ma tête. Je tombe raide au sol.

Le vide...

Je l'entends hurler de terreur alors qu'un rire guttural résonne derrière elle.

- Ha ha ha ! Bien fait pour ta gueule, connard !

Aah... Ma tête.

Mes membres tremblent alors que je sens du sang coulé dans mes cheveux puis goûter sur le sol. Un lourd objet tombe devant moi, et le regard flou, je devine la forme singulière d'un extincteur. L'origine de ma chute. L'enflure...

Lucy...

- Mais vous êtes malade !! Je l'entends vociférer.

- Viens par-là toi. Ricane-t-il.

- Non ! M'approchez pas ! Me touche pas !

Lucy...

- Aller... Je suis sûr qu'on va bien s'amuser toi et moi.

- Dé... Dégage !...

Ne... la touche pas...

Pourquoi je n'arrive plus à bouger ? Mes forces m'ont abandonné, une incessante et lourde douleur m'assaille le crâne et je grimace de douleur. Je ferme les yeux alors que tout tourne autour de moi. Les murs et le sol zigzag, tout flou. Du sang coule sur mon visage et je crains le pire. Mon corps est engourdi et l'entendre hurler est un supplice.

Merde...

Mes oreilles sifflent, mais je distingue des sanglots. Mon corps se fige. C'est de la torture.

Non... Ne la touche pas.

Je relève les bras, mollement. Mon corps se redresse sur le côté et mes yeux s'écarquillent. Mon cœur s'arrête de battre alors que devine des larmes dévaler ses joues et un type la coincer contre un mur.

Non !

Je me lève. Le regard noir. Les bras ballants et le visage à moitié en sang. Mon cœur bat au ralenti. Chacun de ses battements résonnant autour de moi. La scène semble tournée au ralenti alors que Lucy se débat sans parvenir à se dégager de lui. Son sourire pervers me donne la gerbe et je sers les poings alors qu'il faufile un peu trop sa main sous sa chemise et sous sa jupe.

Ne. La. Touche. Pas.

Je lève le bras dans sa direction, les veines battantes de rage, le poing tellement serré que mes ongles s'enfoncent dans la paume de ma main.

Le coup part.

Puissant et rapide. Un uppercut net et précis dans sa sale face. Si fort que sa mâchoire en a craqué sous mes doigts. Mou comme du beurre, son corps vacille avant de se prendre un mur et de s'écrouler, inconscient, sur le sol.

Le souffle court, je reste un moment immobile. Le poing en l'air, le regard rivé sombrement sur le type inconscient. Je reprends à peine mes esprits que mes forces m'abandonnent de nouveau. Je vacille, le corps tremblant et mes jambes me lâches. Je m'effondre sur les genoux et des bras me rattrape, s'entourant autour de ma taille, par l'avant.

Ses épaules tressaillent de sanglots et je ne bronche pas, encore sonné. Ses mains m'agrippent avec force et ne me lâche pas. J'esquisse un faible sourire et ferme les yeux, laissant échapper un soupir de soulagement.

Mon ange...

Les mains tremblantes, je prends sa main dans la mienne et relève son menton du pouce. Ses yeux chocolat, baigner de larmes me songe dévalant ses joues rosées.

- Hey... Ça va ? Je murmure en essuyant une larme du pouce.

Ses sourcils se froncent et ses lèvres se pincent. Elle s'écarte de moi et me fusille du regard.

Non... Reste là.

- Imbécile...

- Comment ?...

- Imbécile !... Tu as vu dans quel état tu es ?! Et tu me demandes comment je vais ?!

Je reste silencieux et ne sais pas quoi dire alors qu'elle sanglote silencieusement. Ma vue se brouille et je vacille. Mes forces m'abandonnent pour de bons et mes yeux se ferment. Je bascule en avant et m'écroule entre deux bras, le nez entre deux choses agréablement moelleuses.

Je ferais tout pour rester ici, à cet endroit...

~~~

Je me réveille, sur ce que je pense être un canapé. Une faible luminosité éclaire la pièce et je vois flou pendant un moment. Une sorte d'éponge vient éponger mon crâne et mon front.

Je grommelle faiblement et sens une main fraîche prendre ma main et la caresser doucement. Puis, je la vois, une petite lampe de chevet éclaire son visage triste alors qu'elle applique une serviette humide, remplit de mon sang, sur mon front. Ses yeux brillent dans la faible luminosité, ils sont tellement beaux. Puis elle me sourit et je rêve de l'embrasser, maintenant.

- Tu es réveillé ? Murmure-t-elle.

Je ne réponds rien, observant avec admiration son beau visage, penché au-dessus de moi. Ses yeux noisette me fixant avec une légère inquiétude.

- Comment tu te sens ? Je réussis à prononcer, d'une voix rauque et faible.

Elle baisse les yeux, contrariée.

- C'est à moi de te poser la question.

- Ne tant fait pas pour moi...

- Bien sûr que si !

Elle retient un petit sanglot et se cache derrière ses cheveux.

- Tu t'es ouvert la tête et tu as perdu beaucoup de sang ! Bien sûr que si je m'en fais pour toi !

Ses épaules tremblent et la peine me compresse le cœur. Ne pleure pas.

- Hey...

- Excuse-moi. C'est ma faute...

Ne dis pas ça.

- À cause de moi, tu as...

- Parce que tu crois que j'allais rester sans rien faire ?

Elle se tait et un silence s'installe. Je soupire et me redresse sur mon avant-bras. Ma tête est encore lourde, mais je veux la voir. Voir son visage. Son si joli visage. Sans larme. Je saisis son menton entre mes doigts et relève sa tête. Je prends ses joues rosées entre mes mains et les caresses doucement.

- Sèches tes larmes, je ne veux plus les voir. Je lui souffle doucement.

Elle sanglote encore un peu puis balaye ses larmes du revers de la main. Elle renifle et je souris. Son nez est rougi et ses yeux aussi. Elle semble perdue dans ses pensées. Je relève une nouvelle fois son menton et mes yeux s'ancrent dans la profondeur des siens couleur chocolat.

Si envoûtant...

Je me fiche de savoir où on est, le principal, c'est qu'elle aille bien. Mais, comment m'a-t-elle emmené ici ?

- Comment tu m'as ramené ici ?

- ... Des personnes sont arrivées en entendant ce qu'il s'est passé. C'étaient les personnes de la fête du 2e étage. Ils m'ont vu, alors que je te tenais, la tête en sang, dans mes bras. Ses joues se teintent de rose et je trouve ça adorable. Des filles sont venues vers moi et m'ont consolée un instant alors que des gars t'ont transporté, inconscient, jusque chez moi. Apparemment, ils connaissaient ces types et les avaient chassés de chez eux il y a peu de temps...

J'acquiesce en silence. Je suis content qu'elle m'explique, ça prouve qu'elle a confiance en moi.

- J'ai eu tellement peur quand je t'ai vu t'écrouler après son coup. Tu aurais pu...

- Hey, je suis là, je vais bien, et en plus de ça admirablement bien occupé par tes soins.

Ses yeux scintillent et je me mets à rougir. Je crois que le coup me faire dire un peu trop ce que je pense. Elle sourit faiblement et soupire.

- Imbécile...

- Merci...

Elle ricane et mon cœur se gonfle de joie. Je ne suis pas le maître dans certaines situations, mais le principal pour moi est de savoir qu'elle va bien. Et je me surprends même à vouloir tant la protéger.

Et dire que si je ne l'aurais pas ramenée, elle serait...
N'y pense pas.

Ses bras s'enroulent autour de ma taille par surprise et elle pose sa tête contre mon torse. Je remarque alors à l'instant que je suis torse-nu et j'avale difficilement ma salive. Mon cœur s'emballe et je tente de le calmer alors que son oreille est collée à moi. Je remarque par la même occasion qu'elle a eu le temps de mettre des vêtements propres. Portant un petit débardeur rose pâle et un short bleu jean.

- J'ai retiré ta veste et ta chemise... Elles étaient tachées de sang, alors je les ai mis à laver. Me confit-elle comme si elle avait lu dans mes pensées.

Elle se cale contre moi et je souris bêtement, caressant ses cheveux un moment. Je soupire de relâchement et ferme les yeux, profitant de cette étreinte. Je n'aurais jamais pensé avoir le moindre contact physique avec elle. Et voilà que notre premier contact est de la prendre dans mes bras. De son propre chef en plus... La vie nous en apporte plus qu'on ne le croit parfois. Et j'en suis bien reconnaissant.

On reste dans cette position un moment avant qu'elle ne se redresse, les joues rosées et légèrement perturbée.

- Bon, je... Je vais préparer quelque chose à manger, je ne pense pas que tu rentreras chez toi dans ces conditions.

Est-elle en train de me proposer implicitement de rester chez elle ?

Elle se redresse puis se lève. Sa présence contre moi me manque déjà et mon cœur rate un battement à cette idée. Elle me sourit et s'apprête à partir.

- Attends.

Mon bras s'élance plus vite que j'ai le temps de penser et la rattrape.

- Ah !

Elle vacille et tombe sur moi, me donnant un coup de tête involontaire. Je grogne de douleur et ferme les yeux en me frottant la tête. En les rouvrant, je réalise que nos nez se touchent. Son souffle heurte mes lèvres et ma respiration se coupe. Ses seins, pressés sur mon torse, sont chauds, et ses jambes entre les miennes, éveillent chacun de mes sens. Soudain, ma peau picote et mon sang tombe dans mon bas-ventre.

On se dévisage, la bouche entrouverte, avec de grands yeux. Mon cœur s'emballe. On est si proche. Mes joues brûlent, tout comme les siennes qui se teintent de rouge. Ses grands yeux me fixent avec étonnement et brillent avec la petite lampe du salon. Soudain, nos regards se voilent. Un flash-back. Nous deux, elle, tombée dans mes bras qui était à deux doigts de s'embrasser dans l'entrée de l'immeuble. Nos lèvres se rapprochent dangereusement en repensant à ce moment, lorsque nous étions à deux doigts...

Ange : Aah... C'est beau l'amour. Qu'ils sont mignons comme ça...

Diable : Hou la la... Mais c'est que ça commence à être chaud là. Niark niark.

Ange : Pas chaud non... Brûlant...

Diable : ...

Ange : ... Un problème ?

Diable : Je rêve où tu viens d'évoquer un propos salace... ~

Ange : Moi ? Bien évidemment que non...

Diable : Oh que si ~

Ange : Tu mens.

Diable : Alors comme ça l'ange aussi à l'esprit mal placé ? De mieux en mieux... Allez moucherons blanc, sort les pop-corn ! Ce soir, on regarde le spectacle en direct !

Ange : Non merci.

Diable : Aller mon petit Nat' ! Fait la grimper aux rideaux !

Ange : Un peu de tenue voyons. Il ne faut pas se précipiter.

Diable : Ah ouais ?... Alors comment tu expliques... ça ?

~~~

Nos bouches se plaquent presque automatiquement l'une contre l'autre, comme attirées. Et elle ne reste pas en reste, s'agrippant aux miennes.

Bon sang, ses lèvres sont si douces.

Je glisse une main dans ses cheveux et explore sa bouche, qu'elle ouvre volontiers. Nos jumelles se rencontrent dans un ballet sensuel et timide à la fois. Son corps se presse contre le mien qui grimpe en degrés considérablement. Nos bouches se pressent, avec désir et maladresse. Elle enroule ses bras autour de mon cou et tire sur quelques mèches de mes cheveux, tout en faisant attention au bandage sur mon crâne. Mes mains descendent sur ses joues que je caresse et presse pour l'attirer un peu plus contre moi.

Elle est à moi...

Elle soupire d'aise entre mes lèvres alors que je plonge ma langue incandescente dans sa bouche. Ce son suffit à réveiller mon membre et je grogne. Après tout ce temps à passer à refouler mes envies les plus charnelles, je suis pris de court par une fulgurante et irrépressible envie de la faire mienne. Pour mon plus grand plaisir, ses mains viennent caresser mon torse du bout des doigts. On se délecte l'un de l'autre.

Affamé...

J'ai tellement envie d'elle, mais une douleur au crâne me ramène sur terre. Je grimace de douleur et romps à contrecœur ce sublime baiser. À court de souffle, elle me songe un instant d'un lourd regard puis passe son pouce sur mon front.

- Tu ne devrais pas trop forcer ce soir...

Elle se penche et embrasse mon front.

- Repose-toi. Tu seras en meilleure forme demain.

Elle m'adresse un adorable sourire, les yeux pétillants puis se redresse et part dans une autre pièce. Je reste perdu, regardant le plafond au-dessus de moi.

Qu'est-ce qui s'est passé là ?...
...

On s'est embrassés !!!!

Je plaque mes doigts sur mes lèvres le visage rouge pivoine puis cache mon visage dans mes mains dans un soupir peu viril. Je l'entends ricaner, d'une autre pièce que je devine être la cuisine, sans doute. Je me mords la lèvre.

Bon sang... Je suis en train de vivre un rêve...

Je scrute silencieusement le plafond, les joues en feu et essaie de reprendre mes esprits. J'en ai même oublié la douleur. Repenser à son baiser fait naître en moi des milliers de papillons et je me cache à nouveau le visage, un sourire bête et crispé, qui ne veut pas partir. Au bout de quelques minutes, une douce odeur emplit mes narines alors qu'elle m'apporte un plateau-repas qu'elle dépose sur mes genoux. Pour qu'elle est eu le temps de préparer à manger, je ne sais pas combien de temps je suis resté en léthargie. Je me redresse et je la regarde timidement, les joues chaudes. Mes yeux se posent sur l'assiette et mon visage s'illumine.

Du poulet frites !!

Sans plus attendre, je prends les couverts et me jette sur la nourriture comme un enfant devant un bol de bonbons. Elle ricane et prend son plateau à elle. En même temps, je sentais bien que j'avais faim. Et puis, il est important de manger après avoir perdu beaucoup de sang. Nous passons une agréable soirée à parler de tout et de rien, à s'adresser quelques regards complices, et pour rien au monde, je ne laisserais ma place.

Pour personne.

[...]

J'ouvre les yeux, encore dans les vapes. La lumière du soleil vient caresser une partie de mon torse alors que j'émerge doucement. Mes yeux se posent sur mon environnement et les événements d'hier soir me reviennent en tête. Un sourire se dessine sur mes lèvres et je referme les yeux, repensant à ce baiser...

En rouvrant les yeux, ils se posent sur la petite pendule du salon. Je devine que je suis encore allongé sur le canapé. Les aiguilles m'indiquent qu'il est 10h passé et ça ne m'étonne pas. Je ne sais pas à quelle heure nous nous sommes assoupis, mais il était sans doute plus de minuit.

- Humm...

Je tourne la tête vers l'origine de ce soupir et mon cœur se gonfle en la découvrant, assoupie sur moi, la tête reposant sur ses bras, assise par terre.

Elle a veillé sur moi toute la nuit ?

Je tourne les yeux vers le seau et aperçois plusieurs serviettes imbibées de sang. Elle a dû les changer régulièrement, et je ne sens pas celle que je porte lourde de mon sang. Elle doit être tout juste posée. Un sourire étire mes lèvres en posant les yeux sur elle. Je glisse une main dans ses cheveux miel et la glisse entres ses mèches de cheveux.

Si beaux, si doux, comme ses lèvres...

Je l'observe longuement, dans une bulle. Je ne vois rien d'autre qu'elle et je craque pour sa bouille endormie, son petit nez retroussé et ses petites taches de rousseur qui parsèment ses joues roses. Elle paraît si fragile sous cet angle, alors qu'il y a quelques heures, elle était entreprenante et sauvage, dans des tenues plutôt original qui m'ont fait bander pendant près de deux bonnes longues heures.

Wow... Quelle endurance... Mais surtout, quel torture.

Elle s'agite sur moi et ses paupières s'ouvrent doucement. Je caresse ses cheveux et elle soupire. Elle tourne la tête et ses pupilles, qui brillent avec le soleil se pose sur moi. Un ravissant sourire étire ses lèvres et je fonds sur place.

- Hi... Je murmure.

- Hi... Souffle-t-elle, sans se quitter des yeux.

J'ouvre la bouche, mais elle me devance.

- Comment tu te sens ?

Je soupire puis lui souris.

- Et toi ?

Elle plonge sa tête dans ses bras en soupirant puis ricane. Elle relève la tête puis se redresse. Elle lève les bras, s'étire puis baille. Je prends sur moi pour ne pas loucher sur sa poitrine qui se soulève sous mes yeux.

C'est bien la vision la plus satisfaisante qu'il y est sur terre.

Elle laisse tomber ses bras puis se frotte les yeux.

Adorable...

Je me redresse à mon tour et m'étire, comme elle. Mes muscles se contractent sous ses yeux et je ricane intérieurement en la voyant se mordiller la lèvre inférieure puis baisser les yeux, déstabilisée. Elle se lève doucement puis débarrasse les plateaux-repas que nous n'avons pas rangés hier soir. En même temps, je n'ai pas bougé de ce foutu canapé et elle me l'a formellement interdit.

Je me redresse et m'asseoir correctement sur le canapé. Je passe alors un regard par-dessus le dossier de canapé pour la voir se diriger vers la cuisine. Je découvre alors le reste du petit appartement. Mon regard dérive sur le petit meuble de l'entrée et compte deux pairs de chausson. Mon cœur se pince. Je me tourne vers elle et l'observe un moment. Soudain, une question me brûle la gorge et je crains d'apprendre une vérité.

- Hum... Dis-moi ? Tu vis avec quelqu'un ? Je demande timidement et peu rassuré.

Elle se tourne vers moi puis glisse un regard sur les chaussons de l'entrée. Elle m'adresse un sourire tandis que le mien se crispe.

- Pourquoi ?

- Euh... Bah, je me demande si...

Je reste silencieux, ne trouvant pas mes mots et je me gratte la nuque nerveusement. Elle me songe du regard un moment puis se met à rire.

- Qu'est-ce qui te fais rire ? Je demande, contrarié.

- Les chaussons dans l'entrée appartiennent à ma mère. Je les laisse ici quand elle vient.

Elle sort de la cuisine et vient vers moi avec un petit sourire, un bol dans les mains et une petite trousse à pharmacie.

- Parce que tu crois que j'ai quelqu'un ? Me demande-t-elle.

Je soupire de honte et baisse la tête en jouant avec un coin du plaid.

- Bah...

Elle s'accroupit en face de moi et pose le petit bol remplit d'eau propre et d'une petite serviette.

- Si tu veux savoir, je suis libre comme l'air. Commence-t-elle à voix basse.

Elle attrape mon bandage et le défait doucement. Je la laisse faire, alors que mon cœur se gonfle de nouveau et que les papillons reviennent, encore.

- Avec les études de mannequinat et tous les concours, il m'était impossible de trouver quelqu'un. De plus... Mon ancienne société me l'interdisait. Et puis, lors d'un défilé, Mirajane m'a repérée et je suis rentrée dans sa boîte. J'avoue que pour moi aussi, c'était une première fois dans ce genre de tenue...

Elle plonge mon bandage dans le petit bol et le rince. Elle penche ma tête et observe ma blessure. J'ai presque le nez plongé dans son décolleté et je retiens ma respiration.

Alors, elle n'a personne ?

Elle rince ma plaie avec du désinfectant puis la rince une nouvelle fois avec une serviette humide. Je grimace.

- Tu as de la chance, la plaie n'est pas profonde mais que superficielle. Tu as perdu beaucoup de sang, certes, mais ça cicatrisera au bout de quelques jours. Pas la peine d'aller aux urgences.

Elle se redresse et m'adresse un sourire.

- Merci... Tu es une super infirmière.

Ses joues rougissent légèrement et elle me remercie avant de débarrasser tout ce qu'elle a sortie.

- La salle de bain est au fond du couloir si tu veux... Me conseille-t-elle. J'ai sorti une serviette pour toi hier soir.

J'avale doucement ma salive et regarde le couloir. Je lève mon bras et sens discrètement mes aisselles.

Ouais... Va prendre une douche.

Je me lève doucement et savoure enfin le fait d'être debout. Je sens son regard insistant dans mon dos et un rictus se dessine sur mes lèvres. Je ne suis que torse-nu et je me félicite moi-même de lui faire de l'effet. Il est vrai que je n'en ai pas l'air, mais je me remercie aussi pour avoir une activité physique régulière une deux par semaine à la salle de sport. Je suis plus musclé que j'en ai l'air.

Je m'avance dans le couloir, sous son regard envoûté puis entre dans la salle de bain. J'allume et suis surpris de découvrir une grande douche à l'italienne, face à un grand miroir.

Je ferme la porte et hésite à tourner le loquet.

Je ferme à clef... ou non ?

~~~

Je laisse l'eau chaude ruisseler sur mon torse alors que je ferme les yeux, la tête penchée en arrière. Je reste un moment comme ça puis rince mes cheveux plein de shampoing. Je me mords la joue, essayant d'oublier les petits picotements du produit sur ma plaie. Puis je regarde mes pieds, en rougissant.

Et dire que dans cette douche...

Je l'imagine, tout comme moi, savourer la chaleur de l'eau qui coule sur sa peau laiteuse. Mes lèvres se crispent et je grogne en apercevant mon membre dressé.

- Pff... Elle ne va jamais quitter mon esprit.

Notre baiser d'hier soir refait surface et ma vue se brouille. Ma respiration s'accélère et la chaleur de la pièce comme à m'étouffer.

Et Dieu sait à quel point je l'envie en ce moment.

Je ferme les yeux et pose un bras sur le mur, m'appuyant contre. Je ne peux pas faire ça, pas ici. Comment elle le prendrait si jamais elle le découvre. On ne se connaît pas vraiment. Nous sommes, des inconnus...

Pourtant, mon sexe me fait tellement souffrir depuis hier soir, je ne me sens pas capable de me retenir. Je l'imagine, rentrer avec moi dans cette douche, enrouler ses bras autour de ma taille et presser ses seins contre les muscles de mon dos. Ma queue tressaute et lâche un soupir involontaire.

- Lucy...

Soudain, des lèvres se posent sur l'une de mes omoplates et mon corps se tend. Mon cœur rate un battement et en rouvrant les yeux, je réalise que des bras m'entourent belles et biens le torse. Je triple en volt alors que je sens la pointe de ses tétons toucher mon dos. Ses seins se pressent contre celui-ci et je pousse un grognement involontaire.

Elle... elle... elle...

- Lu... Lucy ?...

Je ne bouge pas, mon corps est figé sur place, mon sang pulse à toute vitesse jusqu'à descendre lourdement dans mon sexe. L'une de ses mains me caresse doucement le torse avant de descendre lentement jusqu'à la base de mon ventre où se trouve mon membre fièrement dressé. Je frémis.

- Hum... Lucy ? Tu...

Ma respiration se bloque et je pousse un lourd soupir lorsqu'elle attrape ma queue entre ses doigts. Elle descend ses doigts, de bas en haut, jusqu'à rouler son pouce sur mon gland et un râle sort de ma gorge. Mon corps commence à trembler et je sers le poing contre le mur. Mon regard se voile tandis que j'observe ma queue se faire masturber par ses doigts de fée. Ma respiration devient saccadée et mon esprit se teint de luxure.

D'un geste, je me retourne et chope ses petits poignets. Je la plaque, dos à moi, contre le mur carrelé de la douche et souffle prêt de son oreille. Je la sens frémir de tout son être et mon corps s'embrase à la vue de sa peau nue face à moi.

Je plonge mon nez dans sa nuque et inspire sa douce odeur de femme, je sors ma langue et viens sucer sa peau avant de titiller son lobe d'oreille. Ma queue se glisse entre ses fesses et je lâche un grognement rauque. Elle lâche un gémissement et tourne sa tête vers moi. Je la découvre, le visage rouge par la honte et le plaisir, les yeux brûlant de désir et les lèvres entrouvertes, laissant passer son souffle bruyant et irrégulier.

Ses lèvres...

Je plaque ma bouche contre la sienne que je savoure en otage. Nos langues se retrouvent rapidement dans un ballet pressé et ardent. Nos haleines se mélangent et notre chaleur avec celle de l'eau qui coule sur nos corps bouillants.

Je glisse mes mains sur sa peau et mon corps s'électrise. Sa peau est si lisse et si bouillante. Mes paumes de mains retrouvent bien vite ses seins, que je caresse avec tendresse et désir. Ses seins, si lourds et si satisfaisants à maltraiter. Ses tétons, qui pointent entre mes doigts. Mon désir augmente à chaque mouvement circulaire.

Je glisse une main sur son ventre jusqu'à sa petite fleur que je rêve de découvrir avec impatience. Mes doigts retrouvent un petit bourgeon que je m'amuse à titiller, lui faisant sortir une ribambelle de mélodies plus sensuelle et bandante à mes oreilles. Je le roule sous mes doigts, comme elle le faisait précédemment avec mon gland et je souris malicieusement derrière son oreille.

Elle va me le payer, pour toutes ses heures de tortures...

Mes doigts se frayent un passage entre ses lèvres chaudes et tellement humide. Je rentre un doigt en elle et elle se cambre, pressant ses fesses contre mon membre qui vibre au son de ses gémissements.

Je rentre un deuxième doigt et effectue de lent et profond aller-retour, luisant mes doigts de sa mouille excitante. Je reprends ses lèvres dans un baiser fiévreux et passionné et son corps se met à trembler.

Diable : Huumm... Elle est proche mec...

Conscience : Va voir ailleurs...

Ange : AAAAH !!! Au secours mes yeux !!!

J'ignore les commentaires abrutis de ses deux prises de tête et me concentre sur ma tâche.

- Co... Comment... tu... t'appelles ?... Me demande-t-elle entre des gémissements alors que je la torture lentement de mes doigts.

Je me penche près de son oreille, lui mordille le lobe puis le lèche sensuellement. J'embrasse sa joue brûlante et souris.

- Natsu.

Elle tourne son adorable visage vers moi et m'adresser un regard à demi-clos brillant.

- Natsu ?... Soupire-t-elle.

- Oui... C'est moi...

- Je t'en supplie... Prends-moi.

Ma queue saute et je retiens un juron en sentant ses parois intimes se resserre autour de mes doigts.

Je rêve ?... Elle m'a demandé, de la prendre ?!

MAINTENANT ?!

Mais ?! On se connaît à peine !
Mais qu'est-ce que je fiche ?! Je ne sais même pas si elle est vierge ?!
Bordel ! Je n'ai même pas de capote sur moi !

Argh... ! Je fais quooooiiiii !?

D'un geste, je la retourne et la plaque contre la même paroi. J'embrasse sa bouche, la goutte, une nouvelle fois, descendant mes baisers le long de sa mâchoire, de son cou, jusqu'à sa clavicule puis laisse tomber mon front sur celle-ci. Un silence s'installe et sa respiration se calme progressivement. Je ferme les yeux, essayant d'oublier l'envie quitté mon entre-jambe.

- Natsu ?...

- Lucy je... Je suis désolé...

Mon cœur se sert et je la sens se tendre.

- On n'a pas de préservatif, et je ne sais même pas si tu es encore vierge. On... On se connaît encore à peine... Je...

- J'ai perdu ma virginité à l'âge de 15 ans...

Je me tais.

Si jeune ? ...

Et dire que je suis encore novice. Certes, je l'ai déjà fait, mais tout de même. Je ne m'en sens pas capable. Si on continue, elle va sans doute s'ennuyer de moi. Je ne sais pas comment m'y prendre.

Mais j'ai tellement envie d'elle...

Elle redresse ma tête et plonge son regard chocolat dans le mien. Un tendre sourire se dessine sur ses lèvres, mais je n'ai pas confiance en moi. Je ne me sens pas capable de la satisfaire...

- De quoi as-tu peur ?

Je reste un moment silencieux, essayant de chercher les bons mots...

- ... De mal m'y prendre ?

Elle me regarde un instant surprise, puis me sourit. J'imagine qu'elle a compris, et j'ai légèrement honte.

- Tu sais... Reprend -elle. J'ai perdu ma virginité alors que je n'étais pas consentante, mais avec toi, je me sens prête. M'avoue-t-elle légèrement timidement.

- Pourquoi ?... Pourquoi moi ?

Elle baisse les yeux, les joues rosées et se mord timidement la lèvre.

- Je ne sais pas... Parce que je suis peut-être tombée amoureuse de toi...

Elle baisse les yeux, les joues rouge. Mon cœur fait un bon et mon rythme cardiaque s'accélère.

Elle... M'aime ?!

Je bafouille. Elle relève le menton timidement et m'adresser un regard brillant.

- Tu n'as pas envie ?... Me demande-t-elle d'une petite voix.

Je baisse la tête, essayant de calmer les battements effréné de mon cœur.

- Lucy...

Si tu savais à quel point je crève d'envie...

Je relève la tête avec détermination et plonge mes yeux dans les siens. Sa respiration se bloque et ses épaules s'affaissent, sous le lourd regard que je lui porte. Je plonge mon nez dans mon cou et embrasse sa clavicule avant de remonter vers mon oreille. Mon souffle chaud la fait frémir.

- Si vous saviez à quel point je me réjouis de cette nouvelle, Mademoiselle Heartfilia... Je murmure au creux de son oreille.

Elle soupire puis frémit en sentant mes baisers devenir plus fiévreux, collant nos corps tremblant d'envie. Elle enroule ses bras autour de mon cou et plonge ses doigts dans mes cheveux, tirant sur quelques mèches de mes cheveux. Je soupire lourdement en sentant nos bassins entrer en contact. D'un geste, je chope ses cuisses et la soulève. Nos lèvres se retrouvent avec impatience et se dévorent avidement. Je la porte, éteins l'eau puis sors de la douche.

- Où est ta chambre ? Je demande avec impatience d'une voix rauque.

Elle se pince les lèvres et m'adresser un lourd regard alors que j'ouvre la porte de la salle de bain.

- Deux portes à gauche.

- Très bien.

Je sors de la pièce, et l'air frais du couloir la fait frissonner. Je trouve facilement la porte et entre alors que nos lèvres se retrouvent. Je l'allonge sur le lit et rampe vers elle, la surplombant avec un regard sauvage.

- Capote ? Je redemande.

- Je prends la pilule... J'ai oublié de te le dire.

- MST ?

- Aucune... J'ai fait les tests.

- Super, moi non plus.

Je prends sa bouche en otage avec avidité, mon cœur s'emballe. Nos langues s'enroulent et se caressent dans une danse érotique. Chacune de mes cellules sont en fusion et mon sexe devient lourd. J'attrape ses cuisses et elle les enroule autour de mes reins. Nos corps glissent l'un contre l'autre encore mouillé, moite. J'en profite pour passer une main entre nous. Je viens chercher son antre humide que je caresse du bout de l'index la faisant soupirer entre deux baisers. Son bourgeon palpite sous mes doigts et je prends un malin plaisir à le torturer lentement. Elle se cambre dans un intense soupir et je lèche son cou. J'aime sentir son pouls à travers sa peau, descendant mon nez jusqu'à ses seins que je presse de mon autre main libre.

Ils sont magnifiques...

Mes baisers descendent entre ses seins brûlants et je viens titiller son téton gauche, le suçant comme un bébé. Je le mordille entre mes lèvres tandis qu'elle se dandine sous moi, pressant nos bassins impatiemment. Je relève les yeux et savoure la vision d'une marque, de ma marque, sur sa peau pâle. Une très belle marque. Je me redresse, le souffle court, et observe son corps un moment. Je coule un lourd regard sur son cou, son ventre plat, son intimité palpitante qui n'attend que moi. Elle ouvre timidement les yeux sur moi, les jambes écartées devant moi.

Magnifique...

Elle m'adresse un regard liquide. Je me mords la lèvre. Je suis gonflé à bloc et décide de passer aux choses sérieuses. Je prends mon sexe dans ma main et le guide vers sa fleur toute trempée. Le cœur battant, je glisse mon gland entre ses lèvres et soupire. Rien à voir avec ce que je peux imaginer dans mes rêves les plus fous. Je me frotte contre elle et je lâche un long soupir. Dieu, que c'est bon. Elle miaule alors que je l'ouvre doucement, savourant les sensations centimètre par centimètre. Je touche le fond et râle.

Putain... Elle est... Parfaite.

Elle agrippe mon avant-bras lorsque j'atteins le fond et s'étire sous moi. Je reste un moment sans bouger alors que mon cerveau peine à réaliser que je suis en elle. Je savoure lentement l'humidité de son antre, sa chaleur qui m'entoure et je soupire lorsqu'elle me serre, contractant son périnée.

- Ça va ? Souffle-t-elle.

Je relève le menton et l'embrasse doucement.

- Tu es... faite pour moi... Je soupire lourdement en l'embrassant tendrement. Et toi ça va ?

Elle me sourit et caresse ma joue. Son regard se voile à nouveau et elle contracte volontairement son périnée, m'arrachant un petit grognement. Elle sourit et ondule du bassin, m'incitant à commencer. Je ne me fais pas prier. J'entame de lents aller-retour alors que l'on se regarde dans les yeux et ma poitrine se réchauffe. Je sens le feu brûler en moi. Est-ce qu'elle le ressent ? Est-ce que tu le sens ? Ce feu, autant que moi...

C'est tellement bon...

Elle gémit et ses mélodies sont un bonheur pour mes oreilles. J'accélère mes mouvements de bassin et nos respirations s'accélèrent. Mon pouls s'accélère par la même occasion. Je sens mon sang battre dans mes veines et nos corps perles. Ses seins se pressent contre mon torse et je les sens remuer au rythme de mes coups de reins.

Alors que je déguste la peau douce et humide de son cou, elle tire mes cheveux, m'obligeant à l'embrasser. Ma langue plonge en elle et retrouve sa jumelle. Elle se redresse et d'un coup, inverse nos positions.

Je me laisse tomber sur le matelas, avec de grands yeux, le souffle court et rapide. Elle se redresse à califourchon, m'adresse un regard malicieux. Elle attrape ma queue et la rentre de nouveau en elle, entamant un rythme plus profond et plus intense. Je manque de voir les étoiles. Elle ondule ses hanches à la perfection sur moi et je roule les yeux, la faisant ricaner dans un soupir. Mon ventre se tord de plaisir. Je presse fermement ses fesses d'une main et malaxe un sein de l'autre. Ses seins, remuent sous mes yeux et je les dévore du regard. Je la laisse prendre le rythme qu'elle veut et je suis définitivement à sa merci. Fait ce que tu veux de moi. Ma petite lionne. Les draps sont trempés. Je l'observe me chevaucher avec maîtrise et je me mords les lèvres.

Bon sang, elle va m'achever...

Diable : Wow ! Mais c'est qu'elle envoie la petite ! Grrr...

Ange : Au secoooours !!!! Mes yeuuuuux !!!!

Diable : Rooooh, LA FERME ! Tu gâches le spectacle !

Ange : Noooon !!! Je ne veux pas regardeeeeer !!!

Diable : Bah va ailleurs espèce de crétin !!

Ange : Ouuuiinnnnnn !

Diable : Et voilà... Maintenant, il chiale. Super...

Sa tête bascule en arrière, la bouche ouverte, laissant échapper un long et puissant gémissement.

Ses parois se contractent autour de ma verge qui vibre. Tous mes muscles se tendent et ma respiration se coupe. D'un coup de rein, j'explose.

Diable : Ouais ! Bravo champion ! Hurle-t-il en brandissant le drapeau de la victoire et les confettis.

Ange : Ouiiiiinnnn ! Je suis fière de toiiii !

Diable : Beurk ! Va te moucher ! Tu fou de la morve partout !

Elle s'allonge sur moi, la respiration forte, tout comme la mienne. Nos corps tremblent, chaud comme la braise. Je suis essoufflé. Je n'en peux plus... Elle embrasse mon torse, de plein de baiser fiévreux qui me font frémir puis retrouve mes lèvres d'un tendre baiser. Je prends sa nuque et caresse sa peau douce. Je bascule nos corps et l'embrasse plus passionnément, alors que nous nous glissons sous les draps. On s'embrasse longuement, langoureusement et je suis l'homme le plus heureux du monde.

- Je t'aime... Je soupire entre-deux baisers.

- Je t'aime aussi...

On se sourit puis se réembrasse, laissant nos mains vagabonder sur le corps de l'autre. Je me retire d'elle, à contrecœur de quitter sa chaleur interne. Ma semence coule un instant sur les draps et je repère une boîte de mouchoirs sur la table de chevet. Je prends le temps de l'essuyer tendrement, la faisant adorablement ricaner, avant de se faire plein de bisous et se colle l'un à l'autre sous les drap. Nous avons vite plongé dans les bras de Morphée, alors que l'on se regardait.

Amoureux ? Peut-être. Mais si cela se concrétise véritablement, je serai comblé. Je n'arrive pas à croire que moi, le garçon coupé du monde est fait l'amour à une sublime jeune femme rencontrée depuis moins de 24h. Le genre d'histoire que l'on ne voit que dans les films. Mais la nôtre est bien réelle. Et elle a commencé sous les projecteurs d'un magazine de lingerie. Finalement, ces trois jours de travail auront été prometteurs...

Tu peux être fière de moi, papa.
Je suis un homme fier...
Le plus heureux...

FIN ♡
(16 190 mots)

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