Chapitre 3 : Flash Fall

Chapitre 3 – Flash Fall

3.

- Hé, Pénis !

Peter entendit la boule de papier voler jusqu'à sa tête au moment même où elle quitta la main de Flash. Elle vola lentement à travers le labo de Chimie. Peter aurait pu bouger la tête – juste légèrement – et elle serait passée devant lui pour atterrir devant Mr. Lower qui était en train d'essayer d'expliquer la fusion moléculaire.

Mais il ne bougea pas. Il resta où il était et laissa le papier le frapper directement sur l'arrière de sa tête. Comme d'habitude.

Ned, assis juste à côté de Peter, lui lança un regard compatissant.

- Ignore-le, chuchota Ned en se penchant vers lui – et il reçut lui aussi une boule de papier sur la tête.

- Allez, Penis – je veux juste te parler.

La voix de Flash surplomba la classe qui murmurait. La bande de Flash se mit à rire, au fond de la classe.

- T'as pas un potin sur les Avengers à nous raconter ? J'veux dire – tu es tellement proche d'eux qu'ils doivent tout te dire – alors, vas-y, balance. T'as déjà vu Black Widow sous la douche ?

Comme Peter ne répondait pas, une autre balle de papier percuta sa tête. Les poings de Peter se serrèrent sur le bord de la table.

- Ignore-le – tu ne m'as toujours pas dit ce qui s'est passé l'autre nuit ! souffla Ned à côté de son oreille, d'une voix excitée.

- Je te l'ai dit, soupira Peter, en faisant de son mieux pour se concentrer sur Mr. Lowe.

Et sur la nouvelle formule chimique de ses toiles, dissimulée dans le tiroir du bureau.

- Un dealer m'a jeté une poignée de poudre au visage, et j'ai passé la nuit à bafouiller que je voulais parler aux nuages.

Les yeux de Ned s'écarquillèrent.

- Génial.

Peter se tourna pour le regarder.

- Non, mec, pas génial. Je me suis évanoui devant Mr. Stark – et j'ai aucune idée de ce que j'ai raconté.

- Pourquoi tu penses avoir dit quelque chose ?

- Parce que, il arrête pas de me demander ce que nous faisons ensemble, Leonard Nimoy et moi !

- Quoi ?

- Je ne sais pas !

- Mec, dit Ned en hochant lentement la tête, et ses yeux semblèrent s'agrandir encore plus. Génial.

Peter secoua la tête, et prit quelques secondes pour vérifier le fluide de ses toiles. Elles étaient toujours fermement accrochées au bureau.

Peter enfonça son doigt dedans d'un air distrait.

- Et je pense que j'ai frappé Captain America, ajouta Peter. Encore.

Ned aspira une goulée d'air, étonné. Il se tourna complètement sur sa chaise en direction de Peter et le regarda, bouche bée.

- Quoi ?! couina-t-il. Pourquoi ?!

- Je sais pas ! siffla Peter, en passant une main lasse dans ses cheveux. Et Mr. Stark ne veut pas me le dire. Il l'a laissé échapper sans faire exprès – et maintenant il ne veut rien me dire de plus à ce propos.

- Wow.

- Non, Ned. Pas wow. Ils vivent à la Tour, maintenant. Je dois les voir quand j'y vais. Et en plus, le Captain et Bruce Banner savent qui je suis.

- Oh, ouais. Ça craint.

- Et je me sens mal. Avant que je parte, j'ai entendu le Captain engueuler Mr Stark pour m'avoir laissé venir en Allemagne.

Ned haussa légèrement les épaules.

- Il a pas tort. T'avais quatorze ans.

- Et lui, c'est un con, rétorqua Peter, en ajoutant plus de fluide dans le bécher, avec un peu trop de force. Donc son avis ne compte pas.

Le bécher commença à faire des bulles. Peter referma le tiroir.

- Est-ce que lui et Mr. Stark sont toujours en mésentente ? demanda Ned en s'écartant et en se penchant sur son questionnaire, au moment où Mr. Lowe passait à côté d'eux.

- Non, justement, c'est ça le pire. Ils sont pas non plus là à faire copain-copain, ni rien, mais Mr. Stark a juste, tu vois, laissé couler. Comme si rien ne s'était passé.

- Et qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Ned, en gribouillant sur sa feuille. J'veux dire, en Sibérie.

Peter rapprocha sa feuille de lui, et commença à lire la première question. En quelque sorte. Pas vraiment.

- Je sais pas vraiment, souffla Peter.

- Alors comment tu sais que c'est la faute de Captain America ?

- Parce que Mr. Stark est revenu complètement démoli – et Cap n'est pas revenu du tout, répondit sèchement Peter.

Ned ne répondit pas, et leva les yeux vers lui avec surprise. Peter perdait rarement son sang-froid. Même avant qu'il soit mordu par cette araignée – et encore moins après. Il ne pouvait pas se permettre d'être en colère. Des gens pourraient être blessés.

Mais il ne pouvait renier le fait que toute cette situation, avec les Avengers qui étaient désormais de retour, ne le frustrait pas.

Peter soupira.

- Je sais pas ce qui s'est passé, admit-il, en baissant la voix quand Mr. Lowe passa devant leur bureau. Mais ils étaient amis. Et on agit pas comme ça avec ses amis.

Ned acquiesça, et se tourna un peu plus vers lui, ouvrant la bouche pour répondre.

Avant de la refermer immédiatement quand une explosion de verre brisé retentit à travers le tiroir fermé de leur bureau.

Toute la classe devint silencieuse – regardant autour avec insouciance pour savoir qui avait cassé un bécher – et Mr. Lowe fit de même.

- C'était qui ? demanda-t-il.

La classe resta silencieuse – chacun se regardait bêtement.

- Bon, allez, qui a cassé quelque chose ? C'est la quatrième fois cette semaine. Vous devez faire plus attention. C'était qui ?

A nouveau, personne ne dit rien.

Le tiroir du bureau de Peter commença à s'ouvrir tout seul – et du fluide en sortit. Merde.

Peter le referma sèchement avec son pied. Ned le regarda faire, la terreur inscrite dans chaque trait de son visage.

Finalement – quand Mr. Lowe eut fini de vérifier chaque bureau pour voir que tous étaient intacts – le cours continua. Les gens se tournèrent de nouveau vers leur questionnaire et Mr. Lowe se dirigea vers le devant de la classe pour aider un autre élève.

Dès que Peter fut sûr que l'attention de tout le monde s'était détournée, il bougea légèrement son pied. Le tiroir avait fini de déborder – ce qui était un progrès – mais quand il l'ouvrit finalement et qu'il vit toutes les toiles accrochées à chaque recoin du tiroir, il se dit que ça n'en était peut-être pas un.

Le bécher brisé était emmêlé dans le fluide visqueux.

- Rah, merde, marmonna Peter.

Ned, qui était penché au-dessus de son épaule, regarda le tiroir et acquiesça rapidement.

Une autre boule de papier percuta l'arrière de la tête de Peter.

- Oh, Pénis

- Alors ils vivent tous à la Tour, maintenant ? c'est génial.

Peter et Ned étaient dans le gymnase, Peter au milieu d'une série d'abdos, essayant de garder un rythme lent et d'avoir un air souffrant, et Ned tenant ses pieds au sol. Il continuait à lui parler de sa promenade-magique-et-onirique (comme l'avait appelée Tony) de la semaine dernière.

- Pas tous. J'ai seulement vu Captain, Bruce et Rhodey, de loin. Mais je pense que les autres sont tout près, tu sais, en attendant le compte-rendu de leurs discussions.

L'excitation de Ned augmenta, à tel point qu'il en vibrait presque.

- Tu penses qu'ils parlent de quoi ? Est-ce qu'ils vont se reformer le groupe ?! Parce que ce serait carrément génial ! Tu pourrais travailler avec la Sorcière Rouge, et le Soldat de l'Hiver, et –

- Oh, ouais, travailler avec le gars qui a essayé de me casser en deux avec son bras en métal. J'suis impatient, maugréa Peter.

- Trop génia –

- Non, Ned. Pas génial.

- Oh, allez. C'était un combat. Tu peux pas être vraiment en colère contre le fait qu'ils se soient battus eux aussi.

- J-je suis pas en colère. C'est juste que... écoute –

Peter, ayant enfin fini sa série, s'assit et mit ses bras sur ses genoux.

- T'as pas vu Mr. Stark quand il est revenu, ok, ils l'ont complètement foutu en l'air. Genre, méchamment. Genre vraiment méchamment.

Peter passa une main dans ses cheveux.

- Et le Captain est un con, ajouta-t-il juste après.

- Mais t'as pas dit que le Captain t'avait aidé, l'autre nuit ? demanda Ned alors qu'ils échangeaient de place sur le tapis. Il a pas traqué le dealer, ou un truc dans le genre ?

- Ouais, marmonna Peter, en pressant ses mains sur les pieds de Ned. Ça veut pas dire qu'il n'est pas con.

Ned haussa les épaules. Très utile.

- Tout ce que je dis, c'est que –

- Pénis !

Une ombre enveloppa Ned et Peter, et Ned se tut.

Flash se tenait debout à côté d'eux, vêtu d'une tenue de gym immaculée. Son pull était noué autour de sa poitrine comme un vieux père de famille de quarante ans, qui s'apprête à aller jouer au golf.

- Tu vas venir à la réunion du Décathlon, ce week-end ?

Peter soupira.

- Pourquoi je viendrais pas ?

- Pourquoi t'es pas venu les autres fois ? rétorqua Flash – et Peter dut admettre qu'il l'avait un peu coincé.

Mais, bon. Il n'avait manqué que deux sessions d'entrainement, ce semestre. Et aucune compétition. Il faisait de son mieux. Il faisait vraiment de son mieux.

Mais certaines choses étaient plus importantes que ça.

- Hein ? le pressa Flash, en s'avançant vers eux pour se retrouver juste devant Peter, qui était toujours sur les genoux. Pourquoi t'es pas venu à l'entrainement du jeudi, il y a quelques semaines ?

Je m'accrochais à une voiture qui était sur le point de tomber du Pont de Manhattan avec trois enfants à l'intérieur.

- Ou à la soirée d'information, au début du semestre ?

J'ai accidentellement interrompu un trafic de drogue sur les quais et j'ai fini enfermé dans un bateau de fret pendant deux jours.

- Si tu veux pas vraiment faire partie de l'équipe, tu devrais simplement le dire et partir, dit Flash.

Oh, bon sang. C'est reparti pour un tour.

Depuis que Peter était revenu dans l'équipe, Flash n'avait pas cessé de le tourmenter pour qu'il n'en fasse plus partie. Flash était toujours premier remplaçant, et ce n'était visiblement pas près de changer. A son grand déplaisir.

MJ avait refusé d'exclure Peter, en dépit de ses absences occasionnelles, alors Flash s'était résolu à l'exclure lui-même. Et bon sang, c'était tellement irritant. Si avant, il pensait que Flash lui menait la vie dure – ce n'était rien comparé à ce qu'il traversait maintenant. Peter pouvait à peine passer d'une classe à l'autre sans que Flash se moque de lui, ou essaie de le faire exclure de cours. Au grand désespoir de Peter, ça avait fonctionné plusieurs fois. A tel point que ses notes avaient légèrement baissé – ce qui était exactement ce que Flash voulait. Si elles chutaient encore, Peter serait viré de l'équipe.

Et Flash prendrait sa place.

- Personne ne te veut dans l'équipe –

- C'est toi que personne ne veut, Flash, le coupa Ned.

Il interrompit sa série d'abdominaux et regarda Flash.

- T'es remplaçant pour une bonne raison. Parce que n'importe qui d'autre dans l'équipe est plus intelligent –

- Ferme-là, gros tas de –

Peter s'était mis sur ses pieds avant même que Flash ait pu cligner des yeux.

D'une main, Peter poussa Flash en arrière, pas fort, mais assez pour le faire reculer de plusieurs pas.

Et assez pour s'attirer des ennuis.

- Coach Wilson !

Et merde.

- Coach Wilson ! Parker m'a poussé –

- Conneries ! s'exclama Ned, en se remettant sur ses pieds, lui aussi. Il était en train de nous harceler !

Le Coach Wilson traversa la pièce pour les rejoindre – en ayant l'air de vouloir être n'importe où sauf ici. Peter pouvait comprendre.

- Il m'a poussé ! cria Flash pour couvrir les exclamations indignées de Ned. Il m'a poussé ! J'étais juste là, et il s'est approché de moi et –

Flash s'arrêta soudainement quand un ballon de volley atterrit sur son visage avec force. Il se retourna en criant alors que Ned explosait de rire.

Peter se retourna lui aussi.

A quelques mètres d'eux se tenait MJ, assise sur les gradins, semblant les ignorer pendant qu'elle dessinait silencieusement. L'amoncellement de balles de volley juste à côté d'elle était suffisant pour l'accuser, cependant. Et ce, même si son visage impassible était terriblement convaincant.

- C'est quoi ce bordel ! explosa Flash, en regardant MJ.

Ses yeux se levèrent vers eux avec nonchalance. Elle haussa les épaules.

- Désolée, dit-elle d'un ton pince-sans-rire. Mes délicats petits doigts de femme ont glissé.

Ned rit encore plus fort, si c'était possible, des larmes débordant de ses yeux à la vue de l'air stupéfait que Flash arborait.

- Miss Jones. Sérieusement ? soupira le Coach Wilson.

MJ haussa de nouveau les épaules, en reportant son attention sur son cahier de dessin.

- Vous m'avez dit de jouer la balle.

- Dans le match. De jouer la balle dans le match.

- Oups.

Le Coach Wilson la regarda pendant un moment avant de secouer la tête et de tourner les talons sans dire un mot de plus.

Flash le regarda partir, bouche bée.

- Mais, Coach Wilson ! commença-t-il, une main posée sur le côté de son visage qui avait été frappé par le ballon, en poursuivant le plus vieux. Parker ! il m'a poussé ! Parker –

Le Coach se dirigea vers les doubles portes du gymnase et sortit.

Flash le suivit – toujours en braillant.

Peter éclata de rire. Un sourire se dessina sur son visage. Bon sang. Ça avait été chaud.

Il se retourna vers MJ. Il y avait aussi un sourire narquois sur son visage.

Abandonnant Ned – qui semblait s'étouffer avec son rire alors qu'il fixait la porte par laquelle Flash était sorti – Peter se dirigea vers MJ, qui continuait à dessiner silencieusement.

- Joli tir, rigola Peter.

Elle haussa les épaules.

- Cadeau, dit-elle en apposant un dernier trait sur son dessin avant de le retourner pour que Peter le voie.

Peter crut qu'il allait rejoindre Ned sur le sol tellement il riait.

Le croquis était un dessin représentant Flash avec son pull noué autour de sa poitrine, qui recevait un ballon dans la figure. Les détails étaient incroyables. Elle avait dû le dessiner pendant tout le cours.

Mon Dieu. Peter était presque sûr qu'il allait la demander en mariage ici et maintenant.

- Tu n'es pas le seul à avoir des talents cachés, se moqua MJ en haussant un sourcil.

Peter sourit de nouveau.

Et cette fois, ce sourire ne quitta pas son visage pendant des heures.

La sonnerie retentissait toujours quand Peter passa la porte principale du lycée d'un pas pressé, à trois heures pile. Son sac pendant sur une de ses épaules, il descendit les premières marches de l'escalier.

Bon. Il avait quelques heures devant lui avant de devoir retrouver May à la maison pour un de ses mystérieux dîners surprise – hmm, peut-être qu'il devrait passer par le snack avant de partir en patrouille. Juste au cas où. Elle n'était pas si mauvaise cuisinière que ça, mais Peter ne pourrait jamais oublier cette fois où elle avait essayé de faire une paëlla et que, d'une manière ou d'une autre, ils avaient dû manger un plat baignant dans de la sauce, et avec du riz aussi dur que du gravier –

- Hey, Pénis !

Quelque chose l'attrapa par la capuche de son sweat et le tira en arrière. Seuls ses réflexes lui permirent de ne pas tomber dans les escaliers juste derrière lui.

Dès qu'il fut de nouveau stable, debout dans les escaliers – oh, allez ! il voulait juste partir – il se retourna.

Flash se tenait sur une marche juste au-dessus de lui, les bras croisés sur son torse alors qu'il regardait Peter d'un air contrarié.

- Qu'est-ce que tu veux, Flash ?!

- Il faut que tu quittes l'équipe du Décathlon.

Peter grogna.

- Combien de fois je vais devoir te le dire ? Non, dit Peter. Tu veux que je te le dise en Espagnol ? No, ajouta-t-il avec un horrible accent.

- Allez, Parker ! rétorqua Flash. On sait tous les deux que t'en as rien à faire, de l'équipe –

- C'est faux –

- ... tu es trop occupé à faire semblant d'être en stage chez Stark. Ce que personne ne croit, d'ailleurs. Alors quitte le groupe ! Tu –

- Ferme-là, ok, Flash. La réponse est non, dit Peter en se retournant pour descendre les escaliers. Fiche-moi la paix avec ça, ajouta-t-il.

Mais avant que Peter ne puisse se retourner complètement, des mains percutèrent de nouveau son dos. Sauf que cette fois, elles ne tirèrent pas. Elles le poussèrent.

Fort.

En temps normal, la pression ne l'aurait même pas fait trébucher Peter. Grâce à ses super-sens.

Mais Flash ne l'avait jamais poussé avant ça, et Peter ne s'y attendait pas du tout.

Ça, et le fait qu'il n'était pas du tout face aux escaliers à ce moment, firent que Peter trébucha.

Et chuta.

Et merde. Ça allait être douloureux.

Mais avant que le béton dur n'accueille le visage de Peter, une autre paire de mains le retint par le col de son sweat.

En se remettant sur ses pieds, Peter leva les yeux pour voir qui était le propriétaire de ces mains.

Oh merde.

Tony.

Il avait totalement oublié qu'il avait planifié de retrouver Tony après l'école pour travailler sur son costume. Ils se retrouvaient presque chaque semaine pour le bricoler. Mais ils ne bricolaient jamais vraiment. En général, ils s'asseyaient quelque part dans le laboratoire de Tony et s'amusaient. Tony avait même laissé Peter jeter un œil aux derniers projets de Stark Industries – en lui demandant son avis. Mon Dieu, Peter avait cru mourir de bonheur à ce moment-là. Et Tony était toujours tellement détendu, au labo – comme si tous ses problèmes avec les autres Avengers et les Accords s'évaporaient quand ils étaient enfermés dedans. Il était incroyable de regarder l'homme travailler. Il semblait être une machine à idées.

Maintenant, cependant, il était juste prêt à exploser. Son visage était presque impassible, mais Peter pouvait voir la colère flamboyer derrière ses lunettes teintées. Et ses poings se serrèrent – l'un en agrippant le sweat de Peter.

- O-oh mon Dieu, bégaya Flash en reculant d'un pas, manquant de tomber.

Ses yeux étaient tellement écarquillés que Peter craignit pendant un instant qu'ils ne sortent de leurs orbites.

- Vous êtes T-Tony Stark.

Tony laissa retomber la main qui était agrippée autour du sweat de Peter une fois certain que ce dernier était stable, et il avança d'un pas – se tenant ainsi juste devant Peter, et regardant Flash d'un air irrité.

- Et tu es ?

Wow. Peter avait toujours su que Tony était un bon homme d'affaires. Il se devait de l'être. Il était le propriétaire d'une entreprise gigantesque. Mais rien que ces quelques mots firent comprendre à Peter à quel point il était doué en affaires.

Ses mots étaient aussi froids que son ton était dédaigneux. S'ils avaient été dirigés vers lui, Peter était certain qu'il aurait reculé d'au moins deux mètres.

- Je – euh – je –

- Ton nom, claqua sèchement Tony, en coupant court aux bégaiements de Flash.

Flash recula encore d'un pas.

- F-Flash Thompson.

Les sourcils de Tony se haussèrent.

- Sérieusement ?

Flash ne répondit pas et garda simplement sa bouche ouverte, et Tony se retourna pour regarder Peter.

- Sérieusement ? demanda-t-il à nouveau.

Peter haussa les épaules pour confirmer. Les sourcils de Tony se haussèrent davantage – manquant presque de disparaitre à la naissance de ses cheveux.

- Sérieusement ? répéta encore Tony une fois qu'il se fut retourné vers Flash.

Flash émit un petit couinement choqué.

- Bon sang, souffla Tony avec un petit rire. Pas étonnant que tu sois un connard. Tes parents t'ont pas loupé.

Flash bégaya une réponse, mais s'arrêta rapidement quand Tony s'avança vers lui pour poser une main ferme sur son épaule.

- Mais ils te louperont pas autant que moi si tu refais ça de nouveau. Est-ce que j'ai été clair ?

Flash hocha rapidement la tête.

- Bien, sourit Tony, ses dents brillant d'une façon qui rappela vaguement à Peter un requin de dessin-animé qui vient juste d'arracher une jambe. Maintenant dégage.

Si Peter n'avait pas été aussi choqué para ce qui venait de se passer durant les dernières secondes de sa vie, il aurait sans doute ri à la vue d'un Flash courant pratiquement jusqu'en haut des escaliers en s'aidant de ses bras, avant de disparaître à l'intérieur.

Il y avait maintenant un tas d'autres élèves pressés devant les portes, à présent – certains regardaient Flash disparaître à l'intérieur, mais la plupart observaient Tony avec un air incrédule, tandis qu'il descendait les marches pour rejoindre Peter.

- Flash ? sérieusement ? demanda de nouveau Tony, en pointant la porte derrière laquelle Flash s'était réfugié avec son pouce.

Quand Peter hocha la tête, Tony laissa échapper un rire.

- Mon Dieu. C'est presque de la maltraitance.

Peter rit un peu avec lui, sa nervosité augmentant d'un cran. Beaucoup de gens les regardaient, maintenant.

Tony s'arrêta quand il croisa le regard de Peter. Tout amusement avait quitté ses traits.

- C'est quoi, ça ? demanda sérieusement Tony, en faisant un signe de tête vers l'endroit où Flash s'était tenu auparavant.

Peter haussa de nouveau les épaules.

- Rien.

Tony le fixa.

- Vraiment, c'est rien.

Peter regarda autour de lui. Wow. Une véritable foule s'était formée autour d'eux, à présent. Le bon côté, c'était que Flash ne pourrait plus jamais dire que son stage n'était pas réel.

Mais, le mauvais côté, c'était que...

Tout le monde les regardait.

Est-ce que c'était ce qui se passait pour Tony à chaque fois ? Mon Dieu. C'était horrible. Peter avait l'impression que son cœur battait à cent mille à l'heure.

Oh mon Dieu. MonDieumonDieumonDieumonDieumonDieu.

Une main attrapa la manche de Peter et le fit descendre les escaliers.

Pendant un court instant, Peter pensa que c'était Flash – mais il serait mort l'instant d'après à coup sûr, parce que Peter était certain que Tony ne plaisantait pas – mais cette main-là était douce avec lui tandis qu'elle l'attirait vers une voiture noire et brillante, garée au bord du trottoir.

Deux mains firent entrer Peter à l'intérieur, et l'endroit vide et silencieux le fit sortir de sa stupeur.

Merde. Est-ce qu'il venait vraiment de paniquer ? A l'école ? devant tout le monde ?

Devant Tony ?

Oh, mon Dieu, qu'on le tue tout de suite.

Tony se glissa dans la voiture juste après Peter, claquant la porte derrière lui.

- Démarre, Happy.

Happy – qui était assis sur le siège conducteur, comme d'habitude – hocha la tête en direction de Peter avant de quitter l'école. Peter aurait dû être ravi. Les sentiments d'Happy dirigés envers lui étaient toujours de la frustration et de l'exaspération – un signe de tête était presque un câlin, dans le langage d'Happy.

Mais Peter était trop distrait par le fait qu'il venait juste de paniquer devant toute l'école.

- T'en fais pas, gamin, dit Tony.

La mortification que ressentait Peter était inscrite sur son visage.

- Sérieusement, ne t'inquiète pas pour ça. Tout le monde a le droit de paniquer.

- Vous ne paniquez pas, vous, murmura Peter.

- J'ai grandi avec ça, dit Tony en haussant les épaules, s'appuyant contre son siège pour regarder Peter. J'ai été habitué à ce que des caméras soient pointées sur moi avant même que j'apprenne à marche.

Wow. Ça avait l'air horrible.

- T'inquiète pas, tu n'as pas besoin de t'y habituer, ajouta Tony. J'éviterai les apparitions-dans-la-cour-de-l'école dans la mesure du possible –

- Non, vous n'avez pas besoin de faire ça, ça va, je m'en moque –

- En tout cas, je ferai une exception si cet enfoiré devient un problème, continua Tony en dévisageant Peter.

- C'est pas le cas, assura Peter en regardant ses mains.

- Vraiment ? demanda Tony en le fixant. Alors c'est pas lui qui te harcèle depuis des mois ?

- Quoi ?! couina Peter.

- Ouais, c'est vrai, May et moi parlons, dit Tony, avant de s'arrêter une seconde. Enfin, elle m'appelle surtout au milieu de la nuit pour me hurler dessus – mais occasionnellement, après les hurlements, on parle, ajouta-t-il pensivement. Alors, c'est quoi le problème de ce gamin ?

- Il veut être dans l'équipe du Décathlon, admit Peter en haussant les épaules, en essayant de minimiser tout ça.

- Et quoi ? Son plan c'est de te tourmenter jusqu'à ce que tu te retires ?

- J'imagine, marmonna Peter.

Il ne voulait vraiment pas avoir cette conversation.

- Je sais pas. C'est rien de grave.

- S'il te pousse dans les escaliers, ça devient grave.

- Je saurai gérer, insista Peter.

- Ben, souligna Tony, en haussant lui aussi les épaules, tu n'as pas vraiment l'air de gérer tant que ça.

- Ben, vous n'avez pas l'air non plus de gérer avec Cap, alors, vous savez, après tout, rétorqua Peter.

La voiture devint silencieuse.

- Quoi ? demanda Tony, douloureusement calme.

Oh, mon Dieu. Il n'avait pas dit ça.

Peter secoua frénétiquement la tête.

- Happy, arrête-toi là.

Happy gara la voiture sur un parking.

- Ok, dit fermement Tony, en se redressant dans son siège pour regarder Peter dans les yeux. Quel est ton problème avec le Captain ?

- R-rien, bégaya Peter, les yeux fixés sur ses mains. Rien. Oubliez ce que j'ai dit. J'ai pas... j-j'ai pas –

- Arrête de détourner le sujet, ordonna Tony.

Peter devint silencieux.

- Tu n'étais pas content quand je t'ai dit que Cap emménageait – et je comprends, il t'a frappé un paquet de fois au visage – mais tu es plus indulgent avec les criminels qui te tirent dessus, ce que je désapprouve fortement, mais ce n'est pas le sujet.

Peter resta silencieux.

- Qu'est-ce qui se passe, Peter ? demanda Tony, sa frustration se changeant lentement en confusion. Je croyais que tu l'aimais bien. Quand je t'ai dit pourquoi nous allions en Allemagne, j'étais même un peu nerveux à l'idée que tu changes de camp, tellement tu étais excité à l'idée de le rencontrer –

- J'aurais jamais fait ça, insista durement Peter, en coupant Tony.

Il n'aurait jamais osé, en temps normal, mais il avait besoin que Tony le sache. Il avait besoin qu'il le croie.

- Je ne vous aurais jamais fait ça.

Tony le fixa avec incompréhension.

- Je sais que tu ne l'aurais pas fait, dit-il lentement. Gamin, où est-ce que tu veux en venir ? Je ne –

- Je sais ce qui s'est passé en Sibérie.

Les mots étaient presque inaudibles, mais Tony les entendit.

- Happy, sors de la voiture.

- Quoi ? s'indigna Happy depuis son siège, duquel il essayait d'avoir l'air de ne pas écouter toute la conversation. Sérieux, non –

- Oh si, le coupa Tony en lui faisant un geste impatient de la main. Dehors. Maintenant. Va me chercher un double chocolat chaud, avec de la vanille, un triple expresso, n'importe quoi.

Happy grommela mais sortit quand même de la voiture, en claquant la porte derrière lui.

Dès qu'il fut parti, l'attention de Tony se refocalisa sur Peter, qui se tassa sur lui-même. Bon sang. Pourquoi n'avait-il pas fermé sa bouche –

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

La voix sévère de Tony sortit Peter de ses pensées.

- Qu'est-ce que tu sais à propos de la Sibérie ?

Peter considéra le fait de rester silencieux, mais l'air que Tony arborait lui fit comprendre qu'il avait intérêt à parler.

- Je sais que vous avez suivi le Captain, murmura Peter, en jouant avec un trou dans son sweat. Je sais que vous l'avez trouvé – lui et le Soldat de l'Hiver.

Les mains de Peter agrippèrent ses manches, et il refusa de regarder les yeux marrons qui le fixaient.

- Je sais qu'ils vous ont presque battu à mort.

Peter entendit Tony grincer des dents.

Aucun d'eux ne dit un mot.

Tony fut silencieux pendant si longtemps que Peter pensa qu'il allait lui demander de sortir de la voiture. Peter se demanda s'il ne devrait pas partir de lui-même. Tony ne voulait clairement pas parler de ça. Et d'ailleurs, pourquoi le voudrait-il ? Mon Dieu. Peter n'aurait jamais dû parler de ça. C'était vraiment pas un truc à dire. Lui rappeler que son ami l'avait démoli. Ouais. Peter devrait juste partir maintenant, avant d'aggraver les choses –

- Comment tu as découvert ça ?

Tony avait la mâchoire serrée.

Peter se tassa davantage dans son siège.

- J'étais là quand vous avez appelé Happy, marmonna Peter. Enfin, dans la pièce d'à côté, mais Happy parlait fort alors j'entendais tout. Je vous ai entendu parler du Captain.

Peter serra compulsivement ses manches entre ses doigts.

- J'ai vu ce qu'ils vous ont fait.

Tony laissa échapper un soupir douloureux et – à la surprise de Peter – se rapprocha de lui.

- Bon, Happy et moi devons avoir une discussion sur ce que signifie une discussion privée, commença Tony en lançant un regard vers l'endroit où Happy s'était dirigé.

La culpabilité étreignit Peter. Ce n'avait pas été de la faute d'Happy –

- Mais, tu dois savoir que ce qui s'est passé est compliqué, continua Tony.

Sa voix s'abaissa légèrement.

- Des erreurs ont été commises des deux côtés.

- Battre un de ses amis à mort était une de ces erreurs ? demanda Peter d'un air dubitatif, sans chercher à cacher son ressentiment.

- Non, mais – commença de nouveau Tony, mais Peter le coupa.

Il en avait assez entendu.

- Il n'y a pas de mais. On fait pas ça. On le fait pas, insista Peter en commençant à être énervé.

- C'est compliqué –

- En quoi c'est compliqué ! fulmina Peter. On blesse pas ses amis !

- PETER !

Peter se tut.

Tony prit une grande inspiration.

- C'est pas aussi simple, insista Tony.

Peter ouvrit la bouche pour argumenter, mais Tony leva une main pour l'en empêcher.

- C'est pas aussi simple parce que c'est moi qui ai commencé à me battre.

Cela fit définitivement taire Peter.

Il regarda Tony, la bouche ouverte, pendant plusieurs secondes, pas sûr de savoir quoi dire.

- Pourquoi ?

Les mots franchirent les lèvres de Peter sans qu'il ait le temps d'y penser. Mais aussitôt, il les regretta.

Tony baissa les yeux, et il se renfonça dans son siège. Soudainement, il sembla vieux. Et fatigué.

- Le Soldat de l'Hiv – dit Tony avant de s'interrompre.

Il regarda par la fenêtre pendant quelques secondes. Peter attendit nerveusement.

- James Barnes, reprit Tony, a une longue histoire.

Les yeux de Tony se reposèrent sur Peter.

- Contrairement à Rogers, il n'a pas dormi aussi longtemps. Et, quand il était réveillé, il a fait... des choses.

Peter le regarda, confus.

Tony soupira de nouveau.

- Il a tué des gens. Beaucoup de gens, continua Tony. Et certains ont voulu faire croire qu'il était responsable de ces meurtres.

Peter fut soudainement encore plus confus, si c'était possible.

- Mais, il n'était pas conditionné ? demanda doucement Peter. Genre, Hydra, ils lui ont lavé le cerveau, pas vrai ? C'était dans tous les journaux. Ils ont montré des vidéos de lui enfermé comme un animal.

- Oui, dit Tony. C'est ça.

- Alors pourquoi il serait responsable ? demanda Peter, perdu. Je veux dire, s'il était conditionné, est-ce que ça fait pas de lui une victime ?

Tony le fixa pendant si longtemps que Peter commença à se demander s'il n'était pas allé trop loin. Si l'homme allait même finir par lui répondre.

Il avait tort.

- Si, dit finalement Tony. Si, ça fait de lui une victime.

- Alors je –

- Écoute, le coupa Tony, en se penchant de manière à ce que ses coudes soient appuyés sur ses genoux, et que son visage soit au niveau de celui de Peter. Ce qui s'est passé en Sibérie était une énorme connerie. D'accord ? On a laissé la colère prendre le dessus, et on n'aurait pas dû, dit-il en observant les réactions de Peter avec attention. Mais ce que j'essaie de te dire, c'est que c'était de notre faute. A tous les deux. Parce que, crois-moi, j'ai donné le meilleur que j'avais, dit Tony avec un sourire, qui n'atteignit pas ses yeux. Ce n'était pas la faute du Captain. Ce n'était pas seulement sa faute. Ok ?

Peter hocha la tête.

- Et c'était clairement pas le meilleur exemple de résolution de conflit, ajouta Tony. Dans le cas de Flash, par exemple, je le recommanderais pas. J'encouragerais plutôt une démolition subtile de sa vie sociale. Tu commences avec –

La porte côté conducteur s'ouvrit, et Happy se glissa à l'intérieur. Les mains occupées par un chocolat chaud et un frappuccino.

- Où diable est-ce que tu es allé ? demanda Tony.

Happy se retourna.

- Quoi ? s'énerva-t-il. Tu m'as dit de partir. Tu voulais parler au gamin –

- Ouais, et là on a fini, le coupa Tony. Allez, on se dépêche. On a pas mal de choses à faire ce soir. On doit s'occuper du costume avant le couvre-feu du petit.

Happy acquiesça, et fit démarrer la voiture.

- Pas le temps pour les petits plaisirs, insista Tony, en prenant le Frappuccino des mains d'Happy pour le mettre dans celles de Peter.

- Quoi ?! râle Happy. Tu m'as dit de partir et de prendre –

- Le temps c'est de l'argent, continua Tony, et Happy sortit du parking.

Tony fit un clin d'œil à Peter, ce qui lui tira un petit rire.

Il prit une gorgée du Frappuccino.

- Mr. Stark ?

- Ouais, gamin ?

- Vous serez toujours mon préféré.

- Tant mieux. 

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