Un Vent Rêveur
La cour était calme, comme si quelque chose s'était passé, ce qui était en outre le cas. Toute l'école était là, autour de nous, à attendre qu'elle dise quelque chose. Personne n'osait parler, sauf un petit groupe de filles qui chuchotait derrière moi, heureuse qu'il y ait enfin du "drama" dans le bahut. Même les professeurs ne voulaient rien faire et attendaient patiemment, visiblement eux aussi curieux de ce allé se passer. À l'issue de cette confrontation, j'allais soit devenir le mec le plus stylé du collège, soit j'allais me taper la honte devant 500 personnes, le plus probable. Merde. Minto était là, devant moi. Ses cheveux bruns, qui lui allaient jusqu'au épaule, volaient au vent et son serre-tête était en train de tomber. Elle regardait ses pieds et était visiblement en train de pleurer. Le collier que je lui avais offert, celui avec la rose doré, pendouiller à son cou comme pour me dire "Tu vois, je te l'ai dit que tu commétais une énorme erreur en me quittant" Horrible. Ce qui aurait dû être de brèves excuses c'était transformé en conflit interclasse, ou tout le monde participait sans même y être invité, comme dans les show télévisés ou dans les séries américaines. Pourtant, ces dernières ne sont pas vraies, contrairement à ma situation. Pour ceux qui ne nous connaissaient pas, donc la majorité, ils pensaient sûrement que j'était un briseur de cœur, pourtant inconnu au bataillon, devant une fille jalouse, à qui je venais de mettre un rateau. Mais ceux qui savaient, savaient qu'on avait été un couple uni pendant 3 ans et que dans l'histoire, le canard s'était moi. Je lui avais toujours fait des cadeaux dans l'espoir qu'elle ne me quitte jamais, tandis qu'elle, ne m'offrait jamais de choses matérielles, mais seulement tout son amour et attention, ce qui était déjà suffisant. Résultat, c'est moi qui l'avait largué pour une fille qui ne m'avait jamais regardé dans les yeux et qui me considérait comme son chien, dans l'espoir de devenir un jour populaire comme elle. J'avais donc fait? Bordel.
La cloche sonna mais personne ne bougea, pas même les profs et les surveillants, continuant à dévorer le spectacle des yeux. Puis, la pluie commença à tomber et des rafales de vent me firent presque vaciller; mais encore une fois, personne ne voulut bouger, pas même pour mettre leurs blousons. Putain. Puis, je remarquai qu'un seul endroit était encore sec: le sol autour de Minto, où brillait le doux soleil de mars, formant un cercle de lumière sur elle. C'est à ce moment là où je l'entendit parler pour la première fois depuis longtemps, de sa voix à la fois si tendre et si blessé:
<< Pourquoi Fugo? Pourquoi as tu choisi la Eritoyaro-high? Tu m'avais promis qu'on irait ensemble à la Dasaisuki!
Oui, mais...
Mais quoi? hurla-t-elle en fondant en larme. C'est parce que tout le monde dit que c'est une école pour les victimes qui n'ont pas d'avenir?
Non! C'est juste... c'est juste...
C'est juste pour faire plaisir à cette poufiasse d'Erina, conclut Minto en s'asseyant par terre, dévastée. Pas vrai? C'est elle ta nouvelle meuf maintenant... Oh et puis merde, vas-y, à ton école "d'élites"! Mais si tu ne viens pas avec moi, je n'irai nul part...>>
Soudain, à la surprise générale, les pieds de Minto se mirent à se décoller du sol et ma copine commença à flotter dans les airs, comme si une force astrale la soulevait. Puis, son corps s'éleva de plus en plus vite, jusqu'à ce que je ne puisse plus l'atteindre. Alors, son collier glissa de son cou et tomba entre mes mains. Puis, malgré mes cris, ne n'entendit soudain plus rien, sauf sa voix tendre, me disant:
<< Au revoir, mon amour, merci pour tout...>>
Oh non.
C'est alors que je réveillai en sursaut dans mon lit, le corps couvert de sueur froide. J'avais encore fait le même rêve, encore une fois...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top