4U partie 4: Pénombre

4 mois après

Je passe ma main dans mes tresses en contemplant ce désastre.
Tout ce temps je l'ai évité tout en pensant constamment à lui mais maintenant il est là.
Saoul et en train de crier juste devant chez moi pour me déloger de ma cachette.

Je sens la douleur dans sa voix quand il me crie:
-Depuis que t'es partie j'étouffe!J'étouffe putain!

Il continue:
-J'espère que ta putain de carrière en valait la peine, que ça valait plus que moi...

Il se met à crier de sa voix grave renforcée par la colère:
-Fuck Sol!

Sa voix rauque craque pendant qu'il me supplie:
-Réponds-moi...je sais que t'es là!

Je me mord la lèvre en l'observant depuis ma fenêtre entrouverte, je prie pour qu'il tente pas de rentrer. Je sais pas si je vais laisser la sécurité l'arrêter ou devoir l'affronter moi-même.
Je sais que j'ai eu tort, c'est comme si je l'avais utilisé, j'aurais jamais dû l'abandonner pour continuer de courir après la "célébrité".
Ou plutôt mon égo.

Ce foutu contrat... faire le tour du monde pour poser pour des tonnes de marques. Un rêve qui s'est révélé être un cauchemar quand je me suis laissée posséder par le monstre à l'intérieur de moi.
Il voulait plus de temps avec moi..mais je voulais plus rien voir après notre dernière dispute, je voulais juste le blesser comme il m'avait blessé.

Au début je voulais m'élever à son niveau, être à la hauteur, prouver quelque chose.
À qui?
J'en avais eu assez de seulement être l'inconnue avec qui il sortait, celle qui recevait surtout la jalousie blessante de toutes ces inconnues.
Je voulais être plus que ça.
Je me suis convaincue que je l'avais fais pour lui...mais mon égo chuchotait dans mon oreille aussi, l'écouter peut être fatal.

Je me souviens encore des nuits blanches qu'il a passé avec moi, pour m'aider à m'entraîner à poser, même si cela finissait toujours en fou rire général qui faisait passer mon stress.
Mais j'avais fini par être seulement aveuglée par tout ça, ça m'a été jeté au visage. C'était dur de suivre au début...seule.
Sachant qu'entre nous deux, tout est parti en morceaux.
Cette nouvelle carrière aussi a surprenamment explosé.
C'était bien quand l'ivresse du succès me permettait d'oublier ce que j'avais perdu...mais il y a des moments où c'est plus assez.
Je m'étais jamais sentie aussi seule.
Jamais.

Lui il avait déjà tout ça mais il m'a pas laissé disparaître après l'ascenseur, il s'est accroché.
Ça c'était réel, contrairement à tout ce qui m'entoure et m'exaspère maintenant.

Mais je l'ai lâché.
J'ai tout jeté sur un coup de tête, mon orgueuil m'a empêché de faire marche arrière et maintenant mon autre moitié est en train de me crier sa douleur en bas de chez moi. Il m'a pas lâché.

"Arrêtes d'essayer d'être quelqu'un d'autre" il m'a dit ça des milliers de fois au moins et j'ai fais exactement le contraire. Je suis devenue ma pire ennemie. Dernièrement je commençais même à penser à des choses plus obscures que le noir dans lequel je panique.
Mais il est là.
Il pense encore à moi, à nous.
Comme moi. Mais j'ai tellement peur. Je ne sais pas si c'est de voir à quel point je l'ai blessé...même si jusqu'à maintenant il faisait comme si de rien n'était à l'extérieur, devant tout le monde. J'ai aussi peur qu'il ne soit qu'un de mes rêves, un mirage ou carrément un cauchemar venu me blesser à mon tour en me disant quelque chose qui pourrait me détruire.

Tremblante je pousse la porte d'entrée et vais lui faire face pour la premère fois depuis des mois m'ayant semblé être une éternité. Au milieu de l'obscurité et à la lueur des lumières artificielles son visage a l'air à vif, les joues rougies. Son aura est frappée par cette odeur d'alcool aussi cher que fort. Sa douleur a aussi une senteur de cigarettes dont les restes flottent encore au milieu de l'éthanol. Il avait arrêté pour moi il y a un moment...
Il me fixe tout comme moi.
J'observe avec avidité ses yeux fins brillants à travers l'obscurité, ses cernes, son nez que je peux encore sentir contre mon visage tout comme ses lèvres douloureusement attrayantes.
Putain ça me manque.
Tout ça, son corps, son rythme cardiaque, sa respiration, son âme.
Lui.

J'ai envie de lui dire et répéter à quel point je suis désolée mais sa présence rapprochée me rend ivre aussi.
Il me parcourt de ses yeux troublants m'entraînant vers lui et me fait presque trembler quand il laisse doucement glisser ses mains sur mon visage tout en me regardant comme si j'étais une apparition.
Il utilise sa voix rauque et ses lèvres envoûtantes pour prononcer:
-J'ai tellement pensé à toi...

Les yeux remplis de larmes je lui dis la voix se brisant:
-Pardon, pardonne moi...pour tou...

Instantanément nos lèvres se rejoignent et c'est comme si je respirais à nouveau après une éternitée passée en apnée.

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