Chapitre 39 : Ennemis

Au bout d'un moment, qui fut pour moi une éternité, nous arrivons devant le bâtiment central. Un énorme bâtiment de pierre, avec le sigle du Quartier. Les fenêtres rectangulaires, symétriques, alignées.

Karl lance :

- Bon. On oublie notre plan. On oublie les deux groupes séparés. On va faire autrement : on passe, on tue, on délivre.

- Ça me va. fait Jim.

Nous avançons par derrière, longeons le mur en silence. Deux gardes font des allers-retours derrière le bâtiment. Mince. Qu'est-ce qu'on fait ? On ne peut pas tirer. Le bruit ferait rappliquer tous les autres gardes.

Je fais signe à William de venir avec moi.

Je me mets à courir. Lui aussi. Les deux gardes n'ont qu'à lever leur arme pour nous tuer. Mais trop tard. Je pivote et assène un coup dans le menton à l'un des deux. L'autre se fait casser le nez par William. Dès qu'ils sont K.O, nous les tirons au sol par les pieds jusqu'au champ de l'arrière. Personne ne viendra les chercher ici.

Chacun notre tour, nous nous engouffrons par la fenêtre la plus proche. Nous arrivons dans un petit salon d'or et d'argent. Nous continuons et ouvrons la porte pour passer jusqu'à la salle de spectacle. Les lumières sont éteintes. Nous progressons dans le noir complet.

Alizée arrive vers la porte la première et l'actionne.

- Elle est verrouillée...nous souffle-t-elle.

Je commence à paniquer :

- Attendez une minute. Vous ne trouvez pas cela trop facile ? Juste deux gardes dehors ? La fenêtre ouverte ? Vous n'avez pas l'impression que tout est fait pour que nous arrivions jusqu'à cette salle ? Et que nous n'en sortions plus ?

Soudain, la lumière s'allume. Nous sommes aveuglés. Je distingue des personnes sur l'estrade.
Je pointe mon arme dans leur direction.

C'est Maru.
Des gardes.
Les membres du jury au grand complet.

- Abaisse ton arme, pauvre idiote !m'ordonne Maru. Vous êtes tombés dans mon piège encore mieux que ce que j'avais imaginé !

Je suis paralysée par ce qu'il vient de dire. Je baisse mon arme. Maru ricane, se tourne vers ces gardes :

- Quelle bonne idée j'ai eu ! Leur faire croire que leur famille était emprisonnée ici... Et ils l'ont cru, ma parole....hu... hu...imbéciles...et ils sont venus chercher leur famille, orgueilleux et idiots !

Il revient face à nous :

- Vous êtes déjà morts, pauvres imbéciles ! Mais ne vous inquiétez pas, nous ferons en sorte de vous oublier rapidement !

Les tirs pleuvent en rafale. Je m'en veux. Je m'en veux tellement d'avoir cru à la véracité de la prise d'otages. Nous n'avons pas réfléchi. Cette histoire de tuer les familles des participants aux quatre Cycles me paraît idiote à présent.

Je vais mourir.

On va tous mourir.

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