Chapitre 38 : Souterrain

Ça y'est. C'est la fin. J'ai envie de me noyer dans le ruisseau. Là. Tout de suite.

Je me tourne vers Jim. Il a le teint pâle, presque translucide. La prise d'otage des parents est l'événement de trop pour nous tous. J'ai l'impression que je ne suis née que pour vivre ce jour-ci. Mon dernier. Ce jour où j'entends que mes parents vont mourir à cause de moi. Mes parents... eux qui pleuraient pour que j'essaye de survivre pendant les épreuves. Que diraient-ils, à présent ?

En deux minutes, nous parvenons au refuge. Je ne me rappelle même pas comment nous sommes passés du ruisseau au refuge. Nous avons annoncé aux autres ce qui se passait. Je me rappelle seulement du cri d'Alizée, des yeux humides de William. Tout se mélange.
Mes parents. Il faut que je leur vienne en aide. Ils doivent avoir peur. Tellement peur...

Je me retrouve une arme à la main, courant à nouveau dans la forêt. Mais dans l'autre sens. Les autres coéquipiers sont là. Je suis sûre d'une chose. C'est de notre destination.
Nous allons à l' Élysée. Non pas pour nous rendre, mais pour délivrer nos familles...

Quelques minutes plus tard, nous arrivons dans l'enceinte de la grande ville. Nous nous cachons derrière les murs pour ne pas nous faire remarquer. Au bout d'un moment, il y a trop de monde pour rester à la surface. Julian et Karl décident de nous faire passer par les égouts et dévissent la bouche. J'entre en deuxième, juste derrière Jim, et nous descendons les échelons avec difficulté à cause de notre arme.

Quelques faibles lueurs éclairent l'égout. L'eau est marron. Ça pue les déchets humides, l'huile et la pollution. Mais ça ne me dérange pas. Je me suis habituée à une telle odeur. Nous aterrissons les pieds dans cette eau peu attirante. Nous marchons en silence, seulement interrompus par le clapotis de l' égout. Chacun pense à ses parents. Pourvu qu'ils ne meurent pas. Pourvu qu'ils ne meurent pas. Je n'y survivrais pas.

L'eau m'arrive aux genoux. Les lumières se font plus rares. C'est une quasi-obscurité.

Au bout de nombreuses minutes, j'aperçois de nouveaux échelons sur le côté. J'interpelle les autres pour savoir si nous pouvons remonter par là. Ils hochent la tête et je monte la première.

Je pousse la bouche d'égout en haut. J'essaye de faire cela le plus discrètement possible. Arme la première, je me hisse à la surface, où la chaleur est harassante.

La rue est déserte. Tant mieux. Je regarde aux alentours. Ces immeubles me paraisssent familiers. J'y suis déjà passé. Nous y sommes déjà passés, William, Jim, Karl et moi en Web-save pour arriver au troisième Cycle. Je me souviens du paysage qui défilait à travers la vitre. Des bidonvilles, des gratte-ciels. Et je me rappelle être passée devant le bâtiment de l'Élysée.

- Nous ne sommes plus très loin ! je leur assure.

Et nous nous hissons à l'extérieur pour reprendre notre marche à la surface.

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