Chapitre 26 : Discussion
Karl me tapote sur l'épaule et me tire du sommeil par la même occasion.
C'est mon tour de garde.
- Tu veux le fusil à pompe au cas où ? me demande Karl.
-Je veux bien.
Il me l'envoie et je l'attrape.
Je me lève silencieusement, fusil à pompe en main. Jim ronfle, couché de tout son long sur le sol de la boutique. J'enjambe William pour atteindre le point de vue de l'ensemble de la boutique. J'entends Karl qui se couche à la place que j'occupais.
C'est terrifiant d'être la seule éveillée.
On entend le moindre mouvement, la moindre brise dehors.
J'imagine les membres du jury en train de dîner dans le bâtiment du Cycle. Je vois presque Maru, les joues rouges, lever son verre et boire en riant. Je trépigne de rage.
Au bout de quinze minutes, je somnole. J'essaye de ne pas m'endormir. C'est dur. Mes paupières se ferment toutes seules.
Des pas viennent vers moi et je secoue la tête pour ne pas somnoler. C'est William. Il n'arrive sûrement pas à dormir dans de telles circonstances.
- Tu sais quelle heure il est ? me chuchote-t-il. Je suis le troisième tour de garde.
Il s'assoit à côté de moi.
-Non, pas du tout. Désolée.
Je me rends compte que je suis devenue très proche avec William depuis quelques temps. Peut-être même un peu plus qu'avec Jim.
C'est sûrement dû au fait que nous partagions la même affection pour Carmen. Nous avons tous les deux été les plus affectés par sa perte.
Un étrange sentiment grandit dans ma poitrine. Je le sens qui croît, depuis la fin du cycle deux. Depuis que j'ai appris à le connaître. Des moments que nous avons passés ensemble reviennent en mémoire : quand il me prend la main pour me guider dans la salle B, quand il me calme au creux de ses bras à la mort de Carmen.
J'aimerais tellement qu'il refasse ce geste. Là. Maintenant.
Il ne le fait pas. Pourtant il est très proche de moi. Je sens sa respiration longue et douce.
Oh mon dieu... faites que cette respiration ne s'arrête jamais.
-Harmony ?
-Hmm ?
Il prend son temps. Je sens qu'il m'annonce quelque chose d'important :
-Depuis quelques jours... je pense à un truc. Depuis la mort de Carmen en fait. Que dirais-tu de...de...
Je l'encourage à parler :
-Oui ?
-Que dirais-tu de te rebeller ? De partir, loin, et de tuer Maru. De renverser le gouvernement. Nous serions sauvés, toutes les générations seraient sauvées, et les quatre Cycles n'existeraient plus.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top