Mon premier jour s'était bien passé, c'est sans appréhension que j'entamais ma seconde journée à l'université. Quand mon chauffeur me déposa à l'entrée, je remarquais qu'il y a eu beaucoup plus d'étudiants que la veille. Je n'avais pas réfléchi, mais il était évident que tous les élèves ne reprenaient pas le même jour. Je sentais de nouveau les regards sur moi, je n'aimais pas être l'étudiante différente. J'accélérais le pas pour rejoindre mon casier. Mon portable à la main, je regardais mes messages privés puisqu'ici Facebook est interdit, je m'informe comme je peux. La sonnerie pour le premier cours retentit, je rends en classe sans me soucier des bruits de couloirs. Je retrouve Lin et Fei qui sont en pleine conversation à propos d'un groupe de garçons de terminal. J'écoute d'une oreille, mais je ne comprends pas tout, elles parlent trop vite. À ma pause du déjeuner, j'ai besoin de prendre l'air. J'informe mes amies que je vais manger à l'extérieur et que je les retrouve pour le cours de cet après-midi.

Alors que je déambule dans le couloir de la section art, je tombe sur une pièce contenant des instruments de musique, mais surtout un piano à queue. J'observe les alentours, je suis seule. J'hésite, puis appuie sur la poignée de la porte. Je m'attends à ce qu'elle soit fermée, qui laisserait de telles œuvres d'art sans protection ? Mais le battant s'ouvre à ma grande surprise. Je pénètre dans la salle dont le mur donnant sur le couloir est totalement vitré. Mes pas me dirigent naturellement vers le piano où je prends place sur le petit banc. Cette sensation ne me quittera jamais, j'ai un lien si particulier avec cet instrument. Je remue mes phalanges pour assouplir mes articulations, je ne peux m'empêcher de grimacer en voyant mes ongles courts. J'aimerais avoir une belle manucure comme la plupart des filles de mon âge, mais quand on est pianiste, on peut dire adieu aux faux ongles. Comme à mon habitude, je retire ma bague que je pose délicatement sur le dessus du piano. Je n'aime pas le frottement de cette dernière lorsque je joue.

Quelques notes se font entendre dans la pièce, j'aime l'acoustique. J'entame un air connu, puis rapidement, je commence l'une de mes compositions. J'ai toujours aimé composer en espagnol, ça vient naturellement. Ces paroles viennent du cœur, dans ma langue maternelle, elles sont comme le reflet de moi-même.

https://youtu.be/oObiJAipqoA

Desde muy niña siempre actue
Con timidez

Con el miedo de decir
Todo de una vez

Tengo un sueño en mi
Que brillando esta
Lo dejare salir
Por fin tu sabras

Lo que soy, es real
Soy exactamente la que debo ser hoy
Deja que la luz, brille en mi
Ahora si, se quien soy
No hay manera de ocultar
Lo que siempre he querido ser
Lo que soy...

***

Au même moment à l'autre bout du couloir.

Huaze Lei était accompagné de ses trois fidèles amis. Tous les quatre se connaissent depuis l'enfance, et sont inséparables. Ils sont en dernière année, bien plus que de simple étudiant, ils sont l'élite de Ming. Héritiers de famille puissante, tous les quatre sont adulés par les élèves de l'université. Chacun de leurs passages provoque chuchotement, photos prises en douce ou des situations parfois ridicules. Chacun dans leur style, ils impressionnent par leur charisme. Huaze Lei est le seul artiste de la bande, les autres sont en commerce, il est d'ailleurs souvent la cible des moqueries de ses amis à cause de son côté rêveur.

Alors qu'ils marchaient tous les quatre dans le couloir, Lei s'immobilisa brusquement. Ses amis qui continuaient de se chamailler entre eux, s'arrêtèrent quelques mètres plus loin lorsqu'ils virent que leur ami ne suivait plus.

- Lei, qu'est-ce que tu fous ? demanda Dao Ming Si

- Vous n'entendez pas ? répondit Huaze Lei.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Entendre quoi ? L'interrogea Xi Men.

- Cette musique ?

Les trois garçons regardèrent leur ami, puis revinrent vers lui. Le jeune homme avait un don depuis sa naissance, il avait l'oreille absolue. Grâce à cela, il pouvait jouer n'importe quelle mélodie en ne l'ayant entendu qu'une seule fois. Il joue du violon, mais aussi du piano. Il était très sensible à un air mélancolique comme celui qu'il venait d'entendre. Son meilleur ami Dao Ming Si passa son bras autour de ses épaules et l'invita à poursuive leur route.

- Allez viens, on va être en retard en cours.

- Attendez-moi, je dois aller voir qui joue cette chanson.

Il se précipita vers la salle de musique, il connaissait les lieux par cœur puisqu'il y passait le plus clair de son temps. Seulement, arrivé sur place, il n'y avait plus personne. Ses yeux furent attirés par un objet brillant posé sur le piano. Il s'avança et récupéra la bague de Rose.

- D.V.R ? À qui appartient cette bague ? s'interrogea-t-il. 

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L'intrigue commence ... désolé d'avoir été aussi longue !