Chapitre 3.
J'avais fini par trouver le sommeil, mais je n'avais pas réussi à me faire à l'idée que mes plans se sont envolés en une fraction de seconde. J'essayais de me convaincre que c'était un mal pour un bien, que j'en sortirais encore plus forte. J'allais devoir quitter mes amis, ma maison et tous ces endroits auxquels je tiens. Ce n'est pas pour la vie, je le sais. Une histoire de deux à trois ans, m'a dit ma mère. Quand je pense que je ne parle pas un mot de mandarin.
Dans un peu plus de deux mois, je quitte le pays pour une culture qui m'est complètement étrangère. Au fond de moi, c'est la panique totale, mais je ne vais pas me morfondre. C'est vrai, je pense que des centaines de jeunes femmes voudraient être à ma place. Partir étudier à l'étranger, c'est un rêve souvent inaccessible. Si j'avais eu le choix, peut-être aurais-je préféré les États unis. Mais je me dis qu'apprendre le chinois, c'est un atout. Je parle déjà trois langues, le français, naturellement, mais aussi l'anglais et l'espagnol.
Je finis par me lever de mon lit, quand je jette un coup d'œil à mon téléphone, je suis surprise de l'heure. D'habitude, ma mère ne me laisse pas dormir si tard, il est presque onze heures. Je descends au rez-de-chaussée, vêtue d'un jogging et d'un tee-shirt. Je rejoins la salle à manger, où un petit déjeuner m'attend sur la table, avec un mot.
***
Mon petit bouton de rose,
Je sais que cette situation est difficile pour toi, mais j'espère vraiment que tu comprendras notre décision. Je sais que tu es une fille forte et indépendante. Je sais au plus profond de mon cœur de maman que cette nouvelle vie te sera bénéfique. Crois en toi, en notre famille, et tu verras ce déménagement, comme une chance.
Je reviens en fin de journée, je suis partie sur Bordeaux. Ton nouveau professeur de mandarin devrait arriver vers 14 h.
***
J'en avais les larmes aux yeux. J'étais proche de ma mère, et ce serait mentir, que vivre sans elle pendant trois ans aurait été simple. Je sais très bien que j'aurais vite regretté d'avoir refusé de la suivre en Chine.
Je dévorais mon « brunch », car vu l'heure qu'il était, j'étais plus proche du déjeuner que du repas matinal. Je laissais tout sur la table, puis me dépêchait d'aller prendre une douche. J'avais mon tout premier cours de chinois, je me devais d'être présentable.
La sonnette de l'entrée retentis, je descendais les escaliers quatre par quatre. Notre intendante avait déjà ouvert la porte, et un jeune homme attendant dans le hall. Il avait des origines asiatiques, rien que son regard bridé le prouvait.
- Bonjour, je suis Rose. Vous devez être mon professeur de mandarin ?
- Bonjour. Effectivement, j'ai été recruté par Mme de Villiers. Je me présente CHEN Yanbo. Vous allez vivre à Shanghai d'après ce que j'ai compris.
- Oui, nous partons à la fin de l'été.
- Alors, ne perdons pas une minute.
Finalement, cette nouvelle langue était fascinante. Je devais traduire, mais aussi comprendre cette écriture tellement différente de la nôtre. Un ensemble de symboles dont j'ignore encore la signification.
Le compte à rebours était lancé, bientôt un changement radical de vie.
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