Chapitre 4

Abby.

-Je choisi Abby Lorrens.

Ron outré, s'approche du directeur de serpentard,

-Vous ne pouvez pas accepter ça!

L'homme, égal à lui-même, s'adresse à moi avec un dédain,

-Êtes-vous sourdre ou tout simplement empotée miss? Mettez-vous en place!

Je déglutis. Hermione m'encourage, elle m'accompagne dans mon mouvement pour grimper sur la table. Je suis pétrifiée. On exige de nous de que nous nous serrions la main.

-C'est le moment de montrer ta lâcheté au reste de l'école Lorrens, profites de ce moment de gloire, ton compte sera vite réglé comme ta scolarité parmi nous.

Je ne conteste pas.

Nous nous écartons l'un de l'autre. Ma posture de mise en garde est peu convaincante.

Ma conscience s'évapore. Le premier sort m'agresse sans que je ne me rappelle l'avoir entendu le prononcer. Clouée au sol, je le laisse se défouler à son gré.

-Mais enfin bougez-vous miss! s'exaspère Rogue.

Je reste allongée. Comme anesthésiée de tout ressenti, je n'éprouve pas de souffrance. Je veux simplement me terrer sous ma couverture et oublier que cela ait pu se produire.

Mes yeux se closent.

C'est sans doute minable mais je regrette que mes amies ne soient pas là.
Les beuglements de la chauve-souris s'accentuent,

-Que ferez-vous en conditions réelles de danger! Relevez-vous! Les gryffondors, je vous jure...

Ma maison m'encourage sans que cela ne m'impacte. Je ne peux et ne veux bouger.

C'est en prononçant une énième incantation que mon adversaire déclare,

-Je ne comprends pas comment une mauviette telle que toi aies pu gâcher la vie de mon frère!

-Gâcher sa vie?

Ces quelques mots me permettent de reprendre possession de mon être. Je ne sais pourquoi mais ils déclenchent quelque chose en moi qui me laisse penser qu'il n'y aura plus de retour en arrière.

-MOI? J'AI GÂCHÉ SA VIE?

La rage est trop forte. Elle s'empare de moi me déchirant. Je ressens cette sensation violente, brute, presque vitale de le voir à terre comme si cela allait mettre un terme à ma souffrance.

Mes doigts se crispent autour de ma baguette. J'articule à une vitesse folle mes attaques. Je me surprends à en prononcer certaines que je ne pensais même pas connaître.

Les images des agressions qu'ils m'ont portées me reviennent brutalement.

Je ne subirai plus rien de sa part. Sa famille et lui m'ont suffisamment fait perdre comme cela. Pour une fois je réagirai de mon propre chef, sans attendre d'aide extérieure.

-Oh mon dieu, s'exclame Paige, Abby arrêtes tout de suite!

Je sais que ce n'est pas lui, je sais pertinemment que ce n'est pas son corps qui s'est étreint au mien. Ses mains n'ont pas encerclées mon cou, tout comme ses lèvres n'ont pas violenté les miennes non plus. Pourtant je me sens obligée de le punir.

Je discerne à peine les avertissements de mes amies.

Le garçon est à nouveau éjecter au sol, le sang inonde son nez sans que cette vision ne me stoppe,

-Arresto momentum!

Je m'époumone. Je lui en veux de raviver cet écœurement envers mon corps, de le salir par ses propos alors que ce n'est pas mon cœur qui est obscène mais celui de son frère. Il n'y a pas de suite dans mes idées, seulement un sentiment d'asphyxie qui s'exacerbe,

-Flipendo! Expeliarmus!

-Ça suffit Abby tu vas le blesser! s'écrie June.

-Elle est enragée! commente Pansy.

Je ne vois rien en dehors de la substance rouge qui se dégage de ses narines. Je ne perçois aucun élément aux alentours, comme prise d'une phase qui me rendrait étrangère à mon propre corps.

Ce n'est pas encore suffisant. Il n'a pas encore ressenti le quart de ce qu'ils ont pu m'infliger.

June vient soudain m'arracher ma baguette tandis que Paige écrase mon bassin de ses bras, me privant de tout élan. Le garçon se relève. Sa démarche retranscrit sa hargne. Il s'abstient de tout mouvement lorsque la baguette de Jane s'abat sur sa tempe,

-Si tu t'en prends à elle, tu t'en prends à nous toutes Brown, ne l'oublies surtout pas.

Je m'écroule au sol, reprenant mon souffle. Je prends enfin conscience de la situation. Je ne peux dévier mon attention de lui. Le poufsouffle essuie d'un revers de main son nez, ricanant. Ses rires déclenchent l'incompréhension générale.

-Eh bien Lorrens, je ne m'attendais pas à ça,

Méfiante, Jane resserre son emprise sur son arme.

-tu as du répondant pour quelqu'un qui n'a justement pas su dire non.

Le poing de Ron s'écrase contre le nez du garçon achevant de le fracturer.

-Et tu lui as dit non à celui-là?

-Lorrens, Malfoy, Ryan, Lancaster et Weasley chez le directeur!

Nous avons définitivement déclenché le courroux de la chauve-souris.

-C'est injuste professeur! s'injurie Harry.

-Sachez Potter qu'ici c'est moi qui dicte ce qui est juste ou non. A présent suivez-moi vous cinq!

Nous patientons au fond du bureau de Dumbledore pendant que le directeur des serpents dépeint la situation. Je n'éprouve pas de remords pour m'en être prise à lui, seulement je ne sais pas jusqu'où j'aurai été capable d'aller. Une fois de plus, mes amis sont impliqués sans que ce ne soit mon intention.

-Si vous voulez mon avis, chuchote Jane, on se retrouve un peu trop souvent ici tous les cinq.

-Voyons le bon côté des choses, intervient Paige, au moins cette fois nous avons tous gardé nos vêtements.

Dumbledore se racle la gorge dans le but de nous faire taire. Il nous demande de nous approcher.

-Bien que cela puisse vous sembler injuste, en dehors de miss Lorrens le reste de votre joyeuse bande sera sanctionnée. Monsieur Weasley, pour avoir levé la main sur un élève désarmé ce sera une semaine de retenue tout comme vous mesdemoiselles pour avoir mis en doute le professionnalisme d'un professeur et interrompu un affrontement sans autorisation.

-Le professionnalisme d'un professeur mes fesses oui, bougonne June. Ce n'est pas comme si un de ses professeurs n'avait pas essayé d'assassiner Potter dès notre première année!

-Un commentaire peut-être miss Ryan? gronde Rogue.

-Eh bien maintenant que vous nous permettez enfin de nous exprimer, j'aimerai vous signaler que...

Le pied de Paige s'abat sur les orteils de la serdaigle,

-Elle n'a rien d'autre à ajouter. Merci de ne pas nous avoir sanctionné plus durement monsieur.

-QUOI? Mais...

Jane plaque sa main contre les lèvres de notre amie,

-Ne nous crée pas plus d'ennuies que nous n'en avons déjà.

J'entrevois un sourire chez le directeur qui se fait violence pour garder son sérieux. Celui-ci s'adresse à présent à son collègue,

-Severus, une fois que monsieur Brown aura quitté l'infirmerie, vous n'oublierez pas de le convier aux corvées de ses camarades pour la semaine. Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée.

Je le remercie d'un hochement de tête.

A notre sortie, nous nous retrouvons seuls dans le grand couloir. Les conversations reprennent leur cours naturellement entre eux. Je suis stoïque, les observant faire comme si de rien était.

-Les amis, je...

-Pas de larmes Abby par pitié! Je suis beaucoup trop en rogne contre cette stupide école pour avoir la patience de te consoler, souffle la Ryan. Ce vieillard et moi n'avons décidément pas la même définition du professionnalisme !

Paige enlace mes épaules de son bras,

-N'écoutes pas cette grincheuse. Si tu veux nous remercier tu n'as qu'à nous concocter quelques petits beignets que tu nous distribueras après nos heures de colles.

Des gargouillis venant tout droit de l'estomac de Ron le font confirmer que ceci est une bonne idée.

-N'empêche, pouffe Jane, qui aurait cru voir un jour l'irréprochable Paige Malfoy en heure de retenue!

-C'est que notre poufsouffle deviendrait presque une délinquante, s'amuse June.

Nous marchons ensemble jusqu'à la grande salle. Voir mes amies réunies m'avait manqué. Cependant, cette satisfaction est écartée par l'idée de voir ma mère débarquer à tout moment. A l'heure qu'il est, l'incident d'aujourd'hui doit déjà être parvenu jusqu'à ses oreilles. Ron ne nous rejoint pas pour le dîner, celui-ci prétexte avoir déjà des plans.

En plein repas, Joris, le hamster de Jane, vient à ma rencontre. Sa propriétaire lui avait incombé la mission de me prévenir lorsque ma mère arriverait.

Je dépose ma serviette sur la table et me presse de rejoindre l'entrée du château. Le directeur attend sa venue dans son bureau, je dois la réceptionner avant cela.

Je ne veux pas quitter cette école. Bien qu'elle ne soit pas toujours parfaite, Poudlard est ma maison. Je ne peux pas y renoncer, pas après tout ce que j'ai vécu en ces lieux.

Devant l'établissement, je découvre le Weasley tentant de parlementer avec ma tutrice. Je me mets en retrait pour observer la scène.

-Vous n'avez pas le droit de faire ça!

-Laissez-moi passer jeune homme, ma décision est prise.

Le garçon la rattrape par le bras,

-Abby l'a laminé !

-Je vous demande pardon ?

-Elle a littéralement pulvérisé Brown devant une foule d'élèves et avec tout le respect que je vous dois, vous ne devriez pas la sous-estimer!

-Jeune homme je crois qu'on ne s'est pas très bien compris, j...

-Je sais ce qu'il lui est arrivé par le passé,

Ma mère se tend, interdite,

-oui Abby est une victime de ce connard et elle le restera toute sa vie seulement le terme victime n'est pas synonyme de faiblesse.

-Taisez-vous!

Il hausse le ton, décidé à faire entendre sa voix,

-Votre fille est la femme la plus forte que je connaisse et c'est justement grâce à ce qu'elle a vécu! Elle remettra à sa place, comme elle l'a fait aujourd'hui, plus d'un abruti dans le futur et vous savez quoi? Paige, June, Jane et moi serons là pour l'aider. Abby n'a pas besoin d'être protégée, elle l'est déjà alors ne l'obligez pas à quitter cette école je vous en supplie.

Ma mère le repousse. Je me dévoile à sa vue sans qu'elle ne ralentisse le pas. Elle poursuit son chemin, m'ordonnant de l'accompagner.

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