Chapitre 10

Au même moment, du côté de Paige.



Le griffon tournoie sur lui-même, laissant apparaître la Malfoy. Harry qui patientait à même le sol, devant l'entrée, déplie ses jambes avec la rapidité d'un sortilège. Le Potter s'abstient de soutenir le regard désapprobateur de la chauve souris, pour tenter de capter celui de la jolie blonde. Celle-ci semble empêtrée dans ses pensées, aussi incapable de prêter attention aux reproches du directeur de serpentard et aux soupirs courroucés de la gryffondor, qu'aux signaux d'Harry.

-Je tiens à vous le répéter une dernière fois, tonne le serpent. Une seule erreur supplémentaire de votre part, et c'est le renvoie assuré. Vous êtes chanceuses de ne pas faire partie de ma maison, croyez-moi !

Sur ce, le professeur disparaît dans un théâtral mouvement de cape. Harry, déconcerté, observe la poufsouffle qui demeure pensive. Paige le laisse l'emporter par la main. Elle le suit sans rechigner, ses iris vertes dépourvues de vie.

Le garçon, lui-même, n'a pas la moindre idée d'où il la conduit. Son instinct, lui dicte de l'éloigner de l'endroit qui semble la peiner tant. Rien qu'à son expression, il devine la dureté du sermon prononcé par Dumbledore.

Pas l'ombre d'un élève à l'horizon, ils profitent tous du petit-déjeuner. Les deux sorciers n'ont pas quitté le corridor. L'allée semble s'étendre sans fin. Harry leur accorde une pause. Leurs poitrines pulsent à tout rompre, résultat du rythme effréné qu'ils menaient jusque-là. Un filet de sang s'échappe de la narine droite de la Malfoy. Le garçon, l'essuie du bout de sa manche.

-Ça fait mal n'est-ce pas ?

Bien que Paige ait eu l'avantage, la gryffondor n'y est pas non plus aller de mains mortes. Des hématomes colorent sa tempe gauche et sa jolie pommette droite.

-Ton nez est peut-être cassé, on devrait rendre visite à madame Pomfresh.

Pas même un murmure. L'amorphie de la blonde subsiste.

-Si tu ne veux pas passer par l'infirmerie, je crois que Neville a l'équivalent d'une trousse de secours dans notre chambre. Sa grand-mère est très prévoyante. Tu ne peux pas rester comme cela.

Paige lui était toujours apparue comme une personne inaccessible, inatteignable. Depuis leur première année, elle avait encaissé les rumeurs et les préjugés émergeant à son sujet. Son indifférence était telle, que Ron pensait d'ailleurs qu'elle n'en avait pas eu vent, ce qu'Abby avait réfuté. La Malfoy avait parfaitement conscience du mépris que les deux parties lui accordaient. Certains la dénigrait en l'assimilant à sa famille, d'autres en faisant remarquer combien elle en différait. Une étrangère. C'était ainsi qu'elle se définissait malgré elle.

-Je suis désolé de ne pas avoir été présent ces derniers temps, tu m'en veux ?

Elle ne proteste pas, elle n'agrée pas non plus. Harry soupire.

-Qu'est-ce qu'ils t'ont dit là-bas ? C'était si horrible que cela ?

L'intonation presque éteinte de la sorcière retenti enfin. Elle prononce ses mots en mélangeant ses pupilles à celles du brun. Paige ne lui a jamais dévoilé cette mélancolie auparavant. Ce n'est pas tant sa demande, mais sa formulation qui l'interloque.

-Est-ce que tu m'en crois capable, toi ?

-C-capable de quoi ?

La sorcière se découvre un intérêt soudain pour ses baskets. Dans un froncement de sourcils, Harry l'entend marmonner,

-Les mages noirs, tu me croirais capable de...

-Non !

Enfin une étincelle d'émotion transparaît chez la Malfoy. La précipitation de sa réponse lui était inattendue.

-Bien-sûr que non Paige, tout le monde sait bien que tu en serais incapable ! Comment peux-tu penser que... enfin c-ceux sont des monstres, et toi eh bien toi, tu es...

La curiosité prend le dessus. La jolie blonde lève un œil intrigué sur le Potter dont le visage est crispé, tiraillé entre colère, incrédulité et dégout.

-Toi, Paige tu es si... J-je ne saurais pas comment l'expliquer.

Le rouge lui monte aux joues, tandis qu'il maudit ses satanés bégaiements. Elle a cet effet sur lui. Il est à la fois parfaitement à l'aise en sa compagnie et par moment si intimidé qu'il souhaiterait pouvoir se téléporter.

-N'écoutes pas cette fille, tu n'es pas comme eux c'est tout.

-Pourtant tu te méfies de moi toi aussi.

L'abasourdissement du Potter contraste avec la sévérité de la Malfoy. Ils illustrent parfaitement le portrait de deux personnages aux antipodes l'un de l'autre.

-Tu m'apprécies de temps en temps, puis tu cours dans tout le château sans me prêter attention et tu échanges des messes basses avec Ron et Hermione. Je ne peux pas t'en vouloir d'avoir tes secrets, les filles et moi avons aussi les nôtres. Seulement...

-At-attends Paige, tu t'égares complètement. Je...

-Seulement, poursuit-elle, tes secrets Harry semblent peser tellement plus lourds que les miens. J'ai sans cesse cette sensation que leurs enjeux sont exorbitants, qu'ils pourraient causer ta perte et que pourtant jamais tu n'accepteras de décharger une infime partie de ce poids sur moi. Est-ce parce qu'au fond de toi, tu m'assimiles à eux ? Cette fille, c'était la première à l'exprimer clairement. En y réfléchissant, cela expliquerait bien des choses. Bien que ma famille ce soit repentie, beaucoup s'en méfie encore.

La sincérité qu'elle lui accorde est toute nouvelle. Ils étaient jusque-là incapables d'évoquer le sujet.

Paige ne se sentait pas simplement mise à l'écart, ni blessée dans son égo, c'était bien plus que cela. Il le comprenait enfin, ce que même Jane n'avait pas su déceler dans son regard. Leur relation, la confiance qu'il lui portait, certes tout cela l'affectait, toutefois ce n'était pas l'essence même du problème. En le découvrant si préoccupé, Paige s'inquiétait. Pas pour eux, mais bien pour lui. La sorcière avait conscience que s'il venait à se passer quelque chose, cela se déroulerait à son insu. Et cette impuissance, elle ne pouvait la supporter.

D'un sourire empli de maladresse, Harry entremêle sa main à la sienne.

-Et dire que je te prenais pour un petit génie. Tu ne comprends vraiment rien à rien.

-Sois honnête. 

-Mais je le suis bon sang ! Paige Malfoy, s'il le fallait, je te confierai ma vie. Pas parce que tu me plais drôlement, même si c'est le cas, pouffe-t-il. On peut apprécier quelqu'un en sachant que sa loyauté a ses limites. Mais parce que justement, la tienne n'en a pas.

-Alors pourquoi tu ne me fais pas confiance ?

-Parce que tu n'hésiterais pas si je venais à réclamer ton aide.

-Et ce n'est pas une bonne chose ?

D'un hochement de tête, il répond par la négative.

- Si je t'inclus dans les folies qui m'environnent, ce serait t'exposer à quelque chose qui te dépasse. Ce serait te demander de me confier ta vie et beaucoup sont ceux qui l'ont perdu par ma faute. Je supporte déjà à peine de laisser Ron et Hermione participer à tout cela, je ne te le ferais pas subir à toi aussi.



Abby.

Ron tire sur ma manche.

-Ça me gêne de les espionner, soupire-t-il. Tu m'avais promis qu'on zieuterait juste l'état de Paige.

J'articule sans me retourner vers mon copain pour autant.

-Tu es une vraie commère d'habitude, qu'est-ce qui te prend ?

-Et toi tu te moques bien des commérages habituellement.

Je me recule, découragée.

-De toute façon on entend rien...

Le renfrognement de la Lorrens intrigue le rouquin. Il encercle ses épaules, la blottissant elle et son anxiété contre lui. 

-Paige va bien, Harry s'occupe d'elle. Qu'est-ce qui te préoccupe tant ?

-Je n'en sais trop rien, j'ai simplement l'impression que les filles ont toutes leurs propres secrets en ce moment. 

-Des secrets? Je suis sûre que tu te fais des idées Abby.

-J'espère sincèrement que tu dis vrai...

Quelques heures plus tard. 

June.

Le corridor menant à la bibliothèque est plongé dans la pénombre. Les fragments de lumière que nous offre la lune ne seront plus suffisants une fois arrivés à la réserve.

-Tu es vraiment sûr de toi ? insiste Fred.

-Certaine ! Allons emprunter ses parchemins interdits Weasley.












Je m'ennuyais et j'ai fait ça y a près de quatre mois sauf que j'ai complètement zappé de vous les partager il me semble 😂
C'est pas grandiose, j'en referai une version améliorée.

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