Tu es gentil

《 La beauté plaît aux yeux, la douceur charme l'âme 》

Voltaire

Rentré le soir à la maison, je me sentais affreusement fatigué. J'avais eu tout au long de la journée un stress dû à différents facteurs: il y avait eu l'arrestation de Naomi, le meurtre de cet homme en face du commissariat, qui ne nous a, d'ailleurs, pas réellement fait une bonne pub. J'avais aussi appris que Jin avait eu une sévère remontrance pour ne pas avoir attrapé la bonne personne, voilà pourquoi il était injoignable. Après l'arrestation de Hyunjin, je lui avais fait passer un interrogatoire, dont j'avais tiré à peu près les mêmes infos. Il m'avait aussi confié que maintenant qu'il avait fait ce qu'il devait faire, il voulait juste rester avec Naomi à présent.

Après l'avoir conduit près d'elle en cellule, c'était à mon tour de me faire engueuler par le patron pour avoir manqué d'attention dans le meurtre de cet homme.

Alors oui, une fois à la maison, je ne me fis pas prier pour aller sur le canapé. Me retrouvant ainsi assis à côté de Tomoe qui me regardait l'air intrigué, mais avec sa bouille enfantine, cela m'amusait.

Jimin: Tu as passé une bonne journée ?

Tomoe: Je ne sais pas, je n'ai rien fait. Et toi ?

Jimin: Épouvantable. Tu n'as rien fait ? Ça ne te dirai pas de trouver une occupation, pendant que je ne suis pas là ?

Tomoe: Je ne sais pas, je n'ose pas trop fouiller.

Jimin: Je n'ai rien à cacher, tu n'as pas à être gêné. Tu peux regarder la télé, par exemple. Tu as un hobby ?

Elle ne répondit pas pendant quelques secondes, regardant ma main qui était paresseusement étalé sur ma jambe et la prit dans la sienne.

Tomoe: Tu t'es blessé...

Jimin: Ah, ça, ce n'est rien, c'est quand je suis tombé. Ça va vite guérir.

Tomoe: Tu as nettoyé ?

Jimin: Non, mais ça ne fait rien.

Tomoe: Ne dis pas ça, tu peux attraper des maladies ou des infections.

Je ne répondais pas, la regardant simplement, elle et son regard déconnecté de la réalité. J'aimerais lui retirer et mettre un peu de bonheur dans sa vie. Mais, malgré que dans ses yeux il n'y avait aucune lueur, c'était sans doute la première fois, depuis qu'elle était ici, que je la vis prendre d'elle-même une initiative. Je la regardais se lever et aller chercher la trousse de soin dans la salle de bain.

Quand elle revint, j'étais toujours dans la même position, ne pouvant pas davantage m'enfoncer dans le canapé. Je la regardais prendre du coton et le désinfectant.

Une fois le coton imbibé, elle prit doucement ma main et passa doucement le tissu sur ma plaie, ce qui me fit légèrement grincer des dents. Mais la douleur passa bien vite grâce à sa façon de faire très douce. Elle fit de même avec ma deuxième main, un peu plus égratignée que l'autre.

La voyant si attentive à mes réactions et si concentrée sur cette tâche, qu'elle s'était elle-même donné, je me mis à sourire de toutes mes dents inconsciemment, trouvant cela terriblement adorable. Nos regards se croisèrent et je la vis se pincer les lèvres, se demandant certainement pourquoi je souriais comme ça.

Épuisé, mais aussi ravi et amusé face à tant de sérieux, je soufflais un " Merci " qui lui fit ouvrir grand les yeux.


PDV Tomoe

Je baissais simplement les yeux, ne sachant pas quoi lui répondre. Jamais de ma vie je n'avais vu un aussi large, beau et sincère sourire...

Jimin: Tu m'avais bien dit que tu savais cuisiner ?

Tomoe: Oh, euh... Oui...

Jimin: Je te propose quelque chose.

Je le regardais intrigué par ce qu'il venait de dire. Il prit la trousse de secours en pagaille pour la poser sur la table, sans prendre la peine de la ranger correctement.

Jimin: On va essayer tes talents de cuisinière haha. Si tu cuisines un plat qui me fait vider la casserole tellement il est bon, je t'offrirai un cadeau. Fais attention, je suis compliqué.

Je hochais timidement la tête, ce qui le fit sourire, et partis en cuisine, pendant qu'il fermait les yeux, se reposant tranquillement.

Tu sais Jimin, même si tu m'avais seulement demandé de cuisiner, je l'aurai fait et je sais aussi que tu m'as demandé ça pour que je m'occupe d'une quelconque façon.

Tu es gentil, Jimin.

Très gentil.

Trop gentil.

Je me sens mal de te faire endurer tout ça. Si tu es fatigué, c'est aussi de ma faute...

Je te promets de faire des efforts.

Avant d'attaquer la cuisine, je jetais un coup d'œil à son corps assoupi sur le canapé. Il était réellement épuisé. Je me demandais ce que je pourrais bien faire d'autre pour lui...


20h30

Jimin: C'était vraiment bon Tomoe, tu es une excellente cuisinière.

Il termina son assiette jusqu'au dernier petit morceau, ce qui m'étonna réellement. Tant d'éloges pour un simple rôti et quelques pommes de terre...

Tomoe: Merci.

Jimin: Où as-tu appris à cuisiner comme ça ? Surtout avec le peu de chose que j'avais chez moi.

Tomoe: C'est mon papa qui m'a apprit, Maman n'a jamais voulu m'apprendre quoi que ce soit. En fait, maman ne m'aimait pas vraiment.

Jimin: Oh, je suis désolé... En tout cas, c'était très bon.

Tomoe: Ce n'était pas très compliqué.

Jimin: Tu ne pense pas que tes parents sont inquiets ? Ils ne doivent pas savoir où tu es passée.

Tomoe: Ils... Ils savent que je suis partie de la maison.

Il se pinça les lèvres, pendant que j'empilais nos deux assiettes. Ce soir-là, j'avais un peu mieux manger que les autres et je me sentais totalement repue, je ne pouvais plus rien avaler. Pourtant, je n'avais pas fini mon assiette, ce qui semblait contrarier cet homme aux cheveux couleur sang qui me perturbaient, je devais bien le dire. J'adorais le rouge, mais désormais, je le détestais.

Jimin m'avait fait avaler cet horrible médicament liquide qui avait un goût immonde et surtout amer. Il continua la discussion avec une question qui, je pouvais le dire, m'étonna réellement.

Jimin: Et ton conjoint ?

Je le regardais fixement, prête à lâcher les assiettes. Mais avant que ça ne se produise, je les reposais sur la table.

Tomoe: Mon quoi ?

Jimin: Tu es bien marié, non ? Tu portes une alliance.

Je regardais ma main par réflexe. En effet, je portais une alliance.

Jimin: Il doit être fou d'inquiétude. Je me sens un peu désolé pour lui de t'avoir chez moi et d'avoir dormi à tes côtés. Je suis un mauvais garçon.

Tomoe: Non, non, tu n'est pas mauvais, ce n'est pas mon alliance, c'est celle de ma mère.

Je posais les assiettes dans l'évier alors qu'il n'avait pas répondu, se contentant simplement de me regarder, et je me sentais affreusement mal à l'aise...

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