《  Même la nuit la plus sombre prendra fin dès que le soleil se lèvera 》

Victor Hugo

Jin venait de partir après m'avoir déposé à l'hôpital. Vêtu de ma tenue de travail, certains regards indiscrets ou curieux se posaient sur moi. Je ne fis pas réellement attention à cela, ayant autre chose à faire. Ils devaient certainement se demander ce qu'un agent de Police venait faire à l'hôpital, loin de se douter que l'on m'avait convoqué ici. Il y avait forcément eu " un problème "... Pourquoi moi ? Enfin, je veux dire, pourquoi juste moi ? Jin était là aussi... Bref, j'entrais directement, passant les portes automatiques et mon regard se dirigea tout de suite vers la secrétaire de l'entrée. Je me dirigeais vers elle sans perdre de temps, pour ne pas chercher des lustres.

Jimin: Bonjour.

Elle leva les yeux de son écran et me fixa de son air hautain, sans réellement afficher de sourire. On voyait directement que cette femme était heureuse de travailler... Notez l'ironie. Elle avait l'apparence de la vieille prof d'anglais, maquillée d'une couleur qui ne lui allait pas, comme du bleu ciel avec un rouge à lèvres rouge et les lunette au bout du nez, celle qui nous faisait chier avec son" In English, please ".

...: Bonjour Monsieur, en quoi puis-je vous aider ?

Jimin: Je viens du commissariat de Séoul, j'ai été appelé afin de venir ici pour voir une patiente que j'ai amené il y a quelques jours.

...: Son nom ?

Jimin: Je ne le connais pas.

...: Très bien. Attendez ici, ne bougez pas, je reviens.

Elle se leva et partit de son bureau pour rentrer dans une petite salle derrière elle. Je dus attendre peut-être une dizaine de minutes, mais je n'aimais pas vraiment les hôpitaux, alors si elle avait pu se dépêcher un peu, ça aurait été génial...

Elle revint enfin, puis s'adressa à moi avant de se rasseoir.

...: Installez-vous sur les chaises à côté, quelqu'un va venir vous chercher.

Jimin: Merci.

Elle se replongea dans son ordinateur, oubliant totalement ma présence, alors je partis m'installer sur un banc et regardais l'heure sur mon portable. Je n'attendis pas vraiment longtemps avant de voir une personne vêtue d'une blouse blanche venir vers moi. Un médecin, je suppose.

...: Bonjour Monsieur ?

Jimin: Park, Park Jimin.

...: Enchanté Monsieur Park, je suis la personne en charge de la jeune fille que vous avez amené, il y a quelques jours, Dr. Wong Ryuh.

Jimin: Il y a un problème avec cette fille ?

Ryuh: Venez.

Il partit en premier et, instinctivement, je le suivis. En montant les étages, on parlait tranquillement de la situation...

Ryuh: Lors de son arrivée, vous nous aviez bien dit que vous l'aviez découverte dans une salle close ?

Jimin: Oui, en effet.

Ryuh: Vous ne savez absolument rien d'elle, alors ?

Jimin: Absolument rien, pourquoi ?

Ryuh: Hum... Je pense que cette jeune fille a un problème, peut-être pas lié à cet enfermement, mais quelque chose qui vient d'ailleurs, qui remonterait à avant.

Jimin: Comment ça ?

Ryuh: Un souci psychologique, un traumatisme, si vous préférez.

Je fronçais les sourcil, intrigué par les dires du médecin que je suivais. Je pensais bien qu'elle avait un souci, mais j'étais loin de m'imaginer quelque chose comme ça...

Ryuh: Je pense même qu'il serait préférable de l'emmener dans un bâtiment spécialisé pour ce genre de cas.

Jimin: Qu'a t-elle exactement ?

Ryuh: Lorsqu'elle s'est réveillée, un signal nous a été envoyé, comme quoi nos capteurs ne sentaient plus les battements de son cœur. Nous y sommes allés directement pour voir qu'elle avait retiré toutes ses perfusions et ses patchs. Son regard s'est figé et elle s'est mise à paniquer à partir du moment où elle m'a vu. Et encore, paniquer est un faible mot, je pense... Nous avons bien essayé de la calmer, de la raisonner, mais rien à faire. Depuis ce moment, elle reste dans un coin par terre, refusant que quiconque ne l'approche.

Jimin: Et c'est pour ça que vous pensez qu'elle aurait un souci psychologique ?

Ryuh: S'il n'y avait que ça, encore cela irait, nous pourrions peut-être faire quelque chose avec les psychologues et psychiatres de l'hôpital. Mais ça va bien plus loin et ne relève pas de notre compétence, ici même, en tout cas. La nuit est certainement le pire à vivre pour elle. Elle hurle de terreur à partir de 4h15 et après ça, impossible pour elle de se rendormir, à un point que nos autres patients sont effrayés par elle.

Jimin: Elle aurait... Une sorte de folie, alors ?

Ryuh: Ce n'est pas de la démence, Monsieur. Cette jeune fille est terrorisée. Terrifiée à un point d'en être déconnectée de la réalité. Elle voit des choses qui ne sont pas réelles. Elle vit une situation qui n'est que dans sa tête, comme si elle y était véritablement. Je dirais que... On a à faire, peut-être, à un cas de psychose*, car elle n'a pas tous les symptômes de ce trouble... A première vue, en tout cas. C'est vraiment inquiétant. Il faut vite la soigner avant que ça n'empire.

Jimin: Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?

Ryuh: Elle affirme qu'une personne rentre dans sa chambre la nuit.

Jimin: Alors, ne faites rentrer personne dans sa chambre, si elle le vit si mal.

On s'arrêta devant une porte, certainement sa chambre. Le médecin me regardait droit dans les yeux et prit un petit temp savant de me répondre.

Ryuh: Monsieur Park. Le problème c'est que... Personne ne rentre dans sa chambre la nuit.

Jimin: ?!

Ryuh: Les caméras n'ont filmé personne rentrant dans sa chambre depuis qu'elle est ici. Tout ce qui se passe est dû à la peur qu'elle ressent, tout est dans sa tête.

Je regardais cette homme ébahi, les épaules tombantes par ce qu'il venait de me dire. Cette fille allait donc si mal que ça ? Je ne m'attendais pas à ça... Vraiment pas.

Ryuh: Si je vous ai demandé de venir, vous et spécialement vous, c'est parce qu'elle vous a réclamé. Je cite : " le policier aux cheveux rouges, Jimin ". C'est la seule chose qu'elle nous ait dit, sans hurler de nous en aller. Le peu de contact qu'on a eu a été catastrophique... Et aussi pour avoir votre autorisation.

Jimin: Mon autorisation ?

Ryuh: Tout comme vous, nous n'avons pu avoir d'elle aucune information... Impossible de l'approcher... Vous êtes la seule personne en mesure de signer l'autorisation de transfert.

Jimin: Je n'en ai pas le droit, je n'ai aucun lien avec elle.

Ryuh: Pour ce genre de situation... Délicate et urgente où l'on ne connaîtrait rien de l'individu, l'hôpital se donne le droit, qui a été approuvé par l'État de Corée, cela va sans dire, de confier la responsabilité d'un patient à la personne la plus proche d'elle. Pour ce cas là, c'est vous.

Jimin: ...

Je baissais les yeux. Me confier une responsabilité comme ça, alors que je ne connaissais pas cette fille... Je ne savais pas si j'en avais réellement le droit... Je me mordais la lèvre, ne sachant pas quoi dire face à cette situation. Était-ce véritablement ce qu'il y avait de mieux pour elle finalement ? Pour guérir ? Je ne connaissais pas réellement ce genre d'endroit, mais si je comprenais bien, j'étais obligé de prendre la responsabilité de sa santé. Si elle n'était pas transférée, son état risquait de s'empirer... Mais là-bas, on la prendrait pour une folle... Et ça me faisait tellement mal au cœur...

Elle souffrira et se sentira incomprise... La fille apeurée que j'avais vu la dernière fois avait l'air de bien souffrir déjà, je ne voulais pas la savoir encore plus mal...

A ce moment-là, je me sentais terriblement mal et chamboulé.

Si cette situation n'était pas galère, je ne savais pas ce que ça pouvait être d'autre, sincèrement...

Je relevais le regard, fixant sa porte. Peut-être qu'en la regardant, j'aurais pu plus facilement trouver la réponse... Je voulais la voir de mes propre yeux...

Jimin: Puis-je aller la voir ?

Ryuh: Oui. En soit, elle n'est pas dangereuse, mais faites tout de même attention. La peur peut faire changer le comportement. Le corps réagit d'instinct, alors, elle pourrait le devenir à tout moment.

Jimin: Ne vous en faites pas pour moi.

Ryuh: Je reste dans les parages.

Jimin: Merci.

Je toquais à la porte mais n'entendis rien... Alors, je rentrais doucement et vis une chambre vide. Personne allongé sur le lit comme je m'y attendais. Je refermais la porte derrière moi, et avançais doucement.

Mon cœur se brisa lorsque j'entendis un petit couinement peureux... Je contournais le lit et vis au sol une jeune fille blonde, en boule contre l'angle d'un mur, qui me regardait arriver... Fragile et pétrifiée de peur...

Je sentais mon cœur se serrer de douleur en la regardant, je ne m'attendais pas à la voir comme ça. Son état était encore pire que la première fois où je l'avais vu... Et la seule question qui me vint à l'esprit fut....

" Qu'est-ce qui a bien pu la mettre dans un tel état ? "

*Moment de définition ~ 

La psychose est une maladie mentale grave qui provoque des troubles sévères, tels que des pertes de contact avec la réalité, des bouffées délirantes (délire soudain) ou des idées irrationnelles (pensées absurdes, déraisonnables). La personne malade ne sait plus, par moment, ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. Elle peut également souffrir d'hallucinations visuelles ou auditives.

Lapersonne n'est pas consciente de sa maladie, ni de son délire, ce qui différencie la psychose de la névrose. Une personne souffrant de psychose sera persuadée de la réalité de ses ressentis et de ses visions. Elle n'est pas consciente de ses troubles de la personnalité.

Symptômes que l'héroïne a et n'a pas :

Troubles de la pensée (incohérences) ❌
Troubles de l'humeur❌
Difficultés à se concentrer❌
Troubles de la mémoire❌
Troubles du sommeil✅
Troubles de l'appétit✅
Dépression✅
Changements de comportement❌
Isolement✅
Problèmes de concentration❌
Idées délirantes❌
Paranoïa✅
Sentiment de persécution✅
Hallucinations auditives et visuelles✅
Perte de contact avec la réalité✅