Si elle me fait confiance
《 Lorsqu'on fait un effort, on s'aime 》
Jean-Marie Poupart
Lundi matin
J'avais bien joué mon coup. Si elle voulait que je change ma couleur de cheveux, il fallait qu'elle m'accompagne. Ça ne fut pas réellement évident de la persuader de mettre le nez dehors, mais elle avait accepté, à condition que son visage et ses cheveux soient cachés. Je finis par me demander si elle n'était pas recherchée...
Quoi qu'il en soit, je ne voulais pas qu'elle reste cloîtrée ici. Ce n'était pas bon, il fallait qu'elle prenne l'air. Elle n'était pas sortie depuis son arrivée.
Par chance, il faisait plutôt froid dehors, donc elle pouvait porter une écharpe. Mais, une fois arrivé dans les saisons chaudes, elle ne pourra plus la porter. Autrement dit, il fallait régler ce problème au plus vite.
Pour le moment, nous étions en plein essayage de vêtement. J'attendais sur le canapé qu'elle me montre les nouvelles tenues qu'elle avait eu, les unes après les autres. Je tiens à préciser que c'était moi qui lui avait demandé puisque j'avais le temps, j'étais en vacance. Effectivement, ils étaient un peu larges, mais dès qu'elle aura réussi à prendre un peu de poids, les vêtements lui iront à merveille.
Elle arriva avec un simple jean et une chemise pastel. Ce style me fit vraiment penser à celui de Jennie... Attendez deux secondes, ça ne serait pas tout simplement des vêtements à elles ? Elles lui auraient donné des vêtements en plus ? C'était vraiment gentil, je les remercierai.
Jimin: Ils te plaisent ?
Tomoe: Oui... Je ne sais pas comment te remercier...
Jimin: Laisse, ça me fait plaisir. Tu es prête pour sortir ? Tu mets celle-là ?
Elle se pinça les lèvres, détournant un peu le regard. Je voyais très bien qu'elle n'avait aucune envie de sortir mais, je ne céderai pas.
Tomoe: Je ne sais pas, tu aimes bien celle que je porte ?
Jimin: Tu es très jolie dans toutes.
Tomoe: ...
Jimin: Tu ne me crois pas ?
Tomoe: Non... Je suis hideuse.
Jimin: Alors nous n'avons pas la même définition de ce mot.
Tomoe: ...
Jimin: Aller, vas mettre des chaussures. Je te sors une veste et une écharpe.
Elle partit, avec un visage rouge comme tout, mais aussi complètement abattu. Cette expression était totalement paradoxale... C'était vraiment étrange...
Elle revint rapidement avec une paire de basket aux pieds et je lui tendis un de mes longs manteaux noirs à capuche. J'étais certain qu'avec ça elle aurait bien chaud. Elle l'enfila rapidement, remonta la fermeture entièrement, pendant que je lui enroulais une épaisse écharpe en laine blanche autour du cou. Totalement emmitouflée, elle ressemblait à une enfant malade que je protégeais le plus possible du froid.
Malgré le vrai but de cette excessive mascarade, je ne pouvais m'empêcher de trouver ça mignon en la regardant.
Jimin: Parée ?
Tomoe: Ouip !
Elle mit la capuche sur sa tête et remonta l'écharpe jusqu'au dessus de son nez, camouflant ainsi la moitié de son visage. Le spectacle qui se tenait devant moi m'amusait. On allait juste au coiffeur, mais à la regarder, on aurait dit qu'elle allait sur un champ de bataille. Il est vrai qu'autant caché, qui pourrait la reconnaître ?
On sortit finalement de la maison. Une fois la porte fermée, elle ne pouvait plus faire marche arrière.
Tomoe: On... On y va en voiture, hein ? Pas vrai ?
Jimin: Non, à pied, ce n'est pas loin.
Tomoe: Heiiiin ?!
Jimin: Reste près de moi et tout ira bien. Aller viens.
Il est vrai que j'étais plutôt fier de moi !
Elle me suivit de prêt, restant toujours derrière moi. Je pus constater que, malgré qu'il n'y avait personne dans la rue et que nous n'avions fait qu'à peine 1km, elle s'était retournée au moins 4 fois pour s'assurer que personne de louche ne nous suivait, ce qui me fit grandement soupirer...
Pour le moment, ça allait. A part ça, rien de spécial ne s'était passé. Mais lorsqu'on s'approcha du centre-ville, elle s'arrêta net alors, je me retournais.
Je vis ses yeux fixer le monde devant nous. Ses pupilles tremblaient et, peut-être, son corps caché sous toutes ces épaisseurs de vêtements aussi. Ses sourcils positionnés d'une façon plutôt basse m'indiquèrent que quelque chose n'allait pas...
Jimin: Tout va bien ?
Tomoe: Il y a trop de monde... Je... Je ne peux pas Jimin...
Jimin: Nous y sommes presque, il est juste de l'autre côté de la route, regarde.
Tomoe: Je veux rentrer Jimin... Je... Je peux pas...
Jimin: Tomoe, je suis avec toi, il ne t'arrivera rien.
Tomoe: Même... Jimin... Je veux rentrer... Je... Il y a trop de gens...
Je ne pouvais pas rentrer alors que nous y étions presque... Ça serait dommage. Je réfléchis quelques secondes, il me fallait une idée et vite avant qu'elle ne parte.
Jimin: Qu'est-ce qui t'effraie, Tomoe ? La foule ? Ou le fait d'être vue ?
Elle ne me répondit pas et baissa le regard, ainsi que le visage. Je sentais qu'elle voulait me répondre, mais elle en était certainement encore incapable... C'est vrai qu'elle m'avait dit, ce jour-là, qu'elle avait fui des personnes. Alors, peut-être qu'ils la recherchaient toujours, je ne savais pas... Et son silence ne m'aidait pas forcément à comprendre ce qui se passait.
Je m'approchais un peu plus d'elle en lui tendant mon bras, ayant peut-être une idée... Si ça ne marchait pas, nous rentrerions à la maison. Si elle me faisait confiance, elle viendra avec moi.
Tomoe: ?
Jimin: Que ce soit l'un ou l'autre, je suis là, près de toi. Nous sommes à côté, regarde, et sous cette couche de vêtement personne ne te reconnaîtra. Fais moi confiance.
Tomoe: ...
Jimin: Tu m'as dit que tu voulais m'être redevable pour les vêtements, alors viens avec moi, termine le trajet avec moi et ensuite rentrons ensemble à la maison. Ça me ferait énormément plaisir.
Tomoe: Hm...
Elle regardait mon bras, y approcha sa main doucement, mais celle-ci ne cramponna pas ce que j'attendais. A la place de mon bras, je fus réellement surpris de voir qu'elle saisit ma main de ses doigts fins à la place, ce qui me troubla réellement. Nous nous tenions la main, nos doigts enlacés entre eux. Je sentais mon rythme cardiaque s'affoler.
Je ne m'attendais vraiment pas à ce contact, pourtant ce n'était pas la première fois que nous nous prenions la main... Mais aujourd'hui, c'était différent... Identique mais différent.
Elle sortit même un peu son nez de l'écharpe. Je n'en attendais pas autant, en réalité... A présent, j'étais étonné de voir que je pouvais complètement apercevoir son visage.
Je voyais sa respiration apparaître, avec le froid, sous forme d'une légère fumée blanche. Elle n'osait pas me regarder, le rose aux joues, et détaillait nos mains
Tomoe: Je... Je compte sur toi, alors...
Jimin: O-oui...
C'est main dans la main que nous étions rentrés dans le salon de coiffure de l'autre coté de la route.
Ma vie et mon métier, policier, étaient faits de façon à ce que je sois utile aux personnes et qu'elles se sentent en sécurité. Mais je devais bien dire que... Avec Tomoe, mon travail n'entrait pas vraiment en compte. Pour elle, il n'était que secondaire, ce n'était pas sur le policier qu'elle comptait. Elle comptait sur Jimin. Et me savoir utile et important aux yeux d'une personne, était un sentiment... Spécial et merveilleux.
Je me sentais heureux de pouvoir l'aider.
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