《 Je vous ai regardés dormir un moment. Il est toujours miraculeux de regarder l'innocence dormir. Et, même si vous ne le croyez plus, vous êtes encore le miroir de cette innocence 》

Paolo Giordano

Un mois était passé depuis le renvoi de Mary. Une nouvelle secrétaire a été engagé et j'avais repris l'enquête comme convenu.

Apparemment, un matin, une intrusion dans le poste aurait été reporté, comme quoi une personne se serait infiltrée dans nos locaux et qu'elle aurait fouillé des bureaux de mon étage. Qui était cette personne ? Elle n'avait rien volé, mais à mon arrivée, j'avais juste vu mon bureau et ceux de mes collègues dans un bordel monstre et le dossier de Tomoe, que j'avais complété un peu tous les jours, était ouvert. Je devais être prudent si ces gens en avaient après elle. Peut-être les personnes qu'elle fuyait.

Ce dossier comprenait son état de santé, son avancée, ce qu'elle avait pu me dire de son passé, ce dont elle se souvenait. Bref, un peu toutes les infos que je pouvais en tirer. On avait aussi eu un rapport comme quoi Hwang Hyunjin et Yi Noami auraient tenté de s'évader. 

Naomi. Cette femme était pleine de surprise malgré son handicap. Mais ça ne m'étonnait pas qu'elle ait essayé de partir. Peu importe combien de fois elle essayerait, je la rattraperais.

Il était 5h du matin et j'avais les yeux grands ouverts, Tomoe aussi, car elle n'arrivait pas à dormir. Ses crises s'étaient amoindries depuis qu'elle était chez moi, et encore plus depuis que nous dormions ensemble, mais elles restaient toujours présentes.

En ce moment même, nous étions tous les deux assis sur mon lit. J''étais adossé à la tête de lit, ma tête sur ses épaules tremblantes et froides vêtues seulement des bretelles du nouveau pyjama que Jennie lui avait donné. Je lui soufflais que tout irait bien, essayais de la rassurer au possible alors que, tremblante, elle cramponnait son vêtement, souffrant le martyr, la tête penchée en avant. Son dos reposant contre mon torse et assise entre mes jambes écartées et pliées, je la tenais fermement dans mes bras, tandis que son souffle rapide et bruyant était comparable à une horrible strangulation. La douleur d'entendre ça était aisément l'une des pires de ma vie... Ça faisait presque une heure qu'elle était dans cet état et j'avais l'horrible impression qu'elle n'arrivait plus à respirer... Que devais je faire ?

Toujours à cette foutue heure de 4h15, tout commençait.

Elle était pâle comme un linge. J'étais réellement inquiet...

Jimin: Tomoe... Calme toi, tout va bien.

Essoufflée comme jamais, elle posa la tête contre ma clavicule, et à présent son souffle douloureux s'abattait sur ma joue. Tournant la tête vers son visage si proche, j'eus une pensée qui n'aurait pas du se présenter en vue de la situation. J'avais l'impression de la voir mourir... Son visage était si transpirant et si pâle, comme lors d'un excès de fièvre. C'était une évidence, ce n'était pas qu'une impression, elle souffrait réellement.

Je posais son corps à plat sur le matelas pour aller chercher une bassine d'eau fraîche et un gant. Revenu, je rinçais son visage doucement, mais je me sentais désespéré et dépassé par la situation... C'est à ce moment-là que j'entendis frapper à la porte.

A 5h ? Sans sonner à l'interphone du portail ? Je pris le risque d'y aller. Lorsque j'ouvris la porte, il n'y avait personne. Mais, en baissant le regard, je remarquais qu'il y avait quelque chose au sol: Des canettes à oxygène portable.

Je délirais ? Comment et qui les avait amené ici ? Je regardais rapidement les alentours, ignorant le froid, tournant autour de moi, et avançais de quelque pas mais personne n'était présent. Je les pris et rentrais à la maison. Sentant que quelque chose, comme un petit papier, était collé sur le côté, je le lis.

" Tu es mal préparé.

-TH. "

J'étais bien d'accord. Je n'avais pas le nécessaire pour faire face à ce genre de situation et il fallait que je règle ça rapidement. Mais, qui m'avait apporté ça ? Et comment pouvait-il savoir que Tomoe allait mal ? Je me sentais épié dans ma propre maison... Quelqu'un nous surveillait. Comment pouvait-il y parvenir avec les volets fermés ? Enfin, pour cette fois, je lui étais reconnaissant...

Je m'assis à côté d'elle, lui demandant de se redresser légèrement. Ce qu'elle fit avec beaucoup de mal mais, je pus lui mettre le masque sur le nez et j'appuyais sur le bouton, lui envoyant de l'oxygène. Je l'analysais et son visage semblait se décontracter peu à peu, me soulageant. Sa prise sur ses vêtements étaient aussi progressivement moins forte. Tout doucement, ça semblait fonctionner.

Lorsqu'elle écarta mon bras, je compris qu'elle n'en voulait plus. Elle s'allongea doucement en fermant les yeux.

Jimin: Tu te sens mieux ?

Elle me répondit d'un léger " oui " de la tête. Je me sentais satisfait. Me replaçant de mon extrémité du lit, je plaçais la bonbonne d'air sur ma table de chevet, par précaution. Cette crise avait dû terriblement la fatiguer car, elle s'était déjà rendormie.

Je la regardais avec des yeux peut-être trop protecteur, surveillant sa respiration qui, pour le moment, était redevenue régulière. Les minutes tournaient et je n'arrivais pas à trouver le sommeil, du moins pas un sommeil profond. Je continuais de tenir sa main dans la mienne alors qu'une multitude de pensées traversaient mon esprit...

En continuant cette enquête, je savais que j'allais en apprendre davantage sur toi... Et, d'un coté, ça m'effrayait un peu...

Ramenant sa main vers mes lèvres, je déposais un baiser sur le dos de celle-ci.

Jimin: Je veux en apprendre plus sur toi... Tomoe...

Hey ! Petit chapitre de transition pas ouf, mais bon.