《 Je t'aime parce que tout l'Univers a conspiré à me faire arriver jusqu'à toi 》

Paulo Coelho

PDV Jimin 

Tomoe était déjà près de la voiture. Dos à moi, elle était assise dans l'herbe et je pouvais deviner qu'elle parlait mais j'étais encore trop loin pour entendre ce qu'elle disait. Je découvris bien assez tôt qu'elle chantonnait toute seule. Une petite branche à la main, il y avait un petit oisillon en face d'elle, immobile, qui s'envola à ma vue...

I want you to be your light, baby, You should be your light
Deoneun apeuji anhge, Nega useul su issge
I want you to be your night, baby
You could be your night
Ibami neoege soljighal su issge

Cette chanson, je l'avais déjà entendu... Naomi l'avait chanté...

Doucement, je me posais à ses côtés. Je la sentis sursauter soudainement et elle ne disait plus rien.

Jimin: Tu pouvais continuer.

Tomoe: Pourquoi tu n'es pas avec tes collègues ?

Jimin: Parce que je ne voulais pas te laisser toute seule.

Tomoe: ...

Jimin: Où as-tu appris cette chanson ?

Tomoe: Ça fait si longtemps que je la connais. Papa... Me la chantait...

Jimin: Je vois.

Elle tremblait légèrement et je pouvais voir que le bout de son nez était rouge. Elle avait froid. Alors, comme un bon prince, je mis mon bras sur ses épaules, la ramenant vers moi. Je l'enlaçais de mes deux bras, tout contre moi, posant ou plutôt écrasant ma joue contre le haut de sa tête, voulant lui tenir chaud. Je sentis sa main se maintenir contre mon buste et ce simple contact, même à travers les épaisses couches de vêtement que je portais, réchauffait mon corps instantanément... Et... Me fit légèrement frémir malgré que ça n'était clairement pas le moment...

Jimin: Tu as froid... Nous allons bientôt rentrer.

Tomoe: Maintenant, ça va...

Jimin: Tu te sens mieux ? Je parle de tes nausées.

Tomoe: O-oui... Ça va mieux, c'était juste... Un retour de mes angoisses... Rien de plus...

Jimin: Super, je suis heureux.

Elle leva la tête vers moi. Nos deux visages étaient si proche que je pouvais sentir son souffle s'écraser sur moi, peut-être à seulement quelques centimètres... Mes yeux étaient mi-clos et occupaient à regarder de façon admirative ce si joli visage. Je me surpris à sourire niaisement au doux regard qu'elle me lançait et l'idée de m'emparer de ces lèvres me traversa l'esprit.

Je pouvais voir son visage pâle prendre une légère couleur rouge au niveau des joues. Sans réellement le vouloir, plutôt par instinct ou une envie incontrôlée, une de mes mains vint caresser sa joue, rapprochant légèrement et prudemment mon visage du sien. Fermant un peu plus les yeux, je fus surpris de constater qu'elle suivait mon mouvement.

Jimin: J'aimerais tant... Te connaître par cœur. Que pour moi, tu n'aies plus aucun secret.

Elle sourit simplement, en fermant les yeux comme amusée par ce que je venais de dire, le cœur battant au même rythme que le mien. J'en profitais pour me rapprocher encore un peu plus, pour frôler ses lèvres. A peine les avais je effleuré, que j'entendis la voiture se déverrouiller. Alors, déçu et dégoûté de ne pas avoir pu finir ce que je voulais tant, je tournais simplement la tête, déviant et reportant mes envies. Tomoe, comme un automatisme, plaqua son visage contre mon buste, l'air exténué, elle avait l'air de s'écraser sur moi, elle me serra entièrement dans ses bras.

Jin: Yaaaah, j'ai mal aux mains !

Je vis en premier Yoongi revenir vers moi.

Yoongi: On a bien trouvé quelque chose, mais on ne peut pas l'ouvrir.

Jimin: Et pourquoi cela ?

Jin: On a besoin d'un code, la porte est blindée. Un code à 3 chiffres.

Jimin: Appelez un expert alors...

Jin: On a pas pu enlever tous les gravats, juste assez pour voir qu'il nous fallait un code pour ouvrir la porte. De plus, il semblerait qu'une sécurité soit toujours active.

Jimin: Comment ça ?

Yoongi: En gros, si on force la serrure, par nos propres moyens ou en faisant appel à un expert, toutes les infos qu'on pourrait tirer de ce rez-de-chaussée finiront par nous échapper.

Jimin: Donc... Il faut trouver ce code coûte que coûte.

Jin: T'as tout compris.

Jimin: ...

Les bras de Tomoe se resserrèrent et je baissais la tête pour la regarder. Je sentais qu'elle voulait ajouter quelque chose...

Jimin: Il y a quelque chose ?

Tomoe: Le code... Vous l'aurez... En retrouvant Himari...

Jimin: Himari ? Choi Himari ?

Tomoe: Oui... Elle est la seule à avoir le code... Elle l'a volé à sa mère.

Yoongi: Comment le sais-tu ?

Tomoe: Je l'ai vu... J-Jimin, ramène moi à la maison s'il te plaît...

Jimin: Oui, on va rentrer. Viens.

...

Elle somnolait dans la voiture, perdue entre le pays des rêves et le réel. Personne ne parlait et elle semblait si paisible. Les mouvements de la route la berçaient. Cette fois, nous étions tous les deux à l'arrière. Elle était allongée sur les sièges, la tête sur mes jambes et je caressais ses cheveux blonds, alors qu'elle avait les yeux fermés. Je remarquais qu'ils avaient bien poussé, ils lui arrivaient presque au milieu du dos à présent. J'aimais beaucoup...

Yoongi: Jimin, tu vas venir à la soirée entre collègues de ce soir ?

Jimin: Ah, c'est ce soir ?

Jin: Ça fait des semaines qu'ils nous tiennent la grappe avec ça.

Yoongi: Je me rappelle que l'année dernière vous étiez en feu tous les deux.

Ça c'était sûr... Jin et moi avions tous les deux nos soucis l'année dernière et cette soirée nous avait certainement aidé à décompresser, à nous lâcher au maximum. Je ne regrettais pas la honte que je m'étais mise, mais en y repensant, c'était terriblement gênant.

Quand je pense que j'ai... Bref. N'y pensons plus...

Je devais encore avoir quelques photos dans mon portable.

Jimin: Peut-être un verre de trop. On avait bien bu.

Jin: Beaucoup trop, on a foutu un sacré bordel.

Yoongi: C'est bien possible haha !

Jimin: Je ne sais pas si je vais venir...

Jin: Tu peux l'amener, tu sais.

Jimin: Ça lui fait beaucoup de sortie en peu de temps. J'aimerais qu'elle se repose.

Mon regard ne l'avait jamais lâché et je ne voyais pas à quel point il brillait en la caressant du regard. Je pinçais mes lèvres dans un petit sourire amoureux tout en continuant de caresser ses cheveux, alors que sa petite main serrait, doucement, le tissu de mon uniforme de travail.

J'aimerais qu'elle ferme les yeux... Qu'elle dorme, qu'elle fasse de beaux et doux rêves... Sans plus aucun cauchemar...