《 Mais que Dieu me pardonne
J'ai tout fait à l'instinct
Moi je ne suis qu'un homme
Peut-être un bon à rien
Mais que Dieu me pardonne
J'ai le cœur sur la main
Si parfois j'abandonne c'est pour faire mieux demain 》

Que Dieu me Pardonne - Claudio Capéo /  Kendji Girac

Je n'avais pas répondu à Lisa, j'irai la voir après pour savoir pourquoi elle me disait ça. On entra tous les trois dans l'hôpital et Mary ne semblait pas ravie de voir que ce n'était pas un hôpital ordinaire. Elle me tint le bras, ce qui me tendait un peu. Il était aux environs des 8h du matin, nous avions mis environ 1h à venir ici... Je ne pensais pas qu'elle avait été transféré aussi loin. Jin alla voir la fille de l'accueil, qui semblait épuisée.

Jin: Bonjour, nous sommes de la Police et nous sommes venus voir une personne qui devrait être ici.

Accueil: Employé ou patient ?

Jin: Patient.

Accueil: Son nom ?

Jin: Tomoe.

Accueil: Nous n'avons aucun Tomoe dans nos dossiers.

Jin: Ah. Euh...

Jin se tourna directement vers moi alors, je m'approchais du bureau et pris la parole.

Jimin: C'est une jeune fille blonde, assez mince, avec un visage fatigué, et je pense qu'elle... Crie vraiment fort de frayeur.

Accueil: Oh ! Je vois de qui vous voulez parler, son arrivée a été mémorable.

Jimin: ?!

" Mémorable " ? Je me sentais terriblement inquiet pour elle. Aurai je fait le mauvais choix ?! Je ne serai même pas surpris d'apprendre que mon visage avait terriblement pâli en entendant cela, alors que Mary me regardait étonnée de mon air actuel.

Mary: Tout va bien Jimin ?

Accueil: Les médecins sont avec elle en ce moment même. Prenez le couloir à droite, continuez au fond et ensuite tournez à gauche puis, encore à gauche. La première porte sera sa chambre.

Jimin: Merci.

Je m'y dirigeais avec des pas bruyants et hâtifs, Mary et Jin me suivirent. A chaque intersection, je tournais la tête des deux cotés tout en suivant les indications de la femme de l'accueil, alors que mon rythme cardiaque s'accélérait peu à peu, montant dans un stress insoutenable. J'avais si peur de voir dans quel état j'allais la retrouver. Mary semblait me parler, mais je n'écoutais pas ce qu'elle me disait. Je m'arrêtais devant une porte qui semblait être la sienne. Mes mains tremblaient et j'avalais ma salive tout en prenant la poignée, des gouttes de sueur au front...

A aucun moment, je ne m'attendais à voir ce genre de scène de toute ma vie...

Je toquais trois fois sur cette porte en acier et ouvris la porte, sans attendre d'autorisation. Mes oreilles s'inondèrent, encore une fois, de ses cris à la voix cassée, hurlant à pleins poumons. Mon visage s'horrifia de par la scène que j'avais devant moi.

Tomoe: LACHEZ-MOI ! NE ME TOUCHEZ PAS !

J'entendais Mary inspirer un souffle bruyant, choquée elle aussi par la situation.

Qu'est-ce que j'avais fait ?

Mon Dieu, mais qu'avais je fait...

Il me fallut un temps de réaction avant d'agir, continuant de la regarder forcer sur ses liens, totalement crispée. Pendant un instant, j'eus même cru voir du sang, tant sa peau semblait abîmé par les frottements. Les veines de son cou ressortaient, j'entendais sa respiration paniquée entre ses hurlements, je voyais son visage rougit par l'effort qu'elle faisait en se débattant comme elle pouvait pour que personne ne l'approche, malgré qu'elle soit attachée. Elle arrivait à faire bouger son lit de façon totalement désespérée, alors que tout le monde agglutinait autour d'elle tentait de la maîtriser, lui demandant de se calmer, ce qui l'affolait d'autant plus. Elle hurlait, hurlait à s'en déchirer la voix, ce qui me donnait terriblement envie de pleurer face à cet immonde spectacle. Une personne tenait une seringue, certainement l'objet de tant d'affolement.

Ne pouvant plus regarder ça, moi aussi je me mis à hurler aussi fort que je le pouvais.

Jimin: LÂCHEZ-LA IMMÉDIATEMENT !

Tout le monde se retourna, me regardant montrer ma plaque. En la voyant, tout le monde recula et je n'entendais plus aucune voix, si ce n'est ses sanglots de panique. Tomoe me regardait, terrorisée, et les yeux rougis par les larmes qu'elle avait versé.

Mon Dieu, que je m'en voulais...

La voir attachée et tétanisée à ce point...

Je m'approchais d'elle, ce qui sembla l'apaiser peu à peu.

Tomoe: J-Jimin... Jimin... Jimin...

Jimin: Oui... Je suis là, calme toi, c'est fini maintenant.

Jin: On peut savoir ce qui se passe ici ?!

Médecin: Et bien, on a essayé de lui administrer un calmant pour pouvoir l'alimenter par intraveineuse, puisqu'elle ne veut pas manger ni boire... Mais...

Jimin: Calme toi, je suis là, tout va bien maintenant... Pardonne-moi...

Ma main se dirigeait automatiquement vers son premier lien, le défaisant petit à petit, sous le regard craintif de Tomoe.

...: Que faites-vous, Monsieur l'agent !?

Jimin: C'est de ma faute... Je ne supporte pas de la voir comme ça... Je peux pas, c'est au-dessus de mes forces...

Mary: ?!

Sa première main était dégagée, alors je pus voir l'état de son poignet. Il était terriblement rouge et sa peau était abîmée. Le sang que j'avais pensé voir tout à l'heure n'était pas une illusion... Je dégageais son deuxième poignet, sous le regard ébahi de toute le monde. Elle se redressa automatiquement, continuant de me regarder, peut-être tout aussi choquée que les autres autour de moi.

Une fois entièrement délivrée de ses entraves, elle était toujours là, assise, les larmes aux yeux, à me regarder surprise, sans ne plus rien dire, seulement là, à me regarder... Doucement, je lui pris les mains, les ramenant à mes lèvres où je soufflais à quel point j'étais désolé... La seule chose qu'elle eut à me répondre fut mon prénom...

Je pensais qu'à ce moment-là, n'importe quelle bêtise que j'avais pu faire tout au long de ma vie était moins grave que celle-ci.... Et personne au monde ne pouvait s'en vouloir autant que moi, à ce moment précis... De son seul bon vouloir, elle trouva refuge dans mes bras où de longs et bruyants sanglots se firent entendre. Son corps tremblait, signe qu'elle avait eu affreusement peur. Alors, j'enlaçais mes bras autour d'elle, essayant de lui donner assez de réconfort.

Peut-être bien que tout le monde nous regardait à ce moment-là et que tout le monde semblait surpris qu'elle se laisse toucher ou alors qu'elle ait voulu m'enlacer de sa propre volonté, mais peu m'importait les avis des autres, car je savais que je ne pourrais la laisser ici une minute de plus. Je calais ma joue sur le haut de sa tête, l'écoutant pleurer et se calmer tout doucement dans mon étreinte chaleureuse et protectrice. Sans bouger de cette position, je levais le regard vers la première personne que je vis en face de moi.

Jimin: Je me porte garant de sa garde.

Médecin: Quoi ?! Mais- ?!

Jin: Jimin ?!

Mary: Quoi ?!

Jimin: Elle a besoin d'aide, certes, mais pas de la votre. Juste de la mienne. Pardonne-moi de ne pas l'avoir compris plus tôt, Tomoe...

Tomoe: Hum...

Jimin: Maintenant, je serai là pour toi, d'accord ? Tu n'as plus à avoir peur.

Je sentais sa tête bouger, acquiesçant ma décision, ce qui me fit sourire.

Médecin: Mais Monsieur, elle a besoin de soins spécialisés. Vous ne pouvez pa-

Jimin: Je me porte garant d'elle. Point final.

Il y eut un grand silence dans la salle...