" Je vis l'enfer "

《 Elles sont bien noires, les pensées des nuits blanches 》

Edmond et Jules de Goncourt

PDV Tomoe

Toujours attachée pieds et poings liés à ce lit inconfortable, je sentais encore péniblement les battements affolés de mon cœur. L'angoisse n'avait jamais cessé depuis mon arrivée. Comment arriver à me calmer, alors que je n'avais aucun moyen de fuir ou de me défendre. J'étais seule dans cette pièce, incapable de dormir... Subissant la douce torture de la nuit dans une violente insomnie, voyant s'approcher de moi des ombres toutes aussi terrifiantes les unes que les autres. Pinçant ou mordant mes lèvres à sang, j'empêchais tout cri strident qui pouvait alerter les hommes en blanc. J'avais peur de ces ombres, mais encore plus que tout, d'eux.

Je me sentais épuisée et terriblement faible... Seulement, à mes crises de panique, je trouvais une force soudaine de résister comme je le pouvais. 

Tout le temps. Absolument tout le temps, j'avais peur du moindre bruit...

Je ne supporterai plus longtemps cette situation...

J'entendis la porte se déverrouiller, alors mes yeux se braquèrent directement sur celle-ci, adoptant une nouvelle fois cette respiration saccadé qui me donnait l'impression d'être étrange... Mon corps se raidit dès que je vis cet homme avec sa blouse blanche venir vers moi.

...: Bonjour Mademoiselle.

Je tirais sur mes liens, ce qui me fit grimacer dû à la douleur piquante, sous les airs désolé de cet homme, qui me prenait certainement en pitié.

...: Si vous continuez, vous allez vraiment vous faire mal.

A ses yeux à ce moment-là, j'avais sûrement l'air d'une simple petite chose sans défense et apeurée, comme un chaton qui miaulait à l'aide devant un chien énorme. Ce n'était pourtant pas si loin de la vérité... Avec une boule dans la gorge, qui ressemblait à une sévère strangulation, ma voix raisonnait comme une lamentation à ses oreilles.

Tomoe: L-Laissez moi partir, détachez-moi...

J'avais mal aux cordes vocales, comme si on me les arrachait, à peine j'eus prononcé cette phrase. Oui, elles me faisaient vraiment mal... Même enfermée, je n'avais jamais crié si fort et aussi souvent en si peu de temps... Je me sentais anéantie, je ne voulais pas mourir...

...: Je suis désolé, mais nous sommes là pour vous aider.

Tomoe: Ce n'est pas vrai, vous mentez ! Vous n'êtes que des menteurs, je n'ai pas besoin d'aide.

...: Pourquoi dites-vous ça ?

Tomoe: Je ne suis pas m-malade...

...: Quel est votre nom ?

Tomoe: Pourquoi ?

...: Et bien, pour mieux vous connaître.

Comme si j'avais envie qu'il me connaisse... Alors je restais silencieuse et tournais la tête.

...: Où habitez vous ?

Tomoe: ...

...: Vous semblez jeune, où sont vos parents ?

Tomoe: ...

Papa et maman...

Papa...Viens me chercher...

...: Je vois, c'est plutôt compliqué de vous faire parler...

Avant j'étais enfermée... Personne ne pouvait me voir et je vivais en sécurité... Désormais, j'étais là, à la vue de tous, comme un animal en cage... Comment avais je pu tomber si bas ? Je vivais l'enfer !


PDV Jimin

Il faisait à peine jour et le soleil commençait à se lever. Le ciel d'aurore rosé nous donnait un magnifique paysage à voir, malgré les bâtiments de la ville. J'attendais que Jin descende car il n'avait pas terminé quelque chose sur son bureau. Quant à moi, j'avais imprimé les photos de toutes les personnes inscrites sur le carnet de Mercy Miller. J'étais certain que Tomoe allait pouvoir nous éclairer. J'avais hâte de la revoir, de savoir comment elle allait.

J'avais beaucoup de questions à lui poser, si elle répondait comme à ma première question.

Jin: On peut y aller.

Jimin: Tu étais long, qu'est-ce que tu faisais ?

Jin: J'ai mis un avis de recherche en ligne sur cette Yi Naomi. Toute la Corée est au courant qu'elle est recherchée. L'info passera sur tous les écrans et à la radio aussi. J'ai mis un descriptif complet de la personne, enfin ce qu'on sait, et la photo que tu m'as montré d'elle en arrivant.

Jimin: Super, allons chercher la voiture.

Jin: Il est à peine 7h, on va où en premier ?

Jimin: A l'hôpital psychiatrique.

Jin: Bien, Chef.

On se dirigeait vers les voitures de police, mais on fut surpris de voir une silhouette devant celle qu'on allait prendre. Elle était de dos et semblait patienter.

Jimin: Mary ?!

Elle se retourna après avoir entendu ma voix et me donna un grand sourire. Elle était joliment habillé. Simplement vêtue d'une chemise rose pastel avec un jean, sa tenue n'avait rien de spécial, mais elle était jolie sur elle.

Mary: Oh ! Bonjour, je vous attendais.

Jin: Tu n'as pas dit que tu étais en congé ?

Mary: Si, mais aujourd'hui je me suis levée tôt pour venir vous demander quelque chose. J'avais un peu peur que vous soyez déjà partie, en réalité...

Jimin: Ah oui ?

Mary: J'aimerai vous accompagner aujourd'hui.

Jimin: Quoi ?!

Jin: Mais Mary, nous n'avons pas le droit de te prendre avec nous. Tu n'es pas de notre équipe et certainement pas agent de Police.

Mary: Si j'ai bien compris vous allez juste dans un hôpital, je ne risque rien.

Jimin: Ce n'est pas ça le problème...

Timidement, elle me regarda le rose aux joues, ce qui me fit détourner le regard en pinçant les lèvres. Je me sentais nerveux...

Jin: Je suis désolé Mary...

Mary: S'il vous plaît...

Nous avait-elle dit en joignant ses mains et avec une moue triste sur le visage, qui semblait embarrasser Jin aussi.

Mary: Je vous promets que je ne vous embêterai pas. Promis, je me ferai toute petite.

Jimin: Je ne pense pas que ce soit une bonne idée... Surtout que nous allons voir des trafiquants après.

Mary: Alors, juste l'hôpital ?

Jin: Je suppose que ça devrait aller, alors. Juste l'hôpital, mais après tu ne viens pas.

Mary: Oui ! Promis !

Je soupirais alors que Mary semblait heureuse comme tout. Je ne la sentais pas cette histoire, mais bon. A peine avais je déverrouillé la voiture, qu'elle monta immédiatement à l'arrière, comme si elle avait peur qu'on l'oublie. Avant de monter, je regardais Jin.

Jimin: Tu es sûr de ton affaire ?

Jin: Elle veut juste passer un moment avec toi. Alors, après l'hôpital, on la laisse quelque part. Il n'y en a pas pour longtemps, ça ne risque rien.

Jimin: Si tu le dis...

On monta dans le véhicule, Jin en conducteur. Mary était derrière, tranquillement, et semblait ravie de pouvoir nous accompagner. J'avais un mauvais pressentiment... Un très mauvais pressentiment...

C'était plutôt original de vouloir passer un moment avec moi dans un hôpital psychiatrique. Le trajet se passa en silence, pas une parole ne provenait de nous, même pas de Jin. Elle était derrière moi, alors je pouvais la regarder dans le rétroviseur extérieur. Ça piquait un peu dans ma poitrine et je me sentais rougir faiblement. Jin sembla le remarquer lorsqu'il me vit à un feu rouge, accoudé à la portière à fixer le rétroviseur.

Il ricanait discrètement. Qu'est-ce que j'y pouvais ? Mary était vraiment mignonne...

Je fus sortie de mes pensées quand je reçu un message sur mon portable... De Lisa.

Tiens, c'était rare...

" Ce n'est qu'un conseil: ne sors pas avec Mary "

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