Cadavre

《 C'est tuant, les souvenirs 》

Samuel Beckett

8h

PDV Jimin

Arrivé à mon bureau, le soleil venait à peine de se lever. Cette belle matinée d'automne où le soleil m'avait rendu aveugle tout le long de mon trajet en voiture, une matinée où les arbres prenaient une teinte marron ou rouge, où les trottoirs étaient recouverts de diverses feuilles échouées. Arrivé à mon étage, je vis quelques dossiers étalés sur mon bureau, sûrement quelques affaires sans importance, laissant présager une longue journée.

Posant ma sacoche au pied de mon bureau, je m'assis directement, commençant à boire mon café prit avant d'arriver dans cette pièce. Avec bonne humeur, je regardais mes collègues qui avaient déjà commencé à travailler, étant arriver bien avant moi à leur poste. Je ne voyais pas Jin, mon principal coéquipier, qui gérait les enquêtes les plus difficiles. Il semblait déjà parti quelque part, sûrement travailler sur quelque chose en solo.

Mon ordinateur s'alluma doucement, tapant mon code pour le déverrouiller, j'attendis quelques minutes le temps qu'il se mit bien en route.

Depuis la dernière conversation que nous avions eu avec Jin, cette histoire de laboratoire m'intriguait bien plus qu'avant. J'y avais pensé toute la nuit, en fait. Ce dossier n'était absolument pas de mon ressort. En me dirigeant vers celui-ci, auquel j'avais accès puisque Jin faisait partie de mon équipe, je remarquais avec surprise qu'il ne contenait presque rien... Il était quasiment vide et ne possédait aucun témoignage. Ni suspect, ni indice, comme si le bâtiment lui-même avait décidé de disparaître... C'était étrange, car quelque part il y avait toujours quelque chose à trouver...

Jin était l'un des meilleurs de l'équipe, c'était si étrange qu'il n'ait absolument rien trouvé sur cette affaire. Ce dossier comprenait juste... Deux photos du bâtiment, et quelques unes de cadavres calcinés, quelques textes, différent profils de personnes qui avaient travaillé dans ce bâtiment, mais ce n'était pas, et clairement de loin, la liste entière du personnel pour un bâtiment si grand. Les proches ont été interrogés, mais ça n'avait rien donné. Tous les alibis marchaient et correspondaient avec les dires des autres. Qui l'avait fait péter de cette façon ? Tout le monde était mort... C'était un véritable mystère...

Pas un seul témoin, ni coupable à interroger... Rien...

Jin n'était pas arrivé à résoudre cette affaire et le patron avait su correctement le descendre...

Faisant rouler la petite roulette de ma souris, absorbé par les écrits de Jin, aussi peu nombreux furent-ils, tout en buvant mon café, j'entendis mon patron arriver d'un pas hâtif, portant de petites talonnettes.

Patron: Park !

Machinalement, je tournais la tête, mon gobelet encore collé au nez. A cet étage, j'étais le seul Park, alors ça ne pouvait être que moi qu'il désignait si agressivement. Je me levais par respect de mon siège, prenant le soin de le saluer en m'inclinant, le regarder me fixer et m'approcher après avoir jeté mon gobelet de café vide à la poubelle.

Jimin: Oui, Monsieur ?

Patron: Allez rejoindre Seokjin sur le terrain.

Il me donna un dossier bleu plutôt brutalement. J'en connaissais un qui ne s'était pas levé du bon pied...

Jimin: Bien Monsieur, mais...

Patron: Il y a eu un meurtre dans une maison voisine à la votre. Vous n'avez rien remarqué en partant ce matin ?

Jimin: Oh... Je n'étais pas chez moi cette nuit, Monsieur...

Patron: Ne perdez pas de temps, allez-y, il vous attend. Toute une équipe est déjà arrivée. Vous serez en duo sur cette affaire.

Jimin: Bien Monsieur !

Un meurtre ? Je répétais ce que j'avais dit il y a à peine cinq minutes, quelle belle journée ! Pour voir un cadavre...

Je partis, laissant mes affaires ici, passant au secrétariat pour prendre une voiture de fonction. Je pris ma titine habituelle, une voiture assez banale de ville, mais suffisante. Faisant le chemin inverse et allumant mes gyrophares qui résonnèrent dans les rues, attirant le regard de tout le monde dans la ville, je roulais à toute allure. Alors que ce son me cassait les oreilles, même les fenêtres fermées, toutes les voitures sur mon chemin s'écartaient. Bien que certains au feu rouge avaient du mal à me laisser passer ou à dégager le passage, me faisant cruellement ralentir.

Je finis par arriver. Je voyais du monde devant cette fameuse maison où une femme était censée crier... Je me garais enfin, les gyrophares toujours allumés, illuminant de quelques mètres les alentours principalement d'une lumière bleue, mais sans sirène. Rejoignant Jin, tous mes voisins étaient présents devant cette maison, en plus de divers passant trop curieux.

J'arrivais à passer entre tout ce monde, saluant mes collègues qui empêchaient les curieux de s'avancer plus et dévisager avec horreur ce qu'ils pouvaient entrevoir, j'allais directement voir Jin qui devait être à l'intérieur.

Attendant les bras croisés ma venue, et aussi que ses hommes trouvent quelque chose dans cette maison, il se retourna dès qu'il m'entendit marcher avec mes grosses Rangers.

Jin: Ah ! Te voilà !

Jimin: Salut, alors qu'est-ce qui se passe ?

Jin: Mort par balle, la personne qui a fait ça ne l'a pas loupé. Direct en plein dans le crâne. La mort a été instantané.

Jimin: Au moins, il n'a pas eu le temps de souffrir.

Jin: Pour sûr.

J'allais vers le cadavre recouvert d'une couverture blanche après avoir enfilé des gants en latex que Jin venait de me jeter, et levais le tissu pour voir le visage de mon voisin qui était déjà bien pâle. Un trou en plein milieu du front, une expression plutôt neutre sur le visage.

Jimin: Depuis quand est-il mort ?

Jin: Selon Jennie, ça a dû se faire dans la soirée d'hier. Dans les environs de 19h.

Jimin: Je vois... Comment l'a t-on découvert ?

Jin: Une femme âgée voulait venir lui reprocher les cris d'une femme à répétition qui duraient une bonne partie de la nuit en général.

Jimin: Encore ?

Jin: Mais elle a vu la porte ouverte et l'homme baignant dans son sang, elle a directement alerté la Police. Et comme d'habitude, aucune femme n'a été retrouvé dans ce bâtiment. Lorsque nous sommes arrivés, il n'y avait aucun cri. Aucune trappe de grenier et aucune cave n'ont été vues non plus.

Une vieille femme ? Il n'y avait pas énormément de personnes âgées dans mon quartier... Alors, ça ne pouvait être qu'une seule personne qui se sente tant dérangée par les cris d'une femme. La voisine de cette homme était la femme qui était venue me voir l'autre jour.

Jimin: Où est-elle ?

Sans rien dire, il me montra du doigt la cuisine. Par automatisme, je regardais l'entrée de la pièce. Mais avant d'y aller, Jin semblait vouloir me dire quelque chose à nouveau.

Jin: C'est étrange... Concernant cette femme, j'ai réfléchi et je me suis dit qu'il pouvait être violent avec une femme qu'il amenait ici, mais... Lorsque l'expert m'a annoncé l'heure de sa mort, je me suis dit que c'était impossible qu'il ait frappé une femme cette nuit alors qu'il était déjà mort. Ça ne colle pas... Mes hommes ont aussi fait le tour de la maison. Il n'y a aucun garage ou sous-sol... Je ne vois qu'une seule solution.

Jimin: Quoi ?

Jin: Cette baraque est hantée, mec !

Je levais les yeux au ciel m'attendant un peu à une réaction dans ce genre... Surtout le connaissant.

Jimin: N'importe quoi ! Les fantômes ça n'existe pas ! Ce n'est pas le moment de plaisanter, surtout pas à côté d'un cadavre !

Jin: C'est peut être vrai, qui sait...

Je partis avant d'entendre une nouvelle stupidité de ce genre. Allant dans la cuisine, je vis la vieille femme recouverte d'une couverture et une tasse de thé dans les mains, certainement donnée par l'un de mes collègues. Ses yeux s'illuminèrent dès qu'elle me vit arriver.

Voisine: Monsieur Park.

Jimin: Comment allez vous ?

Voisine: Pas vraiment bien... Je me sens...

Jimin: Ça va passer, rassurez-vous. C'est simplement le choc.

Voisine: Monsieur Park... J'ai vraiment entendu une femme crier...

Jimin: Oui, je vous crois. Ne vous en faites pas.

Voisine: Comment est-ce possible alors que cet homme vit seul ?

Jimin: Je ne sais pas...

Des personnes embarquèrent le corps et je remarquais Jennie les accompagner lorsqu'ils sortirent. Une horde de journaliste bombardèrent de photos les portes fermées du fourgon où  se trouvait le corps de mon voisin. Il fut emmené à la morgue où un examen sera effectué par un spécialiste. Et avec ça, on en apprendra peut-être un peu plus...

Je regardais de nouveau ma voisine qui essayait tant bien que mal de se calmer. Jin allait certainement interroger les habitants un par un, alors moi je m'occuperais d'elle... D'un air désolé, je lui annonça.

Jimin: Madame, je suis désolé, mais je vais devoir vous demander de venir avec moi.

Voisine: Hein ?

Jimin: Je dois vous emmener avec moi au poste de Police pour vous interroger.

Voisine: Oh... D'accord... Laissez moi juste prévenir mon mari, qu'il ne s'inquiète pas.

Elle semblait si fragile à ce moment-là, tête baissée... Je ne pus m'empêcher de lui sourire pour essayer de la rassurer le plus possible...

Jimin: Bien sûr.

Une fois toute l'équipe partie, la maison fut interdite d'accès.

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